CARTOGRAPHIE

1691 ANONYME - Avenues de Liège


Avenües de Liege du costé du Condrotz et de Huy

Carte manuscrite anonyme, 1/ 24.000, entre 1691 et 1720
30,5 x 48,5 cm

Dès la fin du XVIIe siècle, la carte est désormais l'auxiliaire indispensable du haut commandement militaire. Si, pour les historiens, la carte est un moyen de remonter dans le temps et de voir le pays tel qu'il était il y a plus de deux siècles, pour les officiers de jadis, la carte fut un moyen d'explorer l'avenir, c'est-à-dire de faire des plans de campagne, bref de planifier la marche des événements futurs. Le document cartographique porte donc d'innombrables traces des deux soucis constants des états-majors, à savoir la marche et le ravitaillement.

Le choix des itinéraires ne dépend plus de quelques escadrons envoyés en vedette ou de paysans réquisitionnés pour montrer les chemins. Depuis que les batailles font s'affronter des dizaines de milliers d'hommes, il s'agit de repérer un " champ " qui permettra à la supériorité numérique de jouer. Il faudra que l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie y convergent simultanément. Cela implique la connaissance de cinq à six trajets, de longueur connue d'avance et débarrassés d'obstacles naturels (ravins, rivières, massifs forestiers, marais) ou artificiels (lignes fortifiées, inondations, redoutes).

De là l'intérêt porté aux fleuves, ponts, gués et même, dans une pénéplaine aussi plate que la Moyenne Belgique, aux moindres accidents du relief. La vue synthétique qui représente toutes ces particularités dans une zone qui dépasse ordinairement 100 à 150 km, seule la carte peut la procurer.

En ce qui concerne les ressources, l'éventail des possibles est allé en s'élargissant. Dès l'origine, la mention des villages, des châteaux et des abbayes est davantage qu'un repère: elle indique une possibilité de trouver des logis pour les hommes et leurs montures, un gîte plus confortable pour les officiers. Dès la fin du XVIIe siècle, une carte intitulée Avenües de Liege du costé du Condrotz et de Huy indique le nombre d'habitants, en regard de quelques villages riverains de la Meuse et de l'Ourthe, en amont de la Cité. Précisions exceptionnelles car, au milieu du XVIIIe siècle on se contentera de dénombrer les maisons.

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