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Le village de Chokier

Vignoble des coteaux de Dame Palate


Le vignoble est visible depuis le quai du Halage

Il semble que la vigne aie précédé l'apparition de l'homme sur terre et croissait déjà dans nos contrées il y a 130 millions d'années, mais la première trace de raisin sauvage a été retrouvée dans des fossiles datant de 60 millions d'années.

La culture de la vigne n'a réellement commencé qu'il y a quelques millénaires car c'est à ce moment (-6000 av JC) que la vigne est devenue hermaphrodite, ce qui a facilité sa culture et son expansion. Si la fabrication du vin fut un peu le produit du hasard, en revanche, l'histoire du vin a été étroitement liée à celle de l'homme et de notre civilisation

Jadis, les eaux de puits ou de rivière étaient souvent contaminées et agissaient comme vecteur des épidémies. On avait donc recours aux boissons fermentées pour se garantir des liquides exempts de germes pathogènes car on avait observé que la l'action des levures avait le pouvoir d'assainir les liquides.

Les Etrusques et les Grecs importaient déjà le vin dans les Gaules au 7 siècle avant J.C. Il a cependant fallu attendre le 3 siècle avant J.C pour que les romains l'importent chez nous.

En effet, selon César, les Belges et tout spécialement les Nerviens d'entre Escaut et Dyle ne permettaient pas que fut importé chez eux le vin et tout ce qui aboutit à amollir le coeur et se serait la une des causes de leur fameuse bravoure.

" César s'informa du caractère a des moeurs de ce peuple (Belge). Il apprit que les marchands n'avaient point d'accès auprès d'eux; qu'ils interdisaient absolument l'importation en leur pays du vin et des autres produits de luxe, parce qu'ils les jugeaient propres à amollir les âmes et affaiblir le courage "

Guerre des Gaules II

Ceci par opposition au reste de la Gaule ou il était fort apprécié.

" Aimant le vin jusqu'à l'excès, les Gaulois engloutissent pur celui que leur apportent les marchands; ils boivent avec une passion furieuse et se mettent hors d'eux-mêmes en s'enivrant jusqu'au sommeil ou à l'égarement. Aussi beaucoup de marchands italiens, poussés par leur cupidité habituelle, considèrent-ils comme un trésor le goût des Gaulois pour le vin. Ils l'apportent en bateau par les fleuves navigables ou en chariot par voie de terre et en touchent un prix incroyable: pour une amphore de vin, ils reçoivent un esclave, échangeant la boisson contre l'échanson. "

Diodore de Sicile

Durant le haut Moyen-Age, le sol de Chokier devait être extrêmement peu apte à la culture des céréales qui constituait, de façon presque exclusive, l'occupation des classes rurales. A cette période, la Belgique comme le Nord de la France est un pays de vignoble. Le climat de ces régions est plus chaud qu'actuellement et favorable à la culture de la vigne. La formation du village semble donc avoir débuté au 11e siècle, grâce aux possibilités qui ont été offertes à ce moment de convertir en vignes, des terrains qui manifestement étaient impropres à la culture des céréales.

A cette époque, le christianisme s'affermit dans le pays mosan et la célébration du culte implique la consommation de vin. Pour se procurer celui-ci, les évêques et les moines plantent des vignes à proximité de leur églises et abbayes. Nous ne seront donc pas étonné que la seconde mention écrite du village de Chokier en 1086 aie trait à un échange de parcelle entre la collégiale de Saint-Pierre et l'abbaye de Saint-Jacques à Liège, parcelle de nature à être transformée en vigne.

Au 15e siècle le temps se refroidit, les rivières gèlent en hivers et la vigne souffre de ces modifications climatiques. Entre 1522 et 1531, on releve encore 22 contrats se rapportant à des vignes. Environ la moitié de la population était composée de viticulteurs. Ceux-ci, la vendange achevée, apportaient le produit de leurs terres au pressoir (stordoir) établi au pied du thier du Mont Michy. Une telle activité ne pouvait que favoriser le commerce et l'artisanat. Ceux-ci formaient une partie assez importante de la population qui comprenait notamment un brasseur, un exploitant de stordoir, un cuvelier, un mercier, un boulanger, un maréchal, deux ou trois aubergistes.

Au 17e siècle, l'activité viticole conserve encore une certaine importance. En 1682, on signale douze vignobles.

Une importante relique de Saint Vincent, patron des vignerons est conservée en l'église de Chokier. Mort en 305, il fut persécuté à Valence en Espagne. On le fête le 22 janvier, époque ou se pratique la taille de la vigne. Sa dépouille aurait été offerte vers 1710 par Ferdinant-Maximilien de Berlo, évêque de Namur et tréfoncier de Saint Lambert à Liège.

De nos jours, de nombreux lieux portent encore la trace cette ancienne activité. Le mot "crâne" était le robinet que l'on plaçait sur les tonneaux de vin tandis que le mot "Trokay" semblerait provenir d'une variété de raisin local dont la caractéristique était de former des petites grappes de raisins menus. Le village peut encore s'enorgueillir du privilège d'accueillir en son sein le premier sommelier de Belgique en la personne de Michel Delrée.

C'est donc tout naturellement sur le versant du Trokay, au lieu dit Dame Palate, nom d'une ferme exploitant surtout des vignobles et dont subsiste encore une tour, que Monsieur Godin à tenté de faire renaître cette activité.


Carte de cabinet des Pays Bas Autrichiens levée sur l'initiative du comte de FERRARIS -1780


Actuellement, le vignoble s'étend sur une superficie de 25 ares. Il est constitué d'environs 1500 pieds constitués à 80 % de Müller-Thurgau, 10 % de Pinot Gris, 8 % de Pinot Blanc et 2 % de cépages divers.

Monsieur Godin qui consacre beaucoup de temps à son vignoble vous accueillera volontiers sur rendez-vous.
VISITES : Raymond GODIN - rue du Trokay, 9 - 4400 CHOKIER - Tel. 04/ 275.19 76

SOURCES:

Les routes de la Treille - CGER

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