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Le village de Chokier

L'église Saint Marcellin de Chokier


Chaussée de Chokier

L'EGLISE

Déjà à la fin du 13e siècle, le culte était célébré dans une église, consacrée à Saint-Pierre et Saint-Marcellin. C'est à l'Abbé Hubert Firket, qui exerça les fonctions pendant plus d'un demi-siècle, de 1675 à 1733, que la paroisse est redevable de la restauration et de l'agrandissement de l'église réalisé vers 1715. L'entrée de l'église était initialement située sous la première fenêtre coté épître, dans l'axe de la grille du cimetière. On conserve encore dans les greniers du presbytère les châssis du tambour intérieur.

Les vitraux du XVIIIème Siècle étaient encore en place en 1944 lorsqu'ils furent probablement soufflés par l'explosion d'une fusée allemande V2 qui, fin décembre cette année-là, tomba à l'Est du moulin de Chokier.

L'église et son mobilier sont classés depuis 1987. En 1990, d'importants travaux de restauration ont entrepris. Ils ont été achevés en décembre 1994 pour donner l'aspect actuel de l'édifice.

L'édifice actuel, depuis le fond jusqu'à la marche de l'ancien banc de communion a une longueur de 15 mètres pour une largeur de 13,5 mètres. Le choeur, à partir de la marche du banc à la marche inférieure de l'autel principal mesure 4,50 mètre; la hauteur de la nef de la clef de voûte est de 15 mètres.

L'édifice se compose de trois nefs séparées par quatre colonnes cylindriques surmontées chacunes d'un chapiteau dorique. Il est constitué de voûtes cintrées supportées par des colonnes et des pilastres surmontés d'un écusson aux armes des heureux bienfaiteurs

Le coeur

L'autel rappelle quelque peu celui de Saint-Barthélémy à Liège. Un chanoine de Saint-Barthélémy originaire de Chokier, le chanoine Covrage n'en a-t-il pas été l'inspirateur. Primitivement l'autel était recouvert de bois. Le marbre a été placé en 1865 sous le pastorat de l'abbé Frankinet.
Le retable se compose tout d'abord de panneaux sculptés, tous deux représentent Saint-Marcellin et Saint-Pierre; ensuite de quatre colonne en bois peintes selon le marbre; les chapiteaux sont de style corinthien. Ces colonnes soutiennent un entablissement (en vrissures), ornés d'écussons, un écusson aux armes de l'abbé Hubert Firket surmonte l'arc et une inscription nous fait savoir qu'il est le donateur de l'autel: "Donc Revendi Domini Huberti Firket pastori in Chokier et decani concilii Hozemontensis 1711"

Les colonnes sont surmontées de deux vases en forme de coeur, deux anges adorateurs se trouvent aux deux cotés de l'écusson. Une aile de l'ange de gauche est un jour tombée complètement vermoulue, elle a été habilement remplacée.

Avant les gros travaux de peinture en 1928, le calvaire qui se trouve actuellement dans le coeur était placé au dessus du maître autel.
Les deux chutes étaient masquées par les anges et seule, la traverse était apparente. Chutes et traverse étaient recouvertes d'un verni noir, de même que la croix.
Le Christ et les deux personnages (la Vierge Marie et Saint-Jean) étaient peints en blanc ainsi d'ailleurs que toutes les statues de l'église.
La commission des monuments jugeant ce calvaire intéressant et un véritable chef d'oeuvre, mal en place, puisqu'il était de style ogival, provenant apparemment de l'église primitive, exigea sont déplacement et sa mise en un lieu où on put mieux l'admirer.
En dérochant la croix, on découvrit les quatres figures des cotés; et en dérochant le Christ, la Vierge et l'Apôtre, on découvrit les motifs de décoration que le peintre n'eut pour ainsi dire qu'à retoucher. La même découverte fut faite pour toutes les statues de l'église.
La toile de fond du grand autel représente l'Ascension du Christ. L'auteur en est inconnu.
Le tabernacle blanc et or date de 1861 et a été placé sous le pastorat de l'abbé Frankinet. Le tabernacle primitif se trouve actuellement à Souhon. Il doit avoir été offert à l'église de Souhon par l'abbé Frankinet.

Les deux toiles de coté représentent la Nativité et la mise au tombeau. Dans un grand état de délabrement, elles ont été toutes deux restaurée par le peintre Jamyn de Liège sous le pastorat de l'abbé Frankinet.

Les bas cotés

L'église de Chokier ne possède pas de transept. du coté gauche se trouve un autel entièrement en marbre, il sert de mausolée à la Famille de Berlo qui occupait le chateau.

Un assez grand nombre des membres de la famille, y compris Monseigneur Ferdinand de Berlo, Evêque de Namur y ont là leur sépulture.

Les colonnes sont en marbre de Saint-Remy et les chapiteaux en marbre blanc. L'autel est surmonté d'un écusson aux armes de l'Evêque de Namur. Les houppes qui descendaient du chapeau épiscopal ont disparu. Sa devise était: "Recte et fortiter". Cet autel est dédié à Saint Antoine de Padoue et aux Saints Anges-Gardiens ainsi que l'indique le monogramme placé sur le fronton:

"Ara beatis Angelis tutelariuis et Anthonio de Padua Dicata 1720".

Une autre inscription placée en dessous de la toile rappelle la mémoire de la famille de Berlo:

"Deo opt Max. In memoriam IIImi et Excelmi Dni Joannis comitis de Berlo serenissimi Electoris Bavariae supremi belli ducis, gubernatoris Ingelstadiensis qui obiit 5a Martii 1685 et IIImae ac Excelmae Dae Anna Margaritae Consitissae de Berlo de Hozemont qui obiit 1a Maii 1700, parentum suorum, posuit IIIus ac Rmus Ferdinandus comes de Berlo, episcopus Namurnensis, Cathedralis Leodiensis canonicus, in eadem majoris Campiniae archdiaconus Si Paulis Leodiensis, praepositus et B.M. Virginis Namurci abbas saecularis 1720".

La toile est une des meilleure du peintre Englebert Fisen, elle représente la "Vision de Saint Antoine". Du coté droit, un autel en bois, dédié à la Vierge Marie.

L'autel est surmonté en gradin d'une armoire avec deux petites vitres losangées qui contiennent des reliques de Saints et une partie du Chef de Saint Jude, apôtre.

Le banc de communion

Il se trouve actuellement dans la sacristie. C'est une balustrade dont chaque balustre est en cuivre massif. Le premier et le dernier balustre porte les armes de l'abbé Hubert Firket.

La chaire de vérité

Elle est ornée de trois médaillons représentant la Vierge, Saint-Marcellin et Saint-Pierre. Primitivement, elle était placée du coté de l'épître, la chapelle du châtelain se trouvant du coté de l'évangile.

Le lutrin

Le magnifique lutrin qui se trouve actuellement près de la cuve baptismale a été offert en 1907 à l'occasion des noces d'argent pastorales de l'abbé Londot. Il est l'oeuvre des ateliers Emile Pirotte à Liège.

Les orgues

Les orgues ont été installés sous le pastorat de l'abbé Frankinet en 1858.

Les colonnes du coté gauche

Sur la première on peut lire: "La colonne est offerte à Dieu par le Sieur Pierre Collignon, mayeur de Chokier et Rameyt, tenant du Val Saint-Lambert et de cette église et Damoiselle Dans son épouse."

Sur la seconde, nous voyons l'inscription suivante: "Le Sieur Henri Firket tenant de l'église de Chokier en mémoire à ses ancêtres icy ensépulurez et Damoiselle Jehenne Halleux son espouse m'ont donné l'an 1706".

Les colonnes du coté droit

La première porte l'inscription: "Le Sieur Michel de Loncin tenant de l'église de Chokier, sensier en Ottet et Damoiselle Marie de Lompré son espouse m'ont donné l'an 1706".

La seconde: "Le Sieur Guillayme François de Rome, marchand tenant de l'église de Chokier et Damoiselle Margarithe de Labye son espouse m'ont donné l'an 1706".

Les pilastres (en descendant du coté de l'épître et en remontant du coté évangile)

I Révérend Martin Ponthier, vicaire de cette église - 1711
II. En mémoire de Sieur Hubert Sacré tenant de Chokier - 1712
III. En mémoire de Damoiselle Marguerite Sacré, jadis épouse du Sieur Capitaine Du Chêne - 1712
IV. Honorable Sieur Pier Duchêne, Capitaine et tenant de Chokier - 1712 et Damoiselle Catherine Gésin épouse du dit Capitaine Du Chêne - 1712
V. Honorable Godefroid Le Fressez, échevin de Chokier-Ramet et Baugnée, tenant de cette église et Damoiselle Marie Machurée sa compagne - 1713
VI. En mémoire du Noble et Illustre Jean, Comte de Berlo, Baron de Brus, Sieur de Chokier et Général d'artillerie et d'infanterie de S.A.I. Le Duc de Bavière et Gouverneur d'Ingelstadt Honorable Sieur Hubert d'Ohiers, échevin de Chokier et de Ramet et sa compagne -1712

Les vitraux

Gauche

1 Revenrendus Admondum Perilustris ac Generosus Dominus Hermanus de Stockem. Ecclesia Leodiensis Cannonicus ac in eaden Brabantiea Archidiaconus. Anno 1708. Restaurtion faite en 1949 en mémoire de l'abbé Albin Londot, curé de 1882 - 1908. La paroisse reconnaissante.
2 Reverendus Hubertus Firket constructor hujus templi et ibi per 64 annos parochus. Anno 1739. Restaurartion réalisée en 1949 en mémoire de l'abbé Frankinet, curé de 1849 - 1882. La paroisse reconnaissante.
3 Charles Frésart + Chokier 1933 et son épouse Clary Clercx de Waroux + Chokier 1948, leur fille Suzanne Frésart. Chokier 1905. Restauration faite par Emmannuel Frésart de Clercx de Waroux et son épouse Jeannine Lefebvre. Anno 1949.
4 En mémoire du Sieur Jean Delbrouck et de Dame Pétronille Hanson. Anno 1716. Restauration faite par la famille Honhon-Delbrouck.
5 Le Sieur Michel de Loncin, tenant de l'église de Chokier et son épouse Dame Marie de Sonpré. Anno 1706. Restauration faite par les familles Noiroux-Kellenis-Licot. Anno 1949.

Droite

1 Reverendissimus ac Amplissimus Dominus Bernardus Goffin exempti Monasteri Valli Sancti Lamberti. Abbas Dominus Temporalis Ivoz-Plenevaux-Haar-Rimiere. Anno 1708. Restauration faite en 1949 en mémoire de l'abbé Antoine Rousseau curé de 1908-1938. Le cercle Saint-Marcellin.
2 Reverendus Dominus Martinus Ponthier, piisimus vicarius in Chokier per 46 annos + Anno 1722. En souvenir de l'abbé Bartélemy Cleuren, curé en 1938-1949.
3 Ferninand Maximilien Comte de Berlo, evesque de Namur, chanoine de l'église cathédrale de la grande campine, prevost de Saint-Paul. 1710.
4 D.O.M. ven; D.D. Joannes e(t Franciscus Stacquet fratres in insigni Collegiatu Beatae Mariae ad Mosam Sanctae Annae Canonici. Anno 1711. Restauration faite par les familles Willems et Beco. Anno 1949.
5 Le Sieur Hubert Dombret tenant de l'église de Chokier. Anno 1716. Restauration faite par les familles Monseur et Cuitis.

La sacristie et autres objets d'art

Elle a été agrandie en 1909 ou 1910. Avant cette date, elle avait comme largeur la longueur de l'armoire aux ornements qui se trouvait entièrement encastrée entre les deux murs.

L'église possède un magnifique ostensoir, chef-d'oeuvre d'orfèvrerie liègeoise du 18 siècle marqué aux armes de l'abbé Hubert Firket qui à laissé également trois calices frappés de ses armes.

LA PAROISSE

Déjà à la fin du 13e siècle, le culte était célébré dans une église, consacrée à Saint-Pierre et Saint-Marcellin. Jacques de Hemricourt nous apprend qu'on y a inhumé en 1303, le premier seigneur de Chokier, Jehan, châtelain de Hozémont.

Pendant plusieurs siècles, cette église resta rattachée à la paroisse des Awirs. Le prêtre qui y célébrait le culte, partageait son activité entre les deux communes. Grâce à la générosité des fidèles, l'église de Chokier, son luminaire et sa marguillerie disposaient de ressources qui leur étaient propres.

A la fin du 16e siècle, l'église fut érigée en paroisse indépendante. C'était l'époque du mouvement de la contre-réforme, qui portait notamment les évêques à créer de nouvelles paroisses, partout où la nécessité l'imposait. Ce mouvement devait rencontrer beaucoup de sympathie dans la province de Liège, dont le vicaire général, Chapeauville, était connu pour son zèle et son activité débordante. C'est vraisemblablement à cette personnalité que Chokier est redevable de sa constitution en paroisse distincte des Awirs. L'acte de fondation est en date du 14 janvier 1592. Il prévoit que la cure sera conférée à l'avenir, une fois, par le seigneur, l'autre fois, par le pasteur des Awirs, ou telle autre personne à qui ce droit pourrait appartenir. L'imprécision de ces derniers termes fut une source de malentendu entre le curé des Awirs et l'abbaye d'Aywières. Conformément aux usages suivis à cette époque en matière de création de paroisse, le premier curé fut désigné par le prince-évêque, qui avait confié ces fonctions à Bernard de Roche-Fort.

Dans la célébration du culte, le curé était assisté par un vicaire, qui tenait lieu de sacristain .La nomination du vicaire, assimilée à celle d'un sacristain, appartenait au curé et aux paroissiens. Dans la gestion des biens d'église, le curé faisait appel au concours de quatre notables, connus sous le terme de tenants de l'église. En 1663. ce collège est composé de Wathieu Hennea, Jean Sacré, Jean Villégia et Ottelet Delle Melle.

A la différence de beaucoup d'autres villages, Chokier a échappé à la plupart des événements pénibles qui empêchèrent l'exercice public du culte, sous la révolution. Le curé Soiron accepta de prêter les serments exigés par les autorités républicaines, et fut maintenu de ce fait dans ses fonctions. Il connut néanmoins de grosse difficultés, étant privé presque complètement de ressources.

La conclusion du Concordat fut loin d'amener la tranquillité dans la paroisse. Le décret organisant le culte dans le département de l'Ourte, attribuait à l'église de Chokier le rang de simple chapelle dépendant de la paroisse d'Engis située à plus d'une lieue. Le curé Soiron était transféré en la même qualité aux Awirs. Ces décisions devaient mécontenter toute la population. Des conflits extrêmement âpres allaient, pendant trente ans, opposer les deux communes de Chokier et d'Engis.

L'abbé Soiron se montra solidaire de ses concitoyens. Il refusa sa nomination aux Awirs et, en dépit de toutes les incertitudes de l'avenir, il entendit continuer son ministère à Chokier. Privé de toutes ressources il ne tarda pas toutefois à bénéficier de quelques interventions généreuses. Madeleine Françoise de Berlo constitue, le premier brumaire en XII, une rente de 240 francs, en faveur du curé Soiron. Les paroissiens acceptaient de se cotiser en vue d'assurer à leur pasteur un supplément de revenu. Cette contribution rapportait chaque année environ 150 francs. La commune, de son côté, versait une rétribution s'élevant à 120 francs. Les habitants de Chokier étaient extrêmement irrités à l'égard de ceux d'Engis; le conseil de fabrique de cette commune percevait les revenus de l'ancienne paroisse et les utilisait à son gré. Le conflit n'avait pas encore reçu de solution définitive sous le régime hollandais. L'évêché prit deux décisions de nature à rendre justice à la population de Chokier. Le vicaire général établit un vicaire, qui devait résider à Chokier et y exercer le ministère sous la direction du curé d'Engis. Les fabriciens de cette dernière paroisse furent avisés que les revenus de l'ancienne église de Chokier devaient être employés exclusivement à l'entretien de celles-ci, et que, en conséquence, on devait tenir des écritures distinctes.

Les habitants de Chokier n'en continuèrent pas moins leurs démarches en vue de la reconstitution de leur ancienne paroisse. Ils obtinrent gain de cause en 1834. Le 20 octobre de cette année, l'abbé Henrotte assistait à l'installation du premier conseil de fabrique, composé de Lekeux Servais, Beco Nicolas-Joseph, Discry Laurent, Dubois Armand, Fabry Pascal.

LISTE DES CURES

Bernard de Roche-Fort.
Nommé par le Prince-Evêque de Liège Ernest de Bavière.

Jean Delahaye.
Nommé par le Seigneur de Chokier. Mort en 1636.

Lambert Firket.
Nommé par le curé des Awirs. Mort en 1675.
Ici le curé avait nommé Lambert Firket. L'Abbesse des Awirs avait de son coté nommé Jean Nicolay. Celui-ci renonça. L'Abbesse laissa faire pour le maintient de la paix, seulement elle révisa ses droits. Elle avait le droit de conférer, le curé des Awirs (diocèse de Namur) prétendait d'après la bulle d'érection avoir le droit de nommer le curé de Chokier alternativement avec le seigneur de Chokier.

Hubert Firket (1675-1733)
Nommé par le seigneur de Chokier, comte de Berlo. Il s'est résigné en faveur de son neveu Martin Firket (1733). Il demanda la permission de faire l'Archidiacre du Brabant. Aux Awirs, il n'y avait plus de curé; c'est pour cette raison que Hubert Firket fit cette résignation. Le Pape Clément XII nomma alors Martin Firket comme curé de Chokier au lieu de Hubert Firket. (Ce droit était alors réservé au Pape d'après le concordat germanique en cour de Rome). Hubert Firket fut un grand bienfaiteur puisqu'il fît bâtir l'église et qu'il la meubla.

Martin Firket (1733-1747)
Nommé par le Pape Clément XII.

Jean-Pierre Soiron

Mathieu-François Soiron
Né le 12 février 1767, mort à Chokier le 22 juillet 1825. Son frère était Vicaire de Chokier. Il avait avec lui sa soeur Catherine, sa mère ainsi qu'un autre frère. Au rétablissement du culte en 1801, la paroisse de Chokier fut supprimée et l'église paroissiale devint succursale de l'église d'Engis. Le culte n'a cependant jamais été interrompu durant la révolution. Les registres paroissiaux en font foi. Jusqu'en 1815 ou 1816, l'abbé Soiron est encore Curé à Chokier. Sa signature et son écriture dans les registres en attestent. Il administra la cure de Chokier jusqu'en juin 1817. Un baptême fait le 3 juillet 1817 dans la chapelle du Château de Chokier par Monseigneur l'Evêque de Bayonne est signé Jean Pierre Jérosme qui déservait l'église d'Engis. Le registre de la confrérie du T.S.S. est signé le 12 juillet 1817: "M.F. Soiron ex-curé de Chokier".
Suites aux événements politiques, les paroisses supprimées avaient-elles un prêtre jouissant des prérogatives des curés ? Le fait est que M.F. Soiron eut des vicaires pendant la domination française et ce jusqu'en 1816. En Août 1817, l'abbé Colard, curé de Flémalle-Haute était administrateur de Chokier et ce jusqu'en octobre 1818. D'après les documents, en 1816, l'abbé Fétu était administrateur de Chokier. Il était vicaire depuis 1804. En décembre 1817, l'abbé Nihoul était vicaire de Chokier, il le fut jusqu'en septembre 1827; il signait "recteur de Chokier". En 1827, le meme abbé Nihoul devint curé d'Engis ayant sous sa juridiction la paroisse de Chokier.
L'abbé Henrotte devint vicaire de Chokier, lui aussi signait "recteur de Chokier". Il assiste au mariage des habitants de Chokier. Nulle part, il n'est fait mention d'une obligation de la part du curé d'Engis.
En vertu d'un Arrêté Royal du 11 juin 1842, l'église auxiliaire de Chokier est érigée en église paroissiale.

Henrotte
Transféré à Liers le 4 juin 1848.

Pierre-Joseph Vandenbrouck
Né à Soiron le 19 décembre 1798.

François Frankinet
Né à Horion le 22 mars 1818, mort à Chokier en 1895.

Aubin Londot
Né aux Awirs le 18 octobre 1848, mort à Liège le 11 février 1918. Sa tombe se trouve près de la grille d'entrée de l'ancien cimetière.

Antoine Rousseau
Né à Liège le 25 mars 1872. Curé de Chokier de 1908 à 1938.

Barthelemy Cleuren
Curé de Chokier de 1938 à 1949.

Curé Jaghers
Curé de Chokier de 1949 à 1951. Décédé en 1969.

Albert Closset
Curé de Chokier de 1951 à 1959.

Alphonse Dejambe
Curé de Chokier de 1959 à 1964.

Jules Fossoul
Curé de Chokier du 21 mai 1964 à 1985.

Mathieu Schmetz
Curé de Chokier de 1985 à nos jours.

SAINT MARCELLIN, prêtre et PIERRE, exorciste et leurs compagnons martyrs (304).
Fête le 2 juin

Dioclétien, devenu seul maître de l'empire voulu se décharger d'un fardeau trop lourd en s'associant à un collègue. Le 1er avril 286, il revêtait de la dignité d'auguste le Panonnien M. Aurelius Maximianus. Officier de fortune comme Dioclétien, et comme lui sans naissance, sans éducation ni lettres, Maximiens, surnommé Hercule, avait de plus que lui l'activité militaire et l'énergie du commandement. Mais de grands vices jettent une ombre sur ces qualités: licencieux jusqu'à la débauche, avare et dissipateur tout ensemble, il était naturellement cruel et prenait plaisir à verser le sang. Lorsque l'édit de persécution générale (303) eut été lancé par Dioclétien et Galère, Maximien Hercule s'empressa de le mettre à exécution dans ses états, et particulièrement en Italie.

Au mois d'Avril 304, Hercule était à Rome. Une réunion du Sénat eut lieu le 22 au Capitole. L'empereur s'adressant aux Pères conscrits, soumis à leur ratification l'ordonnance suivante: "Je permet que dans tous les lieux où seront trouvés des chrétiens, ils soient arrêtés par le préfet de la ville ou par ses officiers, et obligés de sacrifier aux dieux." Les sénateurs se séparèrent en répétant:"Sois victorieux, Auguste ! Auguste ! Puisses tu vivre avec les dieux !" acclamations que la foule, assemblée au dehors, repris avec enthousiasme.

Ainsi fut promulgué à Rome, par autorité de l'Auguste qui régnait en Occident, l'édit imposé en Orient par Galère à la faiblesse de Dioclétien. C'est durant cette persécution que devaient mourir les Saints Marcellin et Pierre. Le premier était prêtre, le second exorciste. L'exorciste avait pour mission spéciale de délivrer les possédés, et, au moment du baptême, il prononçait sur les catéchumènes les formules des exorcismes. Il est intéressant de noter que le plus ancien exorciste dont il soit fait mention dans l'histoire est précisément notre martyr.

Les deux serviteurs de Dieu furent jetés dans une prison obscure et chargés de chaînes dont le poids énorme les contraignait à une complète immobilité. Or, le gardien de la prison nommé Arthémius, avait une fille unique, vierge, qui portait le nom de Pauline, et qu'il aimait beaucoup, mais elle était possédée du démon. Comme il se lamentait journellement de ce malheur, l'exorciste Pierre lui dit: " Ecoute mes conseils, Arthémius, et croit au fils unique du Dieu vivant, le Seigneur Jésus-Christ, qui est le libérateur de tous ceux qui croient en lui; si tu crois sincèrement, ta fille sera bientôt délivrée".

"J'admire ta sagesse répondit Arthémius, ton Dieu ne peut te délivrer bien que tu croies en lui et que chaque jour tu sois couvert de plaies et chargé de chaînes pour son nom; comment pourrait il délivrer ma fille si je crois en lui ?"

"Mon Seigneur est assez puissant pour me délivrer de ces chaînes et de toutes sortes de tourments, mais il ne veut pas me priver de ma couronne; il veut au contraire que je parvienne ainsi à la gloire éternelle".

"Si tu veux que je croie en ton Dieu, je vais aujourd'hui même te lier avec des chaînes plus lourdes, te renfermer seul dans le lieu le plus obscur de la prison dont je fortifierai toutes les issues, et si, après cela, ton Dieu te délivre, alors je croirai en lui; ce que je ne ferai toutefois qu'après avoir constaté la délivrance de ma fille".

"La faiblesse de ta foi pourra être guérie si tu fais ce que tu viens de dire".

"Oui, je croirai en lui s'il te délivre de tes liens".

"Va dans ta maison et prépare-moi un logement, car sans que tu m'ouvres la porte de la prison, sans que tu m'ôtes ces chaînes ni que tu diriges mes pas, j'irais te trouver chez toi au nom de mon Seigneur Jésus-Christ; si alors tu crois, ta fille sera sauvée. Et cela arrivera ainsi, non point pour satisfaire tes idées un peu capricieuses, mais pour attester la divinité de mon Seigneur Jésus-Christ".

Arthémius, branlant la tête, dit en lui-même: "Cet homme-là parle comme un fou; ce qu'il faut sans doute attribuer aux souffrances qu'il a endurées". Puis il se retira.

De retour dans sa maison, le gardien se mit à raconter à sa femme, nommée Candide, tout ce qui venait de se passer dans la prison. A quoi Candide lui dit: " J'admire comment tu appelle insensé celui qui te promet la santé et comment tu te moques de la sincérité d'un homme qui assure pouvoir procurer la délivrance de notre fille. A-t-il fixé un terme bien long ?"

"C'est aujourd'hui même qu'il prétend venir".

"S'il le fait réellement, qui pourrait, après cela, douter que le Christ en qui il croit ne soit le vrai Dieu ?"

"Comme tu es folle, toi aussi ! Quand les dieux eux-mêmes descendraient du ciel, ils ne sauraient le délivrer: Jupiter en personne n'aurait pas le pouvoir de le tirer de là".

"C'est en quoi le Dieu de homme sera plus glorifié; et certainement, il faudra bien croire en lui s'il fait ce que Jupiter lui-même ne pourrait faire".

Comme ils parlaient ainsi, après le coucher du soleil, et lorsque déjà la sombre nuit laissait scintiller les étoiles au firmament, soudain l'homme de Dieu, Pierre, se présente devant Arthémius et Candide, couvert de vêtements blancs et portant à la main le signe triomphal de la croix. Dès qu'ils l'aperçurent, ils se jetèrent à ses pieds et s'écrièrent:

"Véritablement il n'y a qu'un Dieu, et Jésus-Christ est vraiment le Seigneur".

Au même moment, leur fille, la vierge Pauline, confessa le Seigneur et, se jetant aux pieds de l'homme de Dieu, elle fut délivrée.

Le démon criait dans l'air en s'enfuyant: "La vertu du Christ qui est en toi, ô Pierre, me chasse et m'éloigne du corps virginal de Pauline".

A la vue d'un tel prodige, tous ceux qui étaient dans la maison d'Arthémius crurent en Dieu et furent baptisés.

La nouvelle de ces événements se répandit aussitôt dans le voisinage et chacun accourut à la maison d'Arthémius, en sorte que, dans l'assemblée, on compta plus de trois cents hommes; quand aux femmes, elles étaient plus nombreuses encore. Toute cette multitude criait à l'envi:

"Il n'y a point d'autre Dieu tout-puissant que le Christ".

Comme ces personnes désiraient toutes se faire chrétiennes, l'exorciste Pierre alla trouver le prêtre Marcellin et l'amena au logis d'Arthémius. Quand ils furent suffisamment instruits dans la foi, Marcellin leur conféra le baptême.

Sur ces entrefaites, Arthémius se rendit près des autres prisonniers dont il avait la garde et leur dit:

"Si quelqu'un d'entre vous veut croire au Christ, qu'il laisse là ses chaînes et qu'il vienne dans ma maison pour embrasser la vie chrétienne".

Tous les prisonniers le suivirent avec joie et furent baptisés par le prêtre Marcellin.

A la même époque, le juge Sérénus tomba malade, ce qui donna loisir aux nouveaux baptisés de s'affermir dans la foi, durant plus de quarante jours, grâce aux instructions qu'ils recevaient de Pierre et de Marcellin.

Lorsqu'il fut rétabli, Sérénus envoya dire à Arthémius de se tenir prêt, la nuit suivante, avec les personnes qui étaient détenues dans sa prison.

A la réception de se message, le geôlier dit à ses prisonniers:

"Que ceux qui veulent venir au martyre viennent avec intrépidité; quant aux autres, qu'ils se retirent librement où ils voudront".

Le jour suivant, dès le chant du coq, Sérénus s'assit sur son tribunal et donna l'ordre d'introduire les personnes qui devaient être interrogées.

Arthémius se présenta d'abord et dit:

"Pierre l'exorciste des chrétiens, que tu avais laissé à demi-mort après l'avoir fait battre de verges, a brisé les liens de tous les prisonniers au nom de son Dieu, et leur a ouvert les portes de la prison; puis après en avoir fait autant de chrétiens, il leur a donné la liberté. Quant à lui-même et au prêtre Marcellin, ils n'ont pas usé de la même faculté, et toutes les fois que j'ai voulu réintégrer Pierre et Marcellin dans leur prison, ils ne m'ont opposé aucune résistance".

Ce discours alluma la colère du juge Sérénus; il se fit alors amener les deux coupables: Pierre et Marcellin.

"Les bourreaux, leur dit-il, vous tourmenteraient moins cruellement si vous renonciez à votre religion, mais voici que j'apprend que vous avez fait sortir de la prison des gens nuisibles et criminels".

"Un criminel, répondit Marcellin, demeure dans son crime aussi longtemps qu'il ne croit pas à Jésus-Christ; mais dès qu'il a reçu la foi, après qu'il a été purifié de toutes ses fautes, il devient le fils du Dieu souverain".

Comme le prêtre Marcellin lui tenait ce discours et d'autres semblables, le juge le fit battre à coups de poing; puis il ordonna de le séparer de Pierre, de le renfermer nu et enchaîné en un lieu couvert de fragments de vases de verre et de lui refuser l'eau et la lumière.

Pierre, l'exorciste, se tournant vers Sérénus lui dit:

"Quoique tu sois serein de ton nom, tes actions te rendent tout nuageux et ténébreux, aussi tu seras condamné à un supplice sans fin et à des larmes éternelles".

Le juge commanda alors aux soldats de reconduire Pierre dans les chaînes et de lui mettre aux pieds des entraves très serrées.

Tandis que les martyrs étaient dans deux cellules séparées, que le prêtre Marcellin gisait étendu sur un tas de verres brisés et que Pierre était chargé de chaînes et les pieds dans des ceps, un ange du Seigneur apparut à Marcellin, qui était alors en prière, le revêtit de ses habits et lui dit: "Suis-moi".

Marcellin se leva aussitôt et entra avec lui au lieu où Pierre était détenu, et l'ange, l'ayant délié, dit aux deux martyrs: "Suivez-moi".

Ils arrivèrent ainsi dans la maison ou s'étaient réunis pour prier tous ceux qui avaient reçu le baptême. L'ange leur dit alors de les raffermir dans la foi pendant sept jours et après ce temps d'aller se présenter au juge Sérénus.

Le lendemain de l'emprisonnement des martyrs, les satellites s'étant présentés à la prison, ils n'y trouvèrent ni Pierre ni Marcellin. Le juge en étant informé, envoya chercher Arthémius ainsi que son épouse et sa fille. Il voulut alors les contraindre de sacrifier aux dieux, mais tous trois répondirent:

"Nous confessons le seigneur Jésus-Christ et rien au monde ne pourra nous forcer à nous souiller par les rites des sacrifices".

Sérénus, voyant leur constance, donna l'ordre de les conduire sur la voie Aurélienne et là, de les enterrer sous un tas de décombres. Comme ils se dirigeaient vers ce lieu, tous les chrétiens qui s'y trouvaient vinrent au devant d'eux: les satellites apercevant cette grande multitude eurent peur et prirent la fuite. Les plus jeunes chrétiens se mirent à leur poursuite et les exhortèrent d'embrasser la foi chrétienne. Sur leur refus, le peuple les retint jusqu'à ce que le prêtre Marcellin eut célébré la messe dans la crypte même où ils devaient subir la mort. Quand le sacrifice fut achevé, tout le peuple se retira. Marcellin dit alors aux satellites:

"Vous voyez qu'il n'a dépendu que de nous de vous faire un mauvais sort, mais nous ne l'avons pas voulu, nous pouvions aussi vous enlever Arthémius avec son épouse et sa fille, nous ne nous le sommes pas permis; nous même nous pouvions ensuite échapper, et Dieu semblait favoriser notre fuite; nous avons négligé cette facile occasion. Que dites-vous de cela ?"

Les satellites, exaspérés par tous ces contretemps, frappèrent Arthémius de leur glaive, puis ils précipitèrent Candide et Pauline par la pente de la crypte et les accablèrent de pierres. Saisissant ensuite le prêtre Marcellin et l'exorciste Pierre, ils leur lièrent les mains derrière le dos et les attachèrent à un arbre; quelques uns d'entre eux restèrent pour les garder, tandis que d'autres allaient trouver Sérénus.

Le magistrat, ayant été informé de tout ce qui s'était passé donna l'ordre de conduire Marcellin et Pierre en un lieu appelé la "Foret Noire" et de les y décapiter.

Lorsqu'on fut arrivé au milieu de la foret, Pierre et Marcellin arrachèrent de leur propres mains les ronces qui jonchaient le terrain, puis, s'y étant mis en prière, ils se donnèrent le baiser de paix et reçurent le coupe de la mort. Ceux qui les avaient décapités attestèrent qu'ils ont vu leurs âmes sortir de leur corps, comme de blanches vierges, ornées d'or et de pierreries et vêtues de robes écarlates; ils avaient vu en même temps des anges qui les soulevaient et les emportaient toutes joyeuses dans les cieux.

A la même époque, vivaient deux femmes chrétiennes, nommées Lucile et Firmine; elles étaient apparentées du martyr Tiburce. L'amour et la vénération qu'elles avaient pour lui ne leur permettaient pas de quitter le tombeau; elles avaient même construit un petit édifice où elles passaient les jours et les nuits.

Un jour, saint Tiburce leur apparut, accompagné de nos deux saints martyrs Marcellin et Pierre, et les instruisit de ce qu'elles devaient faire pour enlever leur corps de la Foret Noire et les placer près du sien dans la partie inférieure de la crypte; ce qu'elles exécutèrent ponctuellement, aidées de deux acolytes de l'Eglise de Rome.

Le Pape Saint Damase a composé pour leur tombeau une inscription en vers dans laquelle il rapporte, d'après la confession du bourreau lui-même les circonstances de leur martyre.

"Marcellin, Pierre, écoutez le récit de votre triomphe.
"Quand j'étais enfant, le bourreau m'a raconté, à moi Damase,
"Que le persécuteur, furieux, avait donné l'ordre
"De vous trancher la tête au milieu des broussailles,
"Afin que personne ne pût retrouver votre sépulture.
"Joyeux, vous avez préparé celle-ci de vos propres mains.
"Après que vous eûtes pendant quelques temps reposé dans une blanche tombe,
"Vous fîtes savoir ensuite à Lucile
"Qu'il vous plairait d'avoir vos très saints corps enterrés ici.
Ces deux confesseurs de la foi furent si célèbres à Rome qu'ils sont inscrits parmi le nombre de martyrs nommés au Canon de la Messe.

La crypte des Saints Marcellin et Pierre, qui fait partie de la catacombe "ad duos lauros" (aux deux lauriers), située à trois milles de Rome, sur la voie Labicane, a été découverte par M. Stevenson, lors des travaux faits dans la catacombe de 1895 à 1897. Un escalier y conduisait. Près de la chambre, un antique pèlerin avait tracé une inscription en leur honneur. La chambre est vaste et a été taillée dans le stuc, de manière à recevoir de nombreux visiteurs.

Les deux tombes qui s'y trouvent ont contenu le corps des martyrs que, par un sentiment de respect, on n'avait pas voulu transporter dans une sépulture plus monumentale; on s'est contenté de décorer sur place les humbles "loculi" de pilastres et de marbres.

Au dessus de la catacombe elle-même, une basilique fut construite par Constantin en l'honneur des Saints Marcellin et Pierre. Il y fit inhumer sa mère, Sainte Hélène, dans un magnifique sarcophage en porphyre, qui se trouve actuellement au musée du Vatican.

Après les incursions barbares, ce sanctuaire était tombé en ruine, le Pape Urbain VIII le fit restaurer en 1632 et le confia au Chapitre de Saint Jean de Latran.

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