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Le village de Chokier

Les fours à chaux


Carrières et Fours à Chaux Sacré

Chokier se trouve cité pour la première fois dans une charte de 1056, sous la forme Calcaniensi, puis dans une charte de 1096, sous la forme Calcaria mot qui vient probablement de Calcharius, four à chaux. On trouve dans une bulle confirmative d'Innocent IV, un endroit désigné sous le nom de Jokires.

Les plus anciens développements du village devraient donc être attribués à l'exploitation d'une carrière servant vraisemblablement à l'extraction de la chaux. Il y a quelques années, on aurait mis à jours les vestiges d'une villa romaine, précisément au lieu dit «Bois du vieux chaffour»

L'utilisation du four à chaux de Chokier à cette époque (-50 à +200) est d'autant plus normale que les Romains étaient forcément à la recherche de tous les centres pouvant produire les matières qui interviennent dans les constructions en maçonneries et auxquels, le fleuve permettait le transport.


Les vestiges d'une villa romaine devraient se trouver sous ce champs

Tout porte à croire que cette occupation du sol a pris fin avec l'arrivée des Francs. Construisant leurs demeures en bois, ils n'avaient guère de motifs de s'intéresser aux produit qui entrent dans la composition des matériaux durs.

Cette industrie fut reprise par le Chapitre de la Collégiale Saint-Pierre à Liège qui comptait un chef d'expoitation parmi ses membres. Celui-ci portait le nom de Chaufournier tandis que les ouvriers étaient appelés Parchonniers.

Cinq fours à chaux ont été construits à Chokier, ce qui, pour la population locale, était une source de travail à une époque où la commune comptait plus ou moins 500 habitants.
Un se trouvait au pied du vallon du Trokay, un autre aux Chaffours, un visible sur des gravures du XIXème Siècle, se situait au pied du château; un quatrième au beau milieu du vallon du Houlbouse et enfin un devant les carrières Sacré en aval du Houlbouse.

On ne sait pas précisément quand cette activité a cessé et on évoque généralement le 19 siècle avec l'avènement de la chaux hydraulique.

Seuls deux de ces fours sont encore visibles, les autres étant soit détruits, soit recouverts de terre. En 1990, la commune de Flémalle décida d'aménager ces ruines en obturant proprement ce qui restait des ouvertures de la base et en bouchant l'intérieur de terre. Ils sont maintenant les témoins d'un passé industriel qui fut essentiel pour le village.

LA FABRICATION DE LA CHAUX

Le calcaire est un carbonate de chaux (CaCO3). Autrement dit, c'est une roche composée de chaux et de gaz carbonique. Si on parvient à retirer ce dernier, il reste de la chaux pure. Cette chaux fut utilisée comme ciment. jusqu'aux environs de la moitié du XIXème Siècle

Comment procédait-on ? On construisait une tour en maçonnerie dont l'intérieur en briques réfractaires avait la forme approximative d'un cône tronqué et renversé. D'une hauteur variable mais oscillant généralement entre 10 et 15 mètres, elle ne comportait pas de toit et plusieurs petites ouvertures étaient pratiquées a sa base. Le four à chaux ainsi constitué était, par le sommet, chargé de lits de combustible (généralement des broussailles ou des fagots dont les longues flammes s'insinuaient bien dans les interstices) et de pierres calcaires. Les couches alternées et entassées s'élevaient jusqu'au dessus de la tour. Ensuite, on mettait le feu par le dessous et toute la masse devenait fournaise. 0n débouchait alors une des petites ouvertures de la base pour récolter une partie des pierres calcinées. Dans les grandes entreprises, on continuait à remplir le four par le sommet, ainsi le travail était continu. Dans les petites, après chaque fournée, le four était vidé.

Cette opération ôtait le gaz carbonique du calcaire. Parfois, l'hiver, il arrivait qu'un vagabond pensant trouver, à la base d'un four à chaux, un abri contre les intempéries, était retrouvé mort, asphyxié par ce gaz.

La matière calcinée était appelée chaux vive car, lorsqu'on la mouillait, elle foisonnait en dégageant de la chaleur. Lorsqu'elle avait fini de foisonner, parce qu'elle était trop mouillée ou parce qu'elle était restée trop longtemps à l'air libre, on l'appelait chaux éteinte. Il y avait plusieurs qualités de chaux. Les maçons appréciaient d'avantage la chaux grasse qui, mouillée, donnait une belle pâte; que la maigre donnant une bouillie claire. Utilisée mélangée à du sable, comme mortier, une fois en place, elle fixait de nouveau le gaz carbonique de l'air et durcissait. Toutefois, la chaux ne convenait pas pour des ouvrages tels que puits, citernes, piles de pont, parce que dans l'eau elle ne pouvait durcir. Heureusement, l'homme a trouvé qu'en l'additionnant de terre glaise ou d'argile, le produit constitué durcissait même sous l'eau. On a appelé ce produit chaux hydraulique ou plus simplement ciment. Ce ciment, mélangé à des cailloux allait donner la pierre factice ou béton.

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