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Collégiale Saint Pierre à Liège

Les statuts de la collégiale Saint-Pierre à Liège

par Joseph HALKIN

A la fin du siècle dernier s'élevait encore à l'extrémité de la colline de Publémont, en face de l'aile ouest du palais des princes-évêques de Liège, l'église collégiale Saint-Pierre, la plus ancienne des sept collégiales de la Cité.

Construite en 714 (1) par saint Hubert, évêque de Tongres (2), elle servit d'abord d'église à un couvent de moines bénédictins qui, au nombre de quinze, y avaient été appelés de Stavelot par son fondateur (3).

Averti de l'approche de sa mort, saint Hubert se rendit dans cette église et y choisit l'endroit où il voulait être inhumé (4); c'était en face de l'autel Saint-Aubin, situé au milieu de la crypte. Le 30 mai 727, saint Hubert mourait à Tervueren (5) et son corps, ramené en grande pompe à Liège, fut enseveli dans un sarcophage de marbre blanc, à la place que lui-même avait désignée dans l'église Saint-Pierre (6).

Le tombeau de saint Hubert était l'objet d'une grande vénération de la part des fidèles, qui y venaient en foule; des miracles ayant eu lieu par l'intercession de ce saint, l'évêque Floribert résolut de le béatifier en faisant l'exaltation de ses reliques. La solennité fut fixée au 3 novembre 743 (7), et la pierre qui fermait le tombeau ayant été ôtée, le corps du saint fut trouvé intact, sans trace de corruption (8). Carloman, qui se trouvait à ce moment à son palais, près de Liège, vint lui-même vénérer les reliques du saint qui furent transportées dans le choeur, et fit, à cette occasion, de belles donations à l'église Saint-Pierre (9).

L'église dédiée au prince des Apôtres ne conserva pas longtemps ce précieux dépôt. L'abbaye d'Andage, en Ardenne, était presque abandonnée, lorsque l'évêque Walcand y fit venir des moines de l'Ordre de saint Benoît qui, en 822, demandèrent les reliques de saint Hubert. L'évêque après avoir longuement réfléchi, en référa à son métropolitain, l'archevêque de Cologne, qui lui-même réclama l'avis d'un concile réuni à Aix-la-Chapelle, en 825, sous la présidence de l'empereur Louis. Le clergé de Saint­Pierre ne paraît pas s'être opposé à cette translation, et il fut décidé que les reliques de saint Hubert seraient dorénavant conservées au monastère d'Andage. Le 21 septembre 825, le tombeau du saint fut ouvert et son corps placé dans la cathédrale Saint-Lambert, où il demeura trois jours; il fut ensuite transporté, avec le sarcophage qui le contenait, à l'abbaye d'Andage, depuis appelée de Saint-Hubert, où il arriva le 30 septembre suivant (10).

L'église Saint-Pierre ne resta pas longtemps debout après le départ du corps de saint Hubert; en 881, les Normands vinrent ravager le pays de Liège et le chef-lieu du diocèse: l'église Saint-Pierre fut dévastée, les moines furent tués et leurs crânes traversés par des clous en fer. Après le départ des Normands, les moines martyrisés furent enterrés; mais au commencement du XIlle siècle, un doyen de Saint-Pierre leur donna une sépulture couvenable dans la crypte (11).

Durant près d'un siècle, l'église Saint-Pierre resta dans un état de délabrement complet; elle fut rebâtie par l'évêque Ricaire (920-945), qui la consacra le 29 mai, probablement de l'année 922; le monastère fut converti en un chapitre de trente chanoines (12) auxquels, pour leurs besoins, l'évêque Ricaire donna son patrimoine situé au diocèse de Metz, plus les dimes d'Ans et de Hombroux (13). Ricaire mourut le 3 juillet 945 et fut enterré clans l'église qu'il avait reconstruite (14). La dédicace de la nouvelle collégiale fut faite le 1er octobre 1117 par l'évêque Otbert, qui lui donna deux villas situées au comté de Looz (15).

A peine relevée de ses ruines, la collégiale Saint-Pierre devait de nouveau être détruite: le grand incendie de 1185 qui anéantit la cathédrale Saint-Lambert, ruina aussi l'église Saint-Pierre. Poussé probablement par un vent d'Est, l'incendie gagna les bâtiments situés près de la cathédrale, le palais des princes-évêques, la chapelle des Onze­Mille-Vierges, la collégiale Saint-Pierre et l'église de Saint-Clément et de Saint-Trond (16).

La collégiale Saint-Pierre ne tarda pas à être reconstruite, et, lorsqu'en 1212, Henri, duc de Brabant, en guerre avec l'évêque Hugues de Pierrepont, entra dans la ville de Liège, ses soldats firent irruption dans l'église et y tuèrent trois hommes (17).

Eu 1508, sous Erard de la Mack, elle redevint l'objet d'un fréquent pélerinage. Cette année là, vers la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste (24 juin), furent amenées à Liège, à la crypte de l'église Saint-Pierre, ou avait reposé le corps de saint Hubert, deux soeurs originaires d'Osnabruck , possédées du démon et qui avaient fait, en vain, un pélérinage à Sainte-Anne de Duren, au diocèse de Cologne. Là elles avaient été exorcisées, mais l'esprit malin avait répondu qu'il ne sortirait que si les deux soeurs se rendaient au tombeau de saint Hubert. Elles y vinrent et furent dépossédées du démon, grâce à des reliques du saint qui étaient cachées dans le mur de la crypte depuis l'invasion des Normands et que personne ne connaissait. Dès lors, de nombreux pélerins vinrent vénérer les saintes reliques et beaucoup de démoniaques trouvèrent, dans l'égise Saint-Pierre, la guérison de leurs maux (18).

Supprimée le 5 novembre 1797, la collégiale Saint­Pierre fut démolie en 1811 (19), mais les fondements des anciens cloîtres ne disparurent qu'en 1860 (20).

A cause de son ancienneté, l'église Saint-Pierre était considérée comme la première des collégiales de Liège; son chapitre exerçait sur les autres une certaine suprématie; le clergé secondaire se réunissait dans ses cloîtres et avait pour président le doyen de Saint-Pierre (21); de plus, jusqu'en 1408, les chapitres des églises secondaires se servaient, pour corroborer leurs chartes de confraternité, du sceau de la collégiale Saint-Pierre, qui fut aussi désignée, à partir de cette date, comme gardienne des chartes et des documents concernant le clergé secondaire (22).

Comme nous l'avons dit en commençant, la collégiale Saint-Pierre se trouvait à l'extrémité de la colline de Publémont, le Mont-Saint-Martin actuel, au-dessus des degrés connus sous le nom de degrés Saint-Pierre.

Nous ne possédons pas de renseignements sur les deux premières églises dédiées à saint Pierre, celles qui furent bâties par saint Hubert et par Ricaire; la troisième, édifiée après l'incendie de 1185, avait une longueur de deux cent et trente pieds et le choeur était séparé de la nef par un jubé, formant écran, en très beau marbre d'Italie, à doubles pilastres d'ordre ionique, accosté de deux autels dont chacun possédait un médaillon, l'un représentant Jésus-Christ donnant les clefs à saint Pierre, l'autre figurant saint Pierre et saint Paul conduits au martyre. Pour entrer dans le choeur, il fallait franchir une porte de bronze doré et au milieu se trouvait un aigle de même métal tenant lieu de lutrin. Le maître-autel, d'ordre composite, oeuvre de Cornélis Van der Werck, statuaire liégeois, était relevé par des ornements de sculpture de bon goût; au fond se voyait un tableau peint, en 1685, par Jean-Gilles Delcour, représentant Simon le magicien confondu par saint Pierre. La crypte se trouvait sous le sanctuaire et on y avait accès par deux escaliers creusés aux deux côtés du choeur (23). Cette crypte était assez grande, elle contenait cinq chapelles celle du milieu, dédiée à saint Aubin, et en face de laquelle fut enseveli saint Hubert, celles du côté de l'Evangile dédiées l'une à saint Pierre et sainte Madeleine, l'autre à sainte Catherine et sainte Madeleine, celles du côté de l'Epitre placées sous l'invocation l'une de saint Maurice l'autre de saint Jean-Baptiste. Les piliers supportant la voûte étaient assez remarquables par leur délicatesse et n'avaient qu'un pied de diamètre à l'entablement. La collégiale Saint-Pierre avait vingt autels et deux entrées latérales, l'une à l'Ouest, l'autre à l'Est, à laquelle on arrivait par un escalier en pierre. Le clocher était quadrangulaire et possédait quatre petits campaniles (24).

Dans un registre intitulé Traité des affaires ecclésiastiques de Liège, conservé au dépôt des archives de l'État à Liège, nous avons trouvé le procès-verbal d'une visite de l'église faite le 28 mars 1613. Comme cette pièce contient des renseignements intéressants sur l'état de l'église à cette époque, nous en publierons quelques extraits ci-après, annexe II.

Parmi les objets exposés autrefois à la vénération des fidèles, se trouvait la clef de saint Hubert, ainsi appelée parce qu'elle aurait été donnée à cet évêque par le pape S. Grégoire II; elle se trouve actuellement en l'église Sainte-Croix, à Liège (25).

A l'intérieur du manche de cette clef, dont les parties anciennes possèdent tous les caractères d'une oeuvre du VIIIe siècle, se trouve une parcelle de la chaîne de saint Pierre. Cette parcelle a une longueur de 18 milimètres. On peut voir cette relique à travers les jours du manche creux et lorsqu'on secoue la clef on entend clairement un petit bruit. Cette clef a une longueur de 373 millimètres; le manche, dont le diamètre ne mesure que 82 millimètres, est divisé, par une bande horizontale, large de 18 millimètres, en deux parties égales, qui, à leur tour, sont partagées par quatre bandes verticales de même largeur que la première, de sorte que le manche présente un ensemble de huit compartiments, en forme de triangles irréguliers, travaillés à jour. Dans chacun des compartiments supérieurs se trouve la figure de saint Pierre, portant un livre dans la main droite; dans les quatre compartiments inférieurs est représentée la Majestas Domini; des deux côtés du Sauveur, entouré d'une gloire, on voit des percées triangulaires et cruciformes. Le Christ assis sur l'arc-en-ciel, bénit apparemment à la manière des Grecs; la main gauche porte le livre fermé de la vie. A la partie supérieure du manche se trouvent quatre supports se réunissant par leurs pointes surmontées d'un anneau à travers lequel on passait une chaîne servant à porter la clef. Il est à regretter que la partie inférieure de la clef n'ait pas conservé son intégrité primitive; en effet, la tige avec le panneton, ainsi que le crucifix du noeud, est d'un autre métal que la partie supérieure et le style des différents ornements permet de placer dans la seconde moitié du XIIIe siècle, l'origine de cette partie ajoutée (26).

Des archives de la collégiale Saint-Pierre, il ne nous a pas été conservé grand chose au dépôt des archives de l'État; des chartes originales, trois seulement datent du XIIIe siècle et nous devons surtout déplorer la perle ou la destruction de l'acte par lequel Carloman fit, en 743, des donations à l'église qui conservait alors le corps de saint Hubert (27). Peu de registres même remontent au XIVe siècle, et nous avons vu avec plaisir les archives de la collégiale s'augmenter par l'acquisition d'un manuscrit contenant les différents statuts du chapitre Saint-Pierre.

Cc registre, petit in-quarto, orné d'une reliure de la fin du siècle dernier, est formé de 59 feuillets de papier et contient d'abord les statuts donnés aux chanoines de la collégiale par leur doyen Nicolas Gheyster, le 30 juin 1454. Ces statuts, que nous publions ci-après, sont divisés on chapitres, et une note, mise au bas de la dernière page, nous indique qu'ils ont été copiés, en 1689, par un chanoine de Saint-Pierre , d'après un manuscrit appartenant à un de ses confrères, D. Gallé: « Extractum ex manus criptis D. Gallé confratris , anno 1689, 22 augusti ».

Ces statuts sont suivis des noms des chanoines et des dignitaires du chapitre en 1689, et des additions plus récentes indiquent, pour quelques-uns, la date de leur mort ou de leur démission, ainsi que le nom de leur successeur.

Viennent ensuite les nouveaux statuts octroyés à la même collégiale, en 1627, par Pierre Caraffa, nonce apostolique du pape Urbain VIII, puis les questions auxquelles devaient répondre ceux qui aspiraient au canonicat: « Articuli justificandi in admissione canonici Sancti Petri Leodiensis »; ensuite, les modifications proposées aux nouveaux statuts par le chapitre de la collégiale et approuvées le 26 octobre 1656; enfin, les règles à suivre lors des obsèques d'un chanoine: « Regulamentum in exequiis » indiquant toutes les dépenses à faire en ce cas.

Le Musée de l'Institut archéologique liégeois conserve quelques débris des anciennes constructions de la collégiale Saint-Pierre; nous citerons entre, autres:

Deux colonnes de granit en grès égyptien trouvées, en 1846, lors de l'ouverture de la rue Notger; ces colonnes soutenaient la crypte de l'église primitive et auraient été données par Charlemagne; elles sont de même matière que celles que l'on voit dans le dôme de l'église Notre­Dame, d'Aix-la-Chapelle.

Deux chapiteaux romans très frustres, provenant aussi de la crypte.

Deux arcatures tribolées et entrecroisées; trois corbeaux de sable sculptés; un linteau de porte gothique orné d'arcatures tribolées retombant sur une tête d'ange; un médaillon en pierre de sable, représentant un lion ailé qui décorait la voûte de l'église; une petite dalle en marbre noir, un chambranle de cheminée en style Renaissance et une clef de voûte provenant d'une porte.

Un fragment de pierre tombale du XIIIe siècle (1263) trouvé en démolissant les cloîtres de la collégiale. L'inscription de ce fragment de pierre, complétée au moyen d'une copie faite par Van den Bergh, rappelle le déplacement et la reconstruction d'une nouvelle tour, le 10 mai 1263, jour de l'Ascension: bis . sexcenteno . trino . qvoqve . bisqve . triceno . anno . nathalis . domini . qvando . maialis . dies . oritvr . ascensio . dvm . celebratvr . de . pede . transvehitvrxe . haec . tvrris . et . hic . releratvr (28).

Lors de la démolition de l'église, en 1811, plusieurs bas­reliefs en marbre furent transportés à la cathédrale Saint­Paul , de même que le pavé qui fut replacé dans les chapelles des bas cotés. Les orgues y avaient déjà été transférés au mois de septembre 1805 et ils sont actuellement en l'église de Marie-Auxiliatrice.

Joseph HALKIN
Docteur en philosophie et lettres.


(1) « 714. Sanctus Hubertus construxit et reditibus ditavit monasterium sancti Petri in Leodio ». Auctarium Gemblacense ad Sigeberti chronicon, apud PERTZ, Monurnenta Germaniae historica, Scriptores, t. VI, p. 391. - Un manuscrit des archives de l'État, à Liège, dont nous reparlerons plus loin, intitulé: Traité sur les affaires ecclésiastiques de Lièqe, dit que l'église Saint-Pierre fut bâtie « circiter DCCX ». J. DE THEUX, dans son histoire du chapitre Saint-Lambert à Liège, t. I, p. 5, donne comme date de la fondation l'année 712.

(2) « Deinde progressus ad aliam basilicam, quam in honore apostolorum ipse condiderat, orando visitavit ». DE SMEDT, La vie de saint Hubert écrite par un auteur contemporain, p. 28, et Bulletin de la Commission royale d'histoire, 4e série, t. V, p. 240. Voir aussi dans les Acta sanctorum novembris, t. I, pp. 798 et suivantes, les différentes Vita Sancti Huberti publiées par le P. DE SMEDT, qui les a fait précéder d'un travail critique et biographique. - « Illic primum religionis iecit fundamentum, unam in honore sancti Petri apostoli ordinans ecclesiam et eam pro temporis oportunitate edificiis ceterisque necessariis rebus ordinans ». GILLES D'ORVAL, Gesta episcoporum Leodiensium, c. 16, apud PERTZ, M. G. H., SS., t. XXV, p. 41. Cf. ANSELME, Gesta episcoporum Leodiensium, c. 16, apud PERTZ, M. G. H., SS., t. VII, p. 198.

(3) Dans un travail paru en 1892 intitulé : La première église de Liège, l'abbaye Notre-Dame, publié dans le Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. VII, p. 12, M. JOSEPH DEMARTEAU, incline à penser que l'église qui servit de cathédrale à Liège fut d'abord Saint-Pierre, où se célébrèrent les funérailles de saint Hubert.

(4) « At ubi in ipsa basilica (sancti Petri) ad altare sancti Albini, cuius reliquias ibi ipse complexerat, orationi incumberet, ait: In memoria aeterna erit iustus. Statim extenta brachia circa parietem... et praesaga voce exorsus ait: Tantum hic fodere praecipite, quia isto in loco miser indignus quiescere cupio ». DE SMEDT, La vie de saint Hubert, p. 28, et Bulletin de la Commission royale d'histoire, 4e série, t. V, p. 240.

(5) Acta sanctorum mensis novembris, t. 1, p. 770. Jos. DEMARTEAU, Saint Hubert d'après son plus ancien biographe, p. 47, clans le Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. XVI, p. 133.

(6) « ... cum magna reverentia in monumentum deferunt quod ipse iam praedixerat ». DE SMEDT, op. cit., p. 39. - « Cumque missam et que pro defunctis dici solent devote persolvissent, sanctum corpus deposuerunt in sarcophago de lapide albo in eadem ecclesia (sancti Petri) ante altare beati Albini, confessoris et episcopi Andegavensis, quem specialiter dilexerat ». GILLES D'ORVAL, Geste episc. Leod., apud PERTZ. M. G. H., SS., t. XXV, p. 45.

(7) Acta sanctorum mensis novembris, t. 1, p. 853. - « Cuius transIatio agitur 3 kal. Iulii, quamvis aliqui dicant, factam fuisse tercio » Nonas Novembris, quando eius festivitas celebratur ».GILLES D'ORVAL, Op. cit., apud PERTZ, M. G. H., SS, t. XXV, p. 46.

(8) « ... invenerunt gloriosum corpus eius in sepulchro solidum atque illibatum, mirum suavissimum odorem flagrantem ». DE SMEDT, op. cit., p. 41.

(9) « Et ablatus est (Karlomannus) eum de tumulo et tulit eum ante cornu altaris et maneribus suis ditavit eum, pallia atque vasa argentea, et de iure hereditatis suae, cum hominibus, cum terris, ei tradidit et per strumenta cartarum delegavit ad basilicam ubi sanctus Dei exaltatus in gloria quiescit in tumulo... ». DE SMEDT, op. cit., pp. 44-45.

(10) Anno dom. inc. octingentesimo vigesimo quinto..., translate sunt reliquie corporis beati Huberti pridie Kal. Octobris ab ecclésia sancti Petri Leodiensis, videlicet caput ipsius et sarcophagum eius marmoreum de lapide albo in navi per Mosam fluvium ... usque in Ardennia apud Andagiurn ». GILLES d'ORVAL, op. cit., apud PERTZ, M. G. H., SS., t. XXV, p. 48. Voir aussi la Translatio sancti Huberti, auctore IONA, apud PERTZ, M. G. H., SS., t. XV, p. 236; le Chronicon Sancti Huberti, caput 3, apud PERTZ, t. VIII, p. 569; les Acta sanctorum mensis novembris, t. I, p. 854, et Jos. DEMARTEAU, Saint Hubert, sa légende, son histoire, p. 49.

(11) « ... et quod abbatia sancti Petri in Leodio a beato Huberto fundata, tunc vastata sit, innuitur ex eo quod monachorum capita, qui ab eis martyrizati sunt, davis ferreis et capitalibus confixa inventa sunt in pilariis et in cripta eiusdem ecclesie tumulata. Nostris vero diebus per quendam decanum eiusdem ecclesie corpora eorum levata sunt et cum decenti honore iuxta altaria, sicut videntur usque in hodiernum diem, in eadem cripta sunt reposita ». GILLES D'ORVAL, op. cit., apud PERTZ, M. G. H., SS., t. XXV, p. 49; Cf. FOULLON. Historia populi Leodiensis, t. I, p. 156.

(12) « Hic aecclesiam, in qua sanctus Hupertus primum requievit, ampliavit (Richarius), et in honore apostolorum principis consecravit, deputans illic tantum praediorum, unde usque nunc 30 fratres canonici victus et vestitus habent sufficientiam ». ANSELME, Gesta episc. Leod., c. 22, apud PERTZ, M. G. H., SS., t. VII, p. 201. - « Idem ipse episcopus (Richarius) monasterium sancti Petri apostoli in Leodio ad pedem Publici montis situm ................. reparavit in ecclesiam quam edificiis et officinis ampliatam in Maio die beat Maximini episcopi (29 mai) consecravit... » GILLES D'ORVAL, op. cit., apud PERTZ, M. G. H, SS., t. XXV, p. 52. Cf. FISEN, Historia ecclesiae Leodiensis, t. I, p. 133.

(13) Gesta episcoporum Leodiensium abbreviata, apud PERTZ, M. G. H., SS., t. XXV, p, 130.

(14) « Qui (Richarius) postquam in episcopatu 22 annos peregisset, in ecclesia sancti Petri Leodiensis, quam ipse construxit, tumulatus quiescit ». FOLCUIN, Gesta abbatum Lobiensium, apud PERTZ, M. G. B., SS., t. 1V, p. 63. En 1738, le tombeau de Ricaire existait encore: « Le tombeau de Ricaire, fondateur du chapitre de Saint-Pierre, est dans le Sanctuaire, à main gauche, en entrant». SAUMERY, Les délices du pais de Liège, t. I, p. 121.

(15) « 1117. Dedicavit item Obertus ecclesiam canonicorum sancti Petri Leodiensis, in pede Publici montis, in Kalendis Octobri, cui pro remédia animae suae contulit duas villas, Hallu et Geneste, sitas in comitatu Lossensi ». Annales Auraevallenses, apud PERTZ, M. G. H., SS., t. XVI. p. 683. Ce texte est le même que celui de GILLES D'ORVAL, ibidem, t. XXV, p. 92; mais ce dernier auteur ne donne pas la date de l'année. BOUILLE, Histoire de la ville et pays de Liège, t. 1, p 134, place la dédicace au 1er octobre 1110.

(16) « 1185. Leodiensis ecclesia maior beati Lamberti et ecclesia sancti Petri apostoli comburuntur ». LAMBERT LE PETIT, Annales, apud PERTZ, M. G. H. SS., t. XVI, p. 649. - « Anno suo sequenti » (1185) , 4 Kal. Maii, combustum est monasterium sancti Larnberti Leodii et sancti Petri ibidem cum claustris suis et omnibus officinis ac episcopi palatium ». Gesta abbatum Trudonensium, continuatio III, pars II, caput 2, apud PERTZ, M. G. H, SS. , t. X, p. 389.

G. ARNDT a publié, à la suite des oeuvres de Renier, moine de Saint­Laurent, un petit récit de l'incendie de la cathédrale Saint-Lambert et de la collégiale Saint-Pierre, intitulé Breviloquium de incendio ecclesiae sancti Lamberti; ce document du XIIe siècle n'est probablement pas de la main de Renier. Après avoir raconté les désastreux effets de l'incendie de 1185, placé par l'écrivain le 4 des kalendes de mai 1187, l'auteur continue: « At vero tua, beate Petre, domus, tua, o apostole, decentis structure basilica, eodem incendio cum ecclesia parrochiali sanctorum Clementis et Trudonis, combusta est. Claustrum quoque cum officinis claustralibus ignis vorax absumsit ». PERTZ, Monumnenta Germaniae historica, Scriptores, t. XX, p. 620.

(17) « Anno ducatus Henrici 28, anno vero Domini 1212, in ascentione Domini, Henricus dux Lotharingie in multitudine gravi hora diei tercia Leodium expugnat et ... in ecclesia sancti Petri tres viri interficiuntur ». Chronica de origine ducum Brabantiae apud PERTZ, M. G. H, SS., t. XXV, pp. 409-410.- « .... in ecclesia sancti Petri tres viris interticiuntur... ». Gesta abbatum Trudonensium, continuatio Ill, pars II, caput 5, apud PERTZ, M. G. H. SS., t. X. p. 391.

(18) BRUSTHEM, Res gestae episcopi Leodiensis Erardi de Marcka, publiées dans le Bulletin de l'institut archéologique liégeois, t. VIII, p. 27. CHAPEAVILLE, Gesta episcoporum Leodiensium, t. III, p. 241.

(19) Les matériaux de l'église et son emplacement furent mis aux enchères, pas voie de soumission cachetée, le 31 mai 1811. Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Lièqe , t. IV, p. 194.

(20) A. la suite d'une décision prise par le Conseil communal, le 1er juin 1860.

Notre intention en publiant cette petite introduction aux statuts de la collégiale Saint-Pierre n'a pas été de faire l'historique complet de cette église: nous avons donné les quelques renseignements que nous avons rencontrés, mais une étude approfondie des archives pourrait permettre d'en trouver d'autres. Nous citerons encore deux faits qui ont rapport à l'histoire de cette collégiale. Lorsque le moine Herman, soutenu par l'Empereur, voulut rester abbé de Saint-Trond malgré l'évêque Otbert, il fut obligé de se sauver de son abbaye, et, en décembre 1107, il arriva à Liège. Un chanoine de Saint-Pierre, qui l'avait rencontré se lamentant devant la chapelle de Saint-Clément et de Saint-Trond, lui donna l'hospitalité pour une nuit, et l'obligea, le lendemain, à traverser la Meuse et à se rendre au prieuré de Saint­Séverin-en-Condroz, où il passa le reste de ses jours. Gesta abbatum Trudonensium, apud PERTZ, M. G. H., SS, t. X, p. 271. Cf., J. HALKIN, Documents concernant le prieuré de Saint-Séverin-en-Condroz , de l'Ordre de Cluny, p. 8, dans les Bulletins de la Commission royale d'histoire, 5e série, t. IV, p 168. Avant la conversion du prieuré de Saint-Gilles en abbaye par Albéron I (1123-1128), Pierre, ancien chanoine et doyen de la collégiale Saint-Pierre, était prieur de Saint-Gilles. PERTZ, M. G. H, SS., t. XXV, p. 98. Cf., J. HALKIN, Albéron 1er, évêque de Liège, p. 9, dans les Bulletins de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. VIII, p. 327, et Bulletin des Bibliophiles liégeois, t. III. p. 158.

(21) DELVAUX, Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique du pays de Liège, t. I, p. 74, manuscrit de l'Université de Liège.

(22) S. BORMANS, Notice d'un cartulaire du clergé secondaire de Liège, dans les Bulletins de la Commission royale d'histoire, 3 série, t. XIV, pp. 318 et 359. Voir ci-après annexe n° II, les droits du doyen de la collégiale Saint-Pierre.

(23) SAUMERY, Les délices du pais de Liége, t. I, . 119. Cet auteur donne une vue de la collégiale, façade Est. Voir aussi J. HELBIG, L'ancienne collégiale de Saint-Pierre à Liège, ses oeuvres d'art et l'inventaire des ornements qu'elle possédait en l'an 1794, dans le Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. IV, pp 177 et suivantes.

(24) Annexe, n° Il.

(25) GOBERT, Les rues de Liège, t. I, p. 365.

(26) Nous empruntons ces renseignements au livre de BOCK et WILLEMSEN, intitulé: Antiquités sacrées conservées dans les anciennes collégiales de St Servais et de Notre-Dame, à Maestricht, édition fran aise, pp. 71-73. Une gravure représentant la clef de saint Hubert s'y trouve, de même que dans les Acta sanctorum mensis novembris, t. I, p. 870 et dans Jos. DEMARTEAU, Saint Hubert, sa léqencle, son histoire. Liège, 1877.

(27) Acta sanctorum mensis novembris, t. I, p. 805.

(28) Catalogue descriptif du Musée provincial de Liège fondé par l'institut archéologique liégeois, p. 16.

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