Ecrira-t-on un jour d'une façon complète l'histoire des trésors d'église dans les provinces belges? On ne pourra le faire qu'en partant de monographies dont quelquesunes ont déjà été écrites, dont la majorité reste à faire. Lorsqu'enfin, utilisant les travaux de vingt chercheurs minutieux, quelqu'un prendra la question de haut et l'éclairera de la lumière que jette l'ensemble des événements, on s'apercevra que l'histoire des trésors est un microcosme exact de l'histoire nationale tout court. On verra que ces réserves précieuses, constituées peu à peu par la piété des fidèles, par la munificence des princes, furent souvent enrichies par des prêtres étrangers qui, obligés de fuir leur pays d'origine, avaient pu emporter quelque belle pièce d'orfèvrerie, quelque ornement richement brodé et qui, contraints par la misère, se résignèrent à vendre ces joyaux dans la pensée qu'ils serviraient au culte et seraient traités avec le respect qui leur revenait. Les périodes d'accroissement et de prospérité alternent avec les pillages, les ventes forcées, les troubles où l'on est obligé de mettre les trésors à l’abri, dans des retraites d'où ils reviennent ou, hélas! ne reviennent pas. Le chanoine Florent Prims a écrit l'histoire des ornements de l'abbaye de Saint-Michel à Anvers, la publication par Marie Delcourt et Jean Hoyoux, de la correspondance de Torrentius, deuxième évêque d'Anvers, permettra de retracer l'odyssée du trésor de l'abbaye cistercienne de Saint-Bernard à Hemixem sur l'Escaut. Considérablement enrichi, en 1550, par l'acquisition d'objets précieux apportés sur le continent par des catholiques anglais fuyant le gouvernement d'Edouard VI, il avait été transporté d'Anvers à Madrid pendant les troubles afin d'être mis en sûreté. Les difficultés commencèrent après que Farnèse, en 1585, eut repris la ville et que l'excellent humaniste Torrentius, qui était enfin entré en possession de son siège épiscopal, essaya d'arriver à une solution avantageuse pour l'abbaye. Celle-ci, ruinée par la guerre, était trop pauvre pour payer le transport de retour. Les moines durent se résigner à prier le roi de faire vendre les objets précieux en Espagne où ils atteindraient une valeur marchande très supérieure au prix qu'on pourrait en obtenir à Anvers. Mais jamais, semble-t-il, le trésor ne fut restitué et jamais non plus aucune compensation ne fut versée à l'abbaye. En 1594, un grand Christ flamand ornait le tribunal de l'Inquisition à Séville.
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L'histoire du trésor de Saint-Lambert à Liège, est longue et orageuse. Il avait échappé aux pillages des Normands, en 882, mais, au XIe siècle, de nombreux joyaux furent vendus pour acquérir le comté de Hainaut et, en 1096, le prince-évêque Otbert y puise sans scrupule de quoi payer à Godefroid de Bouillon l'achat de son duché. En 1468, lorsque Charles le Téméraire pilla Liège, le trésor fut transporté à Maestricht. En 1483, le Chapitre, pour se porter garant de l'emprunt de Guillaume de la Marck, engagea les principales pièces.
Cependant le trésor continuait à s'accroître; l'illustre Baudouin de Constantinople, au début du XIIIe siècle, avait offert à l'Eglise de Liège des pierres précieuses. Charles le Téméraire lui-même, peut-être en offrande expiatoire, donna le groupe reliquaire de saint Georges et de riches vêtements.
Mais le plus généreux de tous les donateurs fut Erard de la Marck qui l'enrichit du buste de saint Lambert, de la châsse de saint Théodard, de médailles, d'ornements et de tapisseries.
Les Liégeois qui désiraient exalter le culte de saint Lambert et commander un buste reliquaire digne du patron de leur cité, caressèrent leur beau projet pendant trente ans. Il fallut attendre Erard de la Marck pour le mener à bien. Le jour même de son élection ce princeévêque, qui avait dû emprunter d'importantes sommes pour payer les frais de son installation à Liège, offrit en or et en argent la valeur de 40 marcs d'argent, soit 9 Kg 841 gr!
Il faut rappeler aussi les munificences du clergé et l'importance que le Chapitre attachait à l'administration du trésor; mais les chanoines, peu soucieux des anciens souvenirs, sacrifiaient à la mode: les vieilles pièces d'orfèvrerie étaient fondues et les vêtements usagés étaient brûlés, afin d'en retirer l'or et l'argent des broderies.
Parmi les voyageurs, les savants bénédictins Martène et Durand disent le trésor de Liège « très riche et digne d'une des plus illustres cathédrales de l'Eglise » ; Philippe de Hurges, bon observateur, après avoir examiné les pièces, écrit «Et peut-on dire que la thrésorerie de ce lieu vaille autant que tout le vaillant de maints puissants princes qui soit en Europe».
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C'est avec la Révolution française que commencent les grands malheurs du trésor de Saint-Lambert. « L'Index du Répertoir des meubles de la sacristie et de la trésorerie confiéz a la surveille de Mgr le grand Trésorier de l'an 1713 suivant l'ordre des meubles avec leur dépendances» est le dernier souvenir de l'ancien régime; le 28 novembre 1792, Dumouriez entre à Liège. Ce jour-là, le Chapitre reçoit l'ordre de verser 30.000 frs. Comme il ne possède pas cette somme, on veut forcer les chanoines à engager au Mont-de-Piété les six chandeliers offerts par le prince Georges-Louis de Berghes (1).
Le prince de Méan avait eu soin de transporter le trésor à Maestricht mais dans la précipitation des événements on n'avait pu tout emporter. Ce que les commissaires français découvrirent fut profané et volé.
Cependant les armées autrichiennes menaient la contre-attaque; la victoire d'Aldenhoven, le 1er mars 1793, précipita la débâcle et le soir du 4, les Français quittaient Liège, mais emportaient les trésors.
Les chariots contenant les objets précieux arrivèrent à Lille le 24 mars sous la conduite des citoyens JeanRené Lefèbvre, Jean-Nicolas Le Clerc et Lambert Waleff. Un inventaire fut dressé qui nous fait connaître les pertes subies par la cathédrale:
« Dans la caisse n° 11, plusieurs pièces d'argenterie dont quelques-unes dorées, pesant ensemble seize cent soixante-trois onces; quatre diamans incrustés dans un morceau d'une croix et enveloppés dans un morceau de papier. Dans la caisse n° 12: plusieurs pièces d'argenterie dont quelques-unes dorées, pesant ensemble deux mille huit cent soixante-treize onces. Dans la caisse n° 13: plusieurs pièces d'argenterie dont quelques-unes dorées, pesant ensemble trois mille cent quatre onces; un calice d'or avec sa patène, pesant ving-trois onces; plusieurs morceaux d'or pesant ensemble dix-huit onces et demie; le dessus d'un ciboire d'argent doré garni de seize perles fines et de trois pierres pesant, le tout, dix onces » (2).
Au total 7.691 onces soit plus de 235 kilogrammes.
Le calme assuré, le prince de Méan rentra en ses états et, par son mandement daté du 23 avril, annonça aux fidèles le retour des reliques et du trésor.
Mais hélas, la paix n'était que passagère. Le 25 juin 1794, c'était Fleurus. Cette fois le prince prend ses précautions. Le 9 juillet, il ordonne que les archives du Chapitre ainsi que le trésor soient chargés sur un bateau pour être transportés là où il le jugerait nécessaire. Le 20, le prince de Méan quitte Liège. Le 27, les Français sont aux portes de la ville et les patriotes les aident à chasser le corps d'Autrichiens qui s'y trouvaient encore.
Les archives avaient pris la route de Magdebourg; une colonne se dirigeait vers Dusseldorf; une autre, sous la conduite du grand écolâtre de Ghisels, se dirigeait vers Munster. Quant au trésor, le 5 août, il était à Saint-André en Hollande et quittait Zutphen, le 22 octobre, sous la garde du chanoine Henri-Joseph Gérardy, de Jean-Gilles Petitjean, ancien mayeur de Seraing et des costes Jacques-Henri-Antoine Thonnet et Henri-Joseph Pinte. Le terme du voyage sera Hambourg.
Ces déplacements ne se faisaient pas sans risques, car les armées de la République avaient porté la bataille sur le Rhin. Une lettre de Francfort, du 3 août 1796, annonce que les Français ont confisqué les équipages de l'envoyé impérial comte de Schlick de Passauw, toute l'argenterie d'église et la vaiselle de l'évêque de Liège, ainsi que celle de plusieurs riches abbayes des Pays-Bas. Ces effets sauvés de Cologne et de Mayence avaient été saisis entre Wurtzbourg et Gemunden.
Le prince de Méan s'installa à Erfurt; il se devait maintenant de soutenir la cause des Alliés, d'aider ses partisans et de pourvoir à l'entretien de sa maison. En 1797, il consulta le grand écolâtre de Ghisels « sur le projet de lever des argents à Hambourg en hypothéquant l'argenterie de la cathédrale ». Le grand écolâtre lui répondit qu'il se considérait « Chargé de la conservation d'objets consacrés par la piété des fidèles, qui ne nous appartiennent point, dont nous ne sommes que les dépositaires et les gardiens; je ne saurais prendre la résolution de les hypothéquer et de me trouver par là en contradiction avec les raisons alléguées dans les recès de l'an 1789 passés par le Chapitre et le clergé » (3).
L'évêque ne crut pas devoir se rendre à ces bonnes raisons et une lettre de Munster, datée du 9 septembre 1798, nous apprend que M. l'échevin de Stappers a engagé six chapes au Mont-de-Piété de Hambourg pour la somme de 10.000 marcs. Le prince aura de nouveau recours aux prêteurs et six caisses d'argenterie seront mises en gage.
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Par son décret de 1795, la République annexa la principauté de Liège à la France; à Liège, la cathédrale Saint-Lambert était systématiquement détruite et la ville devenait le chef-lieu du nouveau département de l'Ourthe.
A la suite du Concordat de 1802, il fallut réorganiser le diocèse. Le Premier Consul nomma Mgr Jean-Evangéliste Zaepffel au siège épiscopal. L'église collégiale SaintPaul fut érigée en cathédrale et le Chapitre rétabli. Mais, avant même de prendre possession de son siège, l'évêque s'inquiète des nécessités du culte. Qui dira son travail et ses peines? Tout est à reconstruire, il faut réorganiser le clergé, restaurer les édifices, pourvoir aux besoins les plus urgents car les autels sont dépourvus des objets du culte les plus nécessaires.
Mgr Zaepffel apprend que l'ancienne cathédrale SaintLambert possédait un fabuleux trésor, que celui-ci existe encore, et se trouve caché quelque part à Hambourg; le nouvel évêque en a bien besoin et s'adresse au conseiller d'Etat chargé des Relations extérieures pour le récupérer. Malheureusement Mgr Zaepffel est trop confiant, sans compter qu'il a en face de lui un partenaire d'une tout autre taille, qui s'appelle Talleyrand.
Dans la lettre que l'évêque écrit le 14 messidor an X (3 juillet 1802), il rapporte les « on dit » concernant la valeur du trésor et sa cachette. « Monsieur le Conseiller d'Etat jugera dans sa sagesse si cette découverte mérite son attention et celle du gouvernement. La grâce que je lui demande c'est de ne pas être nommé dans cette affaire et que mon nom ne paraisse pas dans les démarches qui pourraient être faites en conséquence ».
Cette découverte intéresse Talleyrand au plus haut point. Dès la réception de cette lettre, il s'adresse à Reinhard, ministre plénipotentiaire de la République française près le Cercle de Basse-Saxe. Celui-ci lui répond qu'il existe en effet, à Hambourg, un dépôt d'objets précieux: ouvrages d'argent, statues d'apôtres et de saints, diamants, pierres précieuses. Il connaît le nom du dépositaire: Petitjean et rapporte les indiscrétions d'un joaillier.
Talleyrand n'hésite pas un seul instant. Il ordonne à Reinhard de se saisir du dépôt et de « réclamer du Sénat d'Hambourg les mesures propres à découvrir le lieu où les effets sont déposés et à y faire apposer les scellés au nom de la République française ». Talleyrand communique à son confrère Portalis, ministre des Cultes, les renseignements reçus et lui fait part de sa décision. C'est ensemble que les deux ministres vont disposer du trésor de Liège.
Il est plus d'un détail intéressant dans cette affaire. Le suivant est assez caractéristique de la manière de Talleyrand: le 15 fructidor, il ordonne la saisie du trésor, et, le 16, il écrit à l'évêque de Liège pour l'assurer que l'emploi du trésor sera uniquement destiné à l'église cathédrale et aux autres églises du diocèse! Il lui demande également « de préciser les objets de prix des églises de l'évêché de Liège, qui ont été réfugiés non seulement à Hambourg mais ailleurs aussi ». L'évêque très simplement donne des détails sur l'importance du trésor, tient le ministre au courant de ses recherches et lui promet d'autres renseignements.
Peu après, Talleyrand insiste pour recevoir des précisions; sa lettre est à ce point encourageante et ses promesses formelles que Mgr Zaepffel « n'épargne ni soins ni peines pour parvenir à la connaissance du dépositaire et de ses correspondances ». L'évêque apprend qu'un tréfoncier est parti depuis quelques jours, pour Hambourg, afin d'y vendre les effets en question. Devant cet événement inattendu et pour parer à toutes éventualités, « il me vient, dit l'évêque, une idée que vous trouverez peut-être déplacée: ne pourrait-on pas faire entendre au prince de Liège qu'on le rend responsable du saint dépôt et que, s'il ne le fait pas rendre, la demande en indemnisation pourra en souffrir. Le moyen, me direz-vous, est un peu violent mais en pareil cas on est autorisé à employer tous les moyens pour arriver à son but » (4).
Quelques jours après, on annonce l'arrivée à Liège de Gérardy, ancien bénéficier et trésorier de la cathédrale. Le préfet Desmousseaux « a aussitôt ordonné qu'on se mette aux trousses de l'homme et qu'on emploie tous les moyens, de rigueur même, s'il le fallait, pour en tirer les renseignements qu'il nous importe d'avoir sur le dépôt en question ».
Les déclarations de Gérardy apprennent que le dépositaire du trésor, le citoyen Petitjean marié à Mlle Enguelhaar, habite rue de l'Ecole n° 58 ou 59. Quant aux objets précieux, ils se trouvent dans les caisses d'un M. Roch, négociant à Hambourg, au centre de la ville.
Le préfet s'empresse de communiquer ces renseignements au référent du Gouvernement français. C'est tout ce que l'on désirait savoir. Maintenant que l'on possède les renseignements concernant la valeur du trésor et son dépositaire, Mgr Zaepffel apprend la vérité: tout est confisqué!
L'évêque écrit à Talleyrand; il le « renouvelle dans le souvenir de sa promesse » et essaie, par une considération assez spécieuse, de récupérer le trésor, « même si le gouvernement devait se l'approprier, dit-il, il serait toujours essentiel de le faire arriver à Liège de préférence à tout autre endroit et de le laisser ici pendant quelques temps sous ma garde afin de persuader aux habitants d'ici qu'il sera employé à la décoration de nos églises; plusieurs autres objets de prix se trouvent encore à l'étranger et je ne parviendrai à leurs découvertes qu'à l'aide de cette persuasion ». Talleyrand ne répond même pas; les objets précieux ont reçu leur destination. Un arrêté du Gouvernement, du 2 ventôse an XI (21 février 1803), met l'argenterie à la disposition du ministre de la Marine. Ses délégués, les citoyens Lachevardière et Ollivier employeront sa valeur au paiement des bois de construction des navires.
A l'ouverture des caisses, devant ces richesses artistiques, voici leur appréciation: « L'emploi le plus naturel et le plus prompt à faire de ces matières est de les faire fondre, attendu que de l'avis des connaisseurs ces ouvrages n'ont d'autre valeur que leur valeur intrinsèque ».
Le dépôt comprend le trésor de la cathédrale, de la collégiale Saint-Martin, des Jésuites, des Orphelins et quelques effets appartenant au citoyen Copis de Goulem. Celui-ci réclame son bien et, après avoir examiné le contenu de ses caisses et constaté la propriété, il obtient satisfaction.
Dans le procès-verbal d'inventaire et d'estimation, l'évaluation des pièces d'orfèvrerie est faite d'après le poids du métal précieux ou la valeur des pierres.
La chasuble, l'étole et le manipule de saint Lambert, toile d'or chargée de perles, sont évalués à 1.800 francs.
Le buste de saint Lambert, dû à la générosité du prince-évêque Erard de la Marck, qui pèse plus de 86 kilogrammes de métal précieux, est évalué à 9.912 francs et les pierreries qui le décorent à 800 francs. La remontrance d'argent doré, 130 francs, et le grand ornement comptant onze pièces et six agrafes richement brodés de perles est évalué à 31.900 francs.
Le groupe de saint Georges et de Charles le Téméraire, offert par le duc de Bourgogne, et pesant 3 kilogrammes d'or, est évalué à 4.848 francs.
Le Christ d'argent du prince-évêque Joseph-Clement de Bavière, 152 francs! Parmi les pièces identifiables, nous citerons
La statue de saint Joseph en argent offerte par le chanoine Jean-Ernest de Surlet et le devant d'autel en argent offert par son frère Erasme.
Le buste de sainte Anne en argent exécuté en 1515 suivant la clause testamentaire du chanoine Lambert d'Oupeye.
Un calice d'or et sa patène aux armes de Bavière donnés à la chapelle de Notre-Dame par le prince-évêque Joseph-Clénient de Bavière. Un autre calice d'or offert par Godeschal.
Les six grands chandeliers d'argent, commandés par le prince-évêque Georges-Louis de Berghes à l'orfèvre parisien Vilclaire et qui pèsent plus de 215 kilogrammes, sont évalués à 26.454 francs; ils avaient coûté, dit-on, 95.000 francs.
Les six chandeliers d'argent aux armes du doyen Arnold de Wachtendonck.
Le baldaquin aux armes de Bocholt.
Les sept pièces de tapisseries de haute lisse qui ornaient le choeur au-dessus des stalles.
Le procès-verbal qui signale encore de nombreuses pièces d'orfèvrerie ne correspond cependant pas à l'inventaire de 1713. Rappelons les objets volés lors de la première invasion française, les équipages confisqués entre Wurtzbourg et Gemunden; enfin « il est constaté, dit Reinhard, qu'au moment du départ de Liège, chaque tréfoncier s'est fait son lot et qu'ainsi le trésor existant ne peut servir de mesure pour les restes qu'on a trouvés ici ».
Tel quel, cependant, le dépôt compte plus de 790 kilogrammes d'argent et plus de 5 kilogrammes d'or; le tout est évalué à 166.567 francs.
Le Gouvernement se réserve la part du lion: l'or et l'argent, puis il ordonne de vendre les autres effets pour rembourser les prêteurs. Les charges à payer s'élèvent à 81.000 francs, auxquels il faut ajouter 18.960 francs pour les indemnités dues à Petitjean et les frais de loyer.
La vente est annoncée pour la fin du mois de mai 1803. Elle doit se faire par les soins de M. Schramm, négociant en soieries, et sous la surveillance du ministre Reinhard.
Petitjean qui, après tant de vicissitudes, doit assister à la saisie et à la vente, ne peut se rendre à l'évidence. Est-il possible que tout le trésor de l'ancienne cathédrale soit dispersé aux enchères publiques? Il en avertit un de ses amis liégeois, M. de Herve, archiprêtre, et demande « que l'on sauve une partie du meilleur. Les prix de vente seront bas, car ces choses ne sont pas en usage dans ce pays de réformés. Je vous dirai que Monsieur le ministre français Reinhard, à qui j'ai fait des représentations tant pour le corps de saint Lambert que pour son buste et pour toutes les reliques, a accueilli infiniment ma représentation et m'a fait espérer que je récupérerai au moins le corps de saint Lambert et toutes les reliques. Ce Monsieur Reinhard est un parfait brave homme et qui se prête à tout ce qui est en son pouvoir ».
Hélas ! Les ordres viennent de plus haut. Jusqu'à présent, Mgr Zaepffel s'était refusé à les croire possible. Devant l'annonce de la vente, il écrit à Portalis « Vous vous rappelez, dit-il, qu'en vous donnant connaissance des effets de la cy-devant cathédrale de Liège réfugiés à Hambourg, vous m'avez promis formellement et sur parole d'honneur que les effets reviendraient à mon église cathédrale actuelle et seraient employés à fournir les sacristies dépourvues de mon diocèse. Il s'y trouvent entre autres le corps de saint Lambert, son buste et des reliques auxquels mes diocésains portent une si profonde vénération qu'ils seraient inconsolables s'ils tombaient en mains étrangères. De grâce, Monsieur le Conseiller d'Etat, donnez-moi une nouvelle preuve dans cette occasion de la bienveillance dont vous avez bien voulu m'honorer jusqu'ici et faites en sorte que les effets au moins exposés cy-devant à la vénération des fidèles soient exceptés de la vente et nous soient rendus. Mes diocésains béniront à jamais le Premier Consul et le Gouvernement de cette attention et je vous en aurai en mon particulier la plus vive reconnaissance ».
Le préfet se joint aux instances de l'évêque. Sa lettre, pleine de judicieuses observations, situe l'affaire dans la politique du temps (5):
« Depuis que le Gouvernement consulaire a donné à tous les bons Français, une nouvelle garantie de sa stabilité dans le rétablissement du culte, le peuple ne s'est consolé du dénuement absolu de ses temples, que par l'espérance de les voir restitué successivement dans leur ancien état. Les autorités se confiant à la générosité du Gouvernement ont entretenu cet espoir. J'ai même pu lui donner une grande consistance en remettant à Monseigneur l'Evêque le peu d'objets servant au culte, que les conseils de la probité, l'influence de la religion ou la sévérité des officiers de police m'avaient fait obtenir. On s'est accoutumé surtout à compter sur la conservation des effets transportés à Hambourg. Les sentiments, les souvenirs qui s'attachent à ces effets leur donnent pour les Liégeois un prix inestimable et je ne puis pas vous dissimuler combien il serait fâcheux qu'une vente nécessairement improductive offrit aux ennemis incurables de l'ordre des choses actuelles, ainsi qu'aux prêtres qui vont se trouver sans emploi et à leurs colères, le prétexte d'accuser la libéralité du Gouvernement, de douter de la foi due à ses promesses.
« Ainsi, Citoyen Conseiller d'Etat, la politique est ici dans une parfaite harmonie avec la justice. Si je pouvais ajouter une considération à celles qui précèdent, j'oserais vous présenter que Monseigneur l'Evêque croit avoir eu de puissants motifs de ne pas craindre la dispersion des effets de Hambourg et que vous accorderez à ce digne prélat des titres à la bienveillance du Gouvernement qu'il sert avec tant de dévouement et de sagesse.
« J'ai prié le résidant français à Hambourg d'ajourner toute aliénation jusqu'à ce que vous lui ayez fait connaître la détermination définitive du Gouvernement. Je vous aurai, Citoyen Conseiller d'Etat, une véritable obligation si vous consentiez à me mettre en état de calmer les inquiétudes de Monseigneur l'Evêque qui sont aussi celles du Gouvernement ».
L'évêque et le préfet demandent à Reinhard de surseoir à la vente. Ce dernier leur répond en les assurant de sa bonne volonté, mais il ne peut aller à l'encontre des ordres reçus. Il n'y a rien à espérer, tout doit être vendu. « Le Gouvernement ayant disposé de l'argenterie, il en résulte que les avances et les frais ne peuvent être prélevés que sur les ornements et vêtements d'église. J'ai ordonné, ajoute Reinhard, de conserver intact et de ne point l'exposer en vente le buste de saint Lambert ainsi que quelques autres objets de prix, remarquables soit comme ouvrages de l'art, soit comme servant à la vénération des fidèles; mais je vous préviens qu'il est à craindre que la vente ne soit pas assez productive, pour que ces objets restent entièrement à votre disposition. Mais ils le seront indubitablement en remboursant au besoin, ce qui pourra rester dû. La vente étant annoncée pour le 8 juin, on pourrait prendre à Liège des mesures en conséquence.
« Quant au corps de saint Lambert et aux reliques, ils ont été laissé religieusement au dépôt; et l'on a employé et l'on employera toutes les précautions pour que jusqu'à leur retour à Liège, si le Gouvernement l'ordonne ansi, tout se passe avec le respect dû à leur sainteté.
« J'attends également les dispositions du Gouvernement à l'égard des papiers et documents qui se trouvent dans le dépôt. Je vous prie de croire que je mettrai tous mes soins à maintenir les intérêts de vos églises, autant que les ordres et les circonstances le permettront ».
Au préfet, Reinhard annonce qu'une partie des effets les plus convenables restera à la disposition des églises. Desmousseaux s'empresse de communiquer cette consolante réponse à l'évêque et celui-ci, en regrettant que le contenu de la lettre ne soit pas conforme à la promesse que le conseiller d'Etat lui a faite dans le temps, garde l'espoir que l'Eglise de Liége récupérera au moins quelques parcelles du fameux trésor: « C’est bien icy le cas de dire, écrit l'évêque, que de mauvais payeur il faut prendre ce que l'on peut avoir ».
La vente a lieu. Quelle sera la destination du buste de saint Lambert que le ministre Reinhard à ordonné de réserver? Sera-t-il rendu à Liège ou conservé pour le Museum? Le commissaire des Relations commerciales, le citoyen Ollivier, ingénieur à Hambourg, demande qu'il soit vendu. Le ministre de la Marine en réfère au Premier Consul; et, c'est lui-même qui ordonne, en la séance des Consuls du 7 prairial an XI, que le buste soit remis à l'Eglise de Liège.
Tout est consommé! Les juifs ont été les principaux acheteurs. Reinhard transmet au ministre Portalis les comptes de M. Schramm,
La vente des argenteries a produit 89.663 fr. 31. Cette somme a été versée le 2 août 1803 au compte de S.M. le Roi de Prusse en déduction de ce qui lui est dû par la Marine pour fourniture du bois de construction.
Les perles et les pierreries se sont vendues 32.000 francs. II y avait des milliers de perles, puisqu'il a fallu six personnes, travaillant pendant plus de seize jours, pour les détacher des vêtements sur lesquels elles étaient cousues. Parmi les lots importants nous relevons 459 perles rondes, - elles se vendent 7 francs pièce -, 196 diamants, un brillant de 13/16 carat, adjugé à 34 francs; deux croix avec diamants, vendues 8 francs.
Le total de la vente des ornements donne 18.236 francs. Dans l'énumération des différents articles on compte 6 nappes d'autel, 23 devants d'autel, 69 aubes avec dentelles, 13 surplis, 64 dalmatiques, 40 chasubles, 69 chapes, 5 huméraux, 1 dais, 87 rideaux, 54 morceaux divers, 3 tapis, 30 coussins, le bois d'un baldaquin et les cordons en or ainsi que 7 pièces de tapisserie de haute lisse.
Les prix sont des plus dérisoires; les chapes se vendent à 30 francs environ et la plus grande pièce de tapisserie, mesurant 15 m 60 sur 7 m 20, « fait » 165 francs.
Koster, un marchand qui avait le droit exclusif des ventes d'habillement, remet 757 fr 12.
La somme atteinte par l'argenterie a été versée au plus tôt; le montant de la vente des autres objets s'élève à 51.445 fr 07 et la totalité des sommes à payer: emprunts, intérêts, loyer du magasin, est de 67.139 fr 13. La différence sera acquittée par les soins des délégués de la Marine.
Aussitôt ces comptes arrêtés le ministre Reinhard remet tout ce qui reste entre les mains de Petitjean.
N'est-il pas juste de rendre hommage à la bonne volonté de Reinhard? (6) Obéissant aux ordres de ses supérieurs, il a pu cependant assurer Mgr Zaepffel de « tous ses soins à maintenir les intérêts de ses églises ». Il a employé toutes les précautions pour que les saintes reliques soient entourées du respect qui leur est dû; il a pris sur sa responsabilité de réserver et de ne pas exposer en vente le buste de saint Lambert; il a même retiré des objets mis à la disposition de la Marine le groupe reliquaire de saint Georges et de Charles le Téméraire. C'est bien à lui et à ses instances que nous devons d'avoir conservé ces magnifiques et précieux souvenirs. N'a-t-il pas droit à notre reconnaissance ?
L'évêque de Liège est heureux de pouvoir fêter le retour des reliques et du buste de saint Lambert; le préfet se prêtera avec grand plaisir à solenniser l'événement. Le 15 thermidor an XI, le Premier Consul fait son entrée triomphale à Liège; se joignant à l'enthousiasme général, Mgr Zaepffel ne manque pas de le remercier de son intervention personnelle, et Bonaparte lui promet que les objets à récupérer ne payeront pas de droit de douane.
Un mois après, Portalis 'annonce que toutes les caisses peuvent être expédiées; cependant il faudra acquitter les frais de magasinage, de transport, ainsi que la somme due à Petitjean qui en a été le gardien pendant huit ans, soit 8.000 fr.
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A ce moment même, soucieux tout à la fois de réparer les excès du passé et de manifester vis-à-vis de l'Eglise son désir de bonne entente, le Premier Consul demande à Portalis de lui présenter un projet d'arrêté « ayant pour objet de disposer des trésors ayant appartenu à diverses églises du territoire de la République ». Cet arrêté prévoit qu'« un tiers de la valeur sera affecté au département dans lequel l'église était située et employé sur la proposition du préfet et sur le rapport du ministre de l'Intérieur à réparer les maux causés par la guerre. Un tiers serait donné aux églises du diocèse et employé d'après l'indication de l'évêque à réparer et à orner les édifices du culte. Un tiers serait donné en gratification aux ecclésiastiques du diocèse. Les reliques seraient restituées aux églises auxquelles elles ont appartenu ».
Pour restituer les biens aux églises de Liège, Bonaparte ordonne au ministre de la Marine de verser la somme mise à sa disposition. Celui-ci répond à Portalis que « la somme employée au service de la Marine en l'an XI, ne pouvant être payée que sur les sommes affectées aux dépenses de cet exercice, je vous annonce, dit-il, que le remboursement que vous réclamez ne pourra s'opérer qu'à mesure que le Gouvernement mettra des fonds à ma disposition ».
L'espoir de récupérer cette importante somme et ainsi d'acquitter les derniers frais peut tranquilliser l'évêque et le préfet, car ils n'ont même pas l'argent nécessaire pour payer les frais de transport.
Petitjean arrive à Liège le 14 décembre 1803. Malgré les ordres donnés, on lui a fait payer à Neuss 92 fr. 41 de droit de douane. L'évêque en réfère au ministre Portalis pour exiger la restitution de cette somme et il ajoute: « Les indemnités que réclame le citoyen Petitjean sont considérables, les frais de transport le sont également. J'espérais que la collecte que j'ai fait faire à cette occasion produirait pour couvrir ces dépenses au moins en partie, mais néant. Je suis d'un côté comme assuré que si on faisait vendre quelques articles pour faire face aux frais on crierait au scandal. Je ne sais en vérité comment me tirer de cet embarras... »
Voici les précieuses reliques déposées dans l'église de Saint-Nicolas-au-Trez. Le dimanche 1er janvier 1804, on en fit solennellement la translation à l'église cathédrale, où elles restèrent exposées à la vénération des fidèles pendant quinze jours. Le 9 du même mois, on constata l'authenticité et on dressa procès-verbal (7).
Dans le budget de la fabrique de la cathédrale de l'an XIII figure la somme de 2.280 francs « que la cathédrale doit à M. Petitjean pour payement de ce qu'il pourrait prétendre pour la conservation et transport » du trésor. 1.440 francs ont été prêtés par les comtes Théodore et Charles d'Oultremont de Warfusée, anciens chanoines de Saint-Lambert et, le reste, versé par M. Stas, débiteur de deux rentes à la fabrique de l'ancienne cathédrale (8).
Mais les comptes n'étaient pas réglés.
Le Premier Consul n'a-t-il pas décidé que le produit de la vente de l'argenterie serait restitué? Le 14 thermidor an XI (2 août 1803) étant à Liège, n'avait-il pas publié un décret par lequel cent mille francs, pris sur la valeur du trésor, seraient versables dans la caisse communale de Liège avant le 1er germinal an XI, le tout, pour la reconstruction du faubourg d'Amercoeur? (9)
Le 16 novembre 1804, c'est à Sa Majesté l'Empereur que Portalis soumet un rapport où il rappelle les promesses de restitution et le non-payement par les services de la Marine. « J'ai l'honneur de remettre cette affaire sous les yeux de Votre Majesté et de lui rappeler les besoins des églises et des ecclésiastiques de Liège qui leur rendent bien nécessaires les dispositions de Votre Majesté. En conséquence, je la prie d'ordonner les mesures qu'elle jugera convenables pour faire effectuer par le service de la Marine la restitution due ».
Quoique le Gouvernement ait reconnu cette dette, rien n'était encore décidé en 1807. Mgr Zaepffel, dans l'organisation du séminaire qui devait s'établir dans les bâtiments des Prémontrés, occupés à ce moment par l'armée, doit indemniser « le département de la Guerre pour frais de déplacement ». L'évêque propose de prendre sur la somme qu'on lui doit celle qu'on « jugera équitable pour les frais d'établissement de nouvelles salles, du magasin et du transport des armes aux Dominicains ».
Pour clôturer cette affaire, Napoléon fit-il délivrer à la cathédrale une reconnaissance d'un million à payer sur le trésor de l'Etat? D'après les anciens comptes nous ne pensons pas que cette somme ait un rapport exact avec les sommes dues. Il n'en est pas moins vrai que « la dette ne fut pas acquittée pendant la période impériale. Lors de la chute de Napoléon, le Chapitre s'adressa à la commission de liquidation établie à Paris par les souverains alliés, pour obtenir le payement de cette créance; sa demande fut rejetée. Plus tard, après la réunion de la Belgique à la Hollande, de nouvelles démarches eurent lieu auprès du gouvernement hollandais qui refusa net de reconnaître et de payer cette dette » (10).
Quant aux archives, Gachard, archiviste général du Royaume, a été amené à suivre leurs traces depuis le moment où l'on apprit leur existence à Hambourg, jusqu'au jour, 7 floréal an XII (21 avril 1804), où vingt-sept caisses arrivèrent à Liège; les cinquante-six caisses demeurées à Magdebourg furent expédiées plus tard (11). Ces caisses furent déposées aux Archives départementales, maintenant Archives de l'Etat. Enfin d'autres caisses furent rendues par la succession du grand écolâtre de Ghisels, qui mourut à Munster le 24 décembre 1826. Ici se vérifia l'opinion de Reinhard à savoir qu'« au moment du départ de Liège, chaque tréfoncier s'était fait son lot d'objets précieux ». En effet, on apprit que de Ghisels avait conservé le reliquaire de la vraie croix et l'icone byzantine représentant la Sainte Vierge (12). La caisse contenant ces deux pièces était détenue par un tiers nommé Teaux.
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Vierge Hodegetria (dite Vierge de St Luc) |
Reliquaire de la Vraie Croix |
Dès 1827, le Chapitre de la cathédrale intenta une action en récupération. Pour prouver leurs droits, Mgr Van Bommel, évêque de Liège, et des administrateurs du Chapitre prêtèrent le serment exigé par le tribunal de Munster. Le 18 juin 1840, M. Scheffer, conseiller de justice, en fit la remise à la cathédrale.
Ainsi se termina l'histoire du trésor de la cathédrale Saint-Lambert pendant et après la Révolution française. Le grand écolâtre de Ghisels qui fut le premier à défendre les biens des fidèles fut aussi le dernier qui en restitua les précieux vestiges à leur vénération.
Si Mgr Zaepffel avait vu ses justes prétentions rejetées et le trésor à jamais dispersé il sut cependant nous garder une oeuvre capitale du patrimoine artistique liégeois. Au moment où la pioche des vandales détruisait la cathédrale Saint-Lambert, des fidèles, habitant probablement dans le voisinage, sauvèrent les fonts baptismaux de l'église Notre-Dame-aux-Fonts, construite dans l'ombre même de la cathédrale. En 1803, ces fidèles vinrent remettre les fonts baptismaux à Mgr Zaepffel. L'évêque les offrit à la nouvelle paroisse Saint-Barthélemy; ils y furent installés au mois de janvier 1804 (13). Le chefd'oeuvre de l'art mosan - de la sculpture occidentale au XIIe siècle - était sauvé; il s'offre encore à notre admiration.
(1) Affaires concernant les Cultes. F. 19/691 - F. 19/396 - A.F.IV.II A.F.IV.932 - Archives Nationales, Paris. Notre article, publié dans le Bulletin de l'Institut Archéologique liégeois, t. LXIV, 1940, pp. 5-54, reproduit en annexe tous les documents cités. Voir également la Revue Générale Belge, t. 89, 1953, pp. 796-810.
(2) JULES HELBIG, La Révolution française à Liège et les Beaux-Arts dans Conférences de la Société d'Art et d'Histoire, 2e série (1889), pp. 56-57.
(3) JOSEPH DARIS, Notices sur les églises du diocèse de Liège, t. XIII (Liège, 1887), pp. 235-236.
(4) La Diète de l'Empire, dans le règlement général du 25 janvier 1803, accorda, comme indemnité au prince de Liège, une pension de 20.000 florins. JOSEPH DARIS, Notices, op. cit., t. XIII, p. 241.
(5) Dans les registres Correspondance du Secrétariat de la Préfecture du département de l'Ourte - Archives de l'Etat, Liège - on trouve un court résumé des lettres écrites ou reçues par le Préfet.
(6) WILHEM LANG, Graf Reinhard, Ein deutsch-französisches Lebensbild 1761-1837, Hambourg, 1896.
(7) JOSEPH DARIS, Histoire du diocèse et de la principauté de Liège (1724-1854), t. IV (Liège, 1873), pp. 190-191. OLIVIER-JOSEPH THIMISTER, Histoire de l'église collégiale de Saint-Paul, 2e édit. (Liège, 1890), p. 430-433.
(8) Cathédrale, comptes 1806-1808 - Archives de l'Etat, Liège.
(9) Recueil des Lois de la République française, Bruxelles, p. 354.
(10) OLIVIER-JOSEPH THIMISTER, Notice sur Monseigneur Jean-Evangéliste Zaepffel, évêque de Liège, dans le Bulletin de l'institut Archéologique Liégeois, t. VI, 1863, pp. 57-58.
(11) LOUIS-PROSPER GACHARD, Bulletin de la Commission Royale d'Histoire, 2e série, t. IV., 1852, pp. 165-179.
(12) JEAN PURAYE, L'icone byzantine de la cathédrale Saint-Paul à Liège dans la Revue belge d'Archéologie et d'Histoire de l'Art, t. IX, 1939, pp. 193-200.
(13) JEAN PURAYE, Les Fonts baptismaux de l'église Saint-Barthélemy à Liège, (Bruges, Paris), 1951.