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L'église Saint jacques à Liège.

par Gustave Ruhl

Membre correspondant de la Commission royale des Monuments

Le quartier Saint-Jacques est certes un de ceux de la ville de Liège qui a subi depuis un siècle le plus de transformations.

Situé à la partie Sud-Ouest de l'Ile, il était autrefois enserré par les remparts de la Cité et baigné par deux bras de la Meuse (1), que remplacent actuellement les boulevards d'Avroy et Piercot, bornés par des habitations modernes. Quant à l'emplacement du cloître, de ses jardins et des nombreuses dépendances de la célèbre abbaye de Bénédictins, il est occupé par le square et la rue Rouveroy, la rue Saint-Jacques et des propriétés particulières.

Seule l'église subsiste et malgré les événements multiples dont elle a été témoin, malgré les vicissitudes qu'elle a éprouvées, elle se dresse toujours majestueuse, constituant non seulement la merveille de Liège, mais rappelant particulièrement nos trente-deux bons métiers et nos plus chères libertés communales.

La grandiose basilique, en effet, n'était pas seulement le sanctuaire d'une abbaye importante, souvent lieu de conciliation et de refuge; elle fut également le siège officiel où pendant des siècles les deux bourgmestres de Liège, nouvellement élus, juraient de maintenir les franchises de la Cité (2); ses archives étaient conservées dans le monastère qui fut témoin de faits importants de notre histoire. Enfin, si la cathédrale Saint-Lambert était la basilique nationale de la principauté, l'église Saint-Jacques constitua longtemps le temple communal et l'un des monuments les plus populaires de la patrie liégeoise.



I. - HISTORIQUE

Baldric II venait de succéder à l'illustre Notger sur le siège épiscopal de Liège et dès le début de son règne surgissaient des différends avec un puissant voisin, Lambert 1er, comte de Louvain.

La sanglante bataille d'Hougaerde du to octobre 1013 avait causé de nombreuses hécatombes parmi les milices liégeoises. Dans un but d'expiation et sur les conseils d'un pieux prêtre italien nommé Jean (3), son confident, il forma le projet de fonder à Liège un monastère de Bénédictins. L'emplacement en fut choisi à l'angle Sud-Ouest de l’Ile, endroit, dit un historien (4), « boisé, inculte et repaire de bêtes sauvages » (5). L'église fut dédiée à saint Jacques-le-Mineur et la première pierre posée le 25 avril 1016; le 6 septembre suivant, l'évêque en consacra la crypte (6) en l'honneur de saint André, en présence de hauts personnages et y fut enterré le 29 juillet 1018. On peut donc affirmer, comme le dit un ancien récit naïf, que « Saint-Jacques fut fondé du propre sang des Liégeois ».

La construction de l'église fut continuée par l'évêque Wolbodon, grâce à l'appui de l'empereur d'Allemagne saint Henri II, qui séjourna en 1019 à l'abbaye, et cette année la direction du monastère fut confiée au savant Olbert de Gembloux, qui y établit une école littéraire et théologique (7). Le 24 août 1030, l'évêque Réginart consacrait l'église (8); le 13 mai 1056, les moines de l'abbaye ramenaient de Compostelle une notable relique de saint Jacques­le-Majeur (9). A cette occasion, le monastère reçut comme hôtes Godefroid le Bossu, duc de la Basse-Lotharingie, et d'autres personnages princiers. En 1170, l'abbé Drogon acheva la partie supérieure du narthex; il le couronna du campanule, comprenant actuellement les cloches, qu'il revêtit en 1173 d'une couverture en lames de plomb. Il est probable que de cette époque dataient aussi les deux tours voisines disparues au milieu du XVIIe siècle; il fit également creuser un canal pour alimenter le moulin de son abbaye (10).

N'oublions pas de citer comme religieux du monastère à cette époque le célèbre chroniqueur Renier de Saint-Jacques, qui mourut vers 1230 (11).

Sous l'abbé Waselin, au commencement du XIIIe siècle, on fit de nouvelles fenêtres et on renouvela le pavement de l'église.

Le 9 octobre 1246, à la demande du chapitre cathédral, le pape innocent IV conféra à l'abbé Jean 1er les insignes épiscopaux et dès cette époque, l'abbaye qui comptait vingt-cinq religieux, releva directement du Saint-Siège (12).

En 1287, la Paix des Clercs désigna Saint-Jacques comme lieu de réunion des arbitres en cas de violation de l'un ou l'autre des statuts de cette célèbre constitution liégeoise. En 1315, l'abbé Guillaume de Bever jeta les fondements du grand dortoir (ronfloir), les cloîtres furent agrandis en 1351 et en 1365, enfin l'année 1379 les vit totalement réédifiés sous l'abbé Nicolas du Jardin après l'incendie de 1369.

En 1399, la foudre découronna les deux clochers latéraux du narthex dont la maçonnerie subsista jusqu'en 1651 (13). La peste de 1401 enleva l'abbé Bertrand de Vivegnis et plusieurs religieux. Ce fut en 1408 qu'on ramena à Liège les corps des chevaliers morts à la bataille d'Othée; ils furent enterrés aux alentours de l'église Saint-Jacques et peut-être dans le cimetière de Saint-Remy (14).

L'abbé Renier de Heyendael forma en 1418 le projet de reconstruire l'église dans de plus vastes dimensions (15), les travaux du choeur, arrivés en 1421 la base des fenêtres, furent interrompus par les tristes et sanglants événements qui signalèrent les règnes de Jean de Heinsberg et de Louis de Bourbon. Après la prise de Liège par Charles le Téméraire, l'abbaye servit en 1467 de résidence au légat du pape Onufrius, dont les efforts ne purent sauver l'héroïque Cité du sac de 1468, En 1487, on y signait la fameuse Paix de Saint-Jacques, codification des lois et règlements du pays, avec reconnaissance des franchises liégeoises par le prince Jean de Hornes.

En 1513, le vieux choeur roman compris encore à cette époque dans le pourpris de la nouvelle église s'effondra, avec sa voûte en pierres sculptées, défonçant la crypte de saint André fondée par Baldric Il.

Il appartenait au règne glorieux d'Erard de la Marck de voir continuer la grandiose construction; en 1513, l'abbé Jean de Cromois (1) recommençait les travaux (2) et l'édifice terminé en 1538 par l'abbé Nicolas Balis, son successeur, était consacré le 13 mars 1552 par Gédéon van der Graacht, évêque-suffragant de Liège. C'est à cette époque qu'on doit rapporter la belle salle capitulaire qui se trouvait adossée au transept méridional et qui a été malheureusement démolie en 1873. L'abbé Herman Rave reçut du Saint-Siège en 1556 la dignité de conservateur des droits et privilèges de la cathédrale (17); ce prélat construisit en 1558 le gracieux portail du style de la Renaissance, aux frais du prince-évêque Corneil de Berghes, et en 1602 l'abbé Martin Fanchon édifia en divers marbres une grande tribune-jubé, dite doxal, à l'entrée du choeur que Philippe de Hurges, dans le récit de son voyage à Liège et à Maestricht en 1615, proclame être une des plus riches du monde entier.

L'abbaye reçut en 1595 l'évêque de Verceil, J.-F. de Bonhomme, qui venait, en qualité de légat du Pape, publier à Liège les décrets du concile de Trente.

L'ouragan de 1651 détruisit complètement l'une des tours latérales du narthex; les moines ne voulant pas la reconstruire firent démolir la seconde. C'est probablement de cette époque que date le disgracieux exhaussement en briques (18) qui enserre la tour octogone. En 1696, l'abbé Nicolas Bouhon modernisa les bâtiments claustraux; l'abbé Nicolas Jacquet (1709-1741) inventa et établit à l'abbaye un moulin à scier le marbre (19).

Son successeur, l'abbé Pierre Rennotte, gouverna le monastère pendant vingt-deux ans et fut un grand vandale au point de vue médiéval; amateur passionné du style de la Renaissance, il s'attacha avec les meilleures intentions à gâter l'oeuvre si laborieusement conduite par ses prédécesseurs. Après avoir enlevé la plupart des pierres tombales (20), il fit garnir de boiseries sculptées les parois du choeur depuis l'entrée jusqu'au sanctuaire, fermant les baies derrière les stalles jusqu'au triforium. L'espace compris entre ces boiseries et les fenêtres, fut décoré vers 1750 de quatre grandes toiles par les peintres Paul-Joseph Delcloche et Jean-Bernard Coclers (21).

On démolit le majestueux jubé de 1602 qui fermait le choeur pour en faire deux autels, très beaux il est vrai, mais qu'on eut la maladresse d'adosser aux chapelles latérales dont ils condamnaient en même temps les issues. Il est vrai que certaines oeuvres d'art que ce prélat fit effectuer, étaient remarquables en leur genre, mais elles eurent le tort d'être exécutées pour une église ogivale dont elles altérèrent le caractère architectural. Pour comble de malheur, des fresques intéressantes et des motifs très délicats de sculptures, furent encroûtés d'un affreux badigeon.

Cette décadence artistique précédait celle de l'abbaye; à la demande des religieux, le monastère fut sécularisé par un bref du pape Pie VI, en date du 28 mai 1735, approuvé le 31 juillet suivant par l'empereur Joseph II (22). L'église devint la collégiale Saint-Jacques et l'abbaye fut en partie transformée en habitations particulières destinées à loger les nouveaux chanoines (23). Cet événement fut un grand malheur pour notre pays au point de vue scientifique et artistique; la célèbre bibliothèque (24) qui concentrait plus de sept siècles d'érudition et de travaux de Bénédictins, fut vendue, y compris plus de sept cents manuscrits (dont plusieurs dataient des VIIe et VIIIe siècles), le 3 mars 1788, pour 6,887 florins 15 sous (25) ! Ces ouvrages, dont quelques-uns sont à l'Université de Liège, ont enrichi la bibliothèque de Darmstadt, le British Museum de Londres et le Musée Plantin d'Anvers.

Quand éclata la révolution liégeoise, l'église fut peu après transformée en écurie; l'argenterie fut vendue en 1793 et la collégiale, définitivement supprimée le 25 novembre 1797, était fermée le 1er janvier 1798, tandis que les anciens cloîtres étaient occupés par les armées républicaines. Le mobilier de la ci-devant collégiale fut annoncé par la Régie des domaines comme devant être exposé aux enchères le 14 août 1798 (26).

Sur le point d'être vendue elle-même pour être démolie, l'église ne dut son salut, vraiment providentiel, qu'au préfet du Département de l'Ourthe, Desmousseaux, qui, par sa lettre du 26 janvier 1801, s'y opposa formellement. Elle était créée paroissiale-primaire en 1803, mais dans quel état de délabrement elle traversa les premières années du XIXe siècle! Dès 1825, la ruine du monument était imminente, et en 1828, le Gouvernement des Pays-Bas y effectuait quelques travaux urgents de consolidation.

Ce sera une des gloires du Roi Léopold 1er, d'avoir après sa visite en 1832, provoqué la restauration de notre plus belle basilique, en même temps qu'il sauvait de la destruction l'ancienne église abbatiale de Saint-Hubert, en Ardennes. Dès cette époque jusqu'en 1869 furent reconstruits les contreforts, les murs défectueux et les galeries; on consolida les voûtes qui étaient lézardées, les pieds droits de la grande nef, ainsi que les meneaux des fenêtres; le choeur fut dégagé à l'extérieur et l'église débarrassée à l'intérieur du badigeon dont l'avait décoré l'abbé Rennotte au milieu du XVIIIe siècle (27). Le Roi vint visiter Saint-Jacques en 1847 (28) et se montra satisfait des travaux effectués.

L'église fut fermée du 27 mai 1852 au 17 janvier 1854 par suite des travaux de restauration. Après avoir étrésillonné les voûtes, on enleva la pierre de sable des soubassements des colonnes et des murs intérieurs pour la remplacer par le petit granit. Ce fait explique la diversité d'appareils qui se marque actuellement à l'intérieur.

La restauration des voûtes eut lieu dès 186o et celle des vitraux de l'abside en 1862; la toiture fut pourvue d’une nouvelle couverture en 1864, et cette même année le choeur se trouva débarrassé des boiseries de la Renaissance qui le séparaient de la nef.

En 1869, on avait dépensé 608,117 fr 31 pour la restauration (29).

A la suite d'un incendie survenu dans le voisinage au printemps de 1873, l'isolement du monument fut décrété par décision du Conseil communal en date du 12 juin suivant. Tout ce qui restait des bâtiments claustraux fut ainsi que les habitations y comprises démoli immédiatement après. La place Rouveroy actuelle occupe leur emplacement; le square date de 1879 (30).



Il. - DESCRIPTION

Plusieurs auteurs ont rivalisé de zèle pour décrire les beautés de l'église Saint-Jacques et ils ne lui ont pas ménagé leur admiration (31).

EXTERIEUR

Ce qui frappe dès l'abord tout visiteur de l'église Saint-Jacques, est le massif narthex roman de l'église primitive, vrai spécimen de tour fortifiée, et dont l'appareil en grès houiller de Vivegnis forme un contraste avec la pierre calcaire dont est bâti le reste du monument. La partie supérieure constitue une mauvaise maçonnerie en briques ajoutée au milieu du XVIIe siècle, après la disparition des deux tours latérales. Cette construction enserre le vieux beffroi (32) pour les deux tiers de sa hauteur. Ce narthex rappelle celui de Saint-Barthélemy à Liège et il est plus que probable que ses deux tours latérales étaient également surmontées de pignons Rhénans avec toitures à quatre versants.

En voyant le portail de la Renaissance sur la place Saint­Jacques, ont est frappé de la rectitude des lignes architecturales de cette entrée qui rappelle celle de 1616 de Saint-Gervais à Paris. Edifiée en 1558 d'après des plans attribués à Lambert Lombart (33), à son retour d'Italie, elle constitue un des plus beaux spécimens de cette époque, et représente au médaillon du centre l'échelle de Jacob.

L'édicule est d'ordre corinthien, les niches sont dépourvues de statues et l'ensemble très délabré est actuellement à l'examen de la Commission royale des monuments en vue d'une restauration totale. On remarque encore quelques restes de dorure dans les parties architectoniques (34).

Le vaisseau extérieur est d'une noble simplicité; les fenêtres et les balustrades sont élégantes ainsi que les gables des transepts. Lors des travaux effectués en 1873 pour l'isolement du monument, la partie de la petite nef au côté méridional de la tour présentait un état de ruine déplorable. La restauration en eut lieu en 1892 seulement, époque où fut construit, sous la direction de l'architecte van Asche de Gand, le portail roman donnant accès dans le narthex.

L'ensemble de l'édifice surtout en contemplant le choeur entouré de ses chapelles absidales, présente un aspect grandiose (35). A la croisée se trouve une élégante tourelle de forme bulbeuse surmontée d'un soleil rayonnant.

INTÉRIEUR

En entrant dans l'église par la place Saint-Jacques, on pénètre dans le porche où se remarque tout d'abord un groupe remarquable du XIVe siècle; il est en pierre de sable jadis polychromée, très expressif comme poses et draperies. Il provient probablement de l'ancienne église, mais est fortement endommagé; il représente le couronnement de la Vierge Marie. Ce porche donne accès dans le temple, et dès l'abord, on est frappé des admirables proportions de l'ensemble. La richesse et en même temps l'originalité d'ornementation en font certainement le plus beau spécimen existant de l'art ogival tertiaire.

Une particularité du monument consiste dans le symbolisme qui caractérise ses trois parties principales l'ancien testament dans la nef, la transition dans le transept, enfin l'église romaine dans le choeur.

Dans la grande nef se trouve une magnifique voûte (36) à nervures prismatiques avec clefs sculptées, ornées de têtes de personnages de toutes conditions et de délicats rinceaux, le tout polychromé probablement par Lambert Lombart en 1535. Aux retombées, on aperçoit les blasons des dignitaires et des bienfaiteurs de l'église à l'époque de sa construction; aux épaisseurs des grands arcs du transept se voient des peintures en camaïeu par Carpay et à la clef de voûte l'image de la Mère de Dieu symbolisant la transition entre la Synagogue et l'Eglise. A la réunion des nervures du sanctuaire, celle du Christ sur le globe du monde et tenant en main l'étendart de la victoire. Aux dix nervures environnantes, des anges tenant les attributs de la passion et des instruments de musique.

La grande nef qui comporte six travées est supportée par de massifs piliers réunis par des arcs éversés dont l'intrados est formé de festons trèflés; au-dessus de ces arcades règne un magnifique triforium composé de meneaux cintrés. On y remarque de charmantes arabesques du style de la Renaissance entourant des bustes de personnages bibliques.

La chaire de vérité (37) est le don de reconnaissance offert par les paroissiens à M. le doyen E. Schoolmeesters, le 19 mai 1901, à l'occasion de son vingt-cinquième anniversaire de décanat; elle est l'oeuvre de M. Roemaet, d'après les plans de M. l'architecte V. Lenertz, tous deux de Louvain. Les personnages représentent les quatre Evangélistes et les quatre grands docteurs de l'Eglise latine.

Aux bas-côtés, se retrouve un triforium analogue à celui de la grande nef; les fenêtres sont ici à ogives surbaissées, de deux dessins différents: les socles n'ont jamais reçu leurs statues.

Le Chemin de la Croix, exécuté par Jules Halkin de Liège, de 1862 1865, aux frais des paroissiens, est d'une grande expression et se fait surtout remarquer par la composition des première, quatrième, neuvième et douzième stations.

A la paroi Sud, une jolie statue du XVII siècle de sainte Odile, invoquée contre l'ophtalmie, qui provient de l'ancien couvent des Croisiers, et à celle du Nord un tableau du peintre Paul-Jos. Delcloche, représentant la mort de sainte Scholastique.

Dans le transept se voient à l'entrée des chapelles latérales, deux vitraux par M. Osterath, de Tilff, et deux baldaquins en bois sculpté exécutés en 1885 par Lenoir de Bruges, d'après le baron Béthune; ces dais abritent une statue de saint Joseph par Léopold Blanchart et une remarquable Vierge de 1522 représentant l'Immaculée Conception, avec des restes de vieil or, dite « Notre-Dame de Saint-Jacques. » Les deux grandes verrières constituent un très beau travail de M. Osterath et portent les armes des abbés de Saint-Jacques. Elles surmontent quatre statues conçues et exécutées par Eugène Simonis en 1846.

A l'extrémité méridionale du transept se trouve la chapelle Saint-Roch renfermant un très beau Christ attribué au sculpteur J. Delcourt. Au pavement la tombe de l'abbé Nicolas Balis (+ 1551) dépouillée de ses ornements, celle des abbés Nicolas Jacquet (1711), Pierre Rennotte (+ 1763) et Antoine Maillart (t 1781).

Les vitraux modernes sont relatifs à la vie de la Vierge.

On a inauguré, en cette chapelle, le 22 décembre 1906, un mausolée érigé à la mémoire de l'évêque Jean, promoteur de la fondation de l'église et du monastère. On a reconstitué la statue mutilée retrouvée dans les combles par M. le doyen Schoolmeesters, actuellement au Musée diocésain et le tombeau d'après celui élevé au XVIe siècle par l'abbé Nicolas Balis. Le tout a été parfaitement exécuté par M. Roemaet, sous la surveillance de M. l'architecte V. Lenertz. Le monument qui a reçu les ossements du prélat, le représente endormi, revêtu du costume épiscopal, la tête sous un baldaquin. Au mur on a reproduit l'épitaphe faite par lui­même, telle qu'elle se trouve décrite dans la chronique de Gilles d'Orval (38).

Immédiatement à côté se trouve la chapelle de Notre-Dame des Douleurs, murée en 1751 et réouverte en 1883. La Vierge tenant sur ses genoux le Christ descendu de la Croix, constitue un très beau groupe en pierre de la fin du XVe siècle et provient de l'ancienne église paroissiale de Saint-Remy (39), jadis voisine de Saint-Jacques où elle a été transférée en 1801. Considérée comme miraculeuse, elle est depuis plusieurs siècles l'objet de la vénération du peuple liégeois, sous le nom de Notre-Darne Consolatrice des Affligés, et a été couronnée par Mgr Warblings le 15 août 1886.

L'autel de cette chapelle forme un très beau polyptique dont le rétable, avec ses six volets et le groupe central, représente les sept douleurs de la Mère de Dieu. Il date de 1884 et a été exécuté d'après les dessins de l'architecte van Asche de Gand, par de Boeck et van Wint d'Anvers, pour la partie sculpturale et pour la peinture par Hendricks et Jules Helbig. Au-dessus se voit une peinture murale à l'huile par Denis Pesser de 1598.

Le vitrail, de M. Ostherath, représente l'arbre de Jessé et a été donné par les paroissiens à l'occasion du jubilé de vingt-cinq ans de vicariat à Saint-Jacques du dévoué M. Emile Malherbe (+ 1898).

C'est dans cette chapelle, derrière les stalles, que se trouvaient jusqu'en 1906 les débris du tombeau de l'évêque Jean, reconstitué actuellement à la chapelle Saint-Roch.

Le choeur est remarquable entre toutes les parties de l'église; ses curieuses stalles (40) datent du XVe siècle. Les portes des sacristies (41) ont conservé leurs anciennes voliges et ferronneries gothiques.

La théothêque en pierre date de 1862, la porte est de Buckens.

Le maître-autel consacré en 1897 a remplacé celui de l'abbé Rennotte du style Louis XV; il est l'oeuvre de M. Peeters, sculpteur à Anvers, et de M. J. Wilmotte fils, à Liège. Le lutrin conçu par de Mathelin date de 1905; il a été exécuté par la maison Dehin frères de Liège, et représente saint Pierre donnant à saint Materne la mission d'évangéliser les pays mosans et rhénans, ainsi que la conversion de saint Hubert; le tout est d'une grande réalité d'expression.

La polychromie du choeur date de 1892 et a été exécutée sous la direction de Jules Helbig. Le banc de communion est de M. E. Pirotte de Liege, d'après les plans de M. l'architecte Lenertz. C'est le don d'adieux fait à son église le 19 janvier 1902, par M. le doyen Schoolmeesters, nommé vicaire-général.

Aux murs latéraux, sous de luxueux dais et sur des socles délicatement fouillés, se trouvent les statues des apôtres et des docteurs de l'Eglise latine; les premières sont la reproduction de celles ornant l'église de Saint-Sébald à Nuremberg et ont été exécutées par Eug. Simonis, aux frais de M. Van Hex, ancien doyen de la paroisse.

On remarquait jadis au mur, sous celle de saint Jacques-le­Mineur, l'inscription: « Renerus abbas 1427. » C'est la hauteur à laquelle la construction du nouveau choeur était arrivée sous l'abbé Renier de Heyendael.

Une des splendeurs de Saint-Jacques consiste dans ses vitraux anciens (42), peut-être les plus beaux de la Belgique et que l'architecte Didron n'hésite même pas à classer en tête de tous ceux qui subsistent du XVIe siècle.

Restaurés en 1862 par Capronnier de Bruxelles, ils se distinguent par la beauté de leurs émaux translucides, l'expression des personnages et la richesse de leur composition. Ces oeuvres d'art ont de plus leur côté historique; ils furent, en effet, en grande partie donnés par les familles de Hornes et de la Marck, après des années de haine et d'hostilités, lors de la réconciliation de ces lignages par l'union de Marguerite, fille de Jacques de Hornes, avec Everard, fils d'Everard de la Marck.

Le grand vitrail à gauche, du côté de l’Evangile, est daté de 1531 et représente le donateur Jacques de Hornes, chevalier de la Toison d'or, agenouillé devant la Sainte Trinité, protégé par saint Jacques; derrière lui se trouvent ses deux femmes, Marguerite de Croy et Claudine de Savoie à genoux devant Notre-Dame des Douleurs, leurs patronnes et la levrette symbole de la fidélité. Le tout est entouré de seize quartiers armoriés, paternels et maternels du donateur; dans la partie supérieure et les entrelacs le Christ et des Anges portant des attributs.

Le vitrail qui suit, fut donné en 1531 par Richard de Mérode et Arnould le Blavier, bourgmestres de Liège. Au centre saint Jean-Baptiste montrant l'Agneau divin; aux deux baies latérales les armoiries des trente-deux Bons Métiers de Liège et dans la partie inférieure le blason de la Cité et ses deux patrons: Notre­Dame et saint Lambert.

La verrière suivante est un don de Jean de Hornes de 1529; protégé par saint Lambert, le prince-évêque dans un temple somptueux fait hommage de son vitrail à la Sainte Vierge et à l'Enfant­Dieu; dans la partie supérieure, la figure de saint Jacques-le-Mineur entouré des seize quartiers armoriés du donateur.

La fenêtre centrale a été donnée par Jean de Cromois, abbé de Saint-Jacques de 1506 1525; elle représente le sacrifice du Calvaire, celui d'Isaac et le Serpent d'airain, ces deux derniers prophétiques de celui de la Croix.

Le vitrail suivant, daté de 1525, représente saint André avec les seize quartiers armoriés du donateur Everard de la Marck­Arenberg, présenté par saint Christophe et agenouillé devant le Sauveur qui lève la main pour le bénir.

Enfin à la dernière verrière, Marguerite de Hornes, épouse d'Everard de la Marck; derrière elle sa patronne et la Vierge entourée d'une gloire complète. Dans le haut, saint Jean-Evangéliste et les quartiers armoriés de la donatrice.

Ces merveilles de la Renaissance surmontent les jolies chapelles absidales où se trouvent des vitraux modernes de M. Osterath et quatre tableaux, à cadres Louis XV sculptés, dont deux par Lovinfosse, représentant saint Jérôme et saint Grégoire.

Dans une de ces chapelles se trouve le reliquaire de saint Jacques, en cuivre doré enrichi d'émaux et de cabochons; il représente une toiture imbriquée et crêtée à deux versants, reposant sur des colonnes. Au centre quatre lévites portent un cylindre en cristal contenant un radius du saint. Exécuté d'après les plans du baron Béthune, par M. J. Wilmotte fils, à Liège, ce superbe objet d'art est dû à la générosité de M. le doyen Schoolmeesters et a figuré avec honneur à l'Exposition de Paris de 1889.

Au côté méridional du choeur se trouve un escalier à double hélice, spécimen à peu près unique (43), qui fut admiré par le maréchal de Vauban et par le tsar Pierre-le-Grand; c'est par ses degrés que jadis le 25 juillet, veille de la fête de saint Jacques, montaient d'un même pas (44) les deux bourgmestres de Liège après leur élection, dans la chapelle supérieure. Ils prêtaient serment à la tribune qui donne dans le choeur, de garder intacts les droits et privilèges du peuple liégeois, en face du vitrail représentant les patrons de la ville de Liège et les armes des trente-deux métiers. Cette chapelle avait été démolie au XVIIIe siècle; sa reconstitution fut dès 1876 l'objectif de M. Schoolmeesters et elle a été réédifiée de 1895 à 1896 sous la direction de M. Edmond Jamar, architecte à Liège. C'était là que jusqu'en 1864 furent pendant des siècles conservées les chartes communales (45).

L'oratoire possède encore une partie de son dallage en briquettes vernissées et une belle grille en fer forgé du XVIe siècle qui se trouve au haut du double escalier. Une inscription sur cuivre rappelle sa reconstitution.

On remarquera, en sortant du choeur, l'admirable perspective que présentent le vaste vaisseau et le grandiose buffet d'orgues.

Sous la chapelle des bourgmestres se trouve celle de saint Antoine de Padoue, murée en 1751 et réouverte en 1883. Ici se trouvent les fonts baptismaux, très heureusement aménagés en janvier 1907, dans l'ancienne piscine qui jadis servait aux purifications des moines se rendant du cloître au choeur; il s'y trouve une très belle sculpture en pierre de la fin du XVI siècle, représentant le baptême du Christ. Sous la mensa ou table de l'autel se voit un intéressant groupe du XVe siècle, le Christ au tombeau restauré en 1883 et provenant de l'ancienne église des Clarisses.

Le vitrail très bien réussi de M. Osterath, représente la glorification de la Croix (46).

La chapelle du Sacré-Coeur forme le pendant de celle de Saint-Roch; commencée en 1875, elle était terminée l'année suivante. C'est à son emplacement que donnaient jadis dans l'église les cloîtres et la salle capitulaire; ce n'est donc pas une reconstitution. Elle possède un autel en pierre de Caën, sculpté par De Boeck et Van Wint, d'après des dessins du baron Béthune; il a été consacré le 3 juin 1881. En face de l'autel on a replacé en 1876 la belle pierre tombale de l'évêque Baldric II, fondateur de l'église, du style Louis XIII avec un encadrement Louis XV, le tout exécuté en marbre noir de Saint-Remy.

Au fond des petites nefs se trouvent deux majestueux autels placés jadis contre les chapelles latérales et transportés ici en 1883, époque où ces chapelles furent reconstituées. Ce sont les restes de la magistrale tribune de 1602, qui fut enlevée en 1751 (47). Celui de droite représente les mystères douloureux, l'autre les mystères glorieux en de superbes bas-reliefs, ainsi que des personnages bibliques. Telles qu'elles sont, ces oeuvres comptent parmi les plus remarquables de la Renaissance que possède la ville de Liège et se composent de marbre noir et de Saint-Remy, pour la masse architectonique, et de Carrare pour l'ornementation.

Au fond du vaisseau se présentent le riche jubé commencé par l'abbé Nicolas Balis (1525-1551) dont il porte les armes à la base, et le majestueux buffet d'orgues entrepris par l'abbé Martin Fanchon en 1601 et admiré en 1615 par Philippe de Hurges. Le jubé jadis muni d'une horloge se termine en cul-de-lampe; il est enrichi des statues de la Vierge, de saint Jean-Baptiste, des Apôtres et des quatre grands docteurs de l'Eglise latine. Les orgues portent au faîte les armes de l'abbé Gilles de Brialmont qui termina ce superbe travail de la Renaissance (48). Le jeu des orgues est l'oeuvre d'André Sévérin de Maestricht (+ 1673) (49).

Deux portes donnent accès dans le spacieux narthex (50) roman très heureusement restauré en 1892 par l'architecte van Asche. Au revers des orgues se voient deux grandes toiles de 1750 par Paul­Jos. Delcloche, représentant saint Benoît ressuscitant un enfant, et le saint admonestant Totila, roi des Ostrogoths. Au-dessous une inscription moderne sur cuivre qui reproduit l'inscription qui se trouvait jadis dans la crypte et relative à la fondation de l'église par l'évêque Baldric II et à la restauration de cette partie du monument. En face, un autre tableau de Delcloche: la mort de saint Benoît.

C'est contre cette paroi occidentale de l'édifice que se trouvent deux dalles funéraires, intéressantes dans leur simplicité: l'une constitue un fragment de l'épitaphe de Guda, recluse de Saint-Jacques, pendant treize ans, et qui y mourut au XIIe siècle (51); l'autre la tombe armoriée d'André Sévérin, jadis placée sous les orgues qu'il exécuta au XVIIe siècle. L'inscription en est trop originale et trop populaire à Liège pour être passée sous silence.

André Sévérin en son arte sans pareille

Nous a fait ces orgues, l'une de ses merveilles

Receut à Maestricht sa vie et son estre

Et mourut rempli de grâce dans ce cloîstre 2 maye 1673.

Ainsi d'un destin très heureux.

Son corps repose en ces lieux

Son âme esclate dans les cieux

Et son ouvrage au milieux.

Comme l'indique une autre inscription au-dessous, cette pierre fut posée en 1673 par son fils, en mémoire de ses parents, André Sévérin et Anne Tourinne, son épouse, tous deux marchands de Liège.

On remarquera également huit grandes statues en chêne de 2 mètres de hauteur. Six d'entre elles (52) furent exécutées par J. Delcourt, de 1682 1691, et représentent saint Jacques-le-Mineur, saint Hubert, saint Jacques-le-Majeur, saint Benoît, saint Scholastique et saint André; les deux autres (53), saint Lambert et sainte Madeleine, furent commandées en 1738 au sculpteur Simon Cognoul, par l'abbé Nicolas Jacquet.

Certaines de ces oeuvres d'art, qui étaient plus nombreuses jadis, ornèrent à l'époque de la Renaissance le grand choeur de l'église; quatre d'entre elles se trouvaient adossées au buffet d'orgues. Après la restauration de 1857, on les mit dans le transept, puis dans les chapelles absidales dont elles encombraient les dégagements. Placées en 1906 dans le narthex, elles méritent une restauration et devraient être surélevées pour paraître dans toute la grandeur qui les caractérise.

Enfin, près de la sortie de la tour, se voit à gauche une pierre tombale délicatement sculptée; c'est celle de l'abbé Gilles Lambrecht (1611-1646); elle y a été encastrée en 1892 (54).

Quittant le monument par le nouveau portail roman, on se trouve sur le square Rouveroy, emplacement pendant près de huit siècles des cloîtres d'une des plus célèbres abbayes de la principauté. Si ces édifices sont à jamais disparus, la ville de Liège peut, par contre, se féliciter d'avoir conservé en l'église Saint­Jacques son plus beau monument.

Puissions-nous dans un avenir peu éloigné, voir effectuer la réfection du curieux portail de la Renaissance, la restauration extérieure du vénérable narthex ainsi que de son beffroi, enfin la reconstruction des deux tours latérales disparues au XVIIe siècle (55)

Tous les amis des arts et du passé doivent éprouver des sentiments de gratitude pour notre premier Roi, la sollicitude des pouvoirs publics et le souvenir de MM. les curés-doyens Van Hex et Schoolmeesters, dont la générosité et le zèle déployés pendant leur long pastorat, ont largement contribué à conserver et à restaurer l'oeuvre des générations passées. Leur digne successeur, M. l'abbé Brinkmann, a déjà apporté son tribut à l'embellissement de la basilique, et continuera les travaux de ses devanciers.

15 mai1907.

Gustave RUHL,

Membre correspondant de la Commission royale des Monuments.



Abbés de Saint-Jacques

(Extrait de la Gallia Christiana, t. III, et de notes manuscrites de Dom U. Berlière me communiquées par Mgr Schoolmeesters.)

1. Olbert de Gembloux, élu en 1019, + en 1048.

2. Albert, élu en 1048, + en 1066.

3. Etienne 1er, élu en 1066, + en 1076.

4. Robert, élu en 1076, + en 1095.

5. Etienne II, élu en 1095, + en 1112.

6. Olbert II, élu en 1112, + en 1134.

7. Etienne III, élu en 1134, + en 1138.

8. Elbert, élu en 1138, abdique en 1150, + en 1167.

9. Etienne IV, élu en 1150, abdique en 1155, + en 1160.

10. Drogon, élu en 1155, + en 1173.

11. Hugues, élu en 1173, abdique en 1185.

12. Herman 1er, élu en 1185, + en 1188.

13. Gosuin, élu en 1188, abdique en 1197.

14. Gérard 1er de Gange, élu en 1197, abdique la même année.

15. Hugues, réélu en 1197, abdique de nouveau en 1201.

16. Théodoric 1er, élu en 1201, abdique en 1202.

17. Henri 1er de Jupille, élu en 1202, abdique en 1209.

18. Waselin, élu en 1209, abdique en 1229.

19. Théodoric II, élu en 1229, + en 1230.

20. Jean 1er, élu en 1230, + en 1248.

21. Michel 1er, élu en 1248, + en 1283.

22. Guillaume 1er de Jullemont, élu en 1283, + en1301.

23. Michel Il, élu en 1301, abdique en 1305, + en 1319.

24. Guilleaume II de Bever, élu en 1305, + en 1316.

25. Henri Cosins, élu en 1316, abdique et + en 1342.

26. Jean Il Poilhon, élu en 1342, + en 1351.

27. Gérard II d'Awans, élu en 1351, + en 1361.

28. Helin de Meffe, élu en 1361, + en 1372.

29. Nicolas 1er du Jardin, élu en 1372, + en 1393.

3o. Bertrand de Vivegnis, élu en 1393, + de la peste en 1401.

31. Jean III Sordelhe, élu en 1401, déposé abusivement par l'élu Jean de Bavière en 1408.

32. Renier de Heyendael, élu en 1408, + en 1436.

33. Rutger de Bloemendael, élu en 1436, + en 1470.

34. Conrard du Moulin, élu en 1471, + en 1474.

35. Arnold van den Bercht, élu en 1474, + de la peste en 1483.

36. Gérard Ill de Halin, élu en 1483, + en 1500.

37. Servais Moëns, élu en 1500, + en 1506.

38. Jean de Cromois, dit de Coronmeuse, élu en 1506, + en 1525.

39. Nicolas II Balis, élu en 1525, + en 1551.

40. Herman II Rave, élu en 1551, + en 1583.

41. Léonard Gérardi, élu en 1583, + en 1594.

42. Martin Fanchon, élu en 1594, + en 1611.

43. Gilles 1er Lambrecht, élu en 1611, + en 1646.

44. Gilles II Dozin, élu en 1646, + en 1647.

45. Gilles III de Brialmont, élu en 1647, + en 1674.

46. Hubert Hendrice, élu en 1674, + en 1695.

47. Nicolas III Bouhon, élu en 1695, + en 1703.

48. Benoît de Slins, élu en 1703, + en 1708.

49 Joseph Doïen, élu en 1708, + en 1709.

5o. Nicolas IV Jacquet, élu en 1709, + en 1741.

51. Pierre Rennotte, élu en 1741, + en 1763.

52.Antoine Maillart, élu en 1764, + en 1781.

53. Auguste Renardy, élu en 1781.

(L'abbaye de Saint-Jacques est sécularisée le 28 mai 1785).


Dignitaires de la collégiale de Saint-Jacques


DOYENS DU CHAPITRE:

1. Auguste Renardy, dernier abbé du monastère, élu en 1785, + le 24 juillet de la même année.

2. Jean Deneumoulin, élu le 8 août 1786, + le 5 mars 1804.


PRÉVOTS:

1. César-Constantin-Marie comte de Méan de Beaurieux, élu le 8 août 1786, + le 19 juillet 1793.

2. Albert-Joseph chevalier de Grady de Cröenendael, élu le 23 décembre 1793, + le 1er juin 1840.

Il fut le dernier survivant des chanoines-tréfonciers de Saint­Lambert.

(La collégiale est supprimée le 25 novembre 1797).


Curés doyens de l'église primaire de Saint-Jacques

Communication de M. le chanoine L.-J. Galopin, assesseur du Secrétariat de l'Evêché.

1. Nicolas-Joseph Bourguignon, nommé doyen le 28 avril 1803, + à Flémalle-Haute, le 20 juin 1808.

2. Jean Frenay, nommé doyen le 3 août 1808, puis chanoine titulaire le 24 septembre 1831, + à Liège, le 13 juin 1835.

3. Jean-Joseph-Servais Van Hex, nommé doyen le 28 septembre 1831, + à Liège, le 9 août 1853.

4. Godefroid Thomas, nommé doyen le 6 octobre 1853, démissionnaire le 30 septembre 1876, + à Liège, le 21 mars 1879.

5. Emile Schoolmeesters, nommé doyen le 29 septembre 1876, puis vicaire-général le 29 décembre 1901.

6. Charles Brinkmann, nommé doyen le 22 janvier 1901.


(1) Voir dans les Délices du pays de Liège (1737) le plan de la Cité dressé par le R. P. Christophomaire; M. Léon BETHUNE, Le vieux Liège: Recueil de vues rares et inédites (Liège, 1888); M. Léon BETHUNE, Portes et remparts: Première suite au vieux Liège, p. 14 (Liège, 1890).

(2) Il est plus que probable que le serment des bourgmestres à Saint-Jacques date de 1303; les élections magistrales avaient lieu le 24 juillet, veille de la Saint-Jacques, et dès cette année, l'un des « maîtres de la Cité » fut élu par le parti populaire, alors que l'autre continuait à être choisi dans l'aristocratie. Cet état de choses fut confirmé par la paix de Jeneffe en 1321, la lettre de Saint. Jacques du 1er juin 343, le règlement de Heinsberg du 26 juillet 1424 et la lettre de Saint-Jacques du 11 juillet 1497. Ce fut après l'insurrection qu'on appela « le mal Saint-Jacques » que le prince Maximilien-Henri de Bavière, par son règlement du 29 novembre 1684, fixa les élections magistrales au premier dimanche après la Saint-Lambert. Dès cette époque, les bourgmestres ne prêtèrent plus serment à Saint-Jacques; les archives avaient été retirées du monastère, pour être transférées au Conseil privé.

(3) Ce prélat était peintre; il décora non seulement l'église primitive de Saint-Jacques à Liège, mais également le dôme d'Aix-la-Chapelle. D'après son épitaphe, il fut exilé d'Italie et recueilli à Liège; il est vulgairement connu sous le nom de « Jean l'Consieu. N ». G. KURTH, Le peintre Jean (Bulletin de l'institut archéologique liégeois, t. XXXIII, p. 220); Mgr SCHOOLMEEsTEas, Le tombeau de l'évêque Jean dans l'église Saint-Jacques à Liège (Leodium, t. VI, p. 18).

(4) ANSELME, C. 61.

(5) Liège à cette époque ne comprenait pas le quartier de l’Ile dans son pourpris qui n'était que très imparfaitement relié à la Cité; c'était un faubourg en pleine gestation où n'existaient comme édifices que la collégiale Saint-Paul de 968, celle de Saint-Jean de 987, avec Saint-Adalbert, son baptistère de 999, le tout entouré d'une agglomération relativement restreinte; il était réservé à l'évêque Réginart (1025-1038) de bâtir des ponts en pierre et d'incorporer le quartier de l'Ile dans l'enceinte fortifiée par Notger, comme j'espère l'exposer dans une prochaine publication.

(6) Cette crypte, dont l'emplacement se trouvait au centre du transept actuel, fut défoncée quand le choeur de l'ancienne église s'écroula en 1513; les murs de cet oratoire furent retrouvés ainsi que le pavement lors de la construction de la chaufferie en 1880. Quant aux restes de Baldric II, ils furent certainement remis dans l'église du XVIé siècle; la belle pierre tombale, consacrée à sa mémoire et actuellement dans la chapelle du Sacre-Cour, fut pour la partie centrale exécutée par ordre de l'abbé Guise Lambrecht 1611-1646).

(7) M. Théod. GOBERT, Les rues de Liège, t. II, pp. 90 et suiv.; Mgr E. SCHOOLMEESTERS, Les origines de l'église Saint-Jacques à Liège (Conférences de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, 3e série).

(8) Elle mesurait à cette époque, y compris le narthex roman, seule partie de l'église primitive qui existe encore, 6o mètres de long sur 20 mètres de large.

(9) Cette relique, consistant en un radius, fut retrouvée avec les pièces probantes dans la sacristie, au mois de novembre 1876, par Mer Schoolmeesters, nommé récemment curé-doyen de Saint-Jacques.

(10) Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, ce canal s'amorçait à la Meuse sous l'emplacement actuel du café du Pavillon, à l'angle des boulevards d'Avroy et Piercot, et alimentait le moulin abbatial qui se trouvait à peu près à l'endroit où la rue de l'Evêché (appelée jadis rue du Moulin de Saint-Jacques) rejoint le boulevard. Primitivement une mince bande de terrain séparait ce canal du fleuve; dans la suite, les moines profitèrent des alluvions et agrandirent les jardins du monastère.

(11) M. Joseph DEMARTEAU, Renier de Saint-Jacques (Liège, 1874).

(12) Son territoire était dès lors pour ainsi dire neutre et inviolable, et c'est probablement pour cette raison qu'il fut le gardien des chartes et franchises communales, le lieu des traités de conciliation et l'endroit où plusieurs légats du Pape séjournèrent lors de leur passage à Liège (note de M. Eug. Polain).

(13) Les tours jumelles sont représentées sur les vues de Liège de Guichardin (1613), Marischal (1618), Jean Blaue et Hollar (1649), Mérian (1650) et sur deux aquarelles datées de 1632 provenant des riches collections léguées à l'Université de Liege par le baron Adrien Wittert en 1905, qui représentent l'abbaye de Saint-Jacques, prise du couvent des Augustins sur Avroy. M. le professeur J.-E. Demarteau, président de l'art civil à l'Exposition de l'art ancien au pays de Liège de 1905, les a exhumées en faisant son travail préparatoire. L'une de ces vues se trouve reproduite en tête de la présente brochure; j'en dois la communication à l'obligeance de M. Joseph Brassinne, sous-bibliothécaire de l'Université de Liege.

(14) En 1861 , on trouva dans la propriété de M. Jos. Rouma, rue du Vertbois, 62, des débris de sépultures et des restes de cottes de mailles, dont je possède un fragment (Voir l'article de M. D'OTREPPE DE BOUVETTE, dans le journal la Meuse, du 26 février 1861).

(15) Ce projet dut en grande partie son exécution à la munificence d'Engelbert de la Marck, seigneur de Loverval, décédé à l'abbaye de Saint-Jacques, le 8 mars 1422, qu'il avait dotée généreusement pour l'édification d'un nouveau choeur (Baron J. DE CHESTRET DE HANEFFE, Histoire de la Maison de la Marck, p. 24. Liege, 1898).

(16) La pierre tombale de cet abbé (+ 1525), en marbre noir, du plus pur style de la Renaissance, existait encore à Saint-Jacques à la fin du XVIII siècle; transportée à Givet par les commissaires de la République, elle fut dans la suite transférée à Charleville, et se trouve actuellement au Musée du Trocadéro à Paris (J.-S. RENIER, Tombes liégeoises à Charleville, Bulletin de l'institut archéologique liégeois, t. VI, p. 237).

(16) D'après Mgr Schoolmeesters, l'architecte aurait été maître Arnold van Mulken, qui travailla à Saint-Martin en 1525, puis au Palais en 1526.

(17) SCHO0NBR0ODT, Inventaire des chartes du chapitre de Saint-Lambert, 1143.

(18) Des restes en plâtras sont encore visibles au sommet du triangle formé par cette construction; les uns ont prétendu y retrouver les traces d'un cadran d'horloge, d'autres y voient avec plus de vraisemblance les vestiges d'un bas­relief circulaire qui aurait représenté le buste de saint Benoît.

(19) On en aperçoit la roue sur la vue de l'abbaye prise de l'Ouest, qui se trouve dans les Délices du pays de Liège, t. I, p. 163.

(20) Les inscriptions, blasons et épitaphes de l'ancienne abbaye de Saint­Jacques se trouvent reproduits au complet dans le volumineux et remarquable travail manuscrit d'épigraphie au pays de Liège, de M. Paul Lohest-Delchambre.

(21) Jules HELBIG, La peinture au pays de Liège, pp. 390 et 415 (Liège, 1903).

(22) Le 27 juin 1786 les religieux Augustins de Saint-Gilles furent également sécularisés et réunis à ceux de Saint-Jacques.

(23) Au commencement du XIXe siècle ces demeures vendues par les titulaires devinrent des habitations privées; l'ancien hôtel abbatial qui était relié au portail de la place Saint-Jacques, d'abord demeure du doyen du nouveau chapitre, fut en partie démoli pour la création de la rue Saint-Jacques. La partie restante fut occupée par Mlle d'Erckenteel, puis par M. Troupin-Morren jusqu'à sa démolition en 1890. Un autre immeuble important du monastère fut affecté à l'habitation du prévôt; il constitue actuellement le couvent des Dames de Marie­Réparatrice après avoir été l'hôtel des familles Poncelet-Gofflot et de Limbourg­Styrum.

(24) M. l'abbé S. BALAU, La bibliothèque de l'abbaye de Saint-Jacques à Liège (Bulletin de la Commission royale d'histoire de Belgique, t. LXXI, n° 1, Bruxelles, 1902).

Mgr MONCHAMP, Pétrarque et le pays liégeois 'Leodium, t. V, p. 1). Lors de son voyage à Liège en 1333, Pétrarque découvrit à la bibliothèque de Saint-Jacques, les manuscrits inédits de deux discours de Cicéron: pro Archia et pro Plancio.

(25) M. Théod. GOBERT, Les rues de Liège, t. II, pp. 90 et suiv.

(26) Placard in-folio (collection de M. Eugène Polain).

(27) En 1847, la restauration du gros-oeuvre avait déjà coûté 200,000 francs, sous la direction de l'architecte Jenicot; les architectes Delsaux pour le choeur, et Halkin pour la nef, continuèrent les travaux. La restauration du choeur seul se montait en 1852 à la somme de 250,000 francs,

(28) Cette année, la fabrique avait aliéné le grand bâtiment des cloîtres à M. de Rouvroy (le poète liégeois qui a donné son nom à la rue qui se trouve sur cet emplacement) pour 2,924 florins des Pays-Bas. L'ancienne église paroissiale de Saint-Nicolas-au-Trez, qui était devenue propriété de Saint-Jacques, avait été aliénée le 17 août 1819 pour 2,426 florins. Son emplacement est actuellement occupé par les ateliers de marbrerie de M. Fincoeur, rue des Prémontrés. Le maître-autel de l'église Notre-Dame des Récollets à Verviers provient de cet édifice.

(29) Ces frais ont été répartis I'Etat, 364,000 francs; la Province, 56,852 fr 25; la ville de Liège, 112,187 fr 25; la fabrique de l'église, 14,351 fr 66; les habitants, 4,510 fr 90; les avances de la fabrique en prévision de subsides, 56,215 fr 25 (Rapport présenté le 19 avril 1870, par M. le chanoine Devroye, à la Commission royale des monuments).

(30) La place occupée par ce square comprenait jusqu'à cette époque différents immeubles adossés aux anciens cloîtres; ceux-ci entouraient un préau dont l'étendue équivalait à peu près à celui de Saint-Paul. Dés le commencement du XIXe siècle, ils servirent aux usages les plus disparates; c'est ainsi que de 1806 à 1861, le théâtre du Gymnase fut installé contre la grande verrière du transept méridional au-dessus de la salle capitulaire. Contre la tour, à la rue Saint-Jacques, était établie une fabrique de matelas militaires dont l'incendie de 1873 faillit emporter le monument; le théâtre avait été démoli en 1865.

En 1878, quand fut commencé le square Rouveroy, j'ai vu découvrir les caveaux en pierre de sable contenant les restes des religieux. Ces sépultures se trouvaient aux trois faces du cloître et comprenaient trois superpositions la première seule a été enlevée.

Quand en 1863 l'isolement de l'église fut pour la première fois projeté, on avait évalué la dépense totale à 345,000 francs. La Province intervint pour 35,000 francs; et les souscriptions particulières pour 28,500 francs; le reste fut payé par l'Etat et la ville de Liège.

Le Conseil de fabrique abandonna la partie des cloîtres qui lui appartenait encore, soit 1,120 mètres carrés; il est très regrettable que la ville ait refusé, malgré le desideratum de la Commission royale des monuments, de conserver la belle salle capitulaire du XVIe siècle accolée au transept Sud, et ait ainsi privé la vaste église d'une annexe intéressante dont l'utilité était incontestable pour la remise des objets du culte. Cette démolition a eu également pour résultat de dégager le monument d'une façon trop radicale et de mettre au jour des bases qui paraissent assez monotones.

(31) Voir la bibliographie de Saint-Jacques à la fin de cette brochure,

(32) Le clocher de Saint-Jacques est un type de construction assez rare en Belgique; il rappelle entre autres, celui des églises-Sainte Croix à Liège, Saint­Séverin en Condroz, Saint-André et les tours absidales des Apôtres à Cologne, les clochers de Sinzig-sur-le-Rhin, d'Ahrweiler, etc. C'est donc du pur style Rhénan et il présente encore son appareil primitif dans la partie cachée par la toiture du vaisseau. Il contient huit cloches, dont sept constituant la gamme sont dues pour les deux tiers de leur valeur à la générosité de M. Godefroid Thomas, ancien doyen de Saint-Jacques. Elles ont été bénites le 4 juin 1868 et s'appellent: Hubert, Alexis et Jeanne, Lambert, Thomas, Godefroid, Henri. Enfin la Marie, bénite le 21 juillet 1891; elle a été fondue par la maison Adrien Causard de Tellin, avec les matériaux d'une ancienne cloche donnée en 1540 par Philippe de la Marck, archidiacre de Hesbaye, et fêlée en 1890. Elle constitue actuellement la reproduction exacte de l'ancienne, conçue en un très beau style Renaissance avec ses ornements et son ancienne inscription: « Alma Dei Genitrix hoc templum servet et omnes. Cum sonitus grandes ista Missa dabit. Philippus de Marca MVcXL. Joannes de Treviris me fecit. » On y a ajouté: « Rupta deinde fuit nunc integra reddita fusoris arte Adriani Causard. Aem. Schoolmeesters ad S. Jacobi Leod. parocho A. MDCCCXCII (1892). » Elle sonne le ré et pèse plus de deux mille kilos. Dans la tourelle de la croisée se trouve la cloche usitée pour les messes basses; elle porte l'inscription: « Hic est sanguis meus novi testamenti. Anno MCCCCCXXVII. »

(33) M. D. VAN DE CASTEELE, L'art ancien (Gazette de Liège, du 23 septembre 1905).

(34) Le Conseil de fabrique avait, chose incroyable, décidé en 1834 de le démolir pour le rebâtir dans le style ogival; ce projet était heureusement abandonné dès 1835.

(35) Il représente la croix latine orientée et mesure en longueur (y compris la chapelle absidale et le narthex) : 87 m 30, sur une largeur de 39 m 50 au transept. Les trois nefs ont 28 mètres de largeur et la hauteur du vaisseau sous clef est de 23 mètres.

(36) Cette voûte fut de 1860 1864 restaurée par Jules Helbig et van Marcke; elle est toute entière soutenue par la charpente du vaisseau au moyen d'énormes tiges en fer s'adaptant aux clefs de voûte; cette anomalie s'explique par l'absence d'arcs-boutants destinés à en supporter la poussée.

(37) L'ancienne chaire de vérité, sculptée en bois par Van der Plancke en style Louis XIV, provenait de l'église Sainte-Ursule, paroisse du Palais.

(38) « Sta, lege quod spectas, in me pia viscera flectas.

Quod sum, fert tumulus, quid fuerim titulus

Italiae natu, pollens et pontificatu,

Johannes fugio, pulsus episcopio.

Destinor his oris, exul nullius honoris.

Urbs pia Leodium commodat hospitium.

Jacobe juste, tui memor esto fidelis alumpni.

Haec sit ut aula tibi condita consului. »

(Arrête, lis ce que tu vois, et que tendre coeur ait pitié de moi.

Le tombeau annonce ce que je suis, l'inscription dit ce que je fus.

Né en Italie, revêtu du pontificat, moi Jean j'ai dû m'enfuir chassé de mon siège épiscopal.

Exilé sans honneur, je fus envoyé en ces régions.

La ville compatissante de Liège me prêta un asile.

Saint-Jacques, souvenez-vous de votre fidèle élève, c'est sur mes conseils que cette demeure fut édifiée en votre honneur).

(39) L'emplacement de l'église Saint-Remy et de son cimetière est aujourd'hui occupé par une partie de la place Saint-Jacques et l'hôtel de M. Sepulchre­Picard (ancienne propriété Wethnal).

(40) Une partie se trouve à l'église Saint-Christophe.

(41) Saint-Jacques possède un trésor assez remarquable dont plusieurs pièces gravées, repoussées et ciselées ont figuré aux Expositions liégeoises de l'art ancien en 1881 et en 1905. On y remarque entre autres, une pixide limousine du XIIle siècle, le reliquaire de sainte Odile du XIVe siècle formant un élégant édifice à fenestrelles ajourées, une croix processionnelle du XVIe siècle, deux calices, dont l'un de 1528 provient de l'ancien couvent des Croisiers, et l'autre de 1619 de Hubert des Ursins, doyen du chapitre de la collégiale Saint-Jean; deux ciboires du XVIIe siècle, deux ostensoirs de la même époque, des ex-votos, encensoirs, burettes et couronnes de la Vierge; enfin une remarquable collection de chandeliers de la Renaissance. Cette argenterie, dont plusieurs objets portent le poinçon liégeois, provient en grande partie de l'ancienne paroisse voisine de Saint-Remy. L'église possède également un riche ornement ancien en drap d'or et d'argent; n'oublions pas un groupe très caractéristique en bois, du XVIe siècle, représentant la déposition du Christ.

Les sacristies, malheureusement insuffisantes pour l'église, renferment un beau mobiler du style Louis XV et une énorme armoire en chêne très bien conservée, avec ses pentures, du plus beau style liégeois du XVIe siècle; elle est à 18 panneaux, forme parchemins. Elle mesure 3 m 40 de hauteur sur 4 m 20 de largeur et constitue certainement en ce genre le spécimen le plus curieux qui existe à Liège.

(42) ABRY, Recueil héraldique des bourgmestres de Liège (Liège, 1720); James WEALE, Divers works of early masters in Christian decoration, t. II (Londres, 1846) Edmond LEVY, Histoire de la peinture sur verre en Europe et particulièrement en Belgique, 2e partie (Bruxelles, 1860); Gustave FRANCOTTE. Les vitraux, Conférences de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, 1ere série (Liège, 1888).

(43) En 1724 on cite un escalier analogue existant à Marmoutier (Voyage littéraire de deux religieux bénédictins, p. 172. Paris 1724).

(44) En souvenir de l'égalité des charges magistrales consacrée en 1303.

(45) Le coffre qui les contenait possédait quatre serrures et ne pouvait s'ouvrir qu'en présence des trente-deux gouverneurs des métiers,

(46) Exécuté d'après la miniature d'un manuscrit ayant appartenu à l'abbaye de Saint-Jacques et découvert à Darmstadt par Mgr Schoolmeesters.

(47) Deux autres petits autels en marbre de Saint-Remy, provenant de Saint­Jacques, ornaient en 1854 la chapelle des Hommes Incurables en Bêche (M. Th. GOBERT, Les rues de Liège).

48) Avant les travaux de restauration par les architectes Delsaux et Halkin, se trouvait au pied du jubé la remarquable tribune romane de l'église primitive, établie dans le principe à l'entrée du choeur. Enlevée en 1857, elle se trouve actuellement au Musée diocésain et constitue un entablement artistement sculpté supporté par des colonnettes et des arcatures datant de 1180. La vue intérieure de Saint-Jacques de la Belgique monumentale et pittoresque la montre telle qu'elle était en 1844, précédée de stalles et surmontée de quatre statues de la Renaissance, actuellement dans le narthex. On doit reconnaître que l'ensemble tel qu'il se présentait alors ne manquait pas d'une certaine grandeur malgré son défaut d'unité.

(49) Les orgues furent réparées en 1828 par Graindorge, puis en 1854 par Clérincks. C'est à cette époque que, pour servir à ces travaux, furent découpés les deux grands volets du XVIe siècle qui formaient les ailes du buffet, et qui étaient décorés de peintures sur fond d'or de l'école de Lambert Lombart. Il en reste un fragment représentant une tête, actuellement au Musée archéologique liégeois. On peut difficilement s'expliquer pareil acte de vandalisme. C'est en 1889 que les orgues ont été définitivement remises à neuf.

(50) Ce narthex de l'église primitive eut entre autres dans le principe deux autels dédiés à Notre-Dame et à saint Jean-Baptiste. Il est probable qu'il formait à cette époque le choeur occidental de l'église comme cela a vraisemblablement existé à Saint-Barthelemy et comme on le voit encore à Sainte-Croix et à Saint-Denis.

(51) M. l'abbé H. DEMARET, Guda, veuve de Thibaut, comte de Fouron, recluse à Saint-Jacques au commencement du XlIe siècle (Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. IV, p. 37).

(52) Trois de ces statues sont citées par Jules HELBIG, Les arts plastiques au pays de Liège (Liège, 1889).

(53) Décrites par Henri SCHUERMANS (Bulletin de la Commission royale d'art et d'archéologie, t. XXIV, p. 100).

(54) Cette dalle eut une destinée des plus mouvementée enlevée de l'église par l'abbé Rennotte en 1741, elle fut retrouvée le 23 août 1859 dans les fondations de la seconde pile du pont d'Amercœur qu'on reconstruisait à cette époque. Recueillie par M. d'Otreppe de Bouvette, elle resta au Musée archéologique liégeois jusqu'en 1892.

(55) Un plan de restauration du narthex et de reconstruction des tours a été élaboré par l'architecte Ev. Halkin en 1870. Il a été publié dans les Annales de la Société l'Union des artistes, t. IV (Liege, 1873).

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