La fabrique a fait cette avance sur ses ressources ordinaires en différant des dépenses d'entretien et d'ornements d'ailleurs nécessaires. Elle n'était tenue d'après les engagements pris envers les administrations qu’à donner pour grosses réparations:
- Le prix du gymnase vendu à M. de Rouvroy pour 2,924 florins des Pays-Bas;
- celui de l'église Saint-Nicolas au trez ou trait (1) vendue le 17 août 1819 pour 2,426 florins 29 cents, desquels on a distrait une somme d'environ 500 fr. pour une réparation à l'orgue, de sorte qu'il ne restait des deux sommes précédentes que fr. 10,7551-66 ;
- le montant le la souscription des habitants.
En 1847, la députation des états provinciaux a engagé la fabrique à contracter un emprunt. Mais celle-ci n'a pu le faire, parce que ses revenus sont grevés de fondations et que la partie qui reste libre, après l'acquit des charges, est à peine suffisante pour couvrir les frais indispensables du culte. Cependant en 1864 elle a voulu donner une preuve de sa bonne volonté en portant à son budget, une somme de mille francs pour grosses réparations. Elle l'a portée pendant quatre ans, mais elle se déclare impuissante à la fournir actuellement. C'est en ajoutant ces quatre mille francs que la part contributive de la fabrique s'est élevée à fr. 14,331-66.
C'est le 50 août 1847 que le M. Ministre de la Justice a informé la fabrique qu'un subside de 6,000 francs serait accordé annuellement par l'État, aussi longtemps qu'il serait nécessaire.
Ce subside n'a plus été payé depuis 1865 inclusivement.
Le 17 septembre '1869, le Département de la Justice donne avis au conseil de fabrique qu'il ajourne ce qui concerne le transept sud.
La fabrique avait été autorisée, dès le 24 juillet 1833, à faire des réparations en régie. Elle a fourni successivement à la Ville tous les renseignements qu'elle a demandés sur la marche des travaux et l'emploi des subsides.
TRAVAUX QUI RESTENT A EXÉCUTER.
Lorsque la démolition du théâtre du Gymnase eut été résolue, la fabrique, prévoyant les travaux urgents que la consolidation de l'église exigerait, après l'enlèvement du bâtiment claustral qui lui servait d'appui, avait tenu en réserve une partie, des subsides des années antérieures à 1865. C'est au moyen de cette réserve qu'elle a pu refaire des contreforts, ouvrir entièrement la grande fenêtre du transept sud, et commencer la construction de la chapelle. Les murs de cette chapelle sont faits, mais il n'y a ni voûte ni toiture. C'est à ce point précis que les travaux sont arrêtés.
Voici l'énumération de ce qui reste à faire
- L'achèvement de la chapelle du transept sud;
- Le rejointoiement de la façade du chœur et de la grande nef vers le sud;
- La restauration de six grandes fenêtres;
- La restauration de six petites fenêtres;
- La reconstruction de quelques galeries;
- La restauration du porche et de sa toiture;
- Le carrelage de toute l'église et les marches du chœur;
- Deux portes en chêne à double vantail;
- La restauration du pignon du transept sud.
Ces travaux sont nécessaires pour la réparation du vaisseau de l'église. Il en est d'autres qui, sans présenter le même caractère d'urgence, devront être exécutés pour achever l'ensemble du monument. Ce sont:
- La reconstruction du portail vers la place Saint-Jacques;
- La reconstruction d'une ou de deux tours;
- La construction d'une nouvelle entrée au sud après la démolition de tous les anciens Bâtiments claustraux;
- La pose de treillages aux vitraux;
- La construction d'un grillage en fer autour de toute l'église, pour l'isoler des rues et de la place.
Enfin il reste à faire à l'intérieur diverses réparations qui n'exigeront pas de fortes dépenses, ou qui peuvent être différées. Telles sont La réparation des chapelles latérales du chœur, celle des autels, des stalles, la pose de huit statues dans les galeries des petites nefs, et de cinq statuettes sur les dais des statues du chœur, la restauration du buffet d'orgue et l'ameublement.
Il nous parait superflu de donner l'évaluation, même approximative, du prix de ces travaux; d'abord parce que les devis n'en sont pas faits, en second lieu, parce que le plus oui moins d'élévation de la dépense ne peut rien changer à la détermination prise par les autorités, de restaurer le monument. Les autorités pourront se faire présenter des devis pour chaque objet à mesure qu'on sera disposé à les faire exécuter.
§ II.
RENSEIGNEMENTS SUR LES TRAVAUX EXECUTES.
Parmi les travaux de restauration exécutés à Saint-Jacques, il en est qui méritent d'être signalés et qui peuvent donner lieu à des observations intéressantes pour l'art en général.
RECONSTRUCTION DES CONTRE-FORTS.
L'église de Saint-Jacques, comme presque tous les monuments, n'a été l'objet d'aucune réparation importante pendant la fin du dernier siècle et le premier quart de celui-ci. Les dégradations en étaient arrivées à ce point qu'en 1825 plusieurs parties menaçaient ruine. La fabrique prit alors l'initiative d'une restauration sérieuse en en signalant au Gouvernement l'impérieuse nécessité. Mais les études archéologiques étaient si peu avancées à cette époque, et les ressources si faibles, que l'on agita sérieusement la question de l'emploi de la brique pour cette restauration. Heureusement le Conseil de fabrique décida que les contreforts seraient reconstruits en pierre. Il fit valoir dans sa délibération l’intérêt, l'antiquité et la beauté du monument. Il décida aussi que tous les ornements seraient rétablis dans leur ancien état. On a commencé la reconstruction des contreforts par le transept nord, en 1828. On a continué lentement le pourtour du chœur et de l'abside, ensuite la grande nef et les bas-côtés au nord, la nef et les bas-côtés sud, et enfin la partie du transept sud mise à découvert par la démolition du théâtre. Ce dernier ouvrage a été fait en 1869.
Certes les premières restaurations ne sont pas irréprochables. Mais il ne faut pas oublier qu'elles ont été faites à une époque où les traditions de l'art ogival étaient complètement perdues, où l'on n'enseignait dans les écoles de dessin que le culte exclusif de l'architecture grecque, où il était de mode de mutiler les monuments chrétiens pour y appliquer des formes et des ornements grecs. Nous devons de la reconnaissance à des hommes qui ont eu assez de bon sens pour respecter les formes anciennes, les étudier et les reproduire. Pour les juger, il faut se reporter à leur époque. C'est à leurs efforts, et même à leurs fautes, que nous devons les progrès actuels des études archéologiques.
BADIGEON.
En 1845, le badigeon à la chaux qui recouvrait les murs, les piliers et les galeries fut enlevé. II n'y avait pas de traces de peintures murales. La voûte seule est peinte.
RECONSTRUCTION EN SOUS-OEUVRE DES PILIERS DE LA GRANDE NEF.
L'église de Saint-Jacques, malgré sa beauté incontestable, présente deux vices de construction considérables. Le premier, c’est que les contreforts, qui contrebutent la grande nef, s'appuient en partie sur la voûte des bas-côtés et portent a faux. Le second, c'est que la galerie, au lieu de se trouver au-dessus du pied de la toiture, comme sa destination l'exige, se trouve en dessous. D'où il suit que le mur sur lequel s'appuie la voûte de la grande nef est évidé. Ces deux causes ont amené l'écartement des murs de la grande nef. Dans ce mouvement, les pieds-droits ont en quelque sorte plié, ouvrant leurs joints à l'intérieur, écrasant les arêtes extérieures des pierres et. portant uniquement sur le centre comme sur un pivot. Les piliers, qui étaient solides lorsque toutes les assises des pierres portaient à plein-joint, ne l'étaient plus dans ces conditions. On eut donc des craintes sérieuses que l'édifice ne s'écroulât. Malgré le danger, on prit la résolution de reconstruire les piliers en sousoeuvre.
L'église fut fermée au culte depuis le 27 mai 1852 jusqu'au 27 janvier 1854. Après avoir étrésillonné les voûtes et les archivoltes, on a enlevé la pierre de sable des piliers, un quart à la fois, pour la remplacer par le petit granit. Cette opération délicate n'a produit qu'un faible affaissement et a été spécialement approuvée par la Commission royale des monuments. Le maitre ouvrier Melon a souvent travaillé seul pendant les moments des plus grands dangers, alors que les autres ouvriers n'osaient plus le suivre. Son courage et son dévouement ont été récompensés par la médaille honorifique des travailleurs.
RÉPARATIONS DES LÉZARDES DE LA VOUTE.
Ces lézardes avaient pour cause les vices de construction que je viens de signaler. La voûte est presque entièrement suspendue à la charpente par des tirants en fer. Elle a été réparée en 1858. Mais les vices de construction subsistant toujours, il peut arriver que la poussée des voûtes produise de nouvelles lézardes. Si des indices d'un mouvement se faisaient remarquer, surtout vers le sud, où le mur de la grande nef est d'environ vingt centimètres hors plomb, il faudrait employer le seul moyen qui nous paraisse efficace pour sauver le monument. Ce serait d'élever de nouveaux contreforts sur les murs des bas-côtés qui ont une épaisseur de plus de deux mètres, et contre-buter la grande nef par des arcs-boutants. La dépense ne serait pas énorme. Il ne faut que six contreforts de chaque côté. Leur point d'appui existe jusqu'à la hauteur des petites nefs, et il n'y aurait, rien à changer aux clochetons ni aux galeries.
Nous espérons que cette nécessité ne se présentera pas, mais nous croyons utile de donner ces indications dans l'intérêt de l'étude du monument. Nous devons dire encore que si un incendie se déclarait à Saint-Jacques, la partie de la voute qui est suspendue à la charpente s'écroulerait probablement. C'est surtout pour ce motif que le Conseil de fabrique a si vivement insisté pour la démolition du gymnase.
REPARATION DES TOITURES.
Cette réparation a été faite en 1864. La grande nef et le chœur ont été recouverts à neuf. La ville a accordé des subsides spéciaux pour cette dépense qui s'est élevée à fr. 15,435. C'est le seul subside que la ville ait donné depuis 1854; cette somme est comprise dans le relevé général des recettes et des dépenses. La ville a accordé un subside spécial pour la peinture des voûtes comme je le dis plus bas.
PEINTURE DES VOUTES.
Cette dépense a été autorisée en 1860. Les artistes qui devaient entreprendre cet ouvrage avaient pour instruction de restaurer ce qui existait, en se conformant, tant pour le dessin que pour le coloris, aux peintures anciennes. MM. J. Helbig et Van Marke ont été choisis pour l'exécuter et l'ont fait avec succès. La dépense a été de 4,940 francs pour les artistes et de 2,000 francs pour les échafaudages. Cette dépense a été l'objet de subsides spéciaux accordés sur le fond des beaux-arts et ne figure pas dans les comptes de la fabrique.
BOISERIES FERMANT LE CHOEUR.
Ces boiseries, de style Louis XV, étaient adossées à un ouvrage en marbre qui reliait les deux autels latéraux et fermait le chœur. Ces boiseries et ces marbres ont été enlevés en 1864 pour ouvrir le chœur. Il ne reste que les deux retables en marbre de style renaissance. Ce sont ces autels qu'il s'agit de déplacer en ce moment pour ouvrir les chapelles latérales du chœur.
VITRAUX DE L'ABSIDE DU CHOEUR.
Ces vitraux qui datent de 1551, et qui sont d'une grande perfection de couleur et de dessin, ont été restaurés par M. Capronnier en 1862. La nouvelle vitre placée dans la petite Chapelle derrière, le grand autel, représentant un crucifiement, a été faite sur un dessin de Navez.
PORTAIL.
Ouvrage dans le style de la Renaissance, portant la date de 1558, avec l'inscription H. R. XL. D., c'est-à-dire Herman Rave quarantième Doyen. On attribue cet ouvrage à Lambert Lombard qui vivait à cette époque et qui ne fut pas seulement un grand peintre, mais de plus, géomètre, architecte et poète. Le portail de Saint-Gervais à Paris, de 1621, est entièrement semblable à celui de Saint-Jacques.
Plusieurs délibérations ont, été prises relativement au portail. Il nous parait utile de les rappeler, pour le moment où l'on prendra une décision définitive.
Le 6 juillet 1854, le conseil de fabrique, sur l'avis des architectes, décide que le portail ne pouvant être reconstruit à moins d'une dépense de 40,000 francs, et n'étant pas de style gothique, sera démoli et remplacé par un portail du style de l'église, sauf l'approbation de l'autorité supérieure.
Le 29 septembre 1834, le conseil rejette un plan de portail gothique dressé par l'architecte de la ville.
Le 14 mars 1835, le conseil de fabrique renonce définitivement à faire un portail nouveau ou à reconstruire l'ancien. Il se bornera aux réparations d'entretien. C'est grâce à cette dernière délibération qu'il nous est donné de voir encore ce petit monument qui, tout fruste qu'il est, présente beaucoup d'intérêt.
LES STATIONS.
Ce sont de grands demi-reliefs en pierre de sable occupant les quatorze faces des travées dans les petites nefs. Elles ont été sculptées par M. Jules Halkin, sculpteur Liégeois. Leur prix de 15,000 francs a été presque entièrement payé par souscription. La fabrique n'a payé, que 3,000 fr. La Commission des monuments avait désapprouvé l'idée de ces stations, mais cédant aux instances de la fabrique, elle a retiré son opposition à la condition que la fabrique déclarerait par écrit que la responsabilité de la Commission des monuments était entièrement dégagée, ce qui a eu lieu. Les stations ont été achevées en 1865.
TRIBUNE ET ORGUE.
La tribune et le buffet d'orgues de Saint-Jacques ont été construits, en 1601, sous Martin Fauchon, doyen. C'est un admirable travail de la Renaissance. M. E. Lavaleye, dans sa notice sur saint-Jacques, dit que ce monument était beaucoup plus considérable et qu'il a été mutilé en 1764, J'avoue que je ne vois pas de traces de ces mutilations. Les statues dont les anciens auteurs font l'éloge s'y trouvent parfaitement conservées. Les arcatures romanes qui ont été enlevées étaient un ouvrage indépendant de celui-là.
L'orgue a et construit en 1679, par maître André Severin, dont M. Lavaleye a publié l'épitaphe singulière qui se trouve sur sa tombe à Saint-Jacques. Cet instrument avait dès lors une montre de seize pieds en façade et un positif. Il fut réparé une première fois en 1828, par M. Graind'orge père, et en dernier lieu, en 1854, par M. Clerincks, Les deux grands volets qui servaient à fermer l'orgue, ont été découpés pour servir a cette dernière réparation. Il en reste une tête qui est au musée archéologique de Liège. L'instrument est en bon état.
Le buffet d'orgues exigera quelques réparations.
ARCATURES ROMANES.
Ces arcatures posées sur des colonnettes en marbre étaient accolées au mur du fond de l'église sous le buffet d'orgue, et posaient sur le sol. Elles offraient un grand intérêt archéologique et paraissent avoir appartenu à un édifice plus ancien que l'église actuelle. Elles on été enlevées en 1857. Les débris en sont conservés dans le chantier des travaux. La fabrique se propose, dit-on, de les faire replacer soit dans la tour, soit dans un baptistère.
SONNERIE.
Elle est composé de huit cloches donnant mib, fa, sol, lab, sib, do, réb, mib du diapason normal. La plus grosse est une ancienne cloche qui a servi de point de départ aux autres. Les cloches neuves ont été coulées par M. Causard de Tellin (Luxembourg), en 1868. C'est en grande partie un don de M. le doyen Thomas qui a payé 10,000 flancs. La fabrique n'a payé que fr. 3,716-50.
ISOLEMENT DE L'ÉGLISE, THEATRE DU GYMNASE.
Le grand bâtiment claustral de l'abbaye de Saint-Jacques était contigu au transept sud de l'église dont il bouchait la moitié de la fenêtre. Il fut attribué, avec l'église de Saint-Jacques, à la nouvelle paroisse du même nom créée en 1801.
La fabrique de l'église ayant fait, en 1825, une demande de subsides au gouvernement des Pays-Bas, celui-ci exigea que ce bâtiment fût préalablement. vendu pour en affecter le prix aux réparations. La fabrique, répondant à la lettre des états députés du 10 mai 1825, consentit l'aliénation, par le motif que cet édifice, ayant servi de salle de spectacle, était impropre à tout autre usage, à moins d'y faire des changements que la fabrique ne pouvait payer. La salle fut en effet vendue à M. Frederick de Rouvroy, le 9 août 1827, aux enchères publiques, pour le prix de 2,924 florins des Pays-Bas. Elle fut de nouveau convertie en théâtre sous le nom de Gymnase.
Bientôt les administrations et les amis des arts s'émurent, des dangers d'incendie dont ce voisinage menaçait l'église. L'émotion devint plus vive à mesure que la restauration de l'église s'avançait et qu'on en comprenait l'importance.
En 1853, la fabrique écrit à la ville pour signaler le danger. La commission des monuments écrit dans le même sens au Ministre de la Justice, et propose l'expropriation pour cause d'utilité publique
Les négociations furent longues et pénibles, tant pour obtenir du propriétaire du gymnase un prix modéré que pour fixer la destination de l'édifice. Le premier projet était simplement d'isoler l'église en abattant une partie de la salle, et de faire servir le reste d'habitation aux vicaires. Mais les habitants avant offert de contribuer, par une souscription, au rachat de toutes les maisons de l'ancienne abbaye, pour y faire une place publique, la ville adopta ce dernier projet.
Le 24 mai 1861 le conseil communal décrète l'acquisition du théâtre pour cause d'utilité publique. Cette délibération est approuvée par arrêté royal du 24 octobre 1861
La ville a payé à M V Verninck, propriétaire, la somme de 110,000 francs.
L'État donne à la ville pour cet achat 110,000 francs, la province 33,000 francs, à la condition que la fabrique fasse démolir la maison du sacristain attenante à la tour vers le nord.
La fabrique, invitée à concourir à l'acquisition proposée, offre d'abandonner à la ville les anciens cloîtres qui menaçaient ruine, avec un terrain de 1,120 mètres de superficie.
Quant à son intervention pécuniaire, un rapport de M. Blonden , ingénieur de la ville, conclut à ce que la ville y renonce, vu le défaut de ressources. Cette place publique, d'ailleurs, était ouverte dans l'intérêt des habitants et non dans celui de l'église.
Le 12 avril 1864, un arrété royal déclare d’utilité publique l'exécution du plan adopté par la ville pour isoler l'église de Saint-Jacques par l'ouverture d'une rue, l'établissement d'une place publique, et l'alignement des bâtisses aux abords de ladite église.
La démolition du théâtre et des cloitres a été mise en adjudication en 1865, et réalisée.
La Commission des monuments avait désiré conserver une pallie intéressante de l'ancien bâtiment claustral. La ville n’y a pas consenti, non plus qu'à la construction d'une nouvelle sacristie. Elle n'a admis que la construction, au transept sud, d'une chapelle semblable à celle qui existe au nord: c'est celle qui est actuellement en construction et dont l'achèvement est en première ligne des travaux qui restent à exécuter.
Pour les dates de construction le style, et d'autres renseignements, voyez notre rapport adressé à la Commission des monuments le 4 novembre 1861 (2).
Nous croyons inutile d'insister auprès de M. le Ministre de la Justice d’accorder de nouveaux subsides pour achever la restauration de ce beau monument. Nous sommes persuadés que c'est dans ce but que le rapport que nous avons l'honneur de vous présenter nous a été demandé.
Veuillez agréer, Messieurs, l'hommage de mon profond respect.
Pour les délégués
T.-J DEVROYE, chanoine.
Le comité approuve le rapport qui précède et émet le voeu qu'il soit inséré dans le Bulletin de la Commission royale des monuments.
En séance à Liége, le 19 avril 1870.
Par le comité Le Gouverneur-Président,
Le Secrétaire-adjoint, Ch. DE LUESEMANS.
ANGENOT.
Liège, le 4 novembre 1861.
(1) N. B. La petite église de Saint-Nicolas au trez, St-Nicolas ad tractum était située l'angle sud du croisement de la rue des Prémontrés avec celle du Vertbois. La rue des Prémontrés aboutissait vers la Meuse au Passage d'eau de la tour en bêche; de là le nom ad tractum ou trajectum, au trait ou trez donné à l'église.
(2) Extrait des rapports adressés à la Commission des monuments sur les monuments de la province de Liège, le 4 novembre 1861.
1. Eglise de Saint-Jacques à Liège.
2. Edifice de premier ordre pour la province de Liège, par son importance et sont intérêt archéologique.
3. Fondée par l'évêque Balderic, en 1008. La tour construite en 1014. L'église commencée par le chœur en 1408, continuée en 1513, achevée en 1558. Le portail au nord construit en 1558.
4. La tour est de style roman de la deuxième époque; l'église, de style ogival tertiaire ou flamboyant; le portail, de la Renaissance; le cloître, de style du dernier siècle, le bâtiment claustral ayant quelques places de style ogival tertiaire.
5. Les matériaux employés sont le calcaire bleu de la Meuse à l'extérieur de l'église, le tuf ou pierre de sable de Maestricht à l'intérieur, le grès houiller à la tour.
6. Sa longueur, non compris la tour, est de 75 mètres en oeuvre, y compris la tour, de 82 mètres; sa largeur au transept de 26 mètres; celle de la grande nef entre les piliers de 11 mètres. L'élévation intérieure au transept est de 27 mètres 50 centimètres.
7. II y a donc un transept. Il y a cinq chapelles absidales au chœur et une chapelle à trois travées prolongeant te transept au nord. Deux chapelles et deux sacristies forment les collatéraux du chœur. Il n'y a pas de chapelles à la nef.
8. Le chœur se termine cinq pans pris d'un décagone.
9. Il n’y a pas de crypte.
10. Il y a une tour romane surmontée d'un clocher de même style. Il y a un campanile à jour sur l'axe du transept. Ce campanile est en bois.
11. La somme nécessaire pour achever la restauration de l'édifice serait d'environ 300,000 francs, sans compter la tour ou les tours proposées.
12. Les travaux urgents exigent une dépense de 50,000 francs à l'église, de 15,000 francs au cloître qui menace ruine, de 20,000 francs pour le pavement.
13. La construction de ce monument couterait aujourd'hui plus de trois millions de francs.
14. La population de la paroisse est de 5,500 habitants.
15. Observation. Le point capital, en ce moment, est l'expropriation du petit théâtre dit: Gymnase, qui joint l'église et en compromet l'existence.