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Collégiale Saint Barthelemy

Saint Barthélemy à Liège

par le chanoine J. COENEN

Collegiale St Barthelemy - Liege

NOTICE ARCHEOLOGIQUE.


La collégiale Saint-Barthélemy fut fondée, peu de temps après le décès de Notger (1008) sous le règne du prince-évêque Baldéric II (1008-1018) par Godescalc de Morialmé, grand prévôt de Saint-Lambert. Elle était située en dehors de l'ancienne enceinte de la Cité, derrière la porte de Saint-Georges, sur l'emplacement d'une chapelle jadis dédiée à saint Servais.

Deux écrivains du XIe siècle, le chanoine Anselme (1) et l'auteur du Vita Balderici (2), nés tous deux sous l'épiscopat de Notger et par conséquent contemporains de la dédicace de l'église Saint-Barthélemy, s'accordent à dire que la consécration de cette église fut faite le troisième jour après celle de Saint-Lambert et par les mêmes prélats, notamment Héribert, archevêque de Cologne et Balderic, évêque de Liege. Or, l'auteur du Vita Balderici a noté minutieusement la date de la dédicace de la cathédrale reconstruite par Notger; ce fut le cinquième jour des calendes de novembre 1015, fête des saints Simon et Jude, c'est-à-dire, le 28 octobre. Le « troisième jour après » serait bien le 30 octobre plutôt que le 31, d'après la manière habituelle de parler des auteurs du moyen âge, de sorte que l'archevêque consécrateur a pu rejoindre son église pour la fête de la Toussaint.

Le fondateur Godescalc de Morialmé, était un personnage de haute distinction. Si on peut ajouter foi au récit de Gilles d'Orval, le chapitre de Liege l'élut comme évêque après la mort de Wolbodon, en 1021, mais, en même temps, l'empereur Henri II avait nommé à cette dignité l'ancien écolâtre de Liege, Durand, qui était né d'une famille serve appartenant à Godescalc. Celui-ci, reconnaissant la vertu et les talents de l'écolâtre liégeois, déclina les honneurs de l'épiscopat et Durand fut reconnu comme évêque (4).

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Comme la collégiale Saint-Barthélemy a été fondée au commencement du Xle siècle, on croit généralement que l'église, dont nous admirons encore l'imposante structure et les vastes proportions, remonte à cette époque. Il y a là une erreur à redresser.

Les nouvelles fondations, à moins d'avoir un prince comme bienfaiteur, étaient généralement pauvres et leurs premières constructions simples et modestes. Ce fut le cas notamment pour Saint-Barthélemy que Wazon, en 1046, appelle encore pauperem ecclesiam. Son patrimoine s'est formé lentement et reçut un notable accroissement, en 1078, par l'acquisition d'alleux et biens considérables à Waremme, Longchamps, Curange, Jamine, Berlingen et Brée, dus aux pieuses libéralités de la comtesse Ermengarde.

Ajoutez à cela que, lors de sa fondation, Saint-Barthélemy était située hors ville, dans un endroit encore peu peuplé, et qui ne fut renfermé dans l'enceinte qu'un siècle plus tard, sous l'évêque Otbert, en 1105 (5). On peut donc dire à priori que la vaste église actuelle a été précédée d'une construction plus modeste, et dont il ne reste plus rien.

L'examen de l'architecture confirme cette conclusion. Si l'église actuelle était celle de Godescalc son appareil serait irrégulier (opus incertum), tel qu'on le voit dans les murs gouttereaux au-dessus des basses nefs de Saint-Denis, église bâtie vers 993. Or, la différence saute aux yeux, car les murs de Saint-Barthélemy, en moellon houiller des vignes, sont construits par assises régulières et accusent un progrès notable sur ceux de l'église-soeur. De quand date-t-elle? A défaut de documents écrits, nous devons procéder par comparaison avec d'autres églises romanes. A Liége même nous trouvons des éléments de comparaison dans la tour de Saint-Jacques, de la seconde moitié du XIe siècle (6) et dans l'église Saint­Gilles, construite en 1083 et en 1123 (7). L'oeil le moins exercé constatera facilement que l'église Saint-Barthélemy, même dans ses parties les plus anciennes, est postérieure à ces deux constructions; cela paraît surtout à l'intérieur dans l'harmonieuse disposition de ses colonnes alternant avec les piliers (8), à l'extérieur, dans les arcatures des corniches, fines et délicates à Saint-Barthélemy, larges et grossières à Saint­Jacques et Saint-Gilles. Nous pouvons donc à peu près nous rallier à l'opinion du chanoine R. Lemaire (9), qui place la construction de notre collégiale dans la seconde moitié du XlIe siècle (10). C'est l'examen de la tour qui a déterminé son jugement. Toutefois nous croyons que le vaisseau est plus ancien et remonte à la première moitié du XlIe siècle.

On a construit d'abord une crypte qui a disparu et dont nous parlerons plus loin, le choeur, le transept et trois nefs, et, après une interruption plus ou moins longue des travaux, on y a ajouté l'avant-corps avec ses deux tours, la partie la plus intéressante de l'église actuelle. Comme à Saint-Lambert et à Sainte-Croix, il y avait ici un choeur occidental, compris entre les deux tours. Il se composait d'une nef centrale, changée depuis en porche et en jubé, et de deux nefs latérales situées sous les tours. Sous la voûte de ses bas-côtés, on voit encore les belles arcades romanes des tribunes d'où l'on pouvait voir l'autel du choeur.

Des tribunes analogues, sans arcades, se voient encore à Sainte-Croix, à Saint-Gilles, Aldeneyck, Susteren, et il se peut que la fameuse chambre de sainte Gertrude à Nivelles, remplissait le même office. La voûte du choeur, en cul-de-four, existe encore au-dessus de l'orgue et montre que le chevet du choeur occidental était une abside semi-circulaire, quoique le mur fût plat à l'extérieur. Dans la nef latérale, les premières marches des escaliers qui conduisent aux tours ont leur départ plus haut que le pavé actuel: preuve que l'avant-corps était à un niveau plus élevé que l'église, comme il convient à un choeur, et comme on le constate d'ailleurs dans les choeurs occidentaux de Sainte-Croix, de Trèves, Bamberg, Mayence, Maria-Laach, etc. (11).

Nous disons que l'avant-corps est postérieur en date au reste de l'église. Son ornementation plus riche en est une première preuve. Sous le toit du narthex, les deux clochers sont allégés chacun par quatre grandes arcades en arc brisé, ce qui indique une influence gothique. Cela se confirme par la brisure que l'on constate dans les combles entre le vaisseau et l'avant-corps, assez mal reliés à cet endroit.

Vers 1360, l'église subit des restaurations importantes car le chapitre fut autorisé le 4 novembre de cette année, à affecter à ces travaux les revenus des prébendes devenues vacantes (voir n° 140 du présent Cartulaire).

L'église romane, avec sa crypte, ses trois nefs et son double choeur, garda son cachet primitif jusqu'en 1706; elle fut épargnée par les restaurateurs et par l'incendie, de sorte qu'elle a gardé sa copieuse charpente originale, chose rare pour les bâtiments de cette époque.

Pourtant le goût du décor et de la mise en scène, introduit par la renaissance, allait sévir à Saint-Barthélemy comme dans toutes nos églises anciennes. Heureusement, les transformations ont respecté mieux qu'ailleurs les constructions originales. La famille Clercx d'Aigremont, dont les encombrantes armoiries dominent le maitre-autel, commença les travaux en 1706, date inscrite à la voûte du choeur. Un prêtre de cette famille, Mathieu-Joseph, était alors prévôt de la collégiale (12), et il faut croire qu'il a été aidé dans son oeuvre par son frère Jean-Guillaume Clercx. bourgmestre à Liege, et l'épouse de ce dernier, Jeanne Closset, dont on voit les noms inscrits sur les dalles du choeur avec la date 1708.

A juger d'après les fenêtres, l'ancien choeur était plus bas que l'église; on l'éleva à la même hauteur (13), on remplaça le plafond plat par une voûte, deux grandes fenêtres firent disparaître les sept baies anciennes et l'intérieur reçut une décoration en style Louis XIV avec le somptueux autel qui couvre tout le mur du chevet.

Après ces premiers travaux, la fièvre de modernisation se calma pour quelques temps; ce ne fut qu'une trentaine d'années plus tard, qu'on entreprit la décoration du vaisseau. Ce qui le prouve, c'est que le dessin de Remacle Leloup, gravé en 1738 pour les Délices du pays de Liege, nous représente le vaisseau dans son état primitif avec ses trois nefs, sans le porche actuel, et avec l'entrée méridionale. La décoration des nefs diffère d'ailleurs totalement de celle du choeur; elle est conçue dans le style Louis XV, moins tapageuse toutefois et de meilleur goût que la plupart des plâtrages de cette époque.

Les modifications apportées ici furent plus importantes que celles du choeur. Aux trois nefs existantes on en ajouta deux autres en abattant les murs latéraux quon remplaça par deux rangées de colonnes et de piliers d'après le plan de la nef centrale. Les entrées latérales furent supprimées: le porche actuel remplaça le choeur occidental d'après les plans de l'architecte Renoz. Le pavement de la nef fut renouvelé en 1747. Tous les soutiens, anciens et nouveaux, furent pourvus de bases classiques et de chapiteaux ioniques (14).

Dans la nef centrale, entre les arcades et les fenêtres, on établit une large frise fortement moulurée, qui se profile de la tour jusqu'au transept. Plusieurs auteurs, tels que Thys (o. c., p. 379), et Helbig (15) ont pensé que cette frise a remplacé un triforium qui aurait été la continuation des gracieuses galeries de la tour. Une telle disposition supposerait des nefs basses à étages, comme à Tournai et à Soignies. Or, l'espace fait défaut pour une telle conception et l'erreur est d'autant plus évidente que les galeries de la tour ne se trouvent nullement dans l'alignement des murs gouttereaux de la nef centrale mais des murs extérieurs de l'ancien vaisseau. A la place de la frise actuelle il y avait tout simplement un mur plein, orné probablement d'un léger cordon tel qu'on le voit dans la plupart de nos églises romanes.

Les cinq nefs furent couvertes de voûtes solidement maçonnées dans la nef centrale, leurs nervures viennent s'appuyer en encorbellement sur de beaux culs-de-lampe Louis XV et, dans les vides laissés entre la frise et les fenêtres, furent placés quatorze médaillons peints, de forme ovale, représentant les apôtres et évangélistes.

La voûte a remplacé un plafond plat comme on peut le voir dans les combles. Le plafond a disparu, mais les poutres ou entraits qui l'ont porté, subsistent. Ce sont des madriers énormes en chêne, espacés seulement de 60 à 70 centimètres; il y en a trente et un sur les sept travées de la nef. Entre le point d'appui de ces tirants et la retombée des voûtes, on voit, par endroits sur les murs, un crépi blanc qui se trouvait anciennement dans l'église. Nous y avons cherché en vain, quelque trace de polychromie.

Ce plâtrage s'arrête uniformément à 15 centimètres des entraits; c'est que les planches du plafond n'étaient pas clouées directement aux poutres, mais à de légères solives, suspendues elles-mêmes au moyen de cerceaux en fer, dont on voit encore les entailles: trois sur chaque poutre.

Les changements les plus notables ont été perpétrés, en 1747, sous les tours, dans le choeur occidental. Ce choeur et ses deux annexes donnaient sur l'église par trois arcades; elles furent fermées, de même que celles qui reliaient le choeur aux annexes. La façade occidentale qui, sur la gravure de 1738, nous parait si massive et si puissante, fut percée d'une grande porte, et on obtenait ainsi, à la place du choeur, un portail, qui devait remplacer les deux entrées disparues avec les murs latéraux.

Dans le portail on plaça des statues sculptées par Franck et Rendeux entre 1731 et 1742. Au-dessus du porche, fut établi un étage qui allait servir de jubé, tandis que les deux annexes de l'ancien choeur, allaient déchoir au rang de magasins.

Il est certainement regrettable que l'avant-corps de Saint­Barthélemy, ce beau travail de la fin du XIIe siècle, bien plus intéressant que celui de Saint-Jacques, reste caché aux yeux des fidèles. Le rétablir dans sa forme originale serait très coûteux et présenterait pour le culte de graves inconvénients, car un tel travail entraînerait la suppression de l'entrée centrale, le déplacement du jubé et des orgues, et, au surplus, le choeur occidental ne serait d'aucune utilité pratique.

On pourrait pourtant, à peu de frais, faire un changement qui répondrait à la fois aux exigences du culte et de l'archéologie. Ce serait de placer dans l'annexe gauche de la tour, les célèbres fonts baptismaux, et d'ouvrir ce baptistère sur le portail, en remplaçant le mur actuel par des arcades ajourées, protégées par une grille en fer. En entrant à l'église on jouirait ainsi des deux plus belles oeuvres que le XIIe siècle nous a léguées à Liege: les fonts baptismaux de Renier de Huy et le narthex de la collégiale.

Lors des transformations du XVIIIe siècle que nous venons de décrire, les chanoines s'étaient réservé un choeur beaucoup plus considérable que le sanctuaire actuel; leurs stalles s'avançaient sur deux rangées jusqu'au banc de communion et occupaient par conséquent toute la croisée du transept. On sait que les beaux bas-reliefs en bois, qui ornent le choeur de Saint-Antoine et qui rappellent la vie de saint Brunon, ont été pendant longtemps la propriété de Saint-Barthélernv (16). Nous croyons que ces superbes lambris, sculptés par François Van der Plante (+ 1750), ornaient à Saint-Barthélemy la clôture de l'avant-choeur du côté des croisillons et servaient ainsi de dossiers aux stalles.

Pendant la Révolution française l'église fut fermée, en 1797, et transformée en magasin militaire (17). La vente publique du mobilier, l'année suivante, produisit 175 francs.

En 1803 l'ancienne collégiale devint église paroissiale primaire. L'année suivante, le préfet Micoud d'Umons, qui habitait la paroisse, fit placer dans la tour méridionale le carillon du Val Saint-Lambert.

En 1855 on ouvrit l'avant-choeur, par la suppression des stalles et des clôtures et par l'abaissement du sol au niveau des croisillons (18). C'est alors sans doute que furent vendus au curé Sistermans de Saint-Antoine les lambris de Saint­Brunon (19). En même temps, on ouvrit les deux chapelles du transept, et les colonnes de l'église reçurent leur décoration en imitation de marbre qu'elles gardent encore.

En 1862, les cloîtres furent supprimés et dix pierres tombales furent déposées au Musée archéologique. Les deux tours furent restaurées en 1876, sous le décanat de M. V. J. Dupont, d'après les plans de M. l'architecte Dejardin.

A part les petites nefs et le portail occidental, Saint-Barthélemy a conservé, extérieurement du moins, son cachet original et est resté le meilleur et le plus complet spécimen de l'art roman du XIIe siècle à Liège (20).

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Une question particulièrement intéressante est celle de la crypte de Saint-Barthélemy. Il est certain que la collégiale avait une crypte, qui est signalée à toutes les époques de son histoire, depuis le XIIIe jusqu'au XVIIIe siècle. Comme on peut le voir dans la notice que M. Gobert a consacrée à la rue Saint-Thomas, dans son remarquable ouvrage sur les Rues de Liege, cette artère s'appelait du XIIIe au XVIe siècle, la rue derrière la crypte ou derrière la crotte (21) de Saint­Barthélemy.

En 1225 le chanoine Grégoire lègue sa maison à l'autel des XI mille vierges, situé dans la crypte « in crypta nostra » (22). En 1245, 1263 et 1427, il est question de maisons situées derrière la crypte (23). En juillet 1281, on érige dans la crypte l'autel des saints Jean, Philippe, Lambert et Remacle (24). Les registres des chapelains de Saint-Barthélemy, écrits en 1573 et conservés aux Archives de l'État à Liège, signalent des anniversaires à exonérer dans la crypte.

Cette construction basse derrière le chœur de l'église ne disparut point avec les travaux du choeur en 1706, car, en 1738, Saumery en parle dans ses Délices du pays de Liege « Une chapelle souterraine, dit-il, assez beau monument de l'antiquité, peut flatter le goût de ceux qui aiment les ouvrages des siècles passés. Entre plusieurs morceaux de cette église, celui-ci est un des plus singuliers » (25).

Elle existait encore en 1774 car, en cette année, on parle d'une donation d'un muid d'épeautre à l'autel des XI mille vierges en la crotte de Saint-Barthélemy (26).

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Trois questions se posent

A. - Où était située la crypte?

B. - Quelle forme avait-elle?

C. Dans quel but fut-elle construite?


A. La crypte était située, non pas sous le choeur comme on pourrait le croire, mais derrière le choeur et séparément. Nos preuves sont les suivantes:

1° La désignation souvent répétée de maisons situées derriere la crypte, la crotte, la corotte, et le nom lui-même de la rue, indiquent que la crypte était visible l'extérieur, sinon le peuple aurait dit, rue derrière Saint-Barthélemy, comme il disait rue derrière Saint-Thomas, derrière Saint-Paul, Saint­Denis, Sainte-Foy, Saint-Michel, etc.

2° En 1502, le registre des Échevins fait mention d'une maison « devant la ruelle condit des aveugles, allant d'aval, derriere la houte et crotte de Saint-Barthélemy » (27). Ce mot houte, hutte indique l'aspect extérieur de la crotte ou crypte.

3° Cette crypte, visible à l'extérieur, nous la voyons de fait sur la gravure, reproduite par M. l'architecte Jamar pour l'étude de M. Thys (28). Ce plan, provenant de la collection du chanoine Henrotte, fut dressé par le savant Langius, un des membres les plus distingués du chapitre de Saint-Lambert, mort le 28 juillet 1573. Son croquis nous donne, avec des fautes évidentes de perspective, une belle vue de l'église telle qu'elle était au milieu du XVIe siècle. Derrière la chapelle des fonts baptismaux, s'alignent trois constructions maintenant disparues et qui constituaient l'ensemble de la « houte ». On y voit le couloir conduisant à la crypte, la crypte elle­même et le choeur de la crypte auquel le dessinateur a peut­être donné un développement trop considérable.

4° Si une construction a existé en cet endroit, elle doit avoir laissé des traces sur les murs extérieurs du choeur. Or, il y a là, dans la propriété de M. C. Detienne-Lovens, rue Saint-Thomas, 9, des motifs architecturaux qui ont beaucoup intrigué les archéologues et donné lieu aux hypothèses les plus divergentes. Jusqu'en janvier 1916, un vieux lierre, extrêmement touffu, couvrait la partie supérieure du chevet, mais actuellement tout le mur est visible et présente un aspect très curieux.

Le haut du mur est percé de trois fenêtres romanes, qui sont murées. Le bas est divisé en trois arcades aveugles, en plein cintre, absolument semblables entre elles. et s'élevant à environ 3 mètres au-dessus du sol actuel. L'arcade du milieu repose sur deux colonnes engagées, à chapiteaux cubiques, les deux extrêmes sur les mêmes colonnes et, aux angles du chevet, sur des pilastres également engagés dans le mur du choeur.

Il ne s'agit pas ici d'un simple motif de décoration, car les arcades portent à leur sommet des traces de voûtes et, à leur point d'appui, des arrachements font deviner les arcs-doubleaux, qui soutenaient ces voûtes. De plus, sur la surface plâtrée des arcades, on voit de faibles restes de peinture polychrome représentant des personnages, dont on distingue certains détails, tels les plis de leur robe. Ces arcades constituent par conséquent les arcs-formerets d'un bâtiment, adossé au chevet du choeur. Ce bâtiment était voûté, décoré de peintures et situé à un niveau beaucoup plus bas que le choeur. C'est la crypte correspondant au dessin de Langius.

Sur le même dessin nous voyons un des deux couloirs qui conduisaient vers la crypte; ces couloirs sont également visibles dans la propriété Detienne-Lovens, à gauche et à droite du choeur. Celui de droite a été remblayé, mais, au nord du sanctuaire, une cave assez profonde nous donne l'ancien niveau de la crypte et montre sa disposition primitive.

5° Dans les arcades qui entourent le choeur, on a cru voir un simple couloir servant de cloître à l'église ou un déambulatoire qui aurait servi d'annexe à une crypte située sous le choeur. Dans ces deux suppositions le toit du couloir n'aurait eu qu'un seul versant. Or, depuis la disparition du lierre, on voit derrière le choeur les traces incontestables d'un toit à deux versants (29), tel qu'il devait être pour couvrir la « houte » située à cet endroit.

6° On nous objectera peut-être, qu'on n'entend jamais parler d'une crypte située derrière le choeur d'une église, et qu'il semble téméraire de vouloir introduire dans l'archéologie une conception architecturale qu'on ne signale nulle part.

De fait, le procédé d'établir la crypte hors de l'église semble avoir été rarement employé; les auteurs qui traitent du style roman, tels que Reusens, Viollet-le-Duc, de Lasteyrie, Louis Cloquet et Raymond Lemaire n'en parlent pas. Nous avons pourtant, de l'emploi de ce procédé, deux cas bien établis dans l'ancien diocèse de Liege: Saint-Trond et Susteren (30).

Dans la chronique de l'abbaye de Saint-Trond, le troisième continuateur de Rodolphe, un vrai archéologue du XIVe siècle, écrit: « L'histoire ancienne nous apprend que derrière la chancelle, sous l'endroit où se trouve maintenant le choeur des chantres, une crypte fut construite, qui était isolée, quae per se erat comme on en voit encore dans quelques anciennes églises monastiques » (31). L'auteur a emprunté son renseignement à une chronique du XIIe siècle, dans laquelle on lit: « Il y avait une crypte isolée derrière le sanctuaire, c'est-à-dire là où est maintenant le grand choeur, dans lequel la comtesse Berthe est enterrée » (32). On ne sait à quelle époque cette crypte de Saint-Trond fut construite, mais elle disparut en 1055 quand Adélard II agrandit son abbatiale vers l'est.

Une autre crypte isolée se voit encore de nos jours derrière le choeur de la belle église de Susteren, entre Sittard et Maeseyck (33). Des cryptes semblables se trouvent à Werden, Neuweiler et Saint-Riquier.


B. - Grâce au modèle de Susteren, au plan de Langius et aux traces de la crypte, il n'est pas difficile de se figurer l'aspect des anciennes annexes de Saint-Barthélerny.

A Susteren, la crypte se trouve derrière le choeur, adossée à l'abside, sous un toit spécial à double versant. On y pénètre par deux escaliers de trois marches situés dans les chapelles latérales. Ces marches donnent accès à des couloirs qui longent extérieurement les murs du choeur. Le sanctuaire souterrain n'a que deux travées, mais cinq nefs, dont les trois centrales prennent la largeur du choeur, tandis que les deux extrêmes correspondent aux couloirs. La crypte est donc plus large que le choeur. Les dix voûtes à arêtes, renforcées par des arcs-doubleaux portent, au centre, sur quatre piliers carrés, alignés entre les deux travées et, le long des murs, sur des pilastres.

Une absidiole, construite en hors-d'oeuvre dans le mur oriental de la nef du milieu, forme le choeur de l'église souterraine; tandis qu'à l'ouest, dans la même nef, une loge profonde de 2 mètres, pénètre sous le maître-autel de l'église.

Ce loculus contient, derrière sa grille de fer, un sarcophage bien remarquable. C'est une auge en pierre de sable, à couvercle arrondi, semblable aux cercueils qu'on a trouvés place Saint-Lambert à Liege. Ce sarcophage, croit-on, et non sans raison, contenait autrefois les restes de Zwentibold, notre dernier roi de Lotharingie (34).

La crypte n'est pas précisément sous terre, elle dépasse le niveau des deux tiers de sa hauteur; de sorte que les fenêtres romanes, dont elle est pourvue, l'éclairent abondamment et le faîte de son toit monte jusqu'à la fenêtre du choeur à une hauteur d'environ 4 mètres.

Les mêmes dispositions se réalisent à Saint-Barthélemy, mais dans de plus vastes proportions. Nous y constatons la présence des cinq nefs, des deux couloirs et du choeur, mais, au lieu de deux travées, la crypte en comptait trois, correspondant aux trois fenêtres du dessin de Langius. L'ensemble des constructions s'étendait jusqu'à la rue Saint­Thomas. Même le loculus se retrouve à Saint-Barthélemy, non pas unique comme à Susteren, mais répété trois fois sous les arcades du chevet.

Il y a là des enfoncements fermés par un mur. Des fouilles, dirigées par M. Ghilain, membre du conseil de fabrique, et M. l'architecte Bourgault, ont démontré que ces murs sont de construction plus récente que le reste des travaux.

Les niches étaient donc ouvertes à l'origine et on pourrait croire à première vue que c'étaient trois caveaux placés sous le choeur, et dans lesquels on voyait de la crypte les sarcophages de personnes vénérées, comme c'est le cas à Susteren, mais une autre constatation, faite lors des fouilles de 1914, vient renverser cette hypothèse.

Dans les couloirs latéraux, on trouve les mêmes niches fermées de la même manière, et l'ouverture de l'une d'elles a fait découvrir, sous le maître-autel, un mur plâtré, parallèle au chevet du choeur et distant de celui-ci de 1 m. 50. Cela indique qu'il y avait sous le choeur, non trois caveaux, mais un couloir beaucoup plus bas que la crypte et dont la voûte dépassait à peine le niveau actuel du sanctuaire. La crypte communiquait donc avec un souterrain situé sous le choeur, sans doute une confession, comme on en voit à Saint-Servais à Maestricht, à l'abbatiale de Quedllinbourg (35) et dans beaucoup d'autres églises romanes.

Cette confession renfermait certainement des sépultures. S'étendait-elle sous tout le choeur ou était-elle limitée par le mur dont nous venons de parler? Des fouilles méthodiques pourraient seules nous renseigner à cet égard, de même que sur l'entrée de la crypte, qui est difficile à déterminer dans l'état actuel des constructions.

Les confessions n'étaient à l'origine que le tombeau d'un martyr surmonté d'un autel; bientôt les chrétiens désiraient voir les restes qu'ils vénéraient, et on établit au-dessus du tombeau une ouverture, munie d'une grille (36). Pour permettre aux fidèles, de s'approcher de plus près des saintes reliques, on ouvrit un couloir souterrain, conduisant au tombeau, et bientôt, pour faciliter la circulation, ce couloir reçut deux entrées, l'une à droite, l'autre à gauche de l'autel. Plus tard le couloir s'élargit et devint chapelle souterraine ou crypte. A Saint-Barthélemy, nous constatons un stade plus avancé encore de ce développement naturel: la chapelle n'est souterraine qu'en partie, tout au plus pour le tiers de sa hauteur, mais, comme elle donne accès à un tombeau, elle réalise parfaitement les conditions d'une crypte.


C. A-t-on vénéré dans la crypte de Saint-Barthélemy le tombeau d'un saint et fut-elle bâtie en vue d'un culte à rendre aux restes d'un martyr?

Lorsque Gilles d'Orval eut achevé, vers 1250, sa copieuse chronique du pays de Liege, il y ajouta de sa main des notes marginales, qui furent insérées plus tard dans le corps de l'ouvrage. A l'endroit où il avait raconté la fondation de Saint-Barthélemy, il ajouta ces mots: « On dit que dans cette église reposent le glorieux martyr saint Ulbert, dont la fête se célèbre le 19 octobre et un noble chevalier français (miles Francorum) Werricus » (37).

Un siècle et demi plus tard, Jean d'Outremeuse signale à son tour les tombeaux de « Saint Ulbert le portevins et d'un noble homme qu'on nommait Gerins » (c'est le nom francisé de Werricus) (38).

Lorsque, dans la seconde moitié du XVIe siècle, Jean Vermeulen ou Molanus (39) se documentait sur la vie des saints de Belgique, il rencontra à Louvain un prêtre savant de Bois-le-Duc, Daniel van Doerne, curé à Oosterhout, paroisse située près de Breda, appartenant alors au diocèse d'Anvers.

Le curé, réfugié à Louvain à cause des persécutions calvinistes de Hollande, lui raconta que son église avait comme patron secondaire le martyr saint Oelbert ou Ulbert (Odelbertus), qui avait autrefois reposé dans son église, mais le peuple racontait que le corps avait été enlevé par les Français et transporté à Toulouse (lisez: Toul). Chaque année, au 22 octobre, on faisait encore son office du commun des martyrs. Molanus, en publiant son livre Natales Sanctorum Belgii, émit l'hypothèse que cet Oelbert pourrait bien être le même saint que l'on dit enterré à Saint-Barthélemy (40).

Cette conjecture nous paraît fondée. D'abord, à Saint­Barthélemy la fête du saint est célébrée au 19 octobre, en Hollande le 22. II y a là une coïncidence déjà très remarquable.

La tradition populaire d'Oosterhout veut que le corps de saint Oelbert ait été enlevé par les Français et transporté à Toulouse. Il y a là évidemment une erreur mais, puisque Hézelon, évêque de Toul (+ 4 avril 1026), oncle du grand­prévôt Godescalc, fondateur de Saint-Barthélemy, a donné à cette collégiale ses biens allodiaux situés à Duizel (Brabant septentrional) il n'est pas impossible qu'il ait obtenu de l'évêque de Liege, sous la juridiction duquel se trouvait tout le Brabant septentrional, l'autorisation de transférer à Toul les reliques du patron secondaire de l'église d'Oosterhout, et d'en faire don ensuite à l'église fondée par son neveu à Liege (41).

Il est donc possible que le corps du saint martyr se soit trouvé à Saint-Barthélemy depuis le commencement du XIIe siècle (1019-1026) et, lorsque, au XIIe siècle on a reconstruit l'église, on aura fait la crypte de manière à avoir un accès facile vers son tombeau. Quand, plus tard, le culte du saint fut tombé en désuétude, on a fermé le tombeau, et cela s'est fait au plus tard en 1708 quand on a abaissé le pavé du choeur.

Quoiqu'il en soit, la crypte a certainement fait partie de la construction primitive; le puissant narthex, ancien choeur occidental, appartient à la fin du XIIe siècle, tandis que l'église elle-même a été bâtie entre ces deux époques.



INVENTAIRE DES OBJETS D'ART.


A. - MOBILIER.


1. MAÎTRE-AUTEL, en bois peint simulant le marbre de Saint-Remy, avec retable adossé au chevet du choeur. Double entablement en voussures supporté par six hautes colonnes à chapiteaux corinthiens. Au-dessus, armoiries à lambrequins soutenues par deux anges. L'écu est d'argent à l'aigle éployée de sable, sommé d'un heaulme entre un vol (Clercx). Quatre autres anges entourent la voussure supérieure et, sous l'entablement, plane un ange plus petit tenant une couronne de laurier au-dessus de la tête de saint Barthélemy, du tableau d'Englebert Fisen (n° 37). Table d'autel en forme de tombeau en marbre blanc de Saint-Remy, érigée sous le décanat d'Edm. Jadoul (1910-1917). Petit tabernacle en bois doré, dans la predella qui est ornée de grappes de raisins. Sur la porte du tabernacle, un agneau couché sur la croix, au milieu de grappes et d'épis, et ployant sous le poids d'une sphère, sur laquelle est écrit: Qui tollis peccata mundi. Grand tabernacle sphérique tournant, surmonté d'un crucifix dont la base est entourée de têtes d'anges ailés. Sur les côtés, deux anges adorateurs demi grandeur; le tout en bois doré. Cet imposant travail sort des ateliers de Cornélis Van der Werck. Peinture et dorure par Hendrick en 1855. Haut.: 11 m. 40; larg. : 5 m. 36. 1706,


2. Au croisillon droit, AUTEL DU SAINT-SACREMENT, portant actuellement la statue de saint Joseph. Antependium et table d'autel en marbre, modernes. Deux tabernacles superposés, sur le plus grand, bas-relief du sacrifice d'Isaac. Retable à quatre colonnes à chapiteaux corinthiens. Entablement partagé en deux parties à volutes affrontées, avec, au centre, une gloire. Entre les colonnes, tableau de la glorification de la Croix de Bertholet Flémalle (n° 38).

Haut.: 7 m. 07 ; larg.: 4 m. 76. Vers 1706.


3. Au croisillon de gauche, AUTEL DE LA SAINTE VIERGE semblable au précèdent; le tabernacle représente en bas­relief Moïse et la manne. Au retable, tableau du Crucifiement par Fisen (n° 46).


4. Dans les nefs, DEUX PETITS AUTELS: table et antependium en marbre; retable de quatre colonnes à chapiteaux corinthiens et piédestaux stylobates bossés. Entablement semi-circulaire, orné au fronton d'armoiries à l'écu écartelé, aux 1er et 4e, à un lion rampant, aux 2e et 3e, à la fleur de lys. Celui de droite, dédié à l'ange gardien, a le retable orné d'une toile la Cène par Plumier (n° 39), celui de gauche, dédié à saint Roch, porte le Baptême du Christ par Fisen (n° 40).

Larg.: 3 m. 07. Troisième quart du XVIIIe siècle.


5. Dans la chapelle latérale, à droite du choeur, PETIT AUTEL en marbre de Saint-Remy; le tombeau et la table sont en marbre blanc. Simple predella sans retable.

Haut.: 1 m. 30; larg.: 2 m. 10. 1706.


6. ANCIEN BANC DE COMMUNION en bois peint, à balustres ronds avec trois médaillons bas-reliefs à emblèmes eucharistiques, avec les inscriptions Tabernaculum Dei cum hominibus (Apoc., 27). Frumentum electorum (Zach. 7). Ego sum vitis vera (Joan., 15). Les deux portes et d'autres fragments sont relégués sous la tour. Deux pilastres portent en bas-relief la Manne et le grand prêtre Meichisedech, avec les inscriptions: Dedit eibum manna (Deuter., 8); Deferens panem et vinum.

Haut.: 0 m. 89; larg.: 4 m. 15. Deuxième quart du XVIIIe siècle.


7. CHAIRE DE VÉRITÉ en bois sculpté; cuve ronde en cul-de-lampe, à panneaux ornés de branches croisées. Abat-voix rond, soutenu par deux anges, à une frise ornée de chérubins.

Première moitié uu XVIIIe siecle


8. DEUX CONFESSIONNAUX beau décor Louis XIV à croisillon étoilé. Sur les piliers latéraux, vases à flammes. Au fronton, armoiries frustes avec l'inscription: M. TOUSSAINT ET JEAN JACQUES DE VISÉ, LA DEMOISELLE JEANNE THÉRÈSE DE VISÉ EN MÉMOIRE DE FEU HONORÉ SEIGNEUR JÉRÔME MATHIAS DE VISÉ, I. C. AVOCAT ET TENANT DE CETTE ÉGLISE. ANNO 1726. A celui du croisillon gauche, la date 1727 avec les armoiries à l'écu portant d'azur à la bande d'argent (Visé). Chêne.


9. DEUX CONFESSIONNAUX portant au sommet les bustes des apôtres saints Pierre et Paul, en bas-relief. Le fronton a été enlevé pour dégager les fenêtres. Chêne.

Milieu du XVIIIe siècle.


10. DEUX CANDÉLABRES portant sept branches et quatre petites girandoles, en fonte dorée; pieds ornés de mascarons; tiges en forme de colonnes cannelées et à décoration végétale. Ils semblent contemporains de l'autel majeur.

Haut.: 2 m. 18. 1706.


11. Au transept, QUATRE GRANDES PORTES à deux vantaux. Décor très simple, style Louis XIV. Chêne.

Haut.: 3 m.; larg. 1 m. 65. 1706.


12. ENCADREMENTS des trois portes du fond, en marbre blanc et de Saint-Remy; sculptures style Louis XV. Au-dessus des portes latérales, à droite, le chronogramme SIT PAX VWENS DATORI PIO ET CONSTRVCTORI PAVIMENTI NAVIS. (1747); et à gauche EX MVNIFICENTIA DECANT VWENS, FIT STRATVRA IN NAVI. (1747).


13. BALUSTRADE DU JUBÉ, incurvée, ajourée et ornée de guirlandes et de chutes de fleurs. Les quatre piliers portent des statuettes d'anges que Renier attribue à Antoine-Marie Mélotte de Liege (1722-1795) (Inventaire des objets d'arts renfermés dans les monuments civils et religieux de la ville de Liege, Liege, Alfred Faust, 1893, p. 191). Chêne. 1742.

Haut.: I m. 50; long. 6 m. 75. Statues: haut.: 0 m. 85.


14. BUFFET D'ORGUES, orné dans la zone inférieure d'instruments de musique. La zone supérieure expose les tuyaux en cinq compartiments entre six colonnes cannelées portant des frontons ajourés. Attribué à Radino.


15. ORGUES très puissantes, oeuvre de Merkinet Schulz, pourvues d'une soufflerie électrique. 1851.


16. Au presbytère, FAUTEUIL moderne à dossier Louis XIV, provenant d'un confessionnal portatif. Chêne. Deuxième quart du XVIIIe siècle.

Haut.: 1 m. ; larg.: 0 m. 55; prof.: 0 m. 55.


B.- SCULPTURES.


Dans le porche, érigé à la place du choeur occidental, dans le premier quart du XVIIIe siècle, SIX STATUES en bois peintes en blanc.


17. La première, à gauche, l'ANGE GARDIEN montrant le Ciel à un enfant agenouillé à côté de lui. Signée: Franck (1723-1796).

Haut.: 1 m. 82. Milieu du XVIII siècle.


18. La seconde, le SAINT SAUVEUR, levant la main droiteet tenant un livre de la gauche. Signée R. Rendeux. sculpebat (1684-1744).

Haut.: 1 m. 90. Deuxième quart du XVIII siècle.


19. La troisième, la VIERGE portant l'enfant des deux mains. Signée : R. Rendeux, sculpebat (1733).

Haut.: 1 m. 85.


20. A droite, SAINT ROCH, soigné par l'ange qui tient la boîte à onguent. Signée : R. Rendeux, sculpebat (1743).

Haut.: 1 m. 75.


21. SAINT JEAN-BAPTISTE, portant la croix de la main droite et montrant de la gauche l'agneau couché à ses pieds. A l'Exposition de Liege, 1930, n° 598, cette belle statue a été attribuée à Guillaume Evrard.

Haut. 1 m. 84. Milieu du XVIIIe siècle.


22. SAINT JOSEPH, portant l'enfant des deux mains.

Haut.: 1 m. 76.


23. A la chapelle du croisillon sud, la VIERGE DES DOULEURS dans une attitude très expressive. Renier l'attribue à Evrard mais elle porte la signature d'Antoine Mélotte.

Haut.: 1 m. 10. Milieu du XVIIIe siècle.


24. Au croisillon gauche, SAINT BARTHLEMY, bois, peint en blanc. Daté 1708 par les trois chronogrammes du socle (n° 26).


25. A celui de droite, SAINTE THERESE portant un livre et foulant le globe. Bois, peint en blanc, exécuté en 1708 (voir n° 26). Ces deux statues sont d'un élève de Del Cour ou de Hontoir (Exposition de Liege, 1930, n° 629).


26. Les SOCLES de ces deux statues en marbre rose de Saint-Remy, portant, tous deux, les armoiries à l'écu écartelé aux 1er et 4 de gueules à un gland au naturel, tigé et feuillé de sinople, aux 2 et 3, d'argent à une quintefeuille de gueules, sommé d'un chapeau de prélat à six houppes. Celui de droite, sur philactère, porte l'inscription AEGIDIUS A. DELOOZ, DECANUS 1699. REVERENDO ADMODUM DOMINO PETRO DELOOZ, CANONICO JUBILARIO DECANO, REVERENDUS ADMODUM DOMINUS AEGIDIUS A. DELOOZ CANONICUS JUBILARIUS HUJUS ETIAM ECCLESIAE, et le chronogramme: DECANVS DECANO FRATRI DIRIGEBAT (1708) (42). Celui de gauche porte l'inscription: PETRUS DELOOZ DECANUS 1672. D. O. M. et les trois chronogrammes: HOCCE IN STVDII TESSERAM (1708). DIVo BARTHOLOMEO ALTERNI PIE SACRABANT (1708). DEFVNCTIS APPRECEMINI (1708).

Haut.: 3 m. 50; larg. 1 m. 45.


27. Sur l'autel de la Vierge, NOTRE-DAME DU CARMEL, statue habillée attribuée à Radino.

Haut.: 1 m. 25. Milieu du XVIIIe siècle.


28. LUTRIN-AIGLE, en bois doré, aux ailes éployées et recourbées, sur un socle en marbre, fonte et bois.

Haut.: 0 m. 80; larg.: 0 m. 73. XVIIIe siècle.


29. Dans la chapelle des fonts, MONUMENT FUNÉRAIRE en pierre bleue, portant en relief le Christ en croix, la Vierge et saint Jean, avec l'inscription: HIC JACET PETRUS BUTKENS, CANON. HUJ. ECCL. Q. OBIIT 4A NOVEMBRIS ANNO 1545. RAT IN PACE (43). Encadrement Renaissance à tête d'ange et rinceaux portés par deux colonnes cannelées à décor végétal. Armoiries portant une bande chargée de trois soles.


30. Au-dessus du confessionnal, au croisillon nord, MONUMENT EX-VOTO, de style régence. Le centre porte dans un beau au cadre de marbre noir, sur plaque en marbre blanc, les armoiries d'Antoine Loets de Trixhe: écartelé aux 1er et 4e, d... à 3 anilles de sable, aux 2e et 3, de ... à trois fasces. Écusson en coeur au lion rampant de sable, et l'inscription D. O. M. ABOLITO IN HUJUS TEMPLI REPARATIONE, DIVI MARTINI SACELLO UBI AB ANNO MDXXXVIII CLARISSIMI VIRI ANTHONII LOETS CONSILIARII STATUS NECNON IN CONCILIO ORDINARIO SENATORIS, MARGARITAE ROVERII UXORIS POSTERORUMQUE SUORUM EXISTEBAT MONUMENTUM HOCCE GRATITUDINIS PIGNUS. PET. AMB. LOETS DE TRISCHE, CANONICUS LEODIENSIS ET IN CAMERA RATIONARIA PRINC. A CONCILIIS. ANNO 1748. R. I. P.

Haut.: 1 m. 50; larg.: 1 m.


31. Au croisillon sud, au-dessus du confessionnal. MONUMENT EX-VOTO du doyen Gérard Lovens, de l'an 1855, à l'Immaculée Conception, proclamée l'année précédente, avec allusion aux travaux de l'avant-choeur, exécutés cette année-là. Il imite exactement celui du croisillon nord (n° 30) et porte en plus une statuette de l'Immaculée. On lit sur la plaque de marbre blanc Marie, conçue sans péché, priez pour nous. Plus bas, le chronogramme: MARIAE SINE LABE C0NCEPTAE HOCCE LEVE PIETATIS PIGNVS EREXIT, BASILICA FAVSTE PRORSVS INSTAVRATA, IOANNES LOVENS PAROCHUS (1855).

Haut.: 1 m.; lang. : 0 m. 80.


32. DECORATION EN STUC, assymétrique (style rococo) dans la nef centrale et dans les petites nefs extérieures 4 et 5. régulière et symétrique (style Louis XIV) dans les petites nefs intérieures 2 et 3. Néanmoins les chapiteaux ioniques des colonnes, partout les mêmes, indiquent que la décoration des cinq nefs a été faite en même temps. Deuxième quart du XVIIIe siècle (vers 1740).


33. BALDAQUIN et DAIS DE LA VIERGE en bois sculpté et doré, oeuvres de Radino. Le trône de la Vierge est signé P. V. Radino, S. P. R. 1839.


34. Aux tribunes de la tour, QUATRE COLONNES en calcaire à bases et chapiteaux en grès houiller à décoration florale. Style gothique primitif du XIIIe siècle. Reproduites dans Mélanges d'architecture et d'archéologie, par LECHANTEUR. Liege, 1911, pp. 210 et 211.

Haut.: 2 m. 90; larg. de la base: 0 m. 43; diam. des fûts: 0 m. 23.


35. A l'extérieur de l'église, au milieu du mur sud de la tour, CHRIST EN BOIS, adapté au monument des soldats morts pour la patrie. Auparavant, ce Christ était placé à l'angle du mur.

Haut. de la croix : environ 4 m. Christ grandeur naturelle.


36. Dans la propriété C. Detienne-Lovens, derrière le choeur, TROIS COLONNES en grès houiller à bases romanes et chapiteaux cubiques, restes de l'ancienne crypte qui s'étendait derrière le choeur jusqu'à la rue Saint-Thomas, qu'on appelait rue de la Crotte. Voir le dessin de l'ensemble chez M. l'architecte Camille Bourgault qui a fouillé le terrain. XIIe siècle.


C. PEINTURES.


37. Tableau du maître-autel MARTYRE DE SAINT BARTHLEMY, oeuvre d'Englebert Fisen (1655-1733). Saint Barthélemy est debout nu, le bras droit levé et attaché à une colonne; autour de lui, les bourreaux qui l'écorchent. Au premier plan, groupe de femmes. Personnages plus grands que nature.

Haut.: 5 m. 50; larg.: 2 m. 60. 1706.


38. Au retable de l'autel du Saint-Sacrement, la GLORIFICATION DE LA SAINTE CROIX, toile de Bertholet Flémalle (1614-1675). La croix, soutenue par sainte Hélène et saint Macaire, est adorée par deux anges et par un groupe de personnes agenouillées, grandeur nature. Cette scène diffère totalement des thèmes traditionnels de l'Invention et de l'Exaltation de la Croix.

Haut.: 4 m. 08; Iarg.: 2 m. (Exposition de Liege, 1881, n° 52).


39. Au retable de l'autel de l'Angle Gardien, à droite, la CÈNE, toile signée: Plumier in- et p. 1708. Fond d'architecture Renaissance, des anges planant dans une gloire. Au second plan, le Christ à table au milieu des apôtres. Au premier plan, saint Pierre tourné vers le spectateur.

Haut.: 2 m. 48; larg.: 1 m. 42.


40. Au retable de l'autel de saint Roch, BAPTÊME DU CHRIST, toile d'Englebert Fisen, sans mérite artistique et bien inférieur aux oeuvres précédentes de ce peintre.

Haut.: 2 m. 35; larg.: 1 m. 20. 1719.


41. Au transept, à droite, la FUITE EN ÉGYPTE, toile due au pinceau de Waltère Damery, de Liege (1610-1672).

Haut.: 3 m. 56; larg.: 2 m. 26 (Exposition de Liége, 1930, n° 849).


42. JESUS AU MILIEU DES DOCTEURS, attribué par Renier au même peintre que le précédent.


43. A gauche, l'ADORATION DES BERGERS, du même.


44. L'ADORATION DES MAGES, du même peintre.

Haut.: 3 m. 56; larg.: 2 m. 26 (Exposition de Liege, 1930, n° 850).


45. Deux tableaux, à la sacristie: le DENIER DE CÉSAR et le DRACHME DU TRIBUT trouvé par saint Pierre, signés: M(artin) Aubée pinxit, 1761 (Composition défectueuse).

Haut.: 1 m. 50; larg.: 1 m. 40.


46. A l'autel de la Vierge, le CRUCIFIEMENT, toile d'Englebert Fisen, l'un de ses chefs-d'oeuvre, enlevée, à la Révolution française, à l'église de la Madeleine. Ce temple ayant été démoli, elle fut donnée à Saint-Barthélemy sous le décanat de Théodore-Joseph Cloes, vers 1817.

Haut.: 4 m. 42; larg.: 2 m. 50.


47. Au haut mur, au-dessus de l'entablement de la nef centrale, QUATORZE MÉDAILLONS OVALS peints à fresque représentant les apôtres et évangélistes en bustes. Peinture de Carpey, 1855.


48. Sur les parois latérales de la croisée, les SACRES COEURS DE JÉSUS ET DE MARIE, forme circulaire, du même.

Diamètre: 2 m. environ.


49. Dans la chapelle baptismale, PEINTURES MURALES représentant: 1° Dieu le Père; 2° baptême de Clovis; 3° saint Remy et sainte Clotilde; 4° Adam et Eve chassés du Paradis. Oeuvres de Javaux de Liege (1906).


50. TROIS CANONS D'AUTEL, peints sur vélin par Jules Helbig qui y a représenté: 1° saint Jean dans l'île de Pathmos; 2° la Cène; 3° le Baptême de Jésus. Au dos, on lit : ANNO DNI 1866 DE DONIS DEl OFFERUNT A. AERTS, NOTARIUS ET UXOR EJUS, ECCLESIAE BARTHOLOMEI. J. HELBIG PINXIT. Miniatures d'une finesse remarquable.

Haut.: 0 m. 41 et 0 m. 45 ; larg. : 0 m. 72 et 0 m. 26.


51. Au presbytère, PAYSAGE animé, avec perspective sur château et montagnes. Cadre bois doré, style Louis XV. Milieu du XVIIIe siècle.

Haut.: 1 m. 15; larg.: 0 m. 81.


D. - ORFÈVRERIE.


52. Grand OSTENSOIR en vermeil, en style roman modernisé, dû à l'intelligente initiative de M. le doyen Kerkhof, dessiné et exécuté par MM. Dehin à Liege. Ce magnifique ostensoir en forme de croix, enrichi de pierres précieuses, dons de différentes bienfaitrices, évoque les mystères de la sainte-Trinité, de l'Incarnation et de la Rédemption; sur les bras de la croix: saints Barthélemy et Jean-Baptiste. Les quatre plaquettes en émail représentent saints Thomas et Georges et saints Clément et Louis de France. Inauguré solennellement le 25 décembre 1932.


53. CIBOIRE en vermeil; pied et couvercle ornés de têtes d'anges; tige en balustre; au sommet du couvercle, statue symbolique de la Foi et à l'intérieur, autour d'un Christ, l'inscription D. O. M. CATHERINE COLAR COCLERS 1738. Ecce panis angelorum factus cibus viatorum.

Haut.: 0 m. 47.


54. CALICE en argent repoussé, ciselé et gravé; pied orné de feuilles d'acanthe; tige à balustre rond; fausse-coupe à décor végétal. Poinçon de Liege, 1677.

Haut. 0 m. 26 (Exposition de Liege, 1930, n° 81).


55. CALICE en argent repoussé, ciselé et gravé; pied, tige et fausse coupe à ornements torses. Pas de poinçon. Sur le pied, armoiries écartelé: au 1er, vairé; au 2e, d'argent à trois fasces de gueules; au 3e, à un lion rampant; au 4e à une branche au naturel. Heaulme et lambrequins vairés. Date: 1765. Inscription : ANNE-MARIE HERCK ET LENITON I{ERCK. 1765.

Haut.: 0 m. 24 (Exposition de Liege, 1930, n° 102).


56. CALICE en argent uni, sans gravure si ce n'est un petit bandeau perlé. Tige en balustre rond.

Haut.: 0 m. 26.


57. CALICE en vermeil, pied hexagone à six médaillons émaillés à sujets dorés sur fond bleu étoilé représentant les quatre évangélistes, saint Barthélemy et saint Louis; tige ornée de fenestrages gothiques à noeud chatonné d'émail bleu, Autour de la coupe, l'inscription: CALICEM SALUTARIS ACCIPIAM ET NOMEN DOMINI INVOCABO. Sous le pied, le chronogramme: PAROCHIA S. BARTHOLOMEI EXVLTANS FAVSTA DEVOVET LACROIX (1893) - Wilmotte fils, orfèvre, Liege.

Haut: 0 m. 23


58. CALICE en cuivre doré; coupe et patelle en vermeil. Pied sextilobé et chatonné de six pierres fausses, bleues rouges et vertes; le noeud, à six côtes, chatonné de même. Coupe décorée de grappes de raisin et d'une ceinture gravée. Inscription: DONNÉ A L'ÉGLISE DE ST BARTHELEMY A LIÈGE, PAR Melles G. ET F. DE GRADY DE GROENENDAEL, LE 1er FÉVRIER 1859.

Haut.: 0 m. 23.


59. RELIQUAIRE soleil de la Sainte Croix en argent, pied de forme ovale en cuivre argenté. Les reliques dans une croix de cristal, entourée de rayons dorés avec applique en argent: vigne et anges soutenant un baldaquin. Troisième quart du XVIIIe siècle.

Haut.: 0 m. 40.


60. RELIQUAIRE soleil de la Sainte Vierge, en argent repoussé, style Louis XIV imité au XIXe siècle. Deuxième moitié du XIXe siècle.

Haut.: 0 m. 31.


61. ENCENSOIR en argent repoussé, ciselé et gravé, orné de guirlandes de feuilles de laurier et de têtes d'anges. Style Louis XVI. Quatrième quart du XVIIIe siècle.

Haut.: 0 m. 27.


62. ENCENSOIR, faisant pendant au précédent, fait postérieurement sur le même modèle. XIXe siècle.

Haut.: 0 m. 27.


63. NAVETTE en argent, sans ciselure ni gravure. Première moitié du XIXe siècle.

Haut.: 0 m. 10; long.: 0 m. 15.


64. PLAT en argent à marli mouluré et déchiqueté. Inscription : CONFRÉRIE DU ST SCAPULAIRE. ÉGLISE SATNT-BARTHELEMY, A LIEGE. 1864.

Diam.: 0 m. 28.


65. BURETTES en verre, montées sur argent doré, avec plat gothique en vermeil, sur le fond duquel le chronogramme: PAROISSIENS DE S. BARTHELEMI VOUONS VIF RESPECT AV IVBILAIRE LACROIX (1893).

Long. du plat.: 0 m. 30.


66. Petit ENCENSOIR en argent repoussé, ciselé et gravé; coupe et couvercle couverts de rinceaux, pied renouvelé. Première moitié du XIXe siècle.

Haut.: 0 m. 20.


67. CROIX en argent à bord mouluré, sur âme de bois, avec Christ en bois. Poinçon liégeois, 1744.

Haut. de la croix: 1 m. 27; haut, du Christ: 0 m. 48.


68. OSTENSOIR en cuivre doré gothique, forme soleil, oeuvre de Dehin. Troisième quart du XIXe siècle.

Haut.: 0 m. 40.


69. CROIX servant à l'adoration du vendredi saint, en bois, couverte d'une platine en argent sur toutes les faces. Christ en bois doré, XVIIIe siècle.

Haut.: 1 m. 10; larg.: 0 m. 40.


70. FONTS BAPTISMAUX, dans la chapelle, à gauche du choeur. En cuivre jaune fondu et ciselé. Cuve à peu près cylindrique, reposant sur un soubassement d'où émergent les boeufs supportant la cuve. La base et le bord supérieur sont finement moulurés. Le pourtour du cylindre est plat, sans ornements, mais il est historié de cinq groupes de figures qui se détachent en haut-relief; ils sont accompagnés de légendes.


Ce monument du XIIe siècle, un des plus précieux du monde, par sa valeur historique et esthétique, est dû à l'entêtement d'un curé qui aimait son église. Notre-Dame­aux-Fonts, paroisse-mère de toutes les paroisses de Liege, avait seule le droit d'administrer le baptême. Vers l'an mille, Notger conféra le même droit à saint Adalbert-en-Ile. Les curés abbés de Notre-Dame, archidiacres de Liege, ne se résignèrent qu'à regret à cette restriction apportée à leur privilège et, lorsque, vers 1040, un pont fut jeté sur la Meuse, ils s'efforcèrent de faire enlever au curé de l'Ile le droit de baptiser. En 1107, vers la fête de Noël, un synode honoré de la présence de l'empereur Henri V, revenant d'une expedition contre le Comte de Flandre, condamna en dernier ressort leurs prétentions et parmi les quatre ecclésiastiques de Saint-Barthélemy, présents à l'acte, figurait un nommé Hellin.

L'année suivante, Hellin fut nommé abbé de Notre-Dame. N'ayant pu triompher de Saint-Adalbert, en droit, il prendra sa revanche mais ce sera sur un autre terrain élevé à l'abbaye de Fosses, il y avait admiré et décrit les joyaux artistiques qui ornaient cette église il dotera Notre-Dame des plus beaux fonts du monde et trouvera un Renier de Huy pour réaliser son rêve.

Cette oeuvre merveilleuse, si étonnante pour son époque, se trouve à Saint-Barthélerny, depuis février 1804. Cachée, en octobre 1798 dans une cave de la rue Gérardrie, elle fut, après la Révolution, donnée à Saint-Barthélemy, soit par le préfet Nicoud D'Umons, qui habitait la paroisse, soit par l'évêque Zaepfell, qui pouvait en disposer comme d'un bien provenant de l'ancienne cathédrale dont dépendait Notre­Dame-aux-Fonts, soit par le marguillier Mélotte qui semble avoir été alors chargé à la mairie de Liege de traiter les affaires du culte. Si les fonts ont réintégré l'église où Hellin avait été chanoine, c'est une pure coïncidence. On ignorait ce détail en 1804.

Cf. GOD. KURTH, Renier de Huy, auteur veritable des fonts baptismaux de Saint -Barthélemy, dans le Bulletin de l'Académie royale de Belgique (classe des lettres), 1903, pp. 519-553. - Jos. DEMARTEAU, Deuxième note sur les fonts baptismaux, 1907. - THYS (Abbé), o. e., BIAL, t. XI, pp. 384-386. - HELBIG-BRASSINNE, L'Art mosan, t. I et les catalogues des Expositions de Liege de 1905, n° 286; 1924, n° 10 et 1930, n° 182. On y trouvera la description des groupes et des légendes qui y figurent.

Haut. 0 m. 60; diam. 1 m. 05.


E. - VITRAUX.


Les quarante-trois fenêtres de l'église sont toutes montées en verres de couleurs, oeuvre de M. Nicolas de Ruremonde, sous le décanat de M. Lacroix (1888-1910).


71. Au choeur, à gauche, la PROMESSE SABBATINNE: la Vierge apparaissant au pape, au-dessus du purgatoire. Inscription: Ego descendam sabbato et quem inveniam in purgatorio liberabo. A droite, apparition de la Vierge au bienheureux Simon Stock. Inscription: Ecce signum salutis salus in periculis, fœdus pacis et pacti sempiterni.

Haut.: 7 m. 50; larg.: 3 m. 10.


72. Au transept, HUIT FENÊTRES avec saint sur champ en grisaille.
A gauche: saint Thomas, apôtre (44) ; saint Léonard; saint Hubert; Notre-Dame de Lourdes.
A droite: saint Joseph; saint Denis; saint Héribert, archevêque de Cologne, consécrateur de l'église; bienheureux Jean Soreth, tenant une bulle papale avec l'inscription: NICOLAUS P. P. V. CUM NULLA FIDELIUM CONVENTIO. MCCCCLII. Ce bienheureux a fondé, vers 1470, le couvent des Carmélites de l'ancienne observance, de la rue Saint-Léonard, devenu l'usine de ce nom, en voie de disparaître.

Haut.: 2 m. 90; larg.: 1 m. 25.


73. Au transept et dans les chapelles adjacentes, QUATRE FENÊTRES non historiées, sont ornées de décor floral et géométrique.

Haut.: 1 m. 40; larg.: 1 m. 30.


74. Dans la nef centrale, QUATORZE FENÊTRES à grisailles, ornées de dessins géométriques très variés.

Haut.: 2 m. 90; larg.: 1 m. 35.


75. Aux nefs latérales, QUATORZE FENÊTRES historiées représentant un saint au centre d'un champ en grisaille.
A gauche, sainte Elisabeth de Hongrie; saint Charles Borromée; sainte Alix; saint Paul; sainte Thérèse; saint Guillaume; Sacré-Coeur de Jésus.
A droite: l'Ange gardien; saint Louis, roi; sainte Mechtilde; saint Pierre; sainte Anne; saint Georges (44); sainte Julienne.

Haut.: 3 m. 50; larg.: 1 m. 55.


76. Au-dessus de la porte d'entrée, GRISAILLE semi-circulaire.

Haut.: 1 m. 10; larg. 2 m. 08.


F. - DIVERS.


Dans la tour de droite, QUARANTE CLOCHES dont trente-cinq réservées au carillon, et les cinq grandes à la sonnerie. Elles proviennent de l'abbaye cistercienne du Val Saint-Lambert et furent données en 1804, à Saint-Barthélemy, par le préfet Micoud d'Umons qui habitait place Saint-Barthélemy.


77. CLOCHE SAINTE-MARIE. Inscription: SANCTA MARIA, ORA PRO NOBIS. VAN DEN GHEYN ME FUDIT LOVANII ANNO DOMINI 1774. Plus bas: RMUS JOSEPHUS HARLEZ, ABBAS VALLIS SCTI LAMBERTI ME FIERI FECIT. Au centre, les armes de l'abbé: écartelé aux 1er et 4e, d'argent à l'aigle de sable, au 2e, d'or à la botte éperonnée de sable et au 3e de gueules à deux lances d'or.


78. Une plus petite CLOCHE porte l'inscription: RMUS JOSEPHUS HARLEZ ME FIERI FECIT CUM 34 ALlIS SEQUENTIBUS. La grande cloche et les trente-cinq petites furent commandées à Mathias Van den Gheyn de Louvain qui les a toutes fondues en 1774, d'après l'inscription de chacune d'elles (cfr. THYS, o. c., BIAL, XI, pp. 375-377).


79. A la voûte, au-dessus du maître-autel, le MILLÉSIME 1706, donnant l'année de la transformation du choeur.


80. DEUX PAVÉS, en marbre blanc, à l'entrée du choeur; celui de gauche porte le blason de Clercx (voir n° 1) et l'inscription: DNUS JOANNES GUILELMUS CLERX, D. D. 1708 (45). Celui de droite porte le blason de Closset: (de ... à une fasce accompagnée en chef d'un lion rampant et en pointe de trois roses. 2 et 1) et l'inscription: MARIA JOANNA CLOSSET, UXOR EJUS 1708.

0 m. 55 sur 0 m. 55.


81. Sous la croisée, PIERRE TOMBALE du fondateur de l'église Godescalc de Morialmé: au centre grand damier en pierre de carreaux bleus et de triangles blancs, encadrés d'une bande de cuivre sur laquelle on lit en caractères romans:

HIC JACET STE MEMORIE VIR NOBILIS DNS GODESCALCIJS DE MOREAMEYS, PREPOSITUS LEODIEN. FUNDATOR HUIUS BASILICE, QUI EAM AB HIS FUNDAMENTIS EREXIT ET XII CANONICOS IN IPSA INSTITUIT DE ALLODIIS ET PATRIMONIIS SUIS, ANNO DNI MX.

Cette dalle, placée d'abord dans la nef a été transportée là, en 1334, comme le dit la légende, inscrite en caractères gothiques, sur l'arête:

TRANSLATIO EJUSDEM A NAVI ECCIE AD HUNC CHORUM ANNO MILLENO BIS BINO TER C TRIGENO JUNIUS IN FOSSA PRAESENTI REDDIDIT OSSA EJUS QUI PRIDEM FUNDAVIT NOS. DET EIDEM CHRISTUS SOLAMEN CELl. DICAT CHORUS AMEN. SANCTE MEMORIE COLITUR SIC JUSTUS AETERNE.

Haut.: 2 m. 29; larg.: 0 m. 98 (cfr. planche III, BIAL, XI, 1872, p. 387).


82. Aux deux croisillons du transept, sous les statues de sainte Thérèse et de saint Barthélemy, PLAQUES de marbre blanc moderne avec les inscriptions:

A droite:

MEMENTO PRAEPOSITORUM VESTRORUM:

LAURENTIUS THONE, 1803-1815.

JOANNES SIMON, 1815, ADMinistrateur.

THEODORUS CLOES, 1815-1830.

SEBASTIANUS LOVENS, 1830-1835.

GERARDUS LOVENS, 1835-1857.

GERARDUS LONAY, 1857-1867.

JOSEPHUS DUPONT, 1867-1888.

LUDOVICUS LACROIX, 1888-1910.

A gauche:

EDMUNDUS JADOUL, 1910-1917.

JOANNES BODSON, 1917-1927.


83. PIERRE TOMBALE de Simon d'Andenne, avec l'épitaphe:

ANNO D(0MINI) MCCLXXIX, XVI K(A)L(ENDIS) JAN(UARII) OB(IIT) MAG(ISTE)R SIMO DE ANDANA CAN(ONICUS) ISTI(US) ECCL(ESIAE) FU(N)DATOR HUJ(US) ALTAR(IS). A(N)I(M)A EJ(US) REQUIESCAT I(N) PACE. AM(EN). - CONSILIU(M), SE(NSU)S, PRUDE(N)TIA, LITT(ERATUR)A, CE(NSUS). HU(N)C. DITAVERE. SED MORTE SIMUL PERIERE. (1279).

Haut.: 2 m. 28; larg.: 1 m. 14.


84. MONUMENT FUNÉRAIRE de Philippe de Mouhaut, chanoine de cette église et chapelain du prince Erard de la Marck, mort en 1567. Le défunt est représenté en bas-relief, tenant un calice. Inscription gothique.

Haut.: 2 m. 64; larg.: 1 m. 70.


85. Sous la tour de droite, PIERRE TUMULAIRE Renaissance. Gisant en habits sacerdotaux tenant un livre. Blason portant une fasce chargée de deux chevrons entrelacés et accompagnée de trois étoiles à 5 rais, deux en chef, une en pointe. Épitaphe en plate-bande, aux angles, symboles des quatre évangélistes: HIC JACET SEPULTUS PROB(US) AC DILECT(US) VIR, D(OMI)N(U)S GUILELM(US) WAIGLIT HU(JUS) ECCL(ES)IE DUM VIXIT CANONIC(US) QUI OBIIT ANNO MDXL KALENDIS MAIl (1540).

Haut.: 2 m. 03; larg.: 1 m. 02.


86. PIERRE TOMBALE de Jean-Barthélemy de Bochout; le gisant en ornements sacerdotaux, tient un calice. Ornements de la première Renaissance; arabesques et grotesques; blason portant une charrue et une herse. Épitaphe: HIC JACET VENERABILIS VIR DNS JOES BARTHOLOME DE BOCHOUT, H(UJUS) ECCLE(SI)E CANON(ICUS) QUI CLAUSIT DIE(M) EXTREMU(M) A NATIVITATE D(OMI)NI M.DXIIII MENSIS MARTII DIE VIGESIMA OCTAVA (1514).

Haut.: 1 m. 92; larg.: 1 m. 12.


87. Sous la tour de gauche, MONUMENT FUNÉRAIRE de Barthélemy-Gérard de Zonhoven, décédé le 28 février 1545. Il est inaccessible, décrit d'après Thys (o. c., p. 395) : gisant en habits sacerdotaux tenant un livre, sous un dais à deux colonnes en arabesques; épitaphe en plate-bande; aux angles, emblèmes des évangélistes: HIC JACET SEPULTUS VIR PROBUS BARTHOLOME GERARD Z0(N)HOVEN UTRIUSQUE JURIS BACCALAUREI HUJUS ECCLESIAE CANONICUS ET SCHOLASTICUS OBIIT ANNO MDXLV DIE XXVIII, KAL. MARTII.


88. PIERRE TOMBALE de Denis Quintin de Grand-Hallet, chanoine et chantre de la collégiale. Gisant en habits sacerdotaux tenant un calice. Le bord gauche de la pierre, large de 40 centimètres a été enlevé. Le reste sert de marche à l'escalier de la tour. 1543. Une pierre de fondation du même est au Musée provincial (cf. Catalogue 1864 et Thys, o. c., p. 394).

Haut.: 2 m. 33; larg.: 1 m.


89. MONUMENT FUNÉRAIRE de deux gisants provisoirement placé à la chapelle latérale du choeur. Il fut trouvé sous le pavé devant la chaire lors du placement de la chaufferie centrale en 1929.

En voici la description d'après M. l'architecte Bourgault

ANNO . DNI . M . CCC . XLIX . IIII . DIE . MENSIS . AUGUSTI . OBIIT . DNS . GERARDUS . DE . SARTO . CAN . HVI . ECCLIE . ET . ARCHIPBR . LEOD . ORATE . PRO . EO.

ANNO . DNI . M . CCC . XXXVI . DIE . BEATI . GREGORII . OBIIT . DNA . ADILIA . DE . SARTO . MR. DNI . GERARDI . DE. SARTO . CAN . HVI . ECCE . ORATE . PRO . EA . (1336 et 1349).

La dalle porte la représentation des deux personnages mère et fils; de la bouche de la mère sort le mot FILl, de la bouche du fils, le mot: TAM (qu'il faut lire à l'envers: MAT) autour de la tête de la même, l'inscription wallonne: VOS . KI . PASSEIS . SOR . MI . POR . DIEV . PROIES . POR . MI.

Autour de la tête du fils, l'inscription latine: LIBERA ME DOMINE DE MORTE ET(ER)NA IN DIE ILLA T(RE)MENDA Q(UA)NDO CELl MOVENDI SUNT ET TERRA.


90. La chapelle latérale à droite du choeur est pavée de SIX GRANDES DALLES FUNÉRAIRES dont quatre sont malheureusement cachées par l'énorme pierre découverte en 1929 et y provisoirement déposée (46).


(1) ANSELME, Gesta episcoporum leodiensium, dans MIGNE, P. L., t. 139, col. 1093.

(2) Vita Balderici, auctore monacho Sancti Jacobi Leodiensis, MGH, t. IV, p. 726.

(3) D'après MIRAEUS, De Canonicorum collegiis, 1615, l'église Saint­Barthélemy aurait été consacrée le 30 octobre 1017.

Miraus a été induit en erreur par PLACENTIUS, un mauvais compilateur du XVIe siècle, dans son ouvrage Catalogus episcoporum Leodiensium.

M. l'abbé E. Thys, Notice sur l'église primaire de Saint-Barthélemy dans Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. XI, 1872, p. 371, reproduit cette erreur.

Il est à remarquer que, dans son Chronicon Belgicum, Anvers, 1636, AUBERT MIRAEUS assigne à la consécration de Saint-Lambert et de Saint-Barthélemy l'année 1015.

(4) DARIS, Histoire du diocèse et de la principauté de Liege, t. 1er, p. 338. Godescalc était mort en 1031 puisque dans un diplôme de Réginard de cette année, il est dit « Beatae memoriae Godescalcus ».

D'après le Vita Balderici, il fut enterré à Saint-Barthélemy, peut-être dans la crypte (qui in eadem ecclesia sicut usque in praesentem diem cernitur, tumulari meruit, MGH, t. IV, p. 726.

En 1334, les chanoines déposèrent ses restes dans l'avant-choeur au milieu de la croisée et couvrirent la tombe de la pierre funéraire qu'on y voit encore, et sur les bords de laquelle on lit que le fondateur érigea l'église en l'an 1010. Quoique cette date offre peu de garantie, elle peut se concilier avec celle de la consécration 1015.

(5) THYS, op. cit., p. 416, d'après le manuscrit Devaulx.

(6) Nous ne parlons pas de l'octogone qui surmonte la tour, construit par l'abbé Drogon de Tinlot (1155 à 1173) et qui est une des plus belles constructions romanes de notre pays.

(7) Cf. COENEN, L'église Saint- Gilles à Liège, dans Leodium, 1913.

(8) Cette alternance des piliers et colonnes du vaisseau est remarquable. A Saint-Christophe on voit un seul pilier au milieu de l'enfilade de colonnes; à Saint-Séverin en Condroz, à Postel et dans les églises rhénanes, une succession régulière de supports forts et faibles; tandis qu'ici quatre gros piliers sont séparés au milieu par deux colonnes et par une seule aux extrémités, ce qui donne aux nefs un rythme tout à fait exceptionnel.

(9) R. LEMAIRE, Les origines du style gothique en Brabant, 1re partie: « L'architecture romane », Bruxelles, 1906, p, 53.

(10) Après l'incendie de la cathédrale, le 28 avril 1185, les reliques de saint Lambert furent déposées à Saint-Barthélemy et y restèrent douze ans.

(11) RAYMOND LEMAIRE. op. cit., p. 254; LECHANTEUR, Mélange d'architecture et d'archéologie, Liege, 1911, p, 200, donne une description détaillée de l'avant-corps avec gravure pp. 199 à 218.

(12) THYS, op. cit.. p. 399.

(13) Dans la gravure de Langius, 1550 (voir Thys, p. 367) le choeur est plus bas que le vaisseau, tandis qu'il a la même hauteur dans le dessin de R. Leloup (1738).

(14) BRASSINNE et POLAIN, Liege. Guide illustré, 1905, p. 125.

(15) Cfr. LECHANTEUR, op. cit., p. 208 et 211, réfute longuement l'erreur de M. Helbig.

(16) THYS, op. cit., p. 388 et HELBIG, Sculptures et art plastique au pays de Liege, 1890, p. 194.

(17) GOBERT, Liege à travers les âges, 1925, t. II, pp. 125-131.

(18) Un travail analogue fut exécuté à Saint-Denis en 1901.

(19) Van der Plante avait sculpté cette vie de saint Brunon d'après les peintures parisiennes de Le Sueur, pour l'église de la Chartreuse.

(20) Cf. abbé E. THYS, Notice sur l'église primaire de Saint-Barthélemy à Liege, dans Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. XI (1872), pp. 371-426. Un tiré à part, portant la date de 1875, reproduit la même étude avec addition de deux gravures des fonts baptismaux; HELBIG, L'abside occidentale de l'église Saint-Barthélemy à Liege, neuf figures, dans Bulletin des Gildes de Saint-Luc et de Saint-Thomas, séance XI (1876), pp. 186-191; BRASSINNE et POLAIN, Liege. Guide illustré, 1909, pp. 122-128; abbé J.-M. LECHANTEUR, curé de Lamine, Mélanges d'architecture et d'archéologie, Liege, 1911, pp. 199-218; Chanoine J. COENEN, Les monuments de Liege. Guide archéologique, 1923, pp. 21-23; Bulletin des Commissions royales d'art et d'archéologie (Commission des Monuments), XI, 14, 481; XXXI, 406; XLIII, 40; XLVI, 108; LXVI (1927), p. 39; LXVII (1928), 175.

(21) Corruption du mot « krocht » ou crypte.

(22) J. DARIS, Notices historiques, t. VI, p. 185; voir plus loin n° 17.

(23) GOBERT, Les rues de Liege, t. 1er, p. 368.

(24) J. DARIS, op. cit., p. 188; n° 65 et 75 du présent Cartulaire.

(25) SAUMERY, t. 1er, p. 142.

(26) Obituaire de Saint-Barthélemy aux Archives de l'État à Liege, n° 3835, fol. 104. Réalisation 1774.

(27) GOBERT, op. cit., t. p. 368.

(28) THYS, op. Cit., p. 367.

(29) Pour bien voir les traces du toit, il faut monter dans les combles du dépôt de vins, qui occupe l'emplacement de l'ancienne crypte. Les pierres schisteuses enchassées dans le mur du choeur, non seulement indiquent la place du toit, mais l'endroit de liaison des deux constructions.

(30) M. le chanoine R. Maere vient de publier une excellente notice sur les cryptes isolées.

(31) Baron DE BORMAN, Chronique de Saint-Trond, t. II, p. 99.

(32) J. BRASSINNE, Contribution à l'étude de la troisième continuation du « Gesta Abbatum Trudonensium », dans Bull, de la Soc, d'Art et d'Hist. de Liéqe, t. XV (1906), p. 445.

(33) Bulletin des Gildes de Saint-Thomas et de Saint-Luc, t. XI, 32e reunion (1898), p. 22.

(34) Sur la fondation de Susteren, par les derniers Mérovingiens, voir notre étude Scripnasium dans Leodium, t. XIII (1914), pp. 38-42.

(35) Revue de l'art chrétien, t. XXXII (1889), p. 56.

(36) M.MARTIGNY, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, v° Confession.

(37) GILLES D'ORVAL, dans MGH, SS, t. XV. p. 63.

(38) JEAN D'OUTREMEUSE, Le Mireur des Histors, édition BORMAN, t. IV, p. 187.

(39) Molanus est un auteur apprécié. Il était chanoine de Saint -Pierre, professeur à l'Université et mourut en 1585.

(40) J. MOLANUS, Natales sanctorum Belgii, Douai, 1616, p. 230.

(41) Le savant Dom Huyben des Bénédictins d'Oosterhout nous fait remarquer que Duizel et Oosterhout faisaient partie du même comté de Taxandrie. Or, ce comté appartenait, dans le dernier tiers du Xe siècle, à saint Ansfrid, fondateur de l'abbaye de Thorn vers 992, devenu évêque d'Utrecht en 995, mort on 1010. Il avait épousé sainte Hereswit ou Hilsonde, comtesse du pays de Stryen, dont le manoir s'élève près d'Oosterhout. L'abbaye de Thorn avait aussi de grandes possessions à Oosterhout et autour de Breda. Saint Ansfrid est mort en 1010 sans héritiers directs. Ses biens furent divisés entre héritiers collatéraux (cfr. VANDERKINDERE, La formation territoriale des principautés belges au mayen-âge, II, p. 124).

(42) Un débris de verrière trouvé à Aywaille par le D L. Thiry porte: « Gille Adam de Looz protonotaire apostolique, chanoine de Saint -Bertholemy 1671. »

(43) Chronique archéologique du Pays de Liege, 7e année, 1912, p. 115.

(44) Les trois anciennes paroisses des SS. Jean-Baptiste, Georges et Thomas sont incorporées, depuis le Concordat, dans la nouvelle paroisse de Saint-Barthélemy.

(45) Jean-Guillaume Clercx, banquier et Marie-Jeanne Closset son épouse, habitaient la paroisse Saint-Martin. Leur fille Marie-Béatrix, née en 1690, y épousa, le 9 mai 1729, Laurent-Godefroid de Lavaux des Brassines, échevin de Liege (1746-1778) (DE BORMAN, Les Echevins de Liege, t. II, p. 369).

(46) Cfr. NAVEAU et POULLET, Recueil d'Epitaphes de Henri Van den Bergh, t. 1er, 1925, nos 521 à 574, pp. 145-157; Thys, o. c., dans BIAL, t. XI, 1872, pp. 393.396.

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