C'est à Chokier que le célèbre docteur P.C. Schmerling fit en 1829 la découverte de la première grotte, ou plutôt de la première excavation à ossements qui fut connue en Belgique. Il devait en 1830 découvrir dans la seconde grotte d'Engis des ossements humains associés à ceux d'Ours, d'Hyène et de Rhinocéros.
Caverne de Chokier
On vient de découvrir près de Chokier, village à deux lieues de Liège sur la rive droite de la Meuse, une caverne remarquable. Elle est élevée au-dessus de la Meuse de 70 aunes environ; sa longueur est d'environ 20 aunes; sa largeur varie de huit à une aune; sa hauteur, qui est d'abord de 5 aunes, diminue progressivement.
Cette cavité était presque entièrement remplie par une brèche très solide, par un limon argileux, et par des couches de stalagmites. La voûte est tapissée de stalactites dont la longueur excède rarement trois palmes.
La brèche qui remplissait en grande partie la caverne est composée de fragments de calcaire tout à fait semblable au calcaire environnant, et de quelques cailloux quartzeux et d'ossements pour la plupart brisés ; le tout réuni par un ciment calcaire.
Les os et les dents sont disséminés indistinctement dans toute l'étendue de cette couche de brèche et de limon, dont l'épaisseur moyenne est de plus d'une aune.
Ainsi on y trouve une dent de cheval à côté d'une mâchoire d'ours, une défense d'éléphant à côté d'une mâchoire de renard ou d'une dent de rhinocéros; des ossements de boeuf; de cerf, dans le voisinage immédiat d'une mâchoire d'hyène.
Tous les os qui ont été trouvés, à quelques exceptions près, conservent en grande partie leur gélatine. Aucun d'eux n'a offert de traces d'avoir été rongé.
Ces restes fossiles appartiennent à au moins 15 espèces différentes, parmi lesquels figurent surtout les ours des cavernes, le cheval et les hyènes. Les parties qui sont dans le meilleur état de préservation sont les phalanges des doigts, les os du tarse et du carpe, et les dents qui n'ont rien perdu de leur email. Quant aux crânes, aux côtes et aux omoplates, on n'en a trouvé jusqu'à présent que des fragments, et encore en très petit nombre. Voici l'énumération des espèces qui ont été déterminées et dont on a trouvé les os qui ont été placés au cabinet de l'université de Liège.
Parmi les carnassier, l'ours des cavernes, l'hyène fossile, le loup, le renard, la taupe. Parmi les rongeurs, le lièvre et le lapin, le rat d'eau, le campagnol, le rat commun. Parmi les ruminants, le cerf et le boeuf. Parmi les solipèdes, le cheval. Parmi les pachidermes, le rhinocéros unicorne, le rhinocéros bicorne, l'éléphant des Indes. On a de plus trouvé des os des extrémités de quatre espèces indéterminées d'oiseaux, et des coquilles d'escargot commun.
Ces animaux sont les mêmes que ceux qui ont été trouvés dans d'autres cavernes, les mêmes que ceux de Kirckdale en Angleterre.
Après l'existence d'un si grand nombre de restes organiques, appartenant à des espèces si diverses, réunies dans un petit espace et dans un état si parfait de préservation, le fait le plus intéressant que présente la caverne de Chokier, paraît être l'existence de trois couches distinctes de stalagmites, au-dessous de chacune desquelles on trouve ossements. On ne cite aucun cas semblable dans l'histoire des cavernes.
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Fondateur de la paléonthologie humaine, il déduisit de cette découverte que les grands animaux préhistoriques devaient être contemporains des premiers hommes. Il publia en 1833, une série d'ouvrages scientifiques qui amenèrent Darwin, 29 ans plus tard, à éditer son traité sur l'évolution des espèces.
Chokier, petit village situé sur un massif calcaire recèle sans doute encore de nombreuses grottes. La tradition raconte que le château posséderai trois souterrains, le premier débouchant sur le Houlbousse, le second mènerait à la brasserie Becco, ancienne propriété seigneuriale, et enfin le troisième relierait le château d'Aigremont situé à moins de 1700 mètres à vol d'oiseau. On raconte encore qu'en 1474 Guillaume d'Aremberg, Prince de la Marck, assiégé dans son château d'Aigremont par l'Evêque Louis de Bourbon, se serait enfui en empruntant un souterrain menant à Chokier.
Il semble impensable que de tels souterrains aient été l'oeuvre de l'homme mais celui-ci aurait bien pu tirer parti des grottes existantes afin de s'en ménager des voies de secours. Il y a une trentaine d'années, un groupe de spéléologues amateurs a exploré une grotte qui passant sous le château d'Aigremont, leur aurait permis de passer sous la Meuse au sec par une voie, tandis que la seconde débouchait à 300 mètres du château. Cette dernière liaison, obturée par un siphon, avait été mise en évidence par l'utilisation de colorant.
5 grottes de type Calcaire Viséen sont actuellement répertoriées à Chokier.
La Grotte Everaerts
Les cavernes de Chokier ou Grotte Sépulcrale
La Grotte du Château de Chokier
Le Trou de Chokier ou Trou Vero
La Grotte aux Cristaux
LES CAVERNES DE CHOKIER
Description |
Grotte jadis située à 70 m au dessus de la Meuse et caractérisée par deux épais niveaux stalagmitiques recouvrant deux couches ossifères. Explorée en 1829 par le docteur Schmerling, elle lui fournit un os taillé et percé à une extrémité qu'il supposa être utilisé comme objet de parement par nos ancétres.
"Je conserve de la caverne de Chokier un fragment d'os taillé en forme triangulaire et percé par un bout." (1831: 5-6)
"Ce fragment a été coupé d'un os long; ses faces sont très polies; à la base se trouve une ouverture percée obliquement et dont les bords sont inégaux et arrondis: elle n'a point servi au passage d'une artère ou d'un d'un nerf, c'est un trou évidemment foré par la main de l'homme."
"...Tout en reconnaissant à l'évidence que cet os a été façonné, il est cependant difficile de dire à quel usage il a servi: quelques peuples sauvages, encore aujourd'hui, se parent de fragmens d'os taillés; ne serait-ce pas un ornement de ce genre ?" (1833, II: 177)
"...Comme j'ose garantir qu'aucune de ces pièces n a été introduite après coup, j'attache un grand prix à leur présence dans les cavernes; car, si même nous n'avions pas trouvé des ossements humains, dans des conditions tout-à-fait favorables pour les considérer comme appartenant à l'époque antédiluvienne, ces preuves nous auraient été fournies par les os taillés et les silex façonnés..."(1833, II 179)
Pièce n° 1096 du Musée de la Préhistoire de l'Université de Liège.
Il y a également recueillis les ossements de mammouth, d'hyène, d'hippopotame, de rhinoceros et dont la liste nous a été transmise par André Dumont.
Chauve-Souris |
Ecureuil |
Rhinoceros tichorinus |
Musaraigne |
Souris |
Rhinoceros liptorphinus |
Taupe |
Rat |
Rhinoceros minutus |
Ursus spelus |
Rat d'eau |
Cheval |
Ursus arcoideus |
Mus amphibius |
Ane |
Marte |
Mus conomus |
Renne |
Canis spelus |
Campagnol |
Cerf |
Canis |
Castor |
Daim |
Loup |
Lièvre |
Antilope |
Renard |
Lapin |
Mouton |
Belette |
Agouti |
Buf |
Genette |
Elephas primigenius |
Oiseaux |
Blaireau |
Hippopotamus |
Helix |
Hyena spela |
Sanglier |
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Felis |
Cochon |
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Liste extraite de l'ouvrage de André Dumont (1832: 328)
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LA GROTTE EVERAERTS
Description |
Petite grotte sèche située à une hauteur de +/- 15 m par rapport au chemin de fer.
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Dimensions |
Développement 30 m - Dénivellation: 12 m |
Topographie |
G.R.S.C. - 1985
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LA GROTTE DU CHATEAU DE CHOKIER
Description |
Petite grotte caractérisée par un réseau de galeries étroites et sinueuses d'une exploration difficile.
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Dimensions |
Développement 20 m - Dénivellation: 3 m |
Topographie |
F. LEMAIRE et R. LAMI 1979
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LE TROU DE CHOKIER ou TROU VERO
Description |
Petite cavité creusée dans la dolomie abritant de nombreux papillons et chauves souris qui y séjournent l'hiver.
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Dimensions |
Développement 20 m - Dénivellation: 3 m |
Topographie |
J. DUBOIS - 1977
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LA GROTTE AUX CRISTAUX
Description |
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Dimensions |
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Topographie |
J. DUBOIS - 1977
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SOURCES
ARCHIVES DE L'UBS
http://speleo.be/ubs
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Le Préhistosite de Ramioul, c'est un parcours passionnant sur les traces des premiers hommes. Le visiteur est acteur, il apprend en s'amusant. Découvrez les objets et modes de vie du passé en maniqulant les outils de vos ancêtres, reproduisez leurs propres gestes. Travaillez la pierre, réalisez votre poterie, tirez au propuiseur... comme le faisaient jadis nos ancêtres. Promenez-vous parmi les différentes reconstitutions grandeur nature d'habitations préhistoriques et enfin, visitez la grotte où vous pourrez y admirer l'un des plus beaux ensembles belges de cristallisation.
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UNION BELGE
DE SPELEOLOGIE
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