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Château de Chokier

Alexandre Nicolas de Serdobin

Александров Николаевичей Сердобин

Portrait de Alexandre Nicolas de Serdobin gravé par Kenedy


Le baron Alexandre Nicolas de Serdobin était le fils naturel du Prince Alexandre Borisovitch Kourakin, dit le Prince aux diamants.

Le Prince Kourakin était diplomate russe. Il aimait les fastes et le luxe au point que ses vêtements chargés de diamants lui sauvèrent la vie en le protégeant du feu d'un incendie. Il fut le premier à introduire en Europe le service à la russe qui lors des repas présentait les plats l'un après l'autre par opposition au service à la française qui les servait ensemble.

Il était l'arrière petit fils du Prince Boris Ivanovitch Kourakin, qui avait été reçu à Chokier le 27 juin 1717 en compagnie du Tsar Pierre le Grand, son beau frère qui allait prendre cure d'eau à Spa.

Le Prince Alexandre Borisovitch Kourakin tenta de se marier sans succès. Parmi sa progéniture naturelle (environ 70 enfants), il prit soin d'en faire anoblir deux lignées.

La lignée des Serdobin a la réputation d'être issue de serves différentes tandis que la lignée des Vrevsky est issue de Irina Vassilieva et de Akoulina Samoilov.

SERDOBIN

naiss - décès Emp. Tsar
Alexandre Nicolas 1781 - 1816 1802 1802
Alexandre Nicolas 1783 - 1846 1802 1802
Catherina 1789 - 1805 1802 1802
Alexis 1790 - 1834 1802 1802
Sofia 1790 - ? 1802 1802
Lukeria 1791 - ? 1802 1802
Boris Mort enfant
Pavel ? - ? 1804
Michail 1802 - 1888 1804
Anna 1803 1804
Maria ? - ?

VREVSKY

naiss - décès Emp. Tsar
Boris 1805 - 1888 1808
Stephan Vrevsky 1808
Maria 1808
Alexandre 1822 1822
Pavel 1808 - 1855 1822 1822
Hippolyte 1814 - 1858 1822 1822

Il obtint de l'Empereur François II d'Autriche de conférer la baronnie à 2 x 6 d'entre eux:

  • six furent créés barons et baronnes de Serdobiny (Alexandre Nicolas (1781 - 1816), Alexandre Nicolas (1783 - 1846), Alexis, et leurs trois soeurs Catherina, Luceria et Sofia) le 5 juillet 1802,
  • trois barons et baronne Vrevsky (Boris (1805 - 1888), Stephan et Maria) en 1808,
  • et trois barons Vrevsky (Alexandre, Pavel (1808 - 1855), et Hippolyte (1814 - 1858) en 1822.

Le droit d'utiliser le titre de barons et baronnes de Serdobin dans l'empire russe fut confirmé par décret impérial du Tsar Alexandre Pavlovitch le 15 juillet 1802.

En 1804, le prince Kourakin accorda la liberté héréditaire à 3000 paysans et leur céda 60 000 acres de terre en contrepartie d'un engagement à payer un million de roubles sur 25 ans au bénéfice des barons et baronnes de Serdobin.

Le tsar Alexandre Ier anoblit ensuite trois Serdobiny le 5 octobre 1804 et trois Vrevsky en 1822.

Lettre patente datée de 1802 de
l'Empereur François II d'Autriche
Décret Impérial du
Tsar Alexandre Ier de Russie

Le baron Alexandre Nicolas de Serdobin fut naturalisé baron de Chokier par les Pays bas le 20 février 1819.

Les armes de Serdobin étaient: Une croix d'argent, sous la lune d'or cornes vers le bas et une étoile à six branches d'argent.

La devise: Fides et Fidelitas. Foi et Fidélité.

Elles figurent encore dans le hall d'entrée du Château de Chokier. On y remarque cependant quelques imprécisions:

- La croix et l'étoile sont d'or sur le blason du baron de serdobin. L'étoile porte cinq branches en non six.
- Le pont brisé du général Loison figure restauré sur les armes de la comtesse née Loison.

L'origine du nom de Serdobin s'attache à de la rivière Serdoba, dans l'oblast de Penza en Russie, au bord de laquelle s'est implanté la sloboda Serdobinskaïa signifiant la colonie libre de la Serdoba en raison de privilèges fiscaux. Elle devint ensuite Bolchaïa Serdoba (Serdoba la grande), Ville de Serdoba (au temps d'Alexandre de Serdobin) et enfin Serdobsk.

Deux des enfants du prince Kourakin portant les noms identiques d'Alexandre Nicolas baron de Serdobin, il est difficile de savoir lequel a épousé la fille du général Loison. Bien que tous deux aient poursuivi une carrière diplomatique, il semble qu'il s'agisse du cadet comme en témoignent les portraits des époux annotés au verso et dont les décorations du baron ont permis aux spécialistes russes, les Dr. Alexander Kibovskiy et Dr. Michail Asvarishch de l'identifier.



Carrière de Alexandre Nicolas Serdobin le grand (1781 - 1816)

1797 Alexandre Serdobine entra à 16 ans au service de l'État en tant que Junker (très jeune agent de l'administration, effectuant une sorte de stage de formation) auprès du Collège des affaires étrangères.
1798 Il fut relevé de ses fonctions et exilé à Potalava, quelques mois avant la disgrâce de son père le vice-chancelier Kourakine.
1801 Assesseur du Collège des affaires étrangères. Le Prince Kourakine étant rentré en grâce, Alexandre fut réintégré dans le personnel du Collège des affaires étrangères, ayant, en dédommagement de sa disgrâce, reçu le grade d'assesseur dudit Collège (qui équivalait à celui de major à l'armée).
1802 Conseiller de la Cour.
1806 Conseiller du Collège.
1809
Il se définit lui-même comme " Conseiller d'État, ancien conseiller de la Chambre du Trésor du gouvernement de Poltava, en Petite Russie, Paris, hôtel Thelusson, rue de Provence, 1809. »
Il abandonne ensuite la carrière diplomatique et entre au Département héraldique.
1816 Décède dans l'Oblast de Penza en Russie.
Source: Vladimir N MALOV, Les registres moscovites des dons de Charles IX



Carrière de Alexandre Nicolas Serdobin (1783 - 1846)

1802 Alexandre Serdobine est mentionné à 19 ans comme Assesseur du Collège des affaires étrangères.
1811 Conseillé du Collège (titularny sovetnik)
1813 Héraut de l'Ordre impérial de Saint-André Apôtre le premier nommé.
1815 Lieutenant au Régiment des Hussars de Pavlograd tout en conservant son titre de Héraut de l'Ordre de St. André Apôtre.
1816
1818
Il reintègre le service civil mais pose cependant pour son portrait en uniforme des Hussards de Pavlogradski où il apparait portant ses décorations.
Cou La Croix de l'Ordre de Sainte Anne de 2ème classe.
Poitrine La Croix de Héraut de l'Ordre impérial de Saint-André Apôtre le premier nommé,
La Croix de l'Ordre Russe de Saint Vladimir de 4e classe,
La Croix de l'Ordre Russe de Saint Jean de Jérusalem (également brodée sur l'uniforme),
La Croix de Chevalier de l'Ordre Français de la Légion d'Honneur.
Source: Boris Wilnitsky d'après les Dr. Alexander Kibovskiy et Dr. Michail Asvarishch

Portraits de la Comtesse Marie Louise Loison et du Baron Alexandre Nicolas de Serdobin
Portraits de la Comtesse Marie Louise Loison et du Baron Alexandre Nicolas de Serdobin
actuellement mis en vente par Boris Wilnitsky Fine Arts

Etrange union que celle de la fille d'un général divisionnaire de Napoléon Bonaparte avec le porteur des lettres qui avaient déclenché la guerre entre la Russie et la France. Leurs pères avaient cependant deux importants points en communs: Ils étaient tous deux extrêmement riches et Francs Maçons.


ASCENDANCE

Ivan Gregorievitch, Prince KOURAKINE
& Theodosia Alexeevna, Princesse ODOYEVSKY

|

Pierre Alexeievitch ROMANOV (1672 - 1725)
Tsar Pierre 1er le Grand dès 1682

& Eudoxie Fedorovna LOPOUKHINE (1669 - 1731)
Tzarine de Russie de 1689 à 1698

& Marthe Helene SKAVRONSKAIA (1684 - 1727)
Catherine 1ère de Russie

Boris Ivanovitch, Prince KOURAKINE (1676 - 1727)
Beau-frère et Conseillé du Tsar

& Xenia Fedorovna LOPOUKHINE (1678 - 1699)

|

Alexandre Borisovitch, Prince KOURAKINE (1697 - 1749)
& Alexandra Ivanovna PANINA (1711 - 1786)

|

Boris Alexandrovitch, Prince KOURAKINE (1733 - 1764)
& Helena Stefanovna APRAXINE (1735 - 1768)

|

Alexandre Borisovitch, Prince KOURAKINE (1752 - 1818)
& ?

|

Alexandre Nicolas, Baron SERDOBINE (1783 - 1846)
& Françoise Marie-Louise, Comtesse LOISON (1795 - 1870)


DESCENDANCE

De l'union du baron Alexandre Nicolas de Serdobin avec la comtesse Françoise Marie-Louise Loison naquirent 3 enfants:

  • Louise-Henriette-Alexandrine, née à Chokier, le 17 juin 1817
    & mariée au baron Adolf Pasquier,

  • Alexis-Boris, né à Chokier, le 5 octobre 1818
    & Elena Mikhailovna Vassiltchikova (2 enfants nés d'un premier mariage avec Алексей Иванович Шипов )
    • Elisabeth de Serdobin (°24-3-1954 + 1924)
      & le banquier Jules Paul Nagelmakers (°1855 + 1914)
      • Paul (1880 - 1940) & Marie-Louise Liebert de Nitray,
      • Hélène (1882 - 1932) & Léon de Steenhault de Waerbeek,
      • Serge (1885 - )
    • Anastasia de Serdobin (°1859)
      & Fernand Victor Davansa (Dawans) (1851 - 1920).
      • Alexis Fernand (1877 - 1924) & Magdaleine Adèle Jenny Lieutenant (1880 - 1928)

  • Marie-Catherine-Henriette, née à Chokier, le 8 avril 1820.

Chateau de Chokier en 1821 - Eau forte et manière noire  par G. ARNALD & S. REYNOLDS
1821 - Choker - Eau forte et manière noire 18,5 x 43,5 par G. ARNALD & S. REYNOLDS

La situation du palais du Prince Kourakin à Nadezhdino ou Alexandre a probablement passé une partie de son enfance ressemblait étrangement à celle Chokier bien qu'il s'agissait là d'un vaste palais et non d'un château.

Nadezhdino

En 2012, on y a exhumé d'une chapelle la dépouille présumée de son frère ainé décédé en 1816.

Chapelle d'Alexandre l'ainé de Serdobin Dépouille d'Alexandre l'ainé de Serdobin

ANNEXES

MANUSCRIT DE MIL HUIT CENT DOUZE

CONTENANT LE PRECIS

DES ÉVÉNEMENTS DE CETTE ANNÉE

POUR SERVIR À L'HISTOIRE DE L'EMPEREUR NAPOLEON

par Agathon Jean François baron Fain
son secrétaire-archiviste à cette époque

1827

Volume complet sur googlebooks

CHAPITRE IX.

RÉPONSE DES RUSSES APPORTÉE PAR LE BARON DE SERDOBIN. - NOTE DE M. DE KOURAKIN. – MISSION DE M. DE NARBONNE. - DÉPART DE NAPOLÉON.

Sur ces entrefaites, la réponse si longtemps attendue de Saint-Pétersbourg arrive enfin. C'est le baron de Serdobin, attaché à la légation russe, qui en est porteur. Le 24 avril, deux heures après la réception de ses lettres, le prince Kourakin se rend auprès du duc de Bassano, et lui annonce que la Russie exige pour condition préalable de toute négociation que les armées françaises évacuent la Prusse et se rutirent derrière le Rhin.

Ceux qui dirigent le cabinet de Saint-Pétersbourg ont sans doute calculé qu'en adressant à Napoléon une pareille sommation, on lui arracherait infailliblement la déclaration de guerre dont l'empereur Alexandre ne veut pas prendre l'initiative.

Il n'est guère possible, dit le duc de Bassano à l'ambassadeur, « que, dans les circonstances actuelles de l'Europe, votre proposition ne soit pas considérée comme offensante. Votre maitre méconnaît le caractère de la nation française et celui de son souverain. Nous faire une telle demande, c'est nous blesser encore plus que par un refus positif de négocier. Ne vous trompez-vous pas sur le sens des instructions que vous venez de recevoir? »

Le prince Kourakin insiste; il assure que ses ordres sont formels , et sollicite une audience de l'empereur. On lui Iaisse deux jours de réflexions.

Ce n'est que le 27 avril qu'il est admis aux Tuileries; dans cette audience, Napoléon se contient assez pour éviter l'éclat qu'on attend de lui. Il renvoie l'ambassadeur au ministre pour la discussion des propositions de la Russie. Mais le duc de Bassano a l’ordre secret d'éviter toute explication. Après avoir entendu, le 28, M. de Kourakin, il ne lui accorde plus de conférence.

Deux jours se passent ainsi. Cependant, le 30 avril, l'ambassadeur russe prend le parti d'adresser par écrit ses conditions; elles méritent d’être consignées ici.

La Russie exige expressément:

L'évacuation des états prussiens et de toutes les places fortes de la Prusse;

La diminution de la garnison de Dantzick;

L'évacuation de la Poméranie suédoise,

Et la conclusion d'un arrangement avec la Suède.

Quand ces demandes seront accordées par la France, la Russie répondra d'une manière satisfaisante sur les quatre points en litige:

1° Sans renoncer au commerce des neutres elle maintiendra les mesures prohibitives contre le commerce direct avec l’Angleterre

2° On conviendra du système de licence à introduire en Russie, a l'exemple de la France;

3° Ou traitera par un arrangement particulier des modifications à faire au tarif des douanes russes dans l'intérêt du commerce français;

4° Enfin, ou conclura un traité d'échange du duché d'Oldenbourg contre un équivalent convenable 1. (1 L'empereur Alexandre sentait bien que les griefs avoués ne portaient que sur des accessoires. (M. de Buturlin, tom Ier. Pag. 71.)

Une résolution tellement prononcée de la part des ministres russes, et soutenue d'une manière si obstinée, semble ne plus laisser d'espoir de s'entendre, Dès ce moment la guerre est décidée entre les deux cabinets mais elle ne l'est pas encore entre les deux monarques. Le soin avec lequel Napoléon vient d'éviter de rien compromettre, indique déjà l'arrière-pensée qui l'occupe. Mettant de côté M. de Kourakin et ses notes, il en a appelé directement à l'empereur Alexandre. Le 25 avril, le lendemain de l'arrivée de M. de Serdobin, dès qu'on a su les premiers mots de la réponse du cabinet russe, l'ordre de partir pour Saint-Pétersbourg a été donné à M. le comte de Narbonne, le même qui, tout récemment, était à Berlin. Les dernières ouvertures entamées à Londres out fourni le prétexte qui couvre le message de cet aide de camp diplomate. Il va communiquer au cabinet russe les pièces de la correspondance anglaise. C'est un dernier égard que nous voulons avoir pour les stipulations de Tilsit. L'empereur Alexandre, dit-on dans la note officielle, y prendra part, ou comme ami de Ia France, ou comme allié de l'Angleterre. La vraie mission de M. de Narbonne est toute confidentielle; c'est la continuation de celle de M. de Czernicheff, qui parait avoir été mal remplie. On saura enfin si l'empereur Alexandre peut encore être arraché à l'influence qui le domine, ou s'il est décidément gagné contre nous.

Cependant le mois du mai est commencé; un rendez-vous a été donné à l'empereur d’Autriche à .Dresde; il faut s'y rendre, et Napoléon part le 9. Il va se rapprocher de ses armées; mais le séjour qu'il se propose de faire dans la capitale de la Saxe, peut encore donner le temps à M. de Narbonne de prévenir les hostilités.

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