Voici quelques notes relatives son passé; elles suffiront, croyons‑nous, pour montrer quels souvenirs glorieux pourrait y évoquer un poète instruit et éloquent, le vates, malheureusement si rare, d'Horace.
On ignore l'époque précise de l'origine de cet edifice (2).
Il existait assurément en 743. - Il était alors habité par les comtes et ducs de Hesbaye, les Pepins, ainsi qu'on le peut induire du fait suivant.
Un matin de cette année 743, dans l'église du monastère de St‑Pierre , on retrouva si parfaitement conservés les restes de l'évêque Hubert, qu'un cri de surprise s'éleva parmi les spectateurs: ce cri parvint jusqu'au palais. Le frère de Pepin, Carloman, se leva aussitôt de son siège et, avec la reine et plusieurs paladins, s'en vint contempler les reliques qui émerveillaient ainsi la foule pieuse (3).
Pepin de Herstal, devenu roi en 754, n'abandonna point l'ancienne résidence de ses aïeux, et son fils Charlemagne continua à y avoir sa demeure (4).
Il serait difficile de dire ce qu'était alors le Palais (5)
Depuis les agrandissements qui y avaient été faits vers 735, ii devait être extrêmement vaste (6). Les bâtiments et les enclos s'étendaient depuis le haut de la Sauvenière jusque au‑delà la rue de la Rose (7). Il était divisé en plusieurs manoirs, qui avaient tous leur chapelle, leurs jardins, leurs préaux. C'était comme une réunion de palais (8).
Le palais était tellement étendu, qu'il suffisait à loger non seulement les membres de la famille carolingienne, mais encore les envoyés des princes étrangers, les évêques, les abbés, les nobles et tous ceux que leur devoir ou leur intérêt appelaient à la cour (9). Il devait s'y trouver des salles immenses, ou l'on donnait les festins, où. siégeaient les tribunaux civils et ecclésiastiques, et où se tenaient les assemblées du clergé et des vassaux de la couronne (10). Comme aujourd'hui, il y avait certainement des portiques et des galeries spacieuses, où stationnaient les gardes et les domestiques qui attendaient les ordres de leurs maîtres (11).
Par la suite, les évêques occupèrent le principal corps de l'édifice, et il paraît que les manoirs qui en dépendaient furent vendus à des particuliers. Diverses rues y furent percées, et les chapelles furent érigées en églises paroissiales (12).
Ce fut vers l'an 971 que le palais devint la résidence officielle des évêques de Liège (13). C'est à partir de cette époque que les réparations qui y furent faites ont été remarquées par les chroniqueurs. Les quelques mots qu'ils y consacrent peuvent être utilement colligés.
En 975, l'évêque Notger restaura la partie qui avait été épargnée par les Normands en 882 (14). Ce fut cette partie que l'on connut plus tard sous le nom de Vieux Palais.
En 1155, l'évêque Henri de Leyen y fit faire des travaux (15).
En 1185, lors de l'incendie de la cathédrale, le Vieux Palais fut fortement endommagé (16).
En 1237, on fit défense de bâtir joignant la façade du Vieux Palais (17).
En 1449, Jean de Heinsberg répara le côté qui donnait sur la rue Derrière‑le‑Palais. Il reconstruisit aussi la porte de la façade principale. Il en posa solennellement la première pierre le lundi 28 juillet. L'état précaire de ses finances ne lui permit point de l'achever (18).
Le 18 novembre 1505, le feu éclata dans les écuries par la négligence d'un palefrenier, et dévasta tout le corps de logis de derrière (19)
En 1526 (20) , Érard de la Marck releva cette partie de l'édifice sous l'inspiration de « un excellent artisan de sculpture appelé maistre François Borset, natif de Liège, en la haultaineté du baillage de Jupille qu'on dit du Pont d'Amercœur (21).
Ce prince mourut sans avoir pu mettre à fin son oeuvre. Les travaux ne furent terminés que sous son successeur, Corneille de Bergue, à qui les Etats votèrent à cet effet plusieurs allocations (22).
Corneille de Bergue et ses successeurs immédiats décorèrent le palais avec un grand luxe partout, au dire des contemporains, c'étaient des dorures, des tapisseries, des peintures, des statues, des fontaines jaillissantes (23).
En 1734, dans la nuit du 23 mars, un nouvel incendie détruisit celle des façades du palais qui donnait sur la cathédrale St‑Lambert (24). Trois ans après, grâce aux subsides des Etats, on vit s'élever la lourde et massive façade qui subsiste encore à cette heure, et dont le moindre défaut est de ne point être en harmonie avec le reste de l'édifice (25).
Après la mort de Charlemagne, le palais avait continué à être le logis des empereurs chaque fois qu'ils arrivaient à Liège. Relevons quelques unes des visites de nos anciens seigneurs suzerains (26).
En 854, les trois petits‑fils de Charlemagne conviennent de s'assembler à Liège pour traiter de la paix. L'empereur Lothaire et le roi Charles le Chauve se trouvent seuls au rendez‑vous, chacun avec une suite nombreuse et brillante (27)
946. L'empereur Otton I vient résider à Liège dans le courant du mois de septembre (28).
1012. L'empereur Henri II vient y passer la fête de Pâques (29).
1024. Conrad, élu empereur le 8 septembre, y arrive dans la première quinzaine du mois suivant (30).
1061, 1064. L'empereur Henri IV vient y habiter durant le temps pascal. En 1071, il y célèbre la fête de Pâques, et, dans le mois de mai, il y tient un parlement (31). Il y revient en 1080 pour la solennité de Pâques (32). Il s'y réfugie en 1106, et y meurt le 7 août (33).
1107. Henri V vient y loger pendant les fêtes de Noël. En 1125, il y célèbre la solennité de Pâques (34).
1131. L'empereur Lothaire II et Richilde sa femme y viennent résider. Le dimanche 29 mars, ils sont couronnés dans la cathédrale par le pape Innocent II (35).
1156. L'empereur Frédéric Barberousse y arrive pour célébrer la solennité de Pâques. Il y reparaît en octobre 1171 (36).
1192. L'empereur Henri VI y fait un court séjour (37).
1200. Le roi des Romains y célèbre la fête de Pâques (38).
1241. L'empereur Frédéric II y passe le temps pascal (39).
1248. L'empereur Guillaume y séjourne quelque temps (40).
1416. L'empereur Sigismond vient y rester pendant la fête de Noël (41).
1520. Charles Quint y loge cette année, ainsi qu'en 1544. Lors de cette dernière visite, frappé du caractère monumental de l'édifice et du luxe déployé dans les grands appartements, il s'écrie: « En vérité, si ce Palais était achevé comme il mérite de l'être, il n'y en aurait pas de plus beau en Europe (42). »
A partir de l'an 971, comme on l'a vu plus haut, le palais avait été habité par les princes‑évêques (43). Ils y résidèrent presque sans interruption jusqu'au samedi 26 juillet 1794; le lendemain, dimanche 27, le gouvernement épiscopo‑princier était aboli à jamais à Liège.
Au moyen‑âge, c'était dans le palais que siégeait le célèbre Tribunal de Paix, que présidait l'évêque, et dont étaient justiciables presque tous les grands feudataires de la Belgique. C'est à l'une de ses portes que se trouvait le fameux Anneau du Palais, qu'il suffisait d'agiter pour obtenir assistance, lorsque l'on était lésé soit dans ses biens, soit dans son honneur (44).
A cette époque, la grande cour était une espèce de forum où le peuple s'assemblait pour discuter sur les affaires communes. Des boutiques de merciers et, à partir du XVIe siècle, des boutiques de libraires en garnissaient les galeries. Dans le préau de la deuxième cour se trouvait une quintaine, après laquelle visaient les pages et les archers (45).
Au XVIIe siècle, pour faire peser leur influence sur les grands corps judiciaires, et pour effacer, autant que possible, les traditions liégeoises, les princes bavarois installèrent dans l'enceinte du palais le Conseil ordinaire, la Chambre des Comptes, puis le Tribunal des échevins, la Cour féodale et la Cour de l'Officialité.
A la fin du siècle dernier, la cathédrale St-Lambert assombrissait de ses hautes et massives murailles la façade principale du palais. La vieille basilique disparut en 1793, et son emplacement fut converti, en partie, en une vaste place publique. L'antique palais se trouva ainsi presque entièrement dégagé (46)
Le palais actuel ne semble guère avoir changé de disposition depuis mille ans. A coup sur, il a conservé les cours et les galeries d'autrefois. Aussi, malgré les restaurations qu'il a successivement subies, croyons‑nous que les yeux d'un habile archéologue y découvriraient sans peine les vestiges qui appartiennent aux constructions primitives.
Tel qu'il nous est arrivé, il n'est pas dans le pays un monument qui évoque plus de souvenirs héroïques, plus de fierté nationale, que l'ancienne demeure des Pepins.
(1) Notre vieille demeure princière, il est bon de le faire remarquer, a toujours été connue sous le nom de Palais, ce qui indique que dans des temps très reculés elle était une résidence royale, ou (ce qui serait, peutêtre, plus exact) qu'elle était le local où se rendait la justice souveraine.
Le mot de Palais, en wallon Palâ, est dérivé du latin Palatium, nom d'une maison construite sur le Mont Palatin à Rome, et qu'Auguste habita. On appela dès lors Palatium la demeure des empereurs romains, quelque part qu'ils allassent habiter.
(2) A quelle époque a‑t‑on commencé à élever un édifice sur l'emplacement du palais actuel? L'histoire est muette là‑dessus. En quelques parties, l'appareil des murailles, absolument semblable à l'appareil romain, a fait croire à quelques uns qu'il était bâti sur les ruines d'une construction antique considérable.
(3) Rei fama circumquaque decurrit, et per cunctorum ora volitans, ad Palatium usque pervenit... Qui talibus auditis, princeps Karlomannus regali solio exiluit, unaque cum uxore et primoribus Palatii sui, ad viri Domini corpus providendum accessit. (Jonas, Vita S. Huberti, dans Surius, De probatis Sanctorum historiis, t. V, p. 54.) - Vers 1620, on croyait que Carloman habitait le manoir de Jupille, parce que l'on ignorait que Liège possédait un palais; du moins Roberti interprète ainsi le passage de Jonas: Jupiliae fuerit hoc Palatium, ubi Austrasii principes fere morabantur. (Historia S. Huberti, p. 204.)
(4) Anno 769, Karolus celebravit pascha in Leodico vico publico. (Annales Laurissenses, dans les Monumenta Germaniae historica, t. I, p. 148, etc.)
On peut affirmer que le palais de Liège a été habité par les princes carolingiens chaque fois que les annalistes les font résider, soit dans le manoir de Jupille, soit dans le manoir de Herstal, situés l'un et l'autre à vingt minutes de la Cité. Quand ils séjournaient dans ces villa, ils devaient forcément venir dans nos basiliques lors des solennités de l'Église, auxquelles ils tenaient à assister si assidument et si dévotement.
Avant le huitième siècle, il n'y avait pas, semble‑t‑il, de palais à Herstal, mais seulement une cour (curia), ainsi que l'atteste, aujourd'hui encore le nom de Li Cour que porte la vaste place de ce bourg. En ces temps reculés, le mot cour signifiait une assemblée solennelle présidée par le roi. Il est possible que dans la plaine voisine de Liège où se tenait la cour, c'est‑à‑dire, l'assemblée nationale, il y avait un trône, nommé en thiois Herrs‑Stual, et que de là vient le nom de Herstal. (Voir Wachteri Glossarium germanicum, p. 1657; Scherzii Glossarium germanicum medii aevi, t. II, p.1587, etc.)
(5) A Aix‑la‑Chapelle tous les vestiges du palais bâti par Charlemagne ont tellement disparu, que, à cette heure, il est difficile d'en indiquer même l'emplacement. « Ceux qui depuis le règne de Charlemagne ont gouverné la ville créée par ce grand homme, ont tellement laissé périr et s'effacer les vestiges de son palais, qu'il est impossible aujourd'hui d'en déterminer et d'en tracer la véritable enceinte. » (Golbéry, Notice sur Aix‑la‑Chapelle, p. 289.) Grâce à quelques vieux textes et à des lambeaux de chroniques, grâce surtout à des détails d'architecture que l'on observera mieux, on pourra dire un jour ce qu'était notre palais carolingien.
(6) « En ce temps, Ogir fit faire ung chesteau sur le Savenir, et deden fit faire unne chapele de saincs Michil, qui estoit la 2e paroisse de Liege; apres fit faire ung chestea à deux boniers pres Haslinpoit, et par dedens ung chapel de saincs George, et fut la 3e paroisse, et eut à nom la rue Hors-Chesteau, qui estoit pres du chesteau; apres fit le 4e chesteau ou j avoit unne chapel de saincs Catherene qui fut le 4e parois, mais quand le chesteau fut destruict, on fit faire ung aultre asses pres de la grand porte du Pon des Arges, qui estoit ung des porte de chesteau. » (Chroniques de Liège . manuscrits de la Bibliothèque publique, à l'Université, n° 176 fol. 104, etc.) Le château dit de Ste-Catherine (en l'Évêque-Court) se trouvait sur l'emplacement de la Grande Boucherie actuelle. Au XIVe siècle, il y avait encore dans les environs des restes des anciennes murailles, ainsi qu'on le voit par ces textes d'un document de 1330, sur les Werissais ou Aisemenches delle Citeit de Liege: « Item, doit Maroiis Wike del Vesque Curt por les murs del viez fermeteit derier sa maison , trois solz et siz deniers; - item, Hanes Sculteaus li boulengiers por laisemenche des viez murs en le Vesque Curt ensi que sa maisons sestent, quatre solz; - item, ilh meismes por une pieche de terre joindante a vies murs del fermeteit en le Vesque Curt, quatre solz; - item , Colins Flokeles pour laisemenche des murs del vies fermeteit derier le maison signeur Makaire qui fut le poindant, etc »
(7) Le palais, ou l'un des châteaux, devait, à coup sûr, donner sur la rue appelée au XllIe siècle Fours Casteal, et aujourd'hui Hors-Château. Dans la rue Féronstrée, dans la maison numérotée Il, il y a un puits antique, qui est appelé dans de vieux titres, et à cette heure encore, le puits du palais. - Le monastère St Barthélemi, fondé vers l'an 1012, ne lut compris dans l'enceinte de Liège qu'en 1106, lorsque l'on éleva les murs de Vivegnis et de St-Leonard. Une charte de 1031 le place dans le faubourg: Basilicam S. Bartholomei in suburbio Leodiensi, etc.
(8) Les chroniqueurs distinguent les dépendances du palais par les noms des chapelles: ainsi, ils appellent le logis situé au nord le Château St-Georges, et celui qui se trouvait à l'est le Château Ste-Catherine; le manoir qui s'élevait à l'ouest, à peu près sur l'emplacement de l'église Ste-Croix actuelle, est dénommé tantôt le Château, St-Michel, tantôt le Château du bosquet, si l'on peut ainsi traduire le latin Castrum silvestre. - Peut-être le palais, ou, plus exactement, le bourg carolingien était-il entouré de murs percés de trois portes, lesquelles étaient fortifiées de trois châteaux?
(9) On hébergeait dans le palais tous les étrangers de distinction. Apres chu vint Charle à Liege avec tous ses gens et se prist son herbeige en casteal St George que Ogier avoit fermeit si come dit est, et li pape Lion et les cardinal et evesques herbegont en casteal St Catherine; et en casteal le voweit condist de St Michiel herbegat Ogier et tous les prinches et se journont tous à Liege et firent leurs pasques. » (Chroniques de Liège, manuscrits de la Bibliothèque publique de Liège, à l'Université , n° 176, fol. 109, etc.)
Après la prise de Pavie, en 774, Charlemagne avait relégué à Liège le roi des Lombards, Didier, sa femme Ansa, leur fille Rolende, le savant Paul Diacre, etc. Anno 77 Karolus regnum Italiae cepit, et Desiderium regem in exilium direxit Leggiae, Agilfrido episcopo. (Annales St Jacobi Leod., dans les Monumenta Germaniae historica , t. XVI, p. 636.) On peut induire d'une tradition qui avait cours vers 1620, que le château St‑Georges fut le logis de ces illustres prisonniers. Videret hic Desiderius Longobardorum rex à Carolo Magno Ticini obsessus, victus, captus, suos olim carceres non procul a flumentano Joannis Curtii V. Cl. nobilissimi ac optimi palatio, etc. (Vlierden , Fasti magistrales Inclitae Civitatis Leodiensis, p. 15.)
(10) On y trouvait aussi un atelier de monnaies, qui se frappaient au nom du roi chaque fois qu'il habitait le palais. C'est ainsi qu'il y a des monnaies d'argent de Charlemagne sur lesquelles on lit, soit Carolus et Leodico, soit C et Legia.
(11) Si la tradition ne dit point que Charlemagne restaura le palais, on peut affirmer qu'il fit exécuter des travaux dans le voisinage. En effet, la crypte du monastère de St‑Pierre était ornée de colonnes de granit gris identiques à celles dont il décora la basilique d'Aix, et qui provenaient de la démolition de l'ancien palais de Ravenne. Des fragments considérables des colonnes qui se trouvaient à St‑Pierre se voient dans notre Musée provincial.
(12) Cela a dû avoir lieu dans la seconde moitié du lXe siècle. En effet, la chapelle St‑Georges, qui, au dire des Chroniques, avait « esté faite dedans le vergier dudit chesteau, » fut érigée en paroisse en 950, et celle de Ste‑Catherine en 951; la chapelle St‑Michel devint une cure en 980. (Fisen, Historia Ecelesiae Leodiensis, t. I, p. 135, 150.)
(13) Avant cette époque, les évêques avaient occupé à Liège diverses résidences. Saint Lambert avait une habitation au pied de Publémont, saint Hubert sur le Mont Cornillon; vers 880, Francon logeait dans le château St‑Catherine, et Éracle, en 960, demeurait Mont St-Martin. Voir Roberti, Historia S. Huberti, p. 164, etc.
(14) Palatium domus episcopalis eodem tempore usque ad perfectionem consurgere fecit. Gitles d'Orval, dans les Gesta Pontificum Leodiensium, t. I, p. 203.)
Les Normands n'avaient certainement pas plus épargné le palais que les autres édifices, qui furent tous dévastés. Leodiurn violentes irruperunt , et municipiis effractis atque combustis... ecclesiam sancti Lamberti igne consumpserunt, eam solo coequantes, sola ruinae et combustionis vestigia reliquerunt. (Gilles d'Orval, Ibid., p. 123.) Ils ruinèrent notamment les chapelles des châteaux St‑Georges et Ste‑Catherine, selon Bouille, Histoire du Pays de Liège, t. I, p. 60.
(15) Episcopus Leodiensis Henricus... Patatium episcopi ad Leodium fecisset... - Fuit etiam Aula episcopalis ab eo reparata et ampli ficata. (Gilles d'Orval, dans les Gesta Pontif. Leod., t. II, p.107; Albéric, Chronicon, p. 344. etc.)
(16) Nec non Palatium vetus, dit laconiquement Gilles d'Orval. (Ibid., t. Il, p. 128.)
(17) Voici un extrait de la convention de 1237, où cette défense fut consignée « Jakes par la graze de Deu prevos, Jehans Ii doiens, li archidiakene et tos li capitres de la grant eglise, Ii Maires, li Eschevin, li Jureit et toz Comuns de la Citeit de Liege, faisons savoir a toz ceaz ki or sunt et ki serunt ki ces lettres verront, ke des degreiz ki sunt entre le Glise ja dite et le Marchiet dont contenchons at esteit entre nos le chapitre dune part et les Citains daltre, fumes assenti et concordeit en teil maniere, ki li murs derrier ces degreiz doit estre sor le viez fondement ki se joint al mur del Viez Palais et sestent juc al mur de la maison le prevost, ne entre ces dous murs naura nul estal tant ke li degreit portront juc ka la terre et li murs par derrier les degreiz, ne nule de nos parties ne deverat ne ne porrat jamais faire estal entre le mur del Viez Palais et le mur de la maison le prevost, etc. s (Dans le Liber Cartarum Ecclesie Leodiensis, n° 25.)
(18) Quelques personnes, poursuivies pour avoir pris part à une sédition, avaient été condamnées à faire rebâtir à leurs frais la porte du Palais. Quapropter Dominus leodiensis feria III paschae convocato Populo, deposuit querelam suam: unde per Civitatem et arbitros fuerunt condemnati in duobus millibus florenorum Rhenensium, ad faciendum novam portam in Palatio, et posuit Domines leodiensis primum lapidem novae portae eodem anno XXVIII julii circa vesperam. Sed quia illi qui taxati fuerant non erant habiles ad solvendum, aliqui obierunt ex tristitia, aliqui fugerunt, et opus mansit imperfectum. Residuos lapides Dominus leodiensis fecit duci ad Seten et Millen. (Adriani Diarium Leodiense, dans l'Amplissima Collectio, t. IV, p. 1217.)
(19) « Lan mesme Ievesq vint à Liege pour soy faire curer et ayder de sa maladie et alla loger à St Martin pour avoir bon ayre, mais de nuitt par la negligence dun palfernir le feu se mist au Palais en lestablerie des chevaulx, qui furent ars. » (Chroniques de Liège.) Sed quum casu Palatium candela in stramine concidente combureretur equique lucusentissimi et muli rari quidem et magno empti precio concremati interiissent , etc., dit un contemporain, Placentius , Catalogus Antistitum Leodiorum , p. 220. L'écurie était une construction de Heinsberg , in Heinsbergiano equili, selon Foullon, Historia Leodiensis, t. II , p. 193. L'écurie du palais est mentionnée dans un document de 1340, dans lequel on reconnaît que l'Église de Liège ab antiquo jus habuisse ducendi aquam parvi rivi retro Palatium nostrum fluentis ante stabula et retro coquinam ejusdem per claustrum suum usque ad mosam... ab exitu dicti Palatii nostri ante portam ejusdem Palatii versus Forum, etc.
(20) Ce ne fut pas en 1508, comme l'avance Chapeauville dans les Gesta Pontif. Leod., t. Ill, p. 240, qu'Erard commença la restauration du Palais, mais en 1526 , ainsi que le rapportent toutes les Chroniques du temps. « L'an 1526 le cardinal comenca à ediffier le Palaix... - Lan mesme (1526) comencha à ediflier le Palais en Liege le cardinal Erard de la Marche... - L'an mil Ve XXVI at esté le Palais de la Cité de Liege comenché, qui puis apres at esté parachevez fort magnificquement et richement, par Everard levesque , etc. » Il était habitable sept ans après: « Lan 1533 le 25 d’apvril le cardinal revint à Liege et fut loger le 1er fois en son Palais. »
(21) Chronique de Liège de notre bibliothèque particulière. Dans un travail fort imparfait que nous avons publié il y a nombre d'années, nous avons avancé, en interprétant mal le texte de notre Chronique, que Borset avait sculpté les colonnes des cours du Palais: cette grossière bévue est entrée dans toutes les compilations qui ont suivi la nôtre.
(22) Le 17 mars 1538, Corneille de Bergue obtint des États une « bonne somme de deniers » pour la, restauration du Palais; elle fut insuffisante, sans doute, car il disait aux États le 14 décembre 1541: « Messieurs, il est necessaire de reparer le Pallaix, car de le laisser comme il est ce seroit deshonneur et honte; l'on vous supplie de remeder convenablement, et ce que accordereis serai emploie à l'effect susdict. ». (Inventoire des propositions des Princes faictes aux Estatz, folio 7; manuscrit de notre bibliothèque particulière.) En 1607, à la séance du 20 mai, les États votèrent encore un subside pour la réparation du Palais: Denique subsidia in reparationem Palaiii concedantur. (Chapeauville, Gesta Pontif. Leod., t. Ill, p. 656.)
(23) Marguerite de Valois, qui séjourna, en 1577, six semaines dans le Palais, et qui devait se connaitre, assurément, en demeures splendides, en parle en ces termes dans ses Mémoires: « L'Evesque m'ayant receue sortant de mon batteau, me conduisit en son plus beau Palais, d'où il s'estoit delogé pour une loger, qui est, pour une maison de ville, le plus beau et le plus commode qui se puisse voir, ayant plusieurs belles fontaines et plusieurs jardins et galeries, te tout tant peint, tant doré et accommodé avec tant de marbre, qu'il n'y a rien de plus magnifique et de plus délicieux. »
(24) Voir Ophoven, Continuation du Recueil héraldique des Seigneurs Bourgmestres de la Noble Cité de Liège, p. 42.
(25) On eut alors la faiblesse de douter du talent de nos architectes, et l'on alla chercher à Bruxelles, à grands frais, l'artiste le plus en vogue, un nommé Anneessens: il nous dota de la façade insignifiante que l'on connaît. De nos jours, mieux inspirée, l'administration a confié la réparation de notre vieux monument à un Liégeois. Si en 1734 on ne faisait que de la détestable architecture du XVIIIe siècle, aujourd'hui n'est‑on pas trop imbu du gothique quartaire? Un jour viendra où l'on en aura du regret, mais il sera trop tard.
Le Palais est une construction bizarre, qui appartient à différentes époques. Voici ce qu'en disent quelques archéologues étrangers.
« Les colonnes de la première cour sont assez grossièrement taillées, et paraissent d'une si haute antiquité, que tout porte à croire qu'elles existaient déjà dans le Palais brûlé en 1505 et qu'elles lui ont survécu. » (Poignant, Le Rhin et les Provinces rhénanes, p. 22.)
« La quadruple galerie qui enferme la cour est admirablement conservée. J'en ai fait le tour. Rien de plus curieux à étudier que les piliers sur lesquels s'appuient les retombées de ces larges ogives surbaissées. Ces piliers sont en granit gris comme tout le Palais. Selon qu'on examine l'une ou l'autre des quatre rangées, le fût du pilier disparaît jusqu'à moitié de sa longueur, tantôt par le haut , tantôt par le bas, sous un renflement enrichi d'arabesques. Pour toute une rangée de piliers, la rangée occidentale, le renflement est double et le fût disparait entièrement. Il n'y a là qu'un caprice liégeois du XVIe siècle. Mais ce qui rend l'archéologue perplexe, c'est que les arabesques ciselées sur ces renflements, c'est que les chapiteaux de ces piliers, naïvement et grossièrement sculptés, chargés, aux tailloirs près, de figures chimériques, de feuillages impossibles, d'animaux apocalyptiques, de dragons ailés presque égyptiens et hiéroglyphiques, semblent appartenir à l'art du XIe siècle et pour ne pas rendre ces piliers courts, trapus et gibbeux à l'architecture byzantine, il faut se souvenir que le Palais princier‑épiscopal de Liège ne fut commencé qu'en 1508 par le prince Erard de la Marck, qui régna trente‑deux ans. » (V. Hugo, Le Rhin, lettre 7°.)
« Le Palais est un grand édifice bâti dans le moyen‑âge. Sa cour est entourée d'une galerie à arcades qui reposent sur des colonnes. Cette cour présente un caractère véritablement persan; les colonnes, d'une pierre bleuâtre, ont la forme d'un candélabre; la partie inférieure de leurs fûts est ornée différemment, et les arcades, placées sur les chapiteaux, ont la configuration de l’arc persan. » De Wiebeking, Architecture civile; Munich, 1829; t. V, p. 153.)
« Tous les monuments de la Renaissance portent à peu d'exceptions près, un cachet de similitude qui laisse facilement deviner leur origine commune, l'étude des monuments antiques, et l'application de leurs principes aux édifices nouveaux. C'est ce que nous prouve l'architecture des XIVe et XVe siècles en Italie, celle du XVIe en France et en Allemagne, comme aussi la Renaissance espagnole... Parmi les monuments qui font exception à la règle générale, nous devons ranger le Palais épiscopal de Liège. Il est fort remarquable par l'originalité de son style et l'étrangeté de plusieurs de ses détails. Il est le seul et unique de son genre... On remarque dans la cour des colonnes isolées de la conception la plus bizarre et la plus fantastique. Ces colonnes, d'un style si excentrique, ne trouvent point d'analogie avec aucune de celles que nous connaissons en Europe. Elles ressemblent à quelques colonnes employées dans des monuments de la presqu'île de l'Inde... » (Cailhabaud, Monuments anciens et modernes; Paris, 1850, t. III.)
(26) On pourrait arriver à deviner ce que les princes carolingiens avaient fait à Liège, en voyant ce qu'y firent les empereurs leurs successeurs. Ce serait là, assurément, un travail très curieux et bien désirable. - Voir aussi, passim, notre travail intitulé Recherches historiques sur la Naissance de Charlemagne à Liège, 4 édition.
(27) Carolus super fratris sui Hludowici fide suspectus, ad Lotharium in vico Leudico venit, ubi diu de communi amicitia atque indissolubili tractantes, tandem coram omnibus qui aderant, etc. (Prudentii Annales, dans les Monumenta Germaniae historica , t. I , p. 448 , etc.) Les grands de l'Empire invoquèrent ce parlement solennel en 856:... Cum his quae in Leodico cum fratre vestro Hlotario adnutiastis, etc. (Ibid., Legum, t. 1, p. 447.)
(28) Ottonem imperatorem Leodii asino 946 excepit. (Foullon, Historia Leodiensis, t. 1, p. 168.)
(29) Anno 1012. Heinricus rex pascha celebravi Leodii. (Dans les Monumenta Germaniae historica, t. Ill, p. 94, t. IV, p. 18, etc.) L'empereur Henri se trouvait encore à Liège le dix‑sept mai: ce jour là, il y avait à sa cour: l'évêque de Worms, l'archevêque de Cologne, l'évêque de Metz, frère de l'impératrice , l'évêque d'Utrecht, le duc de Lorraine , le duc de Mosellane, etc.
(30) II y signa un diplôme clos de cette manière: Actum in Civitate Legia feliciter. (Dans le Liber Cartarum Ecclesie Leodiensis, n°16, etc.)
(31) Regalis Curia condicta erat Legiae celebrari... Illic omnes qui habebant causam judicii jussi sunt convenire de singulis partibus Romani Imperii, etc. Un diplôme que Henri IV signa à Liège le mercredi 11 mai, constate qu'il est donné en présence de l'impératrice Berte, de l'archevêque de Cologne, des évêques d'Utrecht, de Verdun, de Bamberg, de Cambrai, de Verceil, des ducs de Lorraine, d'Allemagne, de Bavière, etc. (Voir les Gesta Pontif. Leod., t. Il, p. 12, 547; le Liber Cartarum Ecclesie Leodiensis, n° 8, etc.)
(32) Anno 1080, Heinricus rex pascha celebrat Leodii. (Annales Sti- Jacobi Leod., dans les Monum. Germaniae historica, t. XVI, p. 639.)
(33) Les historiens qui sont étrangers à nos traditions, placent erronément la mort de Henri IV au 10 août. Albéric, comme tous nos autres annalistes, la fixe au 7 août: Interim Imperator Leodii moritur, septimo idus mensis augusti. (Voir son Chronicon, p. 205.) Le Liber Commemo rationum Ecclesie Leodiensis porte également cette date: VII id. aug. com. Henrici piissimi imperatoris. - Nous ignorons où Bouille a découvert que « L'Empereur étoit logé dans la maison dite la Belle Côte en Féronstrée, que l'on voit encore. » (Histoire du Pays de Liège, t. I, p. 132.) Cette ancienne dépendance du Palais, ce nous semble, ne devait plus guère être en état d'héberger un empereur.
(34) Anno 1125, Leodii pascha Domini celebrat Henricus imperator. (Albéric, Chronicon, p. 249, etc. )
(35) Rex autem Lotharius Leodium cum principibus totius regni, archiepiscopis, episcopis, ducibus, marchionibus, palatinis, comitibus, et etiam coeteris nobilibus ad Curiam condictam venit. Advenientem ibi Papam Rex magnifice suscepit. (Dans les Rerum Germanicarum Scriptores de Pistorius t. 1, p. 471.) - Dominica in medio quadragesimae Innocentius cum curribus et rhedis ab ecclesia sancti Martini in Publico Monte, quasi Romae via triumphali usque ad Capitolium sancti Lamberli ascendit, missam celebrat, Regem et Reginam coronat, etc. (Albéric, Chronicon, p. 268.) Selon Albéric, trente-deux évêques et cinquante-trois abbés, au nombre desquels se trouvait saint Bernard, assistèrent à cette cérémonie. Voir aussi Gilles d'Orval, dans les Gesta Pontif. Leod., t. Il, p. 75, etc.
(36) Anno 1156, Imperator prima quadragesimali Leodium venit. (Dans les Monum. Germaniae hist., t. IV, p. 22, etc.)
(37) Anno 1192, Imperator Henricus Leodium venit, etc. (Albéric, Chronicon, p.397.)
(38) Itaque regalilus acceptis de manu Otonis regi, qui tune forte Leodii praesens erat, etc. (Gilles d'Orval, dans les Gesta Pontif. Leod., t. II, p. 196.)
(39) Voir Mantelius, Historia Lossensis, p. 188, etc.
(40) Wilhelmus calendis novembris die dorninico in regem Alemanniae consecratur. Hic veniens Leodium, etc. (Hist. monast. S. Laurentii Leod., dans l'Amplissima Collectio . t. IV, p. 1103.)
(41) Mansit in Palatio, unde Princeps honoris causa decesserat, et se in contiguam curiae suae domum recesserat. (Foullon , Historia Leodiensis, t. I, p. 476.)
(42) Exornatur amplissimo Episcopi Palatio, cui si extremam manum artifices addidissent, id est absoluissent, ex sententia Caroli V imperatoris, in christiano orbe nullum pulchrius esset. (Mersseus, Electorum ecclesiasticorum Germoniae Catalogus; Cologne, 1580, p. 299.) - Le mot de CharlesQuint, s'il est authentique, est une banalité qui ne méritait guère d'être relevée. Il tombait déjà de la plume de H. Thomas en 1540, par conséquent avant l'arrivée de l'empereur à Liège: De Palatio episcopali ad Cardinalem rescripsit opere perfecto, in orbe christiano nullum pulchrius fulurum. (De Tungris Commentarius, p. 37.) Guicciardini répétait la même chose en 1567: Ha molti bellissimi edifitii et casamenti di pietra, et particularmente il Palagio del Vescovo, tanto magnifico et superbo, che se fusse del tutto finito, sarebbe eccelientissimo a maraviglia. (Descrittione di tutti i Paesi Bassi, p. 285.)
(43) Les princes-évêques ont daté plusieurs chartes du palais; en 1264: Actam in Palatio leodiensi; - en 1304 : « A Liege en noustre Palais lan de grasse, etc.; » - en 1335: « Che fut fait et doneit en notre Palais à Liege, etc. »
Diverses charges du palais avaient été érigées en titre d'office. Ainsi, la charge de chambellan et huissier héréditaire du palais était attachée à la possession de la maison du jardin, attenante au palais, vis‑à‑vis de l'église des Mineurs; la charge de faire ici garde de la porte du palais était inféodée à une maison située rue Ste Ursule, près de la prison du Maire. (Voir Jalheau, Généalogies des Familles Nobles du Pays de Liège, p. 109, 135.)
(44) Villenfagne a publié quelques pages fort superficielles sur ces deux institutions dans ses Mélanges historiques et littéraires, p. 116, etc.
(45) Les gens du beau monde se rendaient l'après‑midi dans cette cour pour voir jouer les jeunes seigneurs, qui se mêlaient avec les pages et les archers, ainsi qu'on peut l'induire de cette anecdote. Sexta novembris 1392, dominus Guillelmus de Lecha archidiaconus Hasbaniae in ecclésia leodiensi facto prandio volens videre sagittarios, qui se in Palatio episcopati exercebant ad signum, cum nimis esset vicinus loco quo jacula mittebantur, frater suus naturalis fortuito casu traxit sagittam, et lethatiter vulneravit eumdem archidiaconum; de quo vulnere eodem die mortuus est, etc. (Zantiliet, Chronicon Leodiense, dans l'Amptissima Colleclio, t. V, p. 342.)
(46) L'idée que le palais pouvait être dégagé par la démolition de la cathédrale, était venue, en 1786, à l'esprit d'un touriste parfois judicieux. « La façade du Palais est dans une position ingrate. Regrets inutiles ! Le Palais n'aura jamais de place, à moins qu'on n'abatte la cathédrale. Or une pareille destruction doit être méditée plus d'un jour. » (L'Homme sans façon, ou Lettres d'un Voyageur, t. I, p. 198.)
On ne se récria point trop alors, sans doute, contre cette pensée hardie, parce que, depuis quelque temps, on se préoccupait d'isoler le palais, notamment du côté du Marché. On écrivait en 1785: « Le Palais est masqué an dehors par plusieurs maisons particulières qui le touchent. Il seroit à désirer qu'elles fussent abattues; mais le droit de propriété est sacré et inaltérable à Liège. On se proposoit cependant en 1772 d'ouvrir une grille sur la Grande Place où est l'Hôtel de Ville, et à cette époque la Magistrature avoit déjà acheté plusieurs maisons à cet effet; mais comme il restoit encore à faire l'acquisition de plusieurs autres maisons assez considérables pour pouvoir exécuter le plan projette, il est à craindre qu'il ne se passe encore plusieurs années avant qu'il ne puisse être mis à exécution. » (Deschamps, Essai sur le Pais de Liège, p. 53.)