WWWCHOKIER
Principauté de Liège

Les anciennes mesures de Liège

par Pol de Bruyne


INTRODUCTION

Les anciennes mesures liégeoises n’ont pas encore fait l’objet d’une étude systématique. On trouve des renseignements à leur sujets dans divers auteurs, notamment Gobert et Louvrex. Si l’on cherche à se documenter davantage au moyen d’auteurs datant de l’ancien régime, on pourra consulter les traités d’arithmétique et de géométrie assez nombreux qui ont été publiés à Liège au XVIIIe siècle, notamment ceux de Malte (1), de Martel (2), de Harroy (3), de Mulkeman (4) et de Simonon (5). Mais on y découvrira peu de choses qu’on ne connaisse déjà.

Lors de l’introduction du système métrique, divers travaux ont paru, destinés à familiariser les populations avec les nouvelles mesures, tout en donnant des tables de réduction entre celles-ci et les anciennes. Citons spécialement, en ce qui concerne les mesures liégeoises, l’ouvrage de Thomassin (6) et  celui de Dechamps (7). Les almanachs se sont emparés de ces données et, pendant de longues années, les almanachs Desoer (8) et ceux de Latour ont publiés de tels tableaux de réduction.

Mais lorsque, en étudiant de près toutes ces données, on cherche à s’en faire une idée d’ensemble, on est surpris des nombreuses contradictions devant lesquelles ont se retrouve. Si alors on examine un grand nombre de plans anciens, on découvre dans leurs échelles de nouveaux éléments d’indécision.

C’est tout cela que nous avons essayé de tirer au clair. Le travail que nous présentons ne peut évidemment pas avoir la prétention de mettre le point final à la discussion ; tel quel, nous espérons qu’il rendra des services à tous ceux qui, dans l’étude des textes anciens, se retrouvent en difficulté pour interpréter les mesures rencontrées.



I. - LES DEUX PIEDS DE LIEGE

Les mesures liégeoises sont basées sur deux unités différentes:

Le pied de Saint Lambert vaut 0,2918 m. ( 291,778 mm )

Il se divise en 10 pouces, le pouce en 10 lignes et la ligne en 10 points.
Il est à la base des mesures itinéraires et agraires.

Le pied de Saint Hubert vaut un centième de plus, soit 0,2947 m. ( 294,6966 mm )

Il se divise en 10 pouces, ceux-ci en 8 lignes et la ligne en 12 points.
Il servait au cubage des maçonneries et des bois de construction et était à la base des mesures du commerce.

L’aune, notamment valait 2 pieds de Saint Hubert et un quart.

Voici ce que dit Jean Harroy (9) des étalons de ces mesures :

Le pied de St Hubert se trouve incrusté dans un montant de millier à la Chapelle de Notre Dame, dans les Encloîtres de la Cathédrale de St Lambert. Le pied de St Lambert ne s’y trouve point, mais Messieurs les échevins ont une verge de seize pieds dans leur Chambre, ils en donnent la longueur à tous ceux qui se font admettre devant eux à exercer l’art de l’Arpentage : par conséquent tous les admis sont obligés de s’y conformer. »


PIED LIEGEOIS DONNE A LA VILLE DE LIEGE PAR ST HUBERT

L’étalon précité du pied de Saint Hubert se trouve actuellement au Musée de la Vie Wallonne (10). C’est une règle en laiton sur laquelle la division en pouces est indiquée par des points en creux.

Les champs d’application respectifs des deux systèmes de mesures sont indiqués dans l’édit du prince évêque Joseph-Clément en date du 18 mai 1702 (11) qui ordonne

 « qu’on ait à continuer à se servir du pied de Saint Lambert dans la mesure des terres ; mais que dans le mesurage des bâtimens et autres choses, on ait à se servir de la mesure du pied de Saint Hubert , comme il se pratique aussi ordinairement. » 

Il admet toutefois que cette distinction n’a pas toujours été observée dans l’arpentage ; aussi ajoute –t-il :

« Voire que si il se trouvât dans le mesurage de quelque terre, que la mesure au pied de Saint Hubert laquelle est plus grande que l’autre de deux bonniers et quatre verges petites sur 100 bonniers, répondit à la mesure que selon les anciens documents elle deveroit avoir. Il sera présumé que, contre l’usage communément reçu, on se sera servi de cette mesure et on ne pourra inquiéter le possesseur comme possédant plus qu’il ne deveroit, si on la mesuroit à celle du pied de Saint Lambert. »

De ce rapport entre les surfaces, il résulte que la longueur du pied de Saint Hubert est exactement à celle du pied de Saint Lambert comme 101 est à 100, ce qu’on exprimait jadis en disant que le pied de Saint Hubert faisait 101 lignes de Saint Lambert. En effet, 101 au carré donne 10,201, soit 2,01 % de plus que 10.000, c’est à dire 2 bonniers et 4 verges petites de plus aux 100 bonniers, comme il résulte des subdivisions des mesures agraires que nous examinerons plus loin.

Jusqu’ici, nous n’avons avancé que les données ne prêtant pas à discussion. Les choses ne sont plus aussi simples, quand on cherche à relier à l’un ou l’autre des systèmes précités, d’une part les mesures spéciales à la houillerie, d’autre part celles de capacité. Les difficultés que l’on y rencontre sont dues à deux causes principales :

1° L’emploi fréquent du nom pied de Liège aussi bien pour l’un que pour l’autre des deux étalons. Les artisans qui se servaient du pied de Saint Hubert l’appelaient ainsi. C’est sous ce nom qu’il figure au Musée de la vie Wallonne et dans l’entête de l’article que lui consacre le bulletin des Enquêtes de ce musée. D’autre part, les arpenteurs, qui utilisaient le pied de Saint Lambert, se servaient aussi souvent de l’appellation : pied de Liège. Nous la trouvons dans le traité de Simonon (12), ainsi que sur plusieurs plan topographiques conservés aux archives de l’état à Liège.

2° La confusion que Thomassin a établie entre les deux pieds. Or ce sont les données des tables de réduction de Thomassin qui se sont les plus répandues dans le public par la voie des almanach du début du XIXe siècle (13). Citons parmi les données discutables de cet auteur :

La division du pouce de Saint Hubert en 10 lignes (pp. 9. 21 et 52 des tables de comparaison) :

L’expression de l’aune de Liège en pieds de Saint Lambert (p. 5).  Ce qui le conduit à la valeur de 656 mm. Au lieu de 663 :

La confusion qu’il établit entre la toise de 7 pieds employée en houillerie et la toise de Saint Hubert qui n’en a que 6 (p. 8) :

L’expression de la lieue en pieds de Saint Hubert (p. 15) :

La contradiction entre les valeurs données pour la verge de Saint Hubert : 16 pieds à la page 77. 16 ½ à la page 28 :

L’emploi de l’aune carrée pour des mesures de superficie, alors que cette mesure était inusité :

De même l’emploi du pied cube de Saint Lambert (p. 50)

Et enfin le fait de rattacher les mesures de capacité à la mesure de Saint Lambert sur la base de 50 pouces cubes par pot de Liège au lieu de 50 pouces cubes de Saint Hubert.

Les trois premières au moins sont des erreurs flagrantes. Il est d’ailleurs intéressant de suivre, dans la collection des almanach Desoer, les corrections qui ont été apportées successivement aux tables qui, à l’origine, reproduisaient toutes les erreurs de Thomassin.

Dans l’Almanach de 1811 et dans les suivants ne figurent plus la table, que nous trouvons encore dans celui de « 1810, de réduction de la toise de 7 pieds de St Hubert ou la toise de houillère en mètres ». Ce n’est qu’en 1831 qu’on y introduit la valeur de 0,663 m de l’aune au lieu de celle de 0,656 m, et en 1832 qu’on majore toutes les contenances des mesures de capacité en tenant compte de ce que c’est au pied de Saint Hubert et non à celui de Saint Lambert qu’il faut les rapporter. En 1838 seulement apparaît la table de réduction des pots de Liège et en 1842 celle des pieds de Saint Hubert.

Il est même resté, jusqu’à la fin, une contradiction dans l’Almanach Desoer, en ce qui concerne la subdivision du pied de Saint Hubert. Dans le premier tableau relatif aux mesures anciennes (14), il indique 3,39 pouces pour l’équivalence du décimètre, ce qui est exact, mais aussi 3,39 lignes et 3,39 points pour celles du centimètre et du millimètre, ce qui suppose une subdivision décimale du pouce. Par contre, quelques pages plus loin, on voit nettement, par le tableau de réduction des mètres en pieds de Saint Hubert, que ceux-ci se subdivisent en 10 pouces, et ces derniers en 8 lignes de 12 points chacune (15).

Nous reviendrons plus loin sur certaines erreurs de Thomassin. Pour le moment, nous retiendrons uniquement cette démonstration que, pour voir clair dans les cas douteux, il faut commencer par en éliminer tous les éléments provenant directement ou indirectement du traité de cet auteur.

Revenons donc à la question posée plus haut : à quel système se attachent les mesures spéciales de la houillerie et les mesures de capacité.

Pour la première question, il est permis de douter. Louvrex, en donnât les valeurs de la poignée, de la manchée et de la toise en fonction du pied (17), ne précise nullement de quel pied il s’agit. Par contre, le manuscrit de de Grady cité par Gobert rattache ces mesures de houillerie aux mesures agraires du système de Saint Lambert. Nous avons d’autre part trouvé, dans des plans topographiques du XVIIIe siècle, la confirmation de cette indication. Quand un arpenteur dressait un plan devant servir en matière de houillerie ou d’areines, il le munissait généralement d’une double échelle : l’une indiquait des verges ou des pieds de Saint Lambert, l’autre des toises, dans la proportion de 16 toises pour 7 verges. Un tel plan est en possession des Charbonnages de la Grande Bacnure, un autre en celle de la Ville de Liège (Service de l’Urbanisme). Ces plans semblent confirmer la relation entre les mesures de houillerie et le système de Saint Lambert.

Quant aux mesures de capacité, elles ne pouvaient se rattacher qu’au système de Saint Hubert, parce que nous croyons pouvoir affirmer qu’il n’existait aucune mesure de volume dans le système de Saint Lambert. Le fait suivant est fort significatif à cet égard : dans la collection de plans des Archives de l’Etat à Liège il existe plusieurs projets de routes, munis d’une échelle en pieds de Saint Lambert pour les mesures itinéraires et d’une autre en pieds de Saint Hubert pour les profils de travers. C’est bien la preuve qu’on ne cubait pas en pieds de Saint Lambert.

Cette étude préliminaire nous permettra, dans la description qui va suivre, de classer toutes les mesures en deux groupes, selon qu’elles dérivent du pied de Saint Lambert ou de celui de Saint Hubert.

Il nous reste à définir la valeur exacte de ces deux unités en mesures métriques. Thomassin leur donne respectivement 0,291796 m et 0,294698 m. Le rapport de ces deux valeurs est de 1,0095. Les Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne donnent 0,2917795 m et 0,29470 m (18), dont le rapport est de 1,01001. Les almanach Desoer, après avoir donné les valeur de Thomassin, se sont arrêté à partir de 1831 aux valeurs suivantes : 0,291778 m et 0,2946966 m d’ou le rapport de 1,010003. Les écarts entre les valeurs extrêmes n’atteignent pas 4 microns pour le pied de Saint Hubert, une vingtaine pour celui de Saint Lambert. Or vu la nature des étalons, il ne doit guère avoir été possible de déterminer leurs longueur avec cette précision. On peut donc considérer ces  valeurs comme également bonnes, et si nous avons adopté, pour la suite de cette étude, les valeurs des Almanach Desoer, c’est parce qu’elles se rapprochent le plus exactement du rapport théorique établi entre les deux pieds et parce qu’il existe de bonnes tables de réduction dressées sur cette base.

Hâtons-nous cependant de dire que nous ne nous sommes pas fié à ces tables et que nous avons recalculé toutes les valeurs des unités indiquées dans les titres suivants, en nous servant uniquement des valeurs de base des deux pieds.



II. - LA MESURE DE SAINT LAMBERT


1. Mesures linéaires

La base du système liégeois de mesures agraires est le pied de Saint Lambert valant 0,291778 m. Il se subdivise en 10 pouces, ou 100 lignes, ou 1000 points.

Ses multiples sont :

la toise de 6 pieds, valant 1’750 m ;

la verge de 16 pieds, valant 4,668448 m. On retient facilement que trois verges font 14 m. C’est exact à 5 mm près ;

le bonnier de 20 verges, soir 93,369 m. Nous avons surtout rencontré le bonnier comme mesure linéaire dans les textes du XIVe siècle, bien qu’il soit resté en usage beaucoup plus tard (19). Gobert en cite un cas d’application (20). Jean d’Outremeuse en fait un emploi fréquent. Aucun texte ne nous donne sa valeur exacte, mais certaines longueur citées par Jean d’Outremeuse peuvent être identifiées et nous montrent que cette mesure est de l’ordre d’une centaine de mètres (21). Nous croyons donc logique de l’identifier avec le côté du carré dont la surface vaut un bonnier. Par analogie avec le pied et la verge dont les noms s’appliquent indifféremment à la mesure de longueur et à celle de superficie égale à son carré ;

enfin la lieue commune vaut 1000 verges ou 4668,448 m

La houillerie avait ses mesures spéciales dérivées du pied de Saint Lambert. Les plus usitées étaient :

La poignée, valant un tiers de pied, soit 97 mm.

La toise, valant 21 poignées, soit 7 pieds ou 2,042 m.

Une autre mesure courante était la manchée, appelée aussi verge (22), mesurant 14 poignées, soit 1,362 m. Il ne faut donc pas confondre cette verge avec son homonyme employé par les arpenteurs, et qui vaut trois fois davantage.

Les indications données par Louvrex sur ces mesures concordent avec celles résultant d’un manuscrit de l’échevin de Grady, datant de 1722 et cité par Gobert (23). Cependant cet auteur signale que, dans le même document, il est fait mention de manchées de 12 poignées, soit exactement 4 pieds, employées, il est vrai, pour les calculs de superficie, de manière à faire 16 manchées (carrées) à la verge petite.

Dans un autre passage encore, Gobert convertit des manchées en pieds, d’après le document de 1560, à raison de 4 pieds l’une (24). Mais ailleurs il convertit 10 manchées en 30 pieds (25). Ceci est certainement une erreur.

Signalons enfin, mais sans pouvoir les considérer comme des unités de mesures, l’anse, la petite anse, la coudée, etc., mesures approximatives utilisant le poing ou le bras pour estimer de petites longueurs (26).


2. Mesures de superficie

Le pied (nous dirons plutôt : pied carré), vaut 0,085135 m2,

La verge petite (surface du carré ayant une verge de coté), contenant 256 pieds, vaut 21,7945 m2.

La verge grande vaut 20 verge petites ou 4 a 35,8907 ca.

Le journal vaut 5 verges grandes ou 100 petites, sot 21 a 79,45 ca

Le bonnier vaut 4 journaux ou 20 verges grandes, soit 87 a 17,814 ca. C’est donc la surface d’un carré ayant 20 verges de côté.

Le tierceal journal vaut le tiers du bonnier, soit environ 29 a 06 ca.

Toutes les mesures de superficie dérivant du pied de Saint Lambert ont donc le caractère de mesures agraires.


3. Mesures de volume

Rappelons seulement ici, comme nous l’avons exposé plus haut, qu’on ne cubait pas en pieds de Saint Lambert.


4. Variantes

Il n’entre pas dans notre programme de détailler les variantes que subissaient certaines de ces mesures suivant les localités : la longueur de la verge variait de 15 pieds 3 pouces à 20 pieds, donnant des bonniers de contenances très diverses. On en trouvera le détail aux anciens almanach Desoer, pour toutes les communes de la province et, dans l’ouvrage cité de Thomassin, pour toutes celles du ci-devant pays de Liège.

Signalons seulement, d’après Harroy (27), que pour la mesure des coupes de bois, il était d’usage dans tout le pays d’ajouter un demi-pied à la verge. Ainsi à Liège, où la verge ordinaire était de 16 pieds, on mesurait les coupes de bois à la verge de 16,5 pieds donnant une verge petite de 272,25pieds carrés et un bonnier dont la contenance dépassait de 25 verges petites et 100 pieds celle du bonnier ordinaire. Mais lorsqu’il s’agissait de vendre le fonds d’un bois, on utilisait, tout comme pour les autres terrains, les mesures agraires ordinaires.

Ce que nous tenons à mettre en lumière ici, ce sont les modifications qui ont été apportées aux mesures traditionnelles à Liège même, par certain géomètre du XVIIIe siècle.

Il est manifeste qu’on a tendu à rendre entièrement décimal le système des mesures de Saint Lambert, qui l’était à peu de choses près. Les subdivisions du pied de saint Lambert l’étaient déjà, contrairement à celles du pied de Saint Hubert ; on comptait aussi par lieues de 1000 verges. Seul le rapport entre la verge, mesure courante des arpenteurs, et le pied, n’était pas décimal ; il valait 16.

Il résulte des nombreux plans que nous avons consultés que deux systèmes nouveaux se sont trouvés en présence : dans le premier, on portait la longueur de la verge à 20 pieds, le pied de Saint Lambert ne subissant aucune modification ; dans le second, on conservait à la verge sa longueur ancienne, mais on la divisait en 10 pieds décimaux de 16 pouces chacun, le pouce restant le même.

Le premier de ces systèmes a été adopté par les géomètres Carront, dont le nom se rencontre souvent dans les travaux de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais il n’est pas possible d’y voir clair par le seul examen de leur plan ; ils s’y sont en effet perdus eux-mêmes plus d’une fois. Sur le plan du pourtour de la cathédrale Saint Lambert (28), Carront fils figure une échelle en verge de 20 pieds de Liège ; mais la partie de cette échelle graduée en 100 pieds a la même longueur que l’autre graduée en 10 verges. Sur un autre plan (29), l’undes Carront – le père, probablement, car le plan date de 1750 – indique une échelle d’une lieue et demie de 1000 verges de 20 pieds de Liège « ou de 3333 pieds et 1/3 de Liège ». Or 1500 verges de 20 pieds font 30’000 pieds et non 3’333 1/3. On n’arrive pas davantage à un résultat en prenant sur les plans des Carront des mesures de distances connue ; trois mesures prises sur un même plan donnent invariablement trois résultats différents. Retenons-en que ces géomètres appartenaient à l’école du bluff qui a existé de tout temps parmi la corporation (30).

Un autre géomètre de la fin du XVIIIe siècle, Charles Le Comte, a été beaucoup plus consciencieux : sur la plupart de ses plans il donne deux échelles et explique leur concordance. Nous avons même trouvé un plan (31) ou il indique la correspondance des trois systèmes : 40 verges de 20 pieds de Saint Lambert – 50 verges de 16 pieds de Saint Lambert – 500 pieds décimaux de 16 pouces chacun. Ainsi les deux systèmes nouveaux sont parfaitement définis.

Le système adoptant les verges de 20 pieds se rapprochait de  plus de la division décimale. Il présentait le grand inconvénient d’entraîner le bouleversement de toutes les mesures de superficie en usage. Nous ne nous étonnerons donc pas qu’il n’ait pas prévalu, aujourd’hui que nous pouvons constater combien le système des verges grandes et des bonniers a résisté à plus d’un siècle d’application du système métrique.

Le système des pieds décimaux, au contraire, évitait cet écueil, en conservant à la verge sa longueur ancienne : mais il ne faisait que déplacer la division non décimale : il y avait toujours 160 pouces dans la verge, mais ils formaient 10 pieds au lieu de 16. De plus, ce système rompait toute liaison avec les mesures admises en houillerie, dérivées directement du pied de Saint Lambert.

Le système des pieds décimaux a été employé notamment par le géomètre Rasquinet dans la description de la franchise de Liège. Il ne l’indique pas formellement ; mais de nombreuses mesures qu’il donne en verges et pieds ne comportent jamais plus de 9 pieds, tandis que celles de ces longueurs qu’il est encore possible d’identifier indiquent clairement qu’il emploie la verge de 4,668 m.

Il est donc certain que, dès le milieu du XVIIIe siècle, les deux systèmes nouveaux se trouvaient en présence. Depuis quand ? C’est difficile à préciser, les plans antérieurs à cette époque étant beaucoup plus rares.

Si l’on confronte maintenant ces constatations avec ce qu’on trouve dans deux traités de géométrie pratique publiés à Liège au XVIIIe siècle, le premier par Martin Malte en 1716, le second par jean Harroy, en 1776, on est surpris de constater que le système de mesures décimales que ces auteurs décrivent conjointement avec le système traditionnel ne s’identifie avec aucun des deux dont nous venons de parler. C’est ce que l’on pourrait appeler le système décimal intégral : la verge de 4,668 m y est divisée en 10 pieds, ceux-ci en 10 pouces et ceux-ci en 10 lignes. Comme il ne diffère toutefois du système des pieds décimaux tel que nous les avons esquissé que par les subdivisions du pied, on peut le confondre pratiquement avec lui, car il est rare qu’une échelle de plan aille jusqu’à cette subdivision. Le plan de l’arpenteur Le Comte que nous avons signalé ci-dessus constitue un cas exceptionnel.

Il est au surplus à remarquer que si Harroy décrit le système décimal intégral dans son traité, lui-même employait dans ses plans le système des verges de 20 pieds, comme l’atteste un fort beau plan qui se trouve aux archives de l’Etat (33).



III. - LA MESURE DE SAINT HUBERT


1. Mesures linéaires

Le pied de Saint Hubert, valant 0,2946966 m, est à la base de toutes les mesures du commerce. Il sert à cuber les terrassements, les bois de construction et les maçonneries. On en déduit l’aune, mesure courante du commerce, ainsi que toutes les mesures de capacité.

Comme le pied de Saint Lambert, il se divise e, 10 pouces. Mais le pouce se subdivise en 8 lignes de 3,6837  mm et la ligne en 12 points  de 0,307 mm chacun.

L’aune de Liège vaut 2 pieds et un quart, autrement dit 2 pieds et 2 ½ pouces, soit 0,663 m. On la subdivise suivant deux systèmes différent :

ou bien en ½, 1/4, 1/8, 1/16, et 1/32 ;

ou bien en 1/3, 1/9, 1/12, 1/24.

Ces divisions s’appellent demi-aune, quarte, demi-quarte, taille, et demi taille, et dans le second système, on compte par tiers, demi-tiers, etc.

La toise de Saint Hubert vaut 6 pieds, soit 1,768 m.

La verge est de 16 ½ pieds et ne s’emploie que pour certaines mesures agraires. Sa longueur est de 4,8625 m.


2. Mesures de surface

L’unité générale des mesures de surface est le pied carré valant 0,086846 m2. Il se subdivise en 100 pouces carrés de 8,6846 cm2 chacun et ceux –ci en 64 lignes carrées, dont l’une fait 13,57 mm2.

La toise carrée sert d’unité pour les surfaces plus grandes ; elle vaut 36 pieds carrés ou 3,1265 m2.

On utilisait fréquemment un système de calcul de surfaces basé sur des unités différentes pour la longueur et la largeur ; ainsi un mur de clôture se mesurait en toises pour la longueur  et en pieds pour la hauteur, une planche en pieds pour la longueur et en pouces pour la largeur : on obtenait ainsi des mesures telles que:

 La toise-pied, valant 6 pieds carrés, ou 0,5211 m2

 La toise-pouce, valant 0,6 pieds carrés, ou 0,0521 m2

 Le pied-pouce, valant 0,1 pieds carrés, ou 86, (serrer) 85 cm2

 Le pied-ligne valant 1/80 pieds carrés, soit 10,85 cm2

Existait-il aussi un système de mesures agraires basé sur le pied de Saint Hubert ? Thomassin (p. 28 des tables), écrit que la verge courante, pour la mesure des bois, mesure 16 pieds 5 pouces de Saint Hubert, ou 16,665 pieds de Saint Lambert. Il en résulte:

La verge petite valant 272,25 pieds carrés de Saint Hubert ou 277,72225 de Saint Lambert, équivalant à 23,643847 centiares;

La verge grande valant 20 verges petites, soit 5445 pieds de Saint Hubert ou 5554,4445 de Saint Lambert, soit 4 a 72,8769 ca:

Le bonnier de 20 verges grandes, soit 108'900 pieds de Saint Hubert ou 111'088,89 de Saint Lambert ou enfin 94 a 57,539 ca.

Les almanachs Desoer donnent, à partir de 1831, une table du « Rapport des mesures », dans laquelle ils distinguent la « Mesure de Saint Lambert, pour les terres » et la « Mesure de Saint Hubert, pour les bois ». Cette dernière sur la base de 16,5 pieds de Saint Hubert à la verge courant. La concordance est parfaite avec les données de Thomassin.

Mais nous n’avons trouvé, dans aucun texte publié sous l’ancien régime, la confirmation de cette distinction, quant à l’usage entre les deux systèmes agraires. Simonon, qui était un notaire écrivant pour les notaires, n’en souffle mot. La seule indication que nous avons trouvée quant au système agraire de Saint Hubert se trouve dans Louvrex (34). Commentant l’édit du 18 mai 1702, il fait remarquer que la mesure au pied de Saint Hubert dont il y est question ne conduit pas à des bonniers de Saint Hubert (ceux-ci ayant effectivement 8,485 % de plus que ceux de Saint Lambert, tandis que le calcul ayant servi de base à l’édit (35) ne conduit qu’à 2,01 % de plus). En effet, l’édit vise des verges qui contiendraient 16 pieds de Saint Hubert, tandis que la verge de Saint Hubert est de 16,5 pieds. Louvrex établit, sur cette base, le rapport entre le bonnier de Saint Hubert et celui de Saint Lambert et trouve un chiffre un peu supérieur à celui donné ci-dessus, parce qu’il arrondit à 278 pieds de Saint Lambert l’équivalent des 272,25 pieds carrés de Saint Hubert.

Mais Louvrex ne dit rien de l’utilisation de ces mesures agraires de Saint Hubert. Comme l’affirmation de Thomassin est en contradiction avec celle de Harroy (36), nous nous demandons si elle n’est pas due à une confusion sur le terme bois. En effet, le pied de Saint Hubert était la mesure pour le bois, si l’on entend par là le bois de charpente. Si c’est Harroy qui a raison et que ce soit par erreur que Thomassin a voulu appliquer les mesures de Saint Hubert à l’arpentage des forets, à quoi servait ce système de mesures agraires tel que nous le décrit Louvrex ? Il reste là quelque chose à élucider.


3. Mesures de volume

Le pied cube de Saint Hubert vaut 0,02559325 m3

Le pouce cube en vaut évidemment la millième partie

La ligne cube vaut la 512e partie du pouce cube, soit presque exactement 0,05 centimètre cube.

La toise cube vaut 216 pieds cubes, soit 5,5281 m3

A côté de ces mesures régulières, il faut encore considérer comme nous l’avons déjà fait pour les mesures de surface, certaines mesures obtenues au moyen d’unités différentes pour les trois les trois dimensions ou pour deux d’entre elles. Par exemple : la toise-toise-pied, valant 36 pieds cubes ou 0,9213 m3 et ses subdivisions, la toise-toise-pouce, de 0,0921 m3 et la toise-toise-ligne, valant 0,0115 m3.

Les auteurs anciens cités plus haut s’occupent en général peu des mesures de cubature. Martin Malte, qui veut nous donner quelques détails, n’est guère heureux dans sa démonstration, car il accumule les contradictions:

A la page 103 de son traité, il écrit: « La toise cube est un parallélipipède rectangle qui a 10 pieds de longueur, 10 pieds de largeur et 10 pieds de hauteur. » Il se sert ici d’une toise de 10 pieds dont on a jamais entendu parler.

Mais à la page 154, cubant un parallélipipède ayant 96 toises carrées de base et 4,5 pieds de hauteur, il donne comme résultat 72 toises cubes. Il s’agit donc ici de la toise ordinaire de 6 pieds.

Enfin, à la page 158, il écrit : « Comme les parties décimales sont très commode pour toiser sans emberra, divisez donc la toise ordinaire de 6 pieds, en 10 pieds et le pied en 10 pouces, et le pouce en 10 lignes. » Cette fois-ci nous n’avons plus que des pieds valant les 0,6 de celui de Saint Hubert.

La corde est l’unité de mesure pour le cubage des bois de chauffage et de charbonnage. Nous en trouvons la valeur dans l’almanach Desoer de 1809 sous la forme : 1stère = 0,28 corde de Liège. Cette donnée est extraite de Thomassin, qui à la page 57 de ses tables, donne les précisions suivantes : la corde a 6 pieds de long, 6 pieds de hauteur et 4 pied de large, dans le sens de la longueur des buches, qui mesures donc 4 pieds de long. Cela fait un volume de 144 pieds cubes. Comme Thomassin écrit que ce sont des pieds de Saint Lambert, il en déduit que la corde équivaut à 3,578 m3.

Dans son Histoire des Bois et Forêts de Belgique, M. le comte Goblet d’Aviella, s’occupant des mesures, ne définit pas la corde de Liège, mais il écrit que la corde de Namur et du Luxembourg était de 144 pieds cube de Saint Lambert (37). Seulement il attribue à ces pieds une longueur de 0,295 m (38). Ceci n’est pas une erreur, si l’on s’en rapporte à une note manuscrite que nous avons trouvé à la page 7 des tables de Thomassin (39) et que nous recopions ci-après :

« Le pied de Namur dit de Saint Lambert = 0,29476 m. C’est la valeur donnée par Thomassin au pied de Saint Hubert. Ce pied de Saint Lambert en usage à Namur se divise comme notre pied en 10 pouces, chaque pouce en 10 lignes (Mémorial administratif de Namur, 1820, p. 407) »

L’origine liégeoise de ce pied namurois ne semble d’ailleurs faire aucun doute : en effet, dans les annales de la Société archéologique de Namur, Jules Borgnet relate le fait suivant (40):

La grande crue de la Meuse de 1409 qui fut fatale, à Liège, au premier pont des Arches, avait emporté, à Namur, la porte Saint Aubain. Au cours de la reconstruction de cet édifice, une contestation surgit entre l’échevinage et l’entrepreneur des travaux qui prétendait que le pied dont on s’était servi pour mesurer son ouvrage avait une longueur inexacte. Pour lever tout doute à cet égard, l’échevinage envoya à Liège « prendre le droit pied allé droite clawière de Saint Lambert ». Cette vérification de l’étalon légal eut pour résultat de faire reconnaître que la réclamation de l’entrepreneur était fondée et de lui faire allouer une juste indemnité.

Mais puisque c’était l’étalon du pied de Saint Hubert qui était gardé à la cathédrale Saint Lambert, c’est bien la longueur de ce pied que les émissaires auront rapportée de Namur, tout en lui attribuant, à cause de sa provenance, le pied de Saint Lambert.

Concluons-en que la corde de Liège est identique à celle de Namur et du Luxembourg et qu’elle vaut 144 pieds cubes de Saint Hubert, soit 3,685 m3 ce qui correspond à 0,27 corde par stère.

Nous avons recherché s’il ne reste plus de trace de son usage dans les Ardennes ; mais les renseignements que nous avons obtenus se rapportent à la corde d’Espagne, qui vaut 7 x 3,5 x 3,5 pieds, soit 85,750 pieds cubes ou 2,195 m3 (41). On y emploie aussi encore la solive pour le cubage des bois d’œuvre : mais nous n’avons trouvé aucun indice permettant de rattacher aux anciennes mesures liégeoises cette unité, valant environ 1/7 mètre cube, et qui semble être d’importation française.


4. Mesures de capacité pour les liquides

Les mesures de capacité dérivent directement du pied de Saint Hubert. Leur unité, le pot de Liège, contient 50 pouces cubes, soit 1,279662 litres. Autrement dit, 20 pots de Liège font un pied cube (42).

La pinte vaut un demi pot ou 0,640 litre.

La chopine vaut une demi-pinte ou 0,320 l.

La mesurette vaut un quart de chopine ou 0,080 l.

Si ces subdivisions du pot sont d’usage général, il n’en est pas de même de ses multiples, qui varient suivant les liquides à mesurer.

Pour la bière, le setier vaut 24 pots, soit 30,712 litres ; la tonne est de 90 pots ou 115,170 l.

On rencontre aussi le bichier de 2 pots (43) et le dozin, valant les deux tiers du setier, soit 16 pots ou 20,475 l (44). Le bichier aurait été d’après M. le baron de Chestret (45), l’unité de mesure ancienne pour tous les liquides ; on ne le cite plus à partir de l’édit de 1651, qui prend pour unité le pot ou quarte au vin.  Il semble bien qu’auparavant le bichier n’ait pas toujours eu la même contenance.

Les mesures pour l’huile sont la jusse de 14 pots et une chopine, soit 18,235 l, l’ayme de 8 jusses ou 145,880 l, et le cartel d’une ayme et demie, soit 218,820 l. On emploie aussi le setier de 24 pots (voir l’édit du 25 juillet 1651).

Pour le vin, tout est différent : le setier ne contient plus que 4 pots, soit 5,11865 litres, d’où le nom du quarte employé communément pour le pot lorsqu’il s’agit de vin. La tonne contient 20 setiers ou 80 pots, soit 102,373l, et l’ayme vaut une tonne et demie ou 30 setiers, soit 153,560 l ou un peu plus que l’ayme ‘huile. Enfin la chérée vaut 6 aymes.

Simonon donne pour la valeur de l’ayme 100 pots (46). Il y avait effectivement des aymes de 100 pots, mais il s’agissait de pots plus grands. C’est l’explication que Henry Mulkeman donne de cette anomalie (47).

C’est surtout dans les mesures de capacité qu’il semble y avoir régné beaucoup de liberté, à en juger par la part prépondérante qu’elles prennent dans tous les édits des princes évêques rappelant les rapports qui doivent exister entre les diverses mesures. Ces édits reflètent le constant souci des princes de conserver au système son homogénéité. Pour cela ils rapportent toutes les mesures de capacité au pot de Liège, qu’ils dénomment ordinairement quarte au vin, et à son multiple, le setier de 24 pots.


5. Mesures de capacité pour matières sèches

Les mesures de capacité pour les matières sèches sont différentes de celles pour liquides. Elles ont toutefois un élément commun : le setier de 30,712 litres, correspondant à 1200 pouces cubes. On le nomme aussi communément Mesure.

Il se divise en 4 quartes, celles-ci en 4 pougnoulx, et ceux-ci en 4 mesurettes, de sorte que :

Une quarte = 7,678 l ;

Un pougnoul = 1,919 l correspondant à un pot et demi ;

Une mesurette = 0,480 l correspondant à 6 mesurettes pour liquides.

Le seul multiple usuel du setier est le muid valant 8 setiers ou 245,695 litres. Le dozain valant le douzième du muid ou 2/3 de setier équivaut à 20,475 l.

Simonon (48) donne pour la contenance du pougnoul 84,525 pouces cubes. En supposant même qu’il s’agisse de pouces de Saint Lambert, ce qui reviendrait à 82,040 pouces cubes de Saint Hubert, nous sommes encore loin de la valeur de 75 pouces cubes de Saint Hubert qui résulte des indications précédentes.

Les mesures dérivant du muid étaient d’un emploi général. Cela n’empêche que certain commerces avaient leurs mesures spéciales, par exemple la gonghe de houille. Mais les édits des princes évêques qui en font mention n’ont pas pour but de les intégrer dans le système des mesures légales, mais seulement de fixer des minima en dessous desquels elles ne doivent pas descendre.



IV. - POIDS

Le poids de Liége est basé sur la livre valant 467,093 gr.

Elle se divise en 4 quartes ou quatrons (quarterons) valant 116,773 gr. :

les quartes en 4 onces pesant 29,193 gr.

les onces en 8 gros pesant chacun 3,649 gr.

les gros en 72 grains, pesant chacun 0,0507 or.

La livre de Liège était souvent appelée grosse livre, par opposition à la petite livre, employée dans certains métiers et ne pesant que 12 onces au lieu de 16.

Ses multiples sont :

la pierre de 8 livres, ou 3,737 kg.

la wagne, pesant 2 pierres et 5 livres, soit 9.809 kg.,

et le cent ou quintal, pesant 100 livres, soit 46,709 kg. (49).

GOBERT (50) signale encore d'autres subdivisions de la livre, employées au moyen âge; ce sont: le marc, valant une demi‑livre ou 8 onces, et le firton, valant le quart du marc ou 2 onces. L'once se divisait en 2 quinzins, ceux‑ci en 2 septins, ces derniers en 5 esterlins et enfin l'esterlin en 36 grains. Cela faisait 720 grains à l'once, au lieu de 576 dans la subdivision moderne.

Les orfèvres se servaient du poids de marc. La livre, poids de marc, vaut un peu plus de 5 % en plus que la livre, poids de Liége, soit 492,056 gr. Le marc, qui en vaut la moitié, est la véritable unité de ce système :

1 marc = 8 onces 246,028 gr. ;

1 once = 20 esterlins = 30,753 gr. ;

1 esterlin = 32 as 1,5377 gr. ;

1 as = 0,0481 gr.

Il est à remarquer que les poids en usage en France étaient fort analogues à ceux de Liege: la livre de Paris était un peu plus pesante que celle de Liége; elle pesait 489,506 gr., mais elle se subdivisait également en 2 marcs ou 16 onces, l'once en 8 gros, le gros en 24 deniers et ceux‑ci en 3 grains. A part le denier, non usité à Liége, les deux subdivisions sont donc identiques.



V. - NOMS ANCIENS

DES MESURES MÉTRIQUES

Lorsqu'on rencontre dans des documents datant du premier tiers du XIXe siècle des aunes, des bonniers, des livres, etc., on peut être tenté de les convertir en anciennes mesures liégeoises. Or ce n'est pas toujours exact car, au début de l'introduction du système métrique, on avait attribué aux unités nouvelles les noms d'unités plus ou moins analogues des mesures anciennes. Passe encore d'appeler un hectare un bonnier, mais donner le nom de pouce à un centimètre ou celui de livre à un kilogramme était s'écarter par trop des valeurs anciennes. Aussi la loi belge du 18 juin 1836 mit‑elle fin à ces appellations, qui sont encore usitées dans les Pays‑Bas.

Il y a eu deux nomenclatures de ce genre: la première, sous le régime français, instituée par la loi du 13 brumaire an IX, la seconde, sous le régime hollandais par celle du 21 août 1816. Nous les donnons ci‑après


1. Sous le régime français

Le système métrique a été institué en France par la loi du 18 germinal an III (7 avril 1795). Cette loi prescrivait l'adoption d'un étalon unique des Poids et Mesures pour toute la République, et fixait les principes du système et de la nomenclature.

Le décret du 1er vendémiaire an IV (23 septembre 1795) régla l'exécution de cette mesure, en prescrivant que l'usage du mètre entrerait en vigueur à Paris le 1er nivôse suivant, et dix jours après dans tout le Département de la Seine. Il prévoyait en outre les mesures à prendre pour assurer l'extension de cette application à tous les départements. Pour cette application, la longueur du mètre avait été fixée provisoirement à 3 pieds, mesure de Paris, et 11,44 lignes, soit environ un tiers de millimètre de plus que la valeur définitive.

La loi du 19 frimaire an VIII (10 décembre 1799) fixa sa longueur définitive à 3 pieds et 11,296 lignes et adopta comme étalons définitifs le mètre et le kilogramme en platine « déposés le 4 messidor dernier au Corps Législatif par l'Institut National des Sciences et des Arts ».

La loi du 13 brumaire an IX (4 novembre 1800) décréta, en son article 1er, la mise en vigueur définitive du système métrique des poids et mesures pour toute la République, à partir du 1er vendémiaire an X (23 septembre 1801).

L'article 2 stipule: « Pour faciliter cette exécution, les dénominations données aux mesures et aux poids pourront, dans les actes publics comme dans les usages habituels, être traduites par les noms français qui suivent:

NOMS SYSTÉMATIQUES TRADUCTION
Mesures itinéraires
Myriamètre Lieue
Kilomètre Mille
Mesures de longueur
Décamètre Perche
Mètre -
Décimètre Palme (le)
Centimètre Doigt
Millimètre Trait
Mesures agraires
Hectare Arpent
Are Perche carrée
Centiare Mètre carré
Mesures de capacité
Pour les liquides
Décalitre Velte
Litre Pinte
Décilitre Verre
Pour les matières sèches
Kilolitre Muid
Hectolitre Setier
Décalitre Boisseau
Litre Pinte
Mesures de solidité
Stère - = un mètre cube.
Décistère Solive
Mesures de poids
- Millier =1000 livres (poids du tonneau de mer).
Quintal = 100 livres.
Kilogramme Livre
Hectogramme Once
Décagramme Gros
Gramme Denier
Décigramme Grain

Art. 3. - La dénomination mètre n'aura point de synonyme dans la désignation de l'unité fondamentale des poids et mesures: aucune mesure ne pourra recevoir de dénomination publique qu'elle ne soit un multiple ou un diviseur décimal de cette unité.

Art. 4. Le mesurage des étoffes sera fait par mètre, dixième et centième de mètre.

Art. 5. - La dénomination stère continuera d'être employée dans le mesurage du bois de chauffage et dans la désignation des mesures de solidité; dans les mesures des bois de charpente, on pourra diviser le stère en dix parties, qui seront nommées solives.

Ces « traductions « n'eurent aucun succès; car ne voyons‑nous pas, alors qu'aucune décision ne les a explicitement supprimées, un nouvel arrêté, pris par le Ministre de l'Intérieur le 28 mars 1812, donner certains de ces noms à des mesures totalement différentes, mais beaucoup plus rapprochées des mesures anciennes portant les mêmes désignations. Cet arrêté déroge au principe des divisions exclusivement décimales, en admettant, pour la facilité, du commerce de détail, l'usage des mesures suivantes

la toise de 2 mètres, divisée en 6 pieds;

le pied de 1/3 m., divisé en 12 pouces, et le pouce en 12 lignes;

l'aune de 1,20 m., divisée en 1/2, 1/4, 1/8 et 1/16, ainsi qu'en 1/3, 1/6 et 1/12;

le boisseau valant 1/8 hl., ainsi que son double, son demi et son quart,

et la live de 500 gr., divisée en 16 onces, l'once en 8 gros et le gros en 72 grains, tout comme dans les anciennes mesures de Paris ou de Liége.

Il admet en outre la division du litre en demis, quarts et huitièmes pour les matières sèches et en quarts, huitièmes et seizièmes pour les vins et autres boissons et liqueurs.

Cet arrêté, ainsi que le décret impérial du 12 février 1812 en vertu duquel il a été pris, marquent un net fléchissement de l'autorité devant les résistances opposées principalement par les marchands à l'application du système métrique. Voici les dispositions essentielles de ce décret

« NAPOLÉON, Empereur des Français, etc... Désirant faciliter & accélérer l'établissement de l'universalité des poids & mesures dans notre Empire...

Nous avons décrété & décrétons ce qui suit

Art. 1er. - Il ne sera fait aucun changement aux unités des poids & mesures de l'Empire, telles qu'elles ont été fixées par la loi du 19 frimaire an 8.

Art. 2. - Notre Ministre de l'intérieur fera confectionner pour l'usage du commerce, des instrumens de pesage & de mesurage, qui présentent, soit des fractions, soit des multiples desdites unités, les plus en usage dans le commerce. & accomodés au besoin du peuple.

... Art. 4. - Nous nous réservons de nous faire rendre compte, après un délai de dix années, des résultats qu'aura fourni l'expérience sur les perfectionnemens que le système des poids & mesures serait susceptible de recevoir. »

Ainsi, tandis qu'à Liege on confisquait et on détruisait comme fausses mesures toutes les mesures anciennes qu'on découvrait (51). à Paris on cédait ouvertement devant les exigences des marchands, tout en leur laissant entrevoir de nouvelles concessions.

Un grand nombre de préfets présentèrent des objections à ce nouvel arrêté. Il leur fut répondu en bloc par une circulaire du Ministre de l'Intérieur en date du 10 juillet 1812. Nous ne pouvons songer, dans le cadre de cette étude, ni à la reproduire, ni même à la résumer. Elle tient dix pages du Mémorial administratif du Département de l'Ourte, auquel nous nous référons pour cette très intéressante controverse (52).

A Liège, les almanachs Desoer s'étaient empressés de publier des tables de réduction de ces « nouvelles mesures ». Mais, vu les circonstances politiques, ces nouvelles tables ne parurent que dans les almanachs de 1814 et de 1815. Dans ce dernier, intitulé Almanach du Département de Meuse‑et‑Ourthe (car Liege venait d'être arrachée à la France par les troupes alliées), il est écrit

« Par un arrêté de S. Exc. le gouverneur‑général du Bas‑Rhin et du Rhin‑Moyen, du 8 décembre 1814, le système métrique des poids et mesures, ainsi que toutes les mesures de police établies à cet égard par le ci‑devant gouvernement français, sont provisoirement maintenues. »

Ce provisoire allait devenir définitif; mais, en confirmant l'usage du système métrique, le gouvernement hollandais tint à le camoufler complètement sous des dénominations de mesures anciennes, rendues obligatoires, sans même en excepter le mètre.


2. Sous le régime hollandais

La loi du 21 août 1816 stipule, en son article premier: « Aussitôt que les circonstances le permettront, et au plus tard le 1er janvier 1820, ii sera introduit, dans toute l'étendue du royaume, un seul et même système de poids et mesures. »

Cette « introduction » ne valait évidemment que pour les provinces septentrionales, puisque le système métrique était depuis longtemps en vigueur en Belgique.

Les articles suivants définissent le système, qui « aura pour base une longueur égale à la dix‑millionnièrne partie de l'arc terrestre qui s'étend du pôle à l'équateur et passe par Paris. »

Cette définition est particulièrement imparfaite. Comme elle ne contient ni le terme méridien ni celui de grand cercle, il y a une infinité de cercles, de longueur différente, qui passent par le pôle et par Paris. On a d'ailleurs spécialement veillé à n'employer dans la loi ni le terme mètre, ni celui de système métrique.

L'article 7 dit: « Tous les poids et mesures se rapportent à cette longueur, et tous leurs multiples et subdivisions sont décimales. » Ceci met fin aux tolérances de l'arrêté de 1812.

L'article 8 est ainsi conçu: « Il ne leur sera donné que des dénominations usitées aux Pays‑Bas, et préférablement les dénominations employées aujourd'hui pour les poids et mesures qui approchent le plus des nouveaux. »

Ces dénominations sont fixées par l'arrêté royal du 29 mars 1817 :

NOMENCLATURE
FRANÇAISE
NOMENCLATURE
HOLLANDAISE
NOMS
SYSTÉMATIQUES
Mesures de longueur
Aune de Elle Mètre
Palme de Palm Décimètre
Pouce de Duim Centimètre
Ligne de Streep Millimètre
Perche de Roede Décamètre
Mille de Mijl Kilomètre
Mesures de superficie
Aune carrée de Vierkante Elle Mètre carré
Perche carrée de Vierkante Roede Are
Bonnier de Bunder Hectare
Mesures de capacité
Aune cube de Kubieke Elle Mètre cube
Corde de Wisse Mètre cube ou Stère
Pour les liquides
Litron de Kan Litre
Verre het Maatje Décilitre
de Vingerhoed Centilitre
Baril het Vat Hectolitre
Pour les matières sèches
Litron de Kop Litre
Mesurette het Maatje Décilitre
Boisseau de Schepel Décalitre
Rasière de Mudde Hectolitre
Mesures de poids
Livre het Pond Kilogramme
Once de Ons Hectogramme
Gros het Lood Décagramme
Esterling het Wigtje Gramme
Grain de Korrel Décigramme

On trouve cependant, dans des almanachs plus récents, les mesures suivantes qui ne sont pas des multiples décimaux des mesures officielles, et qui sont encore usitées en Hollande:

la lieue commune (een uur gaans) valant 5 km.

le lest (het last), valant 3 stères,

et le lest (het last), valant 30 barils (hectolitres).

On voit par ce qui précède qu'un boisseau, qui valait 10 litres en 1805, en valait 12,5 en 1813 et à nouveau 10 après 1816. De même une livre valait, aux mêmes dates, respectivement 1 kg., 1/2 kg. et 1 kg., pour revenir après 1830 à 1/2 kg., dans les régions de Belgique où cette mesure est encore usitée dans le langage courant.

Si les Hollandais ont pu s'accommoder des noms baroques sous lesquels on leur a présenté les unités du système métrique, c'est qu'ils n'en avaient pas auparavant connu d'autres. En Belgique au contraire, comme en France, on a préféré se servir des noms systématiques, d'autant plus que les autres prêtaient à confusion avec les mesures des anciens systèmes, dont l'usage n'avait pu être complètement extirpé. Parmi toutes, ce sont les mesures agraires qui ont eu la vie la plus dure, puisqu'on s'en sert encore communément aujourd'hui dans les campagnes. C'est donc des bonniers qu'il faut le plus se méfier, quand on les rencontre dans des textes d'avant 1836; car ce sont alors de vulgaires hectares.

  La loi belge du 18 juin 1836 a mis définitivement fin, chez nous, aux dénominations fantaisistes que nous avaient léguées les Hollandais. Elle n'admet plus comme unités de mesure que le mètre, l'are, le stère, le litre et le gramme, avec leurs multiples. et sous‑multiples décimaux.

Pol De Bruyne

Ingénieur civil AIG


(1) MARTIN MALTE. Traité de géométrie servant de règlement, Liege, 1716.

(2) NICOLAS MARTEL, Arithmétique d'une méthode facile et Eclaircissement très ample sur les règles fondamentales, en 2 vol.. Liege, 1717.

 (3) JEAN HARROY, Traité de géométrie pratique sur le terrain. Il en existe diverses éditions, depuis 1744 jusqu'en 1795.

(4) HENRY MULKEMAN, Arithmétique théorique et pratique, Liége, 1671. et ERASME MULKEMAN (fils du précédent). Nouvelle pratique d'Arithmétique, Liége, 1698.

(5) P. SIM0N0N, Traité de la réduction des rentes, Liége, 1650. - La septième partie de cet ouvrage est intitulée: « Traité de géométrie pratique ou d'arpentage ».

(6) THOMASSIN, chef du bureau des Finances à la Préfecture du Département de l'Ourthe, Instruction sur les nouvelles mesures, publiée par ordre du Ministre de l'Intérieur, Liége, an X. (L'exemplaire qu'en possède la Bibliothèque communale de Liége a appartenu à B.‑A. Dumont, receveur des Hospices de Liége, et ensuite à Ulysse Capitaine, et contient d'intéresantes notes manuscrites.)

(7) DECHAMPS, inspecteur des Poids et Mesures pour les Départements de l'Ourthe, de Sambre‑et‑Meuse, des Forêts et de la Meuse‑Inférieure. Notice sur les nouveaux poids et mesures et le système métrique, avec des tables de comparaison, Liége, frimaire an XI.

(8) Almanach du Département de l'Ourte, an IV à 1814 ; Almanach du Département de Meuse‑et‑Ourte, 1815; Almanach de la Province de Liege, prenant ensuite le nom d'Almanach administratif et statistique de la Province de Liège, de 1816 jusqu'au moins en 1883 (88e année) édités par la maison J. Desoer, à Liége.

(9) J. HARROY, op. cit., p. 29 dans l'édition de 1776.

(10) Voir à ce sujet : Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne, t. Ier, p. 203.

(11) LOUVREX, Recueil des Edits, 2 édition, t. Ill, p. 89.

(12) SIMON0N. op. cit.. p. 163.

(13) L'ouvrage de DECHAMPS n'a eu dans ce domaine aucune influence. Cet opuscule est intéressant pour l'exposé qu'il contient d'une partie des travaux préparatoires à l'établissement du système métrique, encore qu'il parle moins de la détermination de la longueur du mètre que des études antérieures basées sur la longueur du pendule battant la seconde. Mais, en ce qui concerne les tables de réduction, elles sont manifestement empruntées, sous une forme parfois un peu différente, à l'ouvrage de THOMASSIN, auquel l'auteur se réfère d'ailleurs. Elles ne contiennent, ni une faute en plus, ni une en moins.

(15) Almanach de 1875 (80e année), p. 59.

(16) Ibid., p. 75.

(17) LOUVREX, Recueil des Edits, 1750, t. II, pp. 245 et 250.

(18) Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne, t. 1er (1924-1927), p. 204.

(19) Il est employé dans un document de 1673 relatif à une contestation entre maîtres de charbonnages (Chambre des Comptes‑Recette de Liége - Céarie houillères, liasse n° 276; requête pour Gérard Piret).

(20) GOBERT, Eaux et Fontaines publiques à Liege., p. 193. Ii y est question d'un massif large d'un bonnier à laisser inexploité entre deux areines (document de 1360).

(21) JEAN D'OUTREMEUSE, Ly Mireur des Histors, publié par ST. BORMANS, t. II, pp. 256, 312, 390 et 416 ; t. III, p. 8 et t. IV, p. 140.

(22) LOUVREX. Recueil des Edits, nouvelle édition (1750). t. II, pp. 245 et 250.

(23) GOBERT, Eaux et Fontaines publiques à Liege., p. 100.

(24) Ibid., p. 222.

(25) Ibid., p. 65.

(26) Voir les dessins exposés au Musée de la Vie Wallonne ou l'article relatif à ces mesures dans les Enquêtes du Musée, t. II, nos 13-14 (1927), p. 53.

(27) J. HARROY. op. cit., p. 130.

(28) Ce plan a été reproduit par l'architecte F. Sacré et constitue la planche VI de l'ouvrage: Liége. Visages du passé, par AD. DELVAUX DE FENFFE.

(29) Archives de l'État, Cartes et plans, n° 86.

(30) Si l'on en désire d'autres preuves, il n'y a qu'à consulter l'ouvrage L'Art de bien bâtir, par J. CARRONT (Liege, 1749), où l'auteur s'intitule modestement: mathématicien, ingénieur, arpenteur et mesureur. Ce livre est un mélange de lapalissades et de compilations mal digérées, qui ne semble avoir d'autre but que d'amener la description d'une machine à mouvement perpétuel, par quoi il se termine. On y trouve notamment une table des poids spécifiques empruntée à quelque ouvrage français, ce dont nous avertit seulement l'indication qu'il s'agit de pieds de 12 pouces. Mais l'auteur n'a même pas su la convertir en mesures et poids liégeois.

(31) Archives de l'Etat à Liege, Cartes et plans, n° 133.

(32) Archives de l'Etat à Liege, Conseil privé, liasse n° 218.

(33) Archives de I'Etat à Liege, Cartes et plans, n° 138.

(34) LOUVREX, Recueil des Edits, 2e édition, 1751, t. III, p. 90

(35) Voir supra, p. 291

(36) Voir supra, p. 298

(37) Comte GOBLET D'ALVIELLA. Histoire des Bois et Forêts de Belgique, t. IV. p. 336, note 3.

(38) Comte GOBLET D'ALVIELLA, op. Cit., t. III, p. 128.

(39) Voir supra, p. 289. note 6.

(40) Annales de la Société archéologique de Namur, t. IV, années 1855-1856. p. 57. - L'auteur se réfère aux registres des comptes de la ville de Namur, année 1413, fol. 16.

(41) Comte GOBLET D'ALVIELLA, op. cit., t. III, p. 129.

(42) Dans les almanachs des environs de 1820, aussi bien ceux de Desoer que ceux de Latour, on donne pour valeur du pot 0,80499 l. C'est une erreur grossière, car c'est la valeur inverse (1 l. = 0,8 pot) qui est exacte si l'on prend pour le pot 50 pouces cubes de saint Lambert. Cette erreur a persisté pendant des années dans les deux almanachs.

(43) GOBERT, Liége à travers les âges, t. Ier, p. 483, 2 col., note 8.

(44) P. SIMONON, Nouveau traité des rentes et des monnoyes, Liege, 1764. p. 16.

(45) Baron DE CHESTRET DE HANEFFE, La police des vivres à Liége pendant le moyen âge, dans Bulletin de l'institut archéologique liégeois. t. XXIII, p. 219.

(46) P. SIMONON, Nouveau traité des rentes et des monnoyes, Liége, 1764, p. 18.

(47) HENRY MULKEMAN, op. Cit., p. 15.

(48) P. SIMONON, Traité de la Réduction des rentes, p. 98.

(49) HENRY MULKEMAN, op. Cit., p. 14.

(50) TH. GOBERT, Liege à travers les âges, t. 1er, p. 180.

(51) Mémorial administratif du Département de l'Ourte, t. XXI, premier semestre de 1812, p. 18.

(52) Le Mémorial administratif du Département de l'Ourte (t. XXII, second semestre de 1812), contient: p. 133, le décret impérial du 12 février 1812; p. 134, l'arrêté ministériel du 28 mars 1812; p. 121, la circulaire ministérielle de même date portant cet arrêté à la connaissance des préfets, et p. 139, la circulaire du 10 juillet 1812 répondant aux objections présentées, tout en rappelant ces objections.

 

PLAN DU SITE