Outre les deux groupes principaux, un troisième desservait en ordre principal une rampe de jets dits « de pulvérisation » entourant le ponton pour en cacher la partie non immergée. Cette pompe pouvait également alimenter des jets d'ornementation disposés en encorbellement dans l'axe longitudinal. Enfin, un quatrième groupe moteur-pompe servait à la vidange des eaux de fuite.
L'énergie électrique à haute tension était amenée au ponton par quatre câbles immergés (dont un de réserve) et l'installation permettait une déconnexion facile de manière à pouvoir déplacer le ponton dans le minimum de temps lorsque les eaux devaient être entièrement libres, pour certaines manifestations sportives, par exemple.
Les jeux de lumière destinés à assurer l'éclairage des jets principaux étaient constitués par soixante-quatre projecteurs de 800 millimètres de diamètre, avec lampes de 3.000 W - 130 V, dont cinquante-deux éclairaient les jets verticaux et les douze autres, les éventails d'about. Par un jeu approprié d'écrans, les jets s'illuminaient en blanc ou en jaune d'or.
Enfin, pour éclairer les jets de pulvérisation, deux cent trente huit lampes de 200 W étaient montées dans une corniche entourant la partie supérieure du ponton.
On conçoit que la chaleur dégagée par tous ces foyers lumineux nécessitait un renouvellement permanent de l'atmosphère du ponton. Une installation spéciale de ventilation était prévue à cet effet.
LES FONTAINES DE L'ALLEE CENTRALE
Quant aux fontaines de l'allée centrale, elles présentaient certaines particularités communes. Tout le matériel d'éclairage devait fonctionner entièrement noyé, ce qui nécessita des constructions spéciales. Les lampes immergées étaient de 500 W orientables à volonté et attachées en général par groupe de dix à un tringlage dont la hauteur était réglable. Les projecteurs également immergés étaient de 1.500 W et pouvaient aussi être orientés dans toutes les directions. Au total, on a utilisé mille cent sept lampes et trente-huit projecteurs.
Chacun des quatre motifs (Voûte d'eau, Motif central, Hémicycle et Jardin d'eau) possédait sa salle de pompe installée sous terre. Un système spécial permettait de maintenir le niveau d'eau de manière à ce que les appareils immergés soient constamment recouverts d'eau.
LA VOUTE D'EAU
On sait que la voute d'eau surplombait la rivière artificielle qui serpentait à travers toute l'allée. Elle était formée par une série de jets partant de deux poutres tubulaires formant le plafond du motif. En outre, à la base de chacun des bassins latéraux se trouvait une tuyauterie portant une série d'ajutages « de pulvérisation », dont le rôle était de former un fond à la voûte vue des barquettes naviguant sur la rivière.
La pompe, du type hélicoïde, assurait un débit horaire de 960 m3, à une hauteur manométrique de 8 mètres en tournant à 1.460 t/m. Le moteur qui l'entraînait était triphasé à bagues d'une puissance nominale de 52 CV.
Un dispositif spécial permettait d'obtenir une parfaite synchronisation de tous les jets. Le maximum de luminosité était réalisé au moyen de deux cent cinquante lampes de 500 W.
LE MOTIF CENTRAL
Le motif central était situé non loin de là, au milieu de l'ensemble décoratif. Il comportait une plate-forme circulaire de 21 mètres de diamètre d'où l'on jouissait d'une vue idéale sur tout le jardin d'eau. On y avait accès par des rampes courbes de faible inclinaison.
Le bassin central avait un diamètre de 17 m 50. Du milieu, s'élançait à quelque 30 mètres de hauteur le jet principal qui, à la sortie de la tuyère avait le diamètre énorme de 102 mm. Il était constitué de façon à produire une émulsion d'air et d'eau dont le pouvoir réflecteur amplifiait encore l'effet spectaculaire lorsque les projecteurs s'illuminaient.
L'installation comprenait une pompe du type centrifuge débitant 720 m3 à l'heure, à une hauteur manométrique de 30 mètres en tournant à 1.460 t/m, le moteur triphasé à bagues développait une puissance de 115 CV.
La pièce centrale, en béton, abritait l'ajutage et douze projecteurs immergés de 1.500 W. Au pied des pilastres supportant la plate-forme circulaire, seize caissons de marbrite cachaient seize projecteurs identiques de sorte que le jet central était éclairé par vingt-huit grands projecteurs. La circonférence intérieure de la plate-forme et son plancher étaient éclairés par des tubes luminescents rouges formant trois cercles concentriques.
LE JARDIN D'EAU
Plus loin, le jardin d'eau comportait une profusion de motifs variés et inédits d'un sens artistique remarquable.
Il y avait au total vingt-huit fontaines, dont quatorze différaient comme jeux d'eau et de lumière. Trois cents ajutages les plus divers étaient éclairés par autant de lampes aussi puissantes que les précédentes.
L'installation mécanique comportait trois groupes moteur-pompe dont les caractéristiques étaient respectivement les suivantes: 80 m3/heure, à 32 mètres de pression, 2.900 t/m; 675 m3/heure, à 20 mètres et 1.460 t/m; et 415 m3/heure, à 8 mètres et 960 t/m. Les moteurs développaient respectivement 16, 86 et 20 CV.
Remarquons également que, à part deux éléments fixes, toutes les fontaines de cet ensemble pouvaient aisément être déplacées au gré de l'architecte.
L'HEMICYCLE
Enfin, l'hemicycle fermait la petite rivière à son extrémité sud (vers l'entrée de Bressoux). Sa partie architecturale était constituée par un bassin en forme de couronne semi-circulaire auquel deux bassins latéraux conduisaient. L'ensemble prenait l'aspect d'un vaste théâtre d'eau avec dans le fond du bassin central une magistrale cascade et, sur le pourtour des bassins latéraux, une longue série de petits jets en forme d'anse. Le bassin central était agrémenté par un jet puissant de 78 millimètres de diamètre au sortir de la tuyère et de seize jets plus petits en forme de candélabres. Plus de cinq cents lampes de 500 W et dix projecteurs de 1.500 W illuminaient cet ensemble.
L'installation technique comportait trois pompes dont les caractéristiques étaient respectivement: 1.880 m3/heure, 11 mètres de pression et 580 t/m (moteur de 120 CV), 1.340 m3/heure, à 7 mètres de hauteur manométrique et 730 t/m (moteur de 44 CV) et 360 m3/heure, à 22 mètres et 1.460 t/m (moteur de 52 CV).
LES MONUMENTS
Quelques Monuments particulièrement représentatifs de l'Histoire de la Principauté de Liège et rattaché à l'eau furent également éclairés durant l'Exposition de 1939. Ce fut notamment le cas du Château de Chokier qui défendait jadis le dernier gué menant à Liège .