LA GENÈSE DE L'EXPOSITION DE 1930
Pour célébrer avec faste le centenaire de l'indépendance nationale, la Belgique organise en 1930, entre autres manifestations de grande envergure, deux expositions parallèles qui se complètent harmonieusement: à Anvers, une exposition maritime, coloniale, et d'art flamand ancien; à Liège, une exposition scientifique, industrielle, et d'art wallon ancien.
Le projet liégeois d'une nouvelle exposition internationale (on se souvient encore avec émotion du succès merveilleux de la world's fair de 1905) remonte à plusieurs lustres déjà (1912); on voulait la mettre sur pied pour 1920. Mais vint la guerre... Et après l'armistice, la Belgique, dévastée et appauvrie, dut consacrer le meilleur de son énergie à restaurer progressivement ses usines, ses villes détruites, ses finances.
En 1922, le projet revint au jour, grâce à I 'initiative d'un Liégeois de vieille race. M Florent Pholien, l'un des deux Promoteurs et Trésorier général de l'Exposition de 1905. M. Pholien n'avait, pas oublié la promesse faite en 1905 par les pouvoirs publics d'entamer, après les améliorations apportées dans la région sud (quartier de Fragnée et des Vennes), les grands travaux indispensables à la mise en valeur de la région nord (vers la Basse-Meuse). C'est sur cette promesse qu'il fonda son projet, ce qui ne pouvait manquer de susciter la plus sympathique attention. La Chambre de Commerce de Liège, consultée, approuva son idée et ne lui ménagea pas son appui.
Toute l'année 1923 fut consacrée aux démarches préliminaires, grâce auxquelles le projet prit de plus en plus corps et vie. M. Pholien le soumit d'abord, pour I'étude des possibilités techniques, aux principaux ingénieurs des Ponts-et-Chaussées, de la Province et de la Ville; puis, pour convaincre le monde des affaires des avantages économiques escomptés, il le présenta à la Fédération des Associations commerciales et industrielles. Il obtint ensuite l'adhésion de M. le sénateur Emile Digneffe, à cette époque bourgmestre de Liège, et qui avait été président du Comité exécutif de l'Exposition de 1905. M. Digneffe réunit en son cabinet de l'Hôtel de Ville les techniciens consultés par M. Pholien; en conclusion des débats, il fut décidé de dresser des plans, de poursuivre les études et d'entamer des démarches auprès du Gouvernement. D'autre part, la presse liégeoise tout entière apportait à l'initiative naissante le plus large concours, de même d'ailleurs que la plupart des notabilités politiques, des associations politiques et des associations industrielles - en particulier l'Association des Ingénieurs sortis des Ecoles de Liège, et l'un de ses membres les plus compétents, M. René Henry.
En 1924, le Conseil communal vota à l'unanimité un premier subside de 100'000 fr en faveur du projet d'exposition, subside destiné à couvrir les frais de la publication d'un tract illustré à répandre dans la région et le pays par milliers d'exemplaires. Ce tract, rédigé en grande partie par M. Henry, faisait ressortir les avantages de l'exposition projetée, et montrait la nécessité urgente des grands travaux d'utilité générale à entreprendre au nord de la ville pour mettre celle-ci l'abri des inondations, la doter d'un port moderne, et la relier directement à Anvers par un nouveau canal. A dessein, le projet d'exposition et les grands travaux de la Meuse, y compris les ponts, furent ainsi liés en un vaste programme d'ensemble. Le 22 décembre, eut lieu à l'Hôtel de Ville une importante séance à laquelle assistèrent les sénateurs, députés et conseillers de la région, de même que de très nombreux industriels, financiers et ingénieurs ; MM. Pholien, Pellegrin, Henry, y développèrent maints arguments en faveur de leur projet; et un ordre du jour fut voté par acclamations enthousiastes: l'organisation d'une Exposition internationale à Liège en 1930 était décidée.
Dès lors, s'ouvrit l'ère des réalisations positives. Le 1er mai 1925, la Société coopérative de l'Exposition de Liège 1930 se constituait; une souscription publique était ouverte, pour réunir le capital de garantie, estimé à 15 millions. M. Gaston Grégoire (Décédé depuis lors. Grâce à son active intervention, le Conseil provincial avait lui aussi accordé son patronage et voté une subvention), M. Louis Pirard, gouverneur, et M. Emile Digneffe, bourgmestre, furent nommés présidents d'honneur du Conseil d'Administration. On se mit résolument à l'oeuvre; et il faudrait bien des pages pour exposer par le menu la multiple et délicate activité des premiers administrateurs: démarches innombrables auprès du Gouvernement, difficultés d'accord avec Bruxelles et Anvers, études techniques, élaboration des programmes, meetings populaires de propagande, etc.
En mars 1926, le Comité exécutif est définitivement créé. M. Georges Moressée, ingénieur A.I.Lg., accepte la lourde et absorbante tâche de la direction générale, tandis que M. Pholien se voit confier les services du secrétariat général. Dès son entrée en fonctions, M. Moressée imprima à l'entreprise un caractère nettement technique et scientifique; avec vigueur, clairvoyance et méthode, il l'orienta vers une destinée glorieuse. Le 7 juin de la même année, le Gouvernement belge accordait son patronage officiel, auquel vint s'ajouter le haut patronage des Membres de la Famille royale. Peu après, M. Alfred Laboulle, ancien ministre des travaux publics, était investi des fonctions de Commissaire général du Gouvernement, et M. Léon Michel, ingénieur A.I.Lg. et A.I.M., des fonctions de Secrétaire général du Commissariat.
Nous arrêterons notre exposé à l'année 1927 - au cours de laquelle les souscriptions au capital continuent à affluer, les études sont poussées avec une activité fiévreuse, les participations officielles sont annoncées ou confirmées, les travaux sont entrepris en différents points de la ville... Ce sera la tâche du Livre d'or de relater dans le détail le formidable labeur dépensé pour conduire à bien le grandiose projet.
L'EXPOSITION
Les Caractéristiques de l'Exposition.
Pour la rédaction de cette notice, l'auteur a longuement puisé dans une excellente étude de M. Léon Michel, Ingénieur A.I.Lg. et A.I.M., secrétaire général du Commissariat général du Gouvernement, parue dans la Revue Economique Internationale.
L'objet principal de l'Exposition de Liège est de mettre en évidence le rôle croissant des Sciences dans l'Industrie moderne, de montrer que l'activité industrielle ne peut prospérer qu'en utilisant les ressources les plus récentes de la science. Plus encore que le passé - qui est nécessairement évoqué pour marquer l'évolution -, c'est l'avenir qui s'y trouve exalté dans toutes ses perspectives grandioses, dans ses immenses possibilités. Déjà, surtout depuis le formidable bouleversement provoqué par la grande guerre, de vieilles industries ont vu leur domaine se restreindre de plus en plus; les contingences actuelles et les progrès techniques ont amené la création d'industries neuves. L'Exposition De Liège met en belle lumière les récentes acquisitions du savant, de l'ingénieur, du médecin; elle dresse une sorte d'inventaire vivant des activités évoluées, rénovées ou créées; elle, dégage les voies des conquêtes futures. Pour marquer l'étape avant l'élan de demain, « elle fait en quelque sorte le point de l'économie nouvelle des nations»
Le programme de l'Exposition comprend comme parties principales: les Sciences, l'Industrie, l'Agriculture et l'Economie sociale; en ordre secondaire: l'Art wallon ancien, la Musique, les Sports, le Tourisme.
Les Sciences.
De grandes institutions mondiales collaborent à ce groupement: l'Institut International de Coopération intellectuelle, la Fondation Universitaire belgo-américaine, le Fonds National pour la Recherche Scientifique, plusieurs Universités étrangères, etc. Les documents réunis concernent les méthodes, les instruments; les appareils d'investigation, de mesure, d'essais, de démonstration et de contrôle utilisés dans les sciences mathématiques (topographie, arpentage, géodésie, cosmographie, sismologie, astronomie), les sciences physiques (statique, acoustique, magnétisme, électricité, ondes hertziennes, T. S. F., ondes calorifiques, ondes lumineuses, photographie, cinématographie, ondes chimiques, rayons X, rayon Gamma), les sciences chimiques (chimie générale, chimie minérale et organique, physico-chimie), les sciences minérales (cristallographie, minéralogie, pétrographie, paléontologie, géologie, hydrologie, météorologie), les sciences industrielles (stations d'essais, laboratoires industriels de recherche et de contrôle), les sciences médicales (médecine, chirurgie, pharmacie).
Comme l'a dit, M. Moressée, l'Exposition de Liège est en fait, la première Exposition internationale des Sciences et de leur enseignement.
L'Industrie.
L'Exposition présente d'abord de façon concrète et vivante, le tableau de toutes les industries belges, redressées et développées depuis l'armistice. De plus, par la confrontation avec les réalisations de l'étranger, elle met en relief les améliorations et les innovations récentes apportées dans les procédés, le matériel, les appareils, l'utilisation des matériaux et des produits des industries extractives, de la métallurgie, de la mécanique, de l'électricité, des industries chimiques, des industries de la fermentation et des grands produits organiques, de l'industrie sucrière, des industries textiles, des transports (chemins de fer, tramways, cycles, motos), du génie civil (voirie et béton). Enfin, elle documente sur l'organisation du travail et sur la presse technique, industrielle et scientifique.
L'Agriculture.
Ce département s'occupe de l'agriculture, l'arboriculture, l'horticulture, la sylviculture et de l'enseignement agricole. Parmi ses réalisations, citons un village démonstratif, avec fermes-modèles, ateliers ruraux, forge de maréchal, etc. des jardins d'agrément, des jardins potagers un palais de la mécanique et des produits agricoles, un pavillon des eaux et forets, une exposition ce floriculture; des dérnonstrations de zootechnie et d'élevage, etc.
L 'Economie sociale.
Le Bureau International du Travail collabore à ce département, dont l'objet est la documentation sur les habitations à bon marché, les loisirs de la classe ouvrière, l'enseignement technique et professionnel, l'hygiène industrielle, la protection de l'enfance, l'éducation familiale, etc.
N'oublions pas de mentionner, dans le domaine clés sciences, de l'industrie, de l'agriculture et de l'économie sociale, les nombreux congrès internationaux, les sessions d'organismes spéciaux, les concours divers qui sont organisés à Liège en 1930 parallèlement avec les démonstrations de l'Exposition.
L'Art wallon ancien.
C'est dans le Palais de la Boverie et dans la nouvelle église Saint-Vincent qu'on a réuni les précieux documents, conservés en Belgique et à l'étranger, de l'art wallon d'avant 1830. C'est une merveilleuse et révélatrice synthèse de « l'art dans l'ancien pays de Liège, et des anciens arts wallons »: sculpture (ivoire, pierre, bois), miniature, peinture, gravure, émaillerie, orfèvrerie, manuscrits, numismatique, arts industriels (dinanderie, étain, ferronnerie, argenterie), mobilier, etc. On y admire en particulier de belles reconstitutions d'intérieurs mosans.
La Musique.
Cette section comprend une exposition d'instruments de musique, de manuscrits et d'éditions, des conservatoires royaux du pays, etc. Les fervents de la musique sont conviés à de nombreux et artistiques concerts (entre autres de carillon), des spectacles lyriques, des congrès, des concours qui seront autant de hautes manifestations d'art.
En résumé, pour reprendre les termes de M. Michel, « l'Exposition de Liège est un tournoi d'idées scientifiques, une leçon de choses, une synthèse de l'activité internationale, et plus particulièrement de l'activité belge, dans les vastes domaines des sciences, des industries et des arts ».
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Pour être complet, mentionnons encore les importantes démonstrations touristiques, les nombreuses manifestations sportives, les fêtes lumineuses, les cortèges historiques, les réjouissances populaires, les anniversaires patriotiques, et tout un copieux programme de réalisations diverses qui célèbrent le glorieux centenaire de l'Indépendance Nationale.
LE CARDE DE L'EXPOSITION
L'Exposition se développe en deux secteurs, situés sur les bords mêmes de la Meuse: le secteur Nord (50 hectares), qui comprend l'ancienne plaine des manoeuvres (rive droite) et le parc du Tir communal (rive gauche); le secteur Sud (15 hectares), qui comprend le Jardin d'Acclimatation et le parc de la Boverie (rive droite). De nombreux moyens de communications (tramways et bateaux) relient les deux secteurs.
Le cadre, pour le Nord comme pour le Sud, est des plus attrayant: d'une part, site ample de la vallée, au pied des coteaux de Bressoux; d'autre part, frondaisons aristocratiques à proximité du confluent; et le clair sillon du fleuve, large et onduleux, conduit de l'un à l'autre.
Plus de 150'000 m2 sont couverts par des constructions. Sur la plaine des manoeuvres le palais de la Métallurgie, des Mines et de la Mécanique (28'000 m2); le palais de l'Electricité (17'000 m2); le palais de la Chimie et des Industries textiles (11'000 m2); (le palais des Armes, Cycles et Motos (4'000 m2); le palais des Transports et du Génie Civil (8'000 m2); le palais du Verre et de la Céramique (3'200 m2); le palais des Ministères (7' 200 m2); le palais des Fêtes (6'000 m2); le palais du Gaz (2'000 m2); le palais des Provinces belges (1'750 m2); le palais de la Brasserie; le palais du Sucre (650 m2); les palais de la France (20'000 m2), de l'Italie (8'000 m2), de la Hollande (3'000 m2), du Japon (3'000 m2). de l'Egypte (1'200 m2), de l'Espagne (2'000 ni'), de la Tchécoslovaquie (1'600 m2), de la Suisse (1'600 m2), de la
Pologne (1'200 m2), du Grand-Duché de Luxembourg (1'000 m2), le pavillon de la Ville de Paris, et combien d'autres, dont l'architecture originale et fraîche s'encadre de jardins joliment fleuris et qui, le soir, s'illuminent comme en une féerie.
Les jardins du Tir communal sont réservés aux attractions les plus modernes; les grands concours agricoles s'y dérouleront, en bordure de la Meuse.
Dans le secteur Sud: le palais de l'Agriculture (6'500 m2); le palais des Beaux-Arts (2'500 m2) et l'église de Fétinne (2'000 m2); le village agricole (avec grande ferme petite ferme, ateliers ruraux, etc.); le palais des Fêtes et les pavillons de la Ville de Liège; le palais des grandes villes (Bruxelles, Anvers et Gand); le palais du Tourisme (1'000 m2); le palais des Eaux-et-Forêts (700 m2); et de nombreux pavillons.
LES SERVICES D'ARCHITECTURE
Les premiers plans d'ensemble d'aménagement, d'appropriation et d'ordonnance des deux Secteurs de l'Exposition ont été dressés par MM. les architectes Warnotte et Poismans.
Les études ont été continuées par M. Montrieux, architecte permanent de l'Exposition.
Au début de 1q29 fut constitué un Service permanent d'Architecture, sous la direction générale de M. Delville, ingénieur, directeur des Travaux, assisté de M. Berden, ingénieur, pour les questions techniques, de M. Montrieux, pour l'architecture proprement dite, et de toute une équipe de dessinateurs.
Ce Service s'occupa en général de tous les travaux d'élaboration et de réalisation tracé des routes, éclairage, création de projets, exécution des plans, adjudications, etc.
Un projet de construction, quel qu'il soit, palais ou simple pavillon, n'a été adopté définitivement qu'après avoir reçu l'approbation d'un Comité spécial régissant l'esthétique générale de l'Exposition. Ce Comité se réunit longtemps chaque semaine, sous la présidence de M. Moressée, directeur général. En faisaient partie: les architectes-conseils du Comité exécutif, MM. Snyers, président
de l'Association des Architectes de Liège, Bage et Crollaer; les architectes-conseils du Commissariat général du Gouvernement, MM. Burguet, De Bosschere et Moutschen; MM. Delville, directeur des Travaux, le général Le Brun, directeur des Services généraux, et Montrieux, architecte permanent.
L'ECLAIRAGE DU SECTEUR NORD DE L'EXPOSITION
Voici, d'après l'ingénieur Berden, les mesures prises pour assurer au secteur Nord de l'Exposition, un éclairage qu'on peut qualifier de merveilleux.
L'éclairage des voiries principales sur lesquelles circulent les autobus, les trains Decauville, etc., a été spécialement soigné. Les centres lumineux, distants de 15 mètres, assurent un éclairage moyen de 10 lux, et toutes les dispositions ont été prises pour éviter que cet éclairage utilitaire ne nuise à celui, décoratif, des façades. Le choix même des réverbères rappelle les divers secteurs de l'Exposition. Ainsi le secteur de la Métallurgie est garni de beaux candélabres en fonte et acier embouti, tandis que le secteur du Génie Civil est garni de réverbères en béton fretté et en béton centrifugé. L'éclairage de la grande avenue centrale, à proximité du palais du Verre et de la Céramique, a été des plus minutieusement étudié: les deux côtés de cette allée centrale sont garnis chacun d'une rangée de colonnes lumineuses en verre, établies sur socle en céramique; l'équipement des colonnes est façonné pour réaliser de multiples jeux de lumière.
L'éclairage de chacune des voies secondaires a son cachet spécial. L'éclairage des diverses voiries nécessite à lui seul une puissance de 300 à 400 kw environ.
ÉCLAIRAGE DES FAÇADES
L'Exposition restera, peut-on dire, ouverte autant la nuit que le jour: ceci explique la nécessité d'un éclairage intense des façades, de manière à souligner les beautés architecturales des divers palais.
Les façades de tous les palais seront illuminées.
PALAIS DE LA MÉTALLURGIE
Les trois façades seront éclairées (dépense de 120 kw).
La frise supérieure, à 14 m de hauteur, s'irradiera d'un cordon lumineux rouge. Chacun des huit grands médaillons de 6 m de diamètre, décorant les trois façades, chatoiera sous les feux de deux projecteurs d'un kw.
Les grands cintres des diverses entrées rayonneront de même intensément. La galerie extérieure sera éclairée jaune or, à raison de 80 lux, au moyen de centaines de réflecteurs cachés dans le plafond et les corniches. L'illumination de ces mêmes galeries sera renforcée par l'éclairage des vitrines, dont l'intensité sera de plus de 3oo lux.
Des lanterneaux faisant face à la ville sortira sur toute la longueur du palais (170 m) un flux lumineux montant vers le ciel.
PALAIS DES MINES ET DE LA MECANIQUE
La façade du palais des Mines et de la Mécanique a été spécialement soignée au point de vue illuminations; toutes les inscriptions seront en lettres au néon rouge.
Les larges baies vitrées seront éclairées en lumières coloriées; Les corniches se profileront en un trait incandescent et toute la façade brillera sous l'effet des projecteurs, en lumières de teintes variées.
PALAIS DE L'ÉLECTRICITÉ
Par sa situation, ce palais nécessite une décoration lumineuse très poussée. Faisant face à l'esplanade centrale, il forme fond de décor. Ce fond de décor rayonnera la nuit au moyen d'une panoplie de projecteurs militaires. La corniche supérieure du palais (à 15 m de hauteur sur tout le pourtour des trois façades) est éclairée aux tubes de néon. Les ondes électriques de la frise de la galerie sont soulignées par la même méthode (tubes au néon bleu) L'éclairage de ce palais a nécessité plus de 1'200 m de tubes de néon.
De puissants projecteurs Placés sur le perron de l'entrée innonderont de vives coruscations le panneau peint de l'entrée.
Le même principe a été adopté pour les panneaux des diverses entrées. La galerie extérieure est éclairée sur les mêmes bases que la galerie du palais de la Métallurgie.
PALAIS DES ARMES, CYCLES ET MOTOS
Les trois façades seront éclairées en lumière dégradée du has vers le haut; les sommets des façades seront marqués par les attiques et les créneaux lumineux prévus dans ces façades. Les panneaux centraux, en face de chaque entrée, baigneront dans les lueurs émises par de forts projecteurs.
PALAIS DES FÊTES
La façade principale du palais des Fêtes sera éclairée uniquement au néon. Plus d'un km de tubes en néon est nécessaire à ces illuminations, qui feront apparaître le palais des Fêtes comme un bloc de feu.
PALAIS DU VERRE ET DE LA CÉRAMIQUE
Le principe d'éclairage de ce palais est tout différent du précédent; ce palais en effet comporte cinq hautes coupoles entièrement vitrées: ces coupoles seront, la nuit, intensément éclairées par de puissants projecteurs « soleil » placés à l'intérieur de ces coupoles. A la partie inférieure, toutes les baies vitrées s'irradieront par le même procédé.
La galerie de liaison du palais du Verre et de la Céramique sera de même luxueusement illuminée au moyen de petits soleils placés au Plafond de la galerie.
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Toutes les façades des autres palais, et notamment celles des Transports Chimie, Textiles et Ministères, seront éclairées sur des principes analogues et constitueront ainsi une prestigieuse frise de lumière de 300 m de longueur et de 10 m de hauteur.
L'entrée principale, au pont de Coronmeuse, a été spécialement soignée au point de vue illuminations.
Le pont de Coronmeuse, en béton massif clair, sera éclairé par projecteurs.
Les façades des palais et pavillons sont illuminées tous les lundis, mardis, mercredis et vendredis.
LES FONTAINES LUMINEUSES
Le jeu des fontaines lumineuses se fait tous les dimanches, jeudis et samedis.
II y en a une sur l'esplanade Albert I, face au palais de l'Electricité; une autre à l'extrémité de l'avenue de l'Industrie. La France en a établi une dans ses jardins.
Une fontaine de 1.000 chevaux est installée dans le lit de la Meuse, à peu près en face du palais de la Métallurgie. Elle comporte deux grandes plates-formes; de là, jailliront des gerbes d'eau jusqu'à 25 m de hauteur, illuminées par des projecteurs nautiques. Le jeu de ces eaux et de ces lumières est varié à l'infini et constitue un spectacle prestigieux.
Une fontaine est installée également sur la rive droite, dans le parc des Attractions, au bord du fleuve.
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