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Liège Expo 1905

EXPOSITION UNIVERSELLE DE LIEGE

Discours
extraits de "Manifestation Emile Digneffe"

Emile DIGNEFFE - Président du Comité Exécutif de l'Exposition Universelle de Liège de 1905

Ouverture Solennelle de l'Exposition


AU NOM DE SA MAJESTÉ LE ROI

PAR LEURS ALTESSES ROYALES MONSEIGNEUR LE PRINCE

ET MADAME LA PRINCESSE ALBERT DE BELGIQUE

LE JEUDI 27 AVRIL 1905


Discours prononcé par M. Emile DIGNEFFE

Président du Comité Exécutif de l'Exposition


Monseigneur,
Madame,
Messieurs les Membres du Gouvernement,
Messieurs les Représentants des Nations étrangères,
Mesdames et Messieurs,


La Belgique fête cette année les 75 années d'un régime sous l'égide duquel elle vit, depuis 1830, libre, heureuse, prospère.

De toutes les manifestations destinées à commémorer cette ère de félicité, nulle n'affirmera sans doute avec autant d'éclat que l'Exposition de Liège, de quel pas la Belgique rendue à elle-même a marché dans la voie du Progrès; nulle ne mettra en lumière de façon plus frappante l'ampleur de l'évolution accomplie depuis le jour où la Nation put conformer sa vie à ses aspirations, à son caractère, à ses traditions, donner libre essor à son énergie créatrice!

Cette manifestation n'aura d'ailleurs toute sa portée que si elle consacre la part considérable du Roi et des Princes de la Maison Royale dans l'oeuvre nationale, et met une fois de plus en relief l'union intime scellée entre la Belgique et une Dynastie qui, profondément dévouée à l'existence du Pays, confond sa vie avec la sienne.

Et c'est pourquoi nous saluons avec tant de joie la venue de VV. AA. RR. en ce jour solennel où l'élite de la Nation assemblée célèbre cette première fête de l'année jubilaire.


Monseigneur,

Madame,

Au moment où Vous allez inaugurer cette Exposition qui résume et synthétise pour nous six années d'un labeur qui fut souvent ingrat et qui, pour aboutir, dut être inlassablement persévérant, qu'il me soit permis d'évoquer devant vous le souvenir des années du début, années de luttes longues et difficiles au cours desquelles nous connûmes plus d'une fois les heures amères de la désespérance, dont notre foi dans la grandeur du but poursuivi, nous fit sortir vainqueurs.

Ce que j'en veux rappeler fera mieux apprécier les sentiments qui nous animent aujourd'hui à l'égard de ceux qui répondirent à notre appel, alors que notre cause n'avait pour séduire que sa hardiesse; de ceux dont nous obtînmes les premiers encouragements d'autant plus précieux qu'ils frappèrent plus vivement l'opinion encore sceptique et incrédule; de ceux qui rendirent réalisables des desseins que nous avions conçus pour le plus grand bien de nos compatriotes et de nos concitoyens.

Quand fut lancée l'idée de faire une exposition à Liège par deux hommes dont il importe de rappeler aujourd'hui les noms: MM. Dumoulin et Pholien, la difficulté parut à tous insurmontable, au point que la peur du ridicule arrêta plus d'un de ceux auxquels s'adressèrent ses promoteurs.

Quelqu'un eut alors le courage d'engager son nom et son autorité personnelle dans ce que d'aucuns qualifiaient d'aventure, et osa prendre ouvertement la tête d'un mouvement dans lequel tant d'autres appréhendaient de se compromettre.

J'ai nommé M. Ernest Nagelmackers.

Véritable initiateur du groupement d'hommes et de capitaux que comportait l'entreprise à son point de départ, il sut rassembler autour de lui tous ceux qui, séduits par le côté patriotique du projet, résolurent d'en tenter la réalisation.

Et c'est sous sa conduite que depuis 1897 nous avons été de l'avant, insensibles aux railleries qui accueillirent nos débuts, soutenus par cette pensée que si nous ne parvenions pas à surmonter les obstacles entrevus, il resterait à tout le moins de notre tentative le souvenir d'un grand effort fait pour une belle idée!

Successivement il fallut nous concilier l'opinion publique, convaincre le Conseil communal de Liège et le Gouvernement, décider ce dernier à prendre vis-à-vis de l'étranger la responsabilité morale de notre entreprise, amener les diverses administrations publiques en cause à réaliser ou à laisser réaliser par l'initiative privée, un ensemble de grands travaux, dont la dépense globale dépasse 20 millions et qui présentaient ce côté caractéristique que certains d'entre eux, comme la rectification de l'Ourthe, sortaient de cartons vieux d'un siècle, que tous devaient être exécutés simultanément et achevés pour une date irrévocable sous peine de faire tout avorter.

La tâche fut ardue!

Pour vaincre l'indifférence du plus grand nombre, pour venir à bout du scepticisme persistant de quelques-uns, pour galvaniser les inerties, pour briser les résistances auxquelles nous nous heurtâmes parfois, il fallut une volonté inlassable.

Mais au jour où s'affirme la victoire, on perd le souvenir de ceux contre qui la lutte fut nécessaire.

Ma pensée ne va plus qu'à ceux qui nous aidèrent, à qui il me tarde de dire notre reconnaissance.

Qu'aurions-nous pu sans l'aide de S. M. le Roi qui, appréciant nos projets avec son ordinaire hauteur de vues, se fit à l'heure des démarches décisives, notre champion auprès des hautes autorités du pays, notre répondant vis-à-vis des Chefs d'Etats étrangers.

Un appui non moins puissant nous vint de S. À. R. Monseigneur le Comte de Flandre et de Vous, Monseigneur!

Quelle autorité nous valurent aussi les adhésions de LL. AA. RR. Madame la princesse Clémentine, Madame la Comtesse de Flandre et la Vôtre, Madame!

Je dois rappeler au même titre le large concours que nous accorda le Gouvernement et tout spécialement le Ministre des Finances et des Travaux Publics et son collègue des Chemins de Fer, ainsi que certains fonctionnaires éminents des divers départements.

J'ai réservé, pour le citer spécialement, le nom du Ministre de l'industrie et du Travail. Une mention particulière est due à l'aide vraiment puissante qu'il nous prodigua personnellement, et que nous apportèrent, en son nom, le Commissaire Général du Gouvernement et le Commissaire Général-adjoint que je confonds avec lui dans un même sentiment de reconnaissance.

C'est spécialement aussi que je tiens à parler de l'Administration communale de Liège qui, du jour où elle eut formé sa conviction sur le sérieux de nos efforts, ne nous marchanda pas les très importants subsides que nous réclamions d'elle, en échange d'avantages dont nous lui assurions d'ailleurs le bienfait immédiat et inespéré.

Mais je n'ai point encore épuisé la liste de ceux auxquels il faut faire remonter, pour une part, l'honneur de notre réussite, envers lesquels doit se marquer notre gratitude.

L'étranger participe à notre Exposition comme jamais encore il ne l'avait fait à une Exposition en Belgique.

Aux nations qui nous accordèrent ce témoignage de confiance, d'estime et de sympathie, nous devons un tribut de reconnaissance dont je prie ceux qui les représentent ici, de bien vouloir trouver dans mes paroles d'aujourd'hui, l'expression sincère et empressée.

A tous ceux que je viens de citer, j'adresse, au nom des Liégeois, des remerciements chaleureux. Je leur souhaite cordialement la bienvenue dans notre cité et je les convie à acter aujourd'hui des résultats que l'on peut considérer maintenant, je pense, comme dûment acquis.

La Ville de Liège s'est transformée. Parée des séductions de son site pittoresque, animée de cette fièvre d'activité que lui imprime le mouvement de son commerce et de son industrie, vivifiée par un courant intense d'intellectualité et d'art, fière des souvenirs d'un passé qui ne fut pas sans gloire et dont des soins pieux ont fait revivre des vestiges remarquables, elle s'apprête à faire accueil au grand public, elle souhaite de donner à tous la sensation d'une cité en pleine voie de développement.

Pour l'Exposition proprement dite, nous avons, dans une enceinte de 70 hectares, construit en outre du bloc des halls, plus de 100 palais, pavillons ou installations diverses, représentant un ensemble d'espaces couverts de plus de 135.000 mètres carrés.

Dans ceux-ci, la participation belge et les divers compartiments formés par 37 nations étrangères rassemblent plus de 16.000 exposants.

Ces résultats dépassent toutes nos espérances: ils autorisent peut-être des visées d'une envolée plus haute que celles du début!

Nous nous étions donné pour tâche de travailler dans l'intérêt de la Ville de Liège.

Nous voudrions aujourd'hui que celle que nos ancêtres s'énorgueillissaient d'entendre appeler la Noble Cité de Liège, s'efforçât de devenir plus grande, plus belle, mieux connue, mieux appréciée au dehors.

Aurons-nous réussi à inculquer à nos concitoyens ce sentiment?

Puissent-ils, puissent les hommes qui présideront à ses destinées futures, ne pas rester réfractaires à ces suggestions!

Nous avions ambitionné de donner à notre oeuvre un caractère vraiment national.

Nous croyions qu'elle pourrait contribuer à rapprocher nos deux races, à faire disparaître des préventions que tous les patriotes déplorent.

Puissent les souvenirs de ces jours de fraternisation ne propager entre Flamands et Wallons que des sentiments de sincère estime, de durable sympathie!

Nous avions rêvé de faire mieux connaître et apprécier notre pays par delà ses frontières.

Puissions-nous, au lendemain de ces jours mémorables, voir se fortifier dans l'esprit de nos voisins le bon renom de la Belgique, ce bon renom auquel nous tenons pour la satisfaction morale qu'il nous procure et aussi pour la sauvegarde que nous croyons y trouver si jamais l'événement venait quelque jour mettre en péril notre indépendance ou nos libres institutions.

Puissent ces voeux que je forme aujourd'hui, être exaucés comme le furent ceux d'autrefois, et que ce soit sous l'empire de tous ces sentiments, Monseigneur, qu'il plaise à Votre Altesse Royale de déclarer ouverte l'Exposition de Liège!


Monseigneur,

En vous exprimant tout à l'heure le plaisir que nous cause votre présence, je n'obéissais pas au seul sentiment de la reconnaissance.

Ceux que préoccupe l'avenir de la Patrie ne demeurent point insensibles aux témoignages d'intérêt que porte à toutes les manifestations du progrès national, un Prince appelé dans l'ordre de la nature et de par 13 loi du pays, à jouer quelque jour un rôle prépondérant dans ses destinées.

En des circonstances comme celles-ci, tous ceux qui ont ces destinées à coeur sont heureux de voir se nouer plus étroits et plus forts les liens déjà formés entre la nation et Vous.

C'est de ce sentiment surtout que je prie Votre Altesse Royale d'agréer l'expression et de garder le souvenir.


Madame,

Le jour où Votre Altesse Royale, Elle aussi, daigna accepter de collaborer à notre entreprise, Elle nous apporta le talisman du succès.

La Princesse qui depuis sa venue porte bonheur à la Belgique, devait être la bonne fée de l'Exposition de Liège.

Mais les Liégeois, comme tous les Belges, Madame, ne voient pas seulement en Vous la Princesse qui auréole tout ce qu'Elle protège de l'enthousiasme que suscitent ses grâces de femme.

Ils considèrent aussi la mère qui, en assurant à la Patrie une nouvelle lignée dans la descendance de ses Rois, a illuminé notre horizon d'un rayon de jeunesse et d'espérance, et rendu plus vive dans le coeur de tous, la foi dans l'avenir!

C'est dans cette double pensée, Madame, que je prie Votre Altesse Royale de daigner me permettre de déposer à ses pieds l'hommage respectueux des sentiments qu'Elle a eu le don de faire si spontanément éclore autour d'Elle, depuis le jour où Elle a fait de notre pays sa patrie d'adoption.

Et puisque c'est par Vos Altesses Royales que l'Exposition de Liège va être inaugurée, puisque nous célébrons la réussite de l'oeuvre dont Vous fûtes les premiers, Monseigneur et Madame, à percevoir l'importance et à seconder le succès, que tous ceux qui pensent ce que je viens de chercher à exprimer, unissant maintenant leur voix à la mienne, poussent d'un seul élan ce cri qui longtemps encore, je le souhaite et je l'espère, fera vibrer le cour de tous les Belges:


Vive le Prince Albert!

Vive la Princesse Elisabeth!

*
* *

Visite Officielle de Sa Majesté le Roi

A L'EXPOSITION DE LIEGE

LE 11 MAI 1905


Discours prononcé par M. Emile DIGNEFFE

Président du Comité Exécutif de l'Exposition


Sire,


Au moment où Votre Majesté franchit pour la première fois le seuil de ces palais élevés pour l'Exposition de Liège, qu'il me soif permis de saluer respectueusement Sa venue, au nom de tous les collaborateurs et de tous les participants que l'oeuvre a fini par grouper autour d'elle.

Notre entreprise fut lourde et lente à mener à bien!

Maintenant qu'il semble que le succès s'en affirme, et qu'il apparaît que la Belgique pourra retirer quelque profit du grand mouvement d'hommes, de choses et d'idées que nous avons réussi à provoquer, notre pensée reconnaissante va à Celui qui le premier et longtemps le seul, comprit toute la portée du but poursuivi par nous, nous témoigna en dépit du scepticisme général, une confiance qui fut notre plus grande force, et nous accorda un Patronage sans lequel nous ne nous faisons pas l'illusion de croire que nous eussions pu réussir!

Aussi est-ce aujourd'hui pour nous une satisfaction profonde que de pouvoir faire à Votre Majesté les honneurs de nos installations, et de voir acter par Elle les résultats auxquels ont abouti nos efforts.

L'Exposition de Liège affirme la puissance créatrice de la Belgique.

Elle montre le développement harmonique de toutes les classes de la nation.

Elle atteste le perfectionnement de son organisation économique.

Elle marque sa fécondité dans les oeuvres de la pensée.

Elle éclaire l'efflorescence de son génie dans le domaine des Arts.

Elle témoigne que de nombreuses et très puissantes nations d'Europe et d'Outre-mer nous jugent dignes d'entretenir avec elles des relations dont nous sentons l'importance pratique et la valeur morale.

Elle contribuera vraisemblablement ainsi à nous classer au rang des peuples qui peuvent aspirer à jouer un rôle honorable dans le monde.

La marche du progrès provoque dans les situations des nations des transformations inattendues.

Pendant des siècles ce fut à la seule étendue du territoire, à la seule puissance des armées que s'apprécia l'importance des Etats.

Aujourd'hui, la lutte entre les peuples se concentre sur le terrain économique, et d'autres critériums d'appréciation entrent en jeu.

L'équilibre des rapports entre les classes sociales, le développement de l'organisation économique, la puissance des capitaux, l'habileté de la technique, la fécondité intellectuelle et la valeur morale de cette élite qui, en dépit des conceptions parfois vaines de la politique, concentre et concentrera toujours en elle seule toute la force d'une nation, sont les facteurs modernes de la puissance des Etats.

Il est acquis que, grâce à leur action, dans le struggle for life international, d'autres que les grandes nations armées pour la guerre, peuvent survivre, prospérer et grandir.

Dans ces conditions de vie nouvelle, les qualités propres d'un peuple, son énergie au travail, son esprit d'initiative, sa virilité de caractère, les impulsions qu'il reçoit de ses dirigeants, constituent les éléments prépondérants de sa valeur, ceux qui l'imposent surtout au respect de l'étranger, qui donnent la véritable mesure de l'estime dans laquelle il sera tenu, du souvenir qui en survivra.

C'est vraisemblablement pour avoir compris assez tôt cette vérité et s'en être suffisamment imprégnée que la Belgique a pu, au cours de cette ère heureuse dont nous fêtons une étape mémorable, atteindre à un haut degré de félicité, et s'assurer cette bonne renommée dont l'Exposition dc Liège est une éclatante consécration.

Or, ces résultats, le pays les doit pour beaucoup (ce n'est pas faire oeuvre de courtisan, je pense, que de le dire, dans la circonstance actuelle) au Souverain qui depuis tantôt quarante années, inspiré et préoccupé du seul et constant souci du bien de la nation, a su l'acheminer d'une main toujours sagement avisée dans un magnifique épanouissement de toutes ses forces, vers des destinées chaque jour plus belles.

Sire,

Pour concevoir et réaliser une oeuvre qu'ils crurent utile à la patrie, les organisateurs de l'Exposition de Liège n'eurent qu'à méditer vos paroles, à s'inspirer des enseignements de votre exemple.

Leur entreprise est le fruit des préoccupations dont votre Majesté se montra constamment imbue, et dont Elle s'est donné pour mission d'inculquer à tous les Belges le noble et patriotique souci.

C'est pour rendre hommage aux grands desseins de Votre Majesté que nous avons voulu tenter de mettre en lumière les progrès de la Belgique, et d'apporter notre pierre à l'édifice de son expansion au dehors.

C'est en vue de populariser des idées qui sont Vôtres, que nous nous sommes appliqués à développer dans notre Exposition l'importance des participations étrangères, spécialement celles de certains Etats d'Outre-mer, dans l'espoir d'ouvrir les yeux à nos compatriotes sur des pays qu'ils ne connaissent pas encore suffisamment, et de leur suggérer la pensée que par delà l'Océan, sur des continents lointains vers lesquels la mer leur assure une route que nul ne pourra leur barrer, des débouchés abondants s'offrent à eux, des champs féconds sollicitent l'activité de ceux que menace de paralysie le désordre économique grandissant du vieux monde

Sire,

A un point de vue peut-être moins général, mais particulièrement cher aux Liégeois, l'Exposition, qui doit sa réussite au Patronage de Votre Majesté, fut un immense bienfait pour la Ville de Liège.

Au lendemain de cette grande manifestation, notre vieille cité apparaîtra transformée, agrandie, embellie. Elle ira le regard désormais tourné vers un avenir auquel beaucoup n'avaient pas osé songer pour elle!

En nous aidant à vaincre les obstacles, à briser les résistances qui si longtemps s'accumulèrent sur notre chemin, Votre Majesté a puissamment contribué à nous ouvrir ces horizons nouveaux.

Les Liégeois qui Vous reçoivent aujourd'hui, rendent grâce à Votre Majesté de cette intervention bienfaisante, et la satisfaction qu'ils ressentent d'avoir coopéré à une oeuvre d'intérêt national se double chez eux de la reconnaissance qu'ils gardent au Souverain qui sut prendre si énergiquement en mains la cause de leur avenir.

C'est sous l'empire de tous ces sentiments que je prie Votre Majesté de bien vouloir agréer, avec l'hommage réitéré de notre gratitude, nos très respectueux souhaits de bienvenue.

*
* *

MANIFESTATION DE RECONNAISSANCE ORGANISÉE A L'INITIATIVE DE LA

FÉDÉRATION DES ASSOCIATIONS COMMERCIALES ET INDUSTRIELLES LIÉGEOISES

EN L'HONNEUR DE

MONSIEUR EMILE DIGNEFFE

PRÉSIDENT DU COMITÉ EXÉCUTIF DE L'EXPOSITION

LE 5 NOVEMBRE 1905


On peut affirmer que cette manifestation fut dans les voeux de la population liégeoise tout entière dès le jour où l'Exposition ouvrit ses portes au public.

En constatant le splendide succès de l'entreprise, chacun, en effet, se remémora les huit années d'efforts et de travail ardu que l'Exposition avait coûté à ses organisateurs; chacun se rappela l'atmosphère de scepticisme et d'indifférence qu'il avait fallu dissiper, chacun se souvint des difficultés sans cesse renouvelées qu'il avait fallu vaincre pour atteindre le but poursuivi. Puis, appréciant les résultats que l'Exposition avait eus et ceux qu'elle promettait d'avoir encore pour l'avenir de la cité liégeoise, chacun sentit germer et grandir en lui un sentiment de reconnaissance chaque jour plus vive pour les membres du Comité Exécutif, auxquels on devait la réalisation de ce projet grandiose: les Berryer, les Dallemagne, les Dumoulin, les Forgeur, les Goblet, les Noirfalise, les Nyst, les Pholien, les Van Hoegaerden et spécialement leur Président M. Emile Digneffe, à l'énergie, à la ténacité et à l'habileté duquel surtout on devait d'avoir brisé toutes les résistances, d'avoir surmonté tous les obstacles, d'avoir mené à bien l'oeuvre entreprise.

Aussi, lorsque le Bureau de la Fédération lança son projet de manifestation en l'honneur de M. Emile Digneffe, la population liégeoise répondit-elle immédiatement et d'un même élan à son appel. Les concours pour la formation du Comité organisateur de la manifestation affluèrent de toutes parts, et les listes de souscriptions se couvrirent rapidement de signatures dans toutes les classes de la population.

Mû par le même sentiment qui l'avait animé en 1897 lorsqu'il avait consenti à assumer la Direction de l'organisation de l'Exposition, M. Digneffe exprima d'ailleurs le voeu que la manifestation qu'on voulait lui faire, mais qui devait surtout suivant lui consacrer le succès de l'entreprise, fût comme celle-ci une oeuvre de pur désintéressement et tendît à un résultat utile pour ses concitoyens.

II demanda donc que le montant des souscriptions recueillies fût consacré à une fondation dont le produit serait destiné à faciliter l'accès des carrières industrielles et commerciales à des élèves méritants et peu fortunés des établissements d'enseignement de la Ville de Liège.

Le Comité organisateur de la manifestation déféra à ces vues aussi élevées que généreuses.

Toutefois, voulant que M. Digneffe gardât personnellement un souvenir durable de la reconnaissance de ses concitoyens, il fit peindre le portrait du Président du Comité Exécutif.

M. Digneffe se déclara infiniment heureux de posséder un souvenir qu'il considère comme une marque précieuse de l'estime de ses concitoyens, et qui lui rappellera que l'oeuvre à laquelle il collabora ne fut pas inféconde pour la prospérité et l'avenir de sa ville natale.

La brochure à laquelle ces lignes servent de préface n'a du reste pas pour but unique de perpétuer le souvenir de la manifestation du 5 novembre 1905. Elle doit aussi, dans la pensée de ses auteurs, contribuer à commémorer un ensemble d'événements qui marqueront dans les fastes de la cité liégeoise parmi les plus belles pages de son histoire, et auxquels M. Digneffe fut activement mêlé.

C'est dans cet esprit que l'on a cru devoir rassembler ici le texte des différents discours prononcés par M. Digneffe, lors des diverses fêtes ou cérémonies dont l'Exposition fut le théâtre, discours qui rappellent l'organisation et les résultats de l'entreprise liégeoise.


LA MANIFESTATION


Pour donner de la manifestation du 5 novembre le récit le plus consciencieux, nous croyons ne pouvoir mieux faire que de nous inspirer du compte-rendu qui en fut publié par l'un des journaux de la ville.

La manifestation de reconnaissance et de sympathie que les Liégeois de tous les partis, de toutes les professions et de toutes les classes ont faite hier après-midi au Président du Comité Exécutif a été réellement grandiose.

Dès 3 heures, les portes de la grande salle du Palais des Fêtes étaient ouvertes et le public venu excessivement nombreux, prenait possession de l'immense vaisseau.

A 3 1/2 heures, les gardes étaient débordés. Cinq cents places avaient été réservées pour les notabilités. Il fallait bientôt les céder et aussitôt ce flot de manifestants envahissait la salle, prenait possession du moindre coin, voire même de la tribune de la Presse.

Il est exactement 4 heures lorsque paraît M. Digneffe. Il est introduit par M. Gustave Francotte, ministre de l'Industrie et du Travail, donnant le bras à Mme Emile Digneffe, qui porte une délicieuse toilette saumon; et accompagné par le Gouverneur de la Province de Liège, le Bourgmestre de la Ville de Liège, le général commandant supérieur de la place de Liège, le général circonscriptionnaire, les généraux de la place, des membres de la magistrature, des conseillers communaux, les membres du Commissariat général, les Commissaires généraux étrangers, le Comité Exécutif au grand complet, les représentants de la grande industrie. Beaucoup de dames prennent place également sur l'estrade.

La grande salle est archi-comble et des acclamations saluent M. Emile Digneffe.

Pendant que la musique entonne un morceau de circonstance, chacun se case comme il peut, et bientôt M. Gustave Francotte donne la parole à M, Maurice Braconier, Président du Comité organisateur de la manifestation. Celui-ci s'exprime comme suit:


Monsieur Digneffe,

Au moment où l'Exposition Universelle et Internationale de Liège va fermer ses portes, un hommage spécial et solennel vous est dû.

La Fédération des Associations Commerciales et Industrielles Liégeoises, qui personnifient le commerce et l'industrie, a voulu en prendre l'initiative; c'est ainsi qu'il se fait que, président de cette Fédération, je suis appelé à l'honneur de vous féliciter en cette circonstance mémorable.

La population liégeoise, Monsieur Digneffe, vous doit beaucoup. Depuis de longues années déjà, vous vous êtes dévoué à elle: avocat de talent, au lieu d'aller aux succès qui vous attendaient au Barreau, vous avez préféré consacrer votre intelligence et votre activité aux affaires publiques; et là, vous avez rendu à votre ville natale d'éminents services. Quand, pour la première fois, l'on parla de l'Exposition, ce fut encore à vos hautes capacités que l'on eut recours. Pendant sept années, vous n'avez cessé d'y vouer, sans compter, tout le temps que vous laissaient vos nombreuses occupations, et ce avec une ardeur telle que, dès 1900, un des membres du Comité Exécutif disait en assemblée générale, aux applaudissements unanimes de tous les assistants: « M. Digneffe est un président admirable; il est sans cesse à la tâche; il est d'un dévouement sans bornes; c'est le modèle des présidents: il fait tout à lui seul! »

En ce temps-là, cependant, l'Exposition projetée n'était accueillie qu'avec le plus grand scepticisme. De tous les côtés, on disait que le projet n'était qu'une conception utopique; on se refusait même à y croire par crainte d'être accusé de naïveté!

Nous les connaissons maintenant, les résultats de cette utopie; ils ont étonné le monde par leur splendeur!

Vous avez eu, nous devons le dire, la bonne fortune d'être secondé dans votre tâche ardue, par un Comité d'élite, dont les membres, à titre absolument gracieux, ne vous ont jamais marchandé ni leur intelligence, ni leur dévouement. Honneur également à eux, d'avoir su, avec vous, créer cette Exposition qui restera pour tous une chose inoubliable.

Pour arriver à ce résultat superbe, que d'obstacles vous avez dû surmonter! Que d'hésitations à secouer! Que de résistances même à briser! Puis, l'idée lancée, quelle opiniâtreté ne vous a-t-il pas fallu pour soutenir la lutte, maintenir les courages à la hauteur de la tâche, empêcher les défaillances de tout compromettre!

Mais vous aviez en vous une vaillance qui ne fléchit pas et vous avez triomphé.

Quand on regarde en arrière, on est stupéfait de vos efforts et du labeur par vous accompli.

A la vérité, heureusement, les encouragements les plus augustes ne vous ont pas manqués et nous avons vu toutes les autorités gouvernementales, provinciales et communales et la Presse, ce puissant levier, vous apporter leur concours avec une générosité sans égale, et c'est ainsi que le succès vint couronner vos efforts.

La population liégeoise, disais-je tantôt, vous doit beaucoup. En effet, sans l'Exposition, où en seraient les travaux considérables dont celle-ci a été l'occasion et qui resteront acquis à l'embellissement de notre cité? La rectification du cours de l'Ourthe, les nouveaux ponts, les nouvelles voies de tramways, les rues élargies et enfin ce nouveau quartier qui va germer des ruines de l'Exposition comme le Phénix renaissait de ses cendres.

Liège, de plus, en célébrant de cette glorieuse façon, le 75e anniversaire de notre Indépendance, a fait connaître au monde entier les ressources du pays, sa puissance commerciale, ses richesses industrielles et elle s'est fait enfin sacrer grande ville.

C'est ce qui fait dire à tous, Monsieur Digneffe, que vous avez bien mérité de la Patrie. C'est ce que vous exprime une voix plus haute que la mienne, la voix de la population liégeoise tout entière. Elle vous a traduit son enthousiasme par cette souscription à laquelle toutes les classes de la société - et c'est ce qui en fait le mérite - ont entendu participer.

Devant cette manifestation extraordinaire de reconnaissance attestant l'estime et la sympathie de vos concitoyens, vous êtes resté le même; toujours préoccupé du sort de ceux qui travaillent, par une pensée à laquelle nous sommes heureux de rendre un public homage, vous avez voulu délaisser les satisfactions de la vanité vous avez demandé que le produit de cette souscription fut, dans sa majeure partie, affecté à la création de Bourses d'étude

La population n'oubliera pas cette attestation de votre grande âme

Nous vous en félicitons de notre côté, car les Bourses d'études devront porter le nom d'Emile Digneffe. Elles perpétueront ainsi le souvenir des belles choses que vous avez accomplies et diront à nos descendants ce que doivent la Ville de Liège et la Belgique à votre intelligence, à votre vaillance et à votre inlassable dévouement, à tout ce qui peut faire la grandeur et la prospérité de la Patrie.


A M. Braconier succède M. Richard Lamarche qui prononce le discours suivant:


Mesdames, Messieurs,

Le Commissariat général du Gouvernement a voulu participer à la manifestation organisée en l'honneur du Président du Comité Exécutif. Il l'a décidé parce que, depuis les deux ans et demi qu'il vit aux côtés de M. Emile Digneffe, il a pu apprécier, mieux que n'importe qui, ses nombreuses qualités.

C'est donc de tout cour que je m'associe au concert d'éloges que vous venez de lui adresser. Qu'il me soit permis d'ajouter et de croire que dans une entreprise aussi importante qu'une Exposition universelle et internationale, le succès dépend non seulement des efforts d'un chacun, mais aussi de l'union qui doit exister entre tous ses collaborateurs.

Si aujourd'hui, Messieurs, nous avons la grande joie, la légitime fierté d'enregistrer un succès sans précédent dans les annales des Expositions belges, nous le devons tout autant au travail de tous qu'à cette bonne entente qui n'a cessé de régner parmi ces multiples éléments de l'Exposition de Liège.

Le Commissariat général du Gouvernement intervient pour une large part dans ses éléments: aussi est-il heureux de proclamer que si la plus franche cordialité a toujours existé entre tous, on le doit à l'intelligence, au tact et à la bonne amitié que le Président du Comité Exécutif a toujours apportés à ses relations.

Permettez-moi donc, Monsieur le Président, au nom de tous les membres du Commissariat général, et au mien, en particulier, de joindre une gerbe de fleurs à la couronne que l'on vous tresse aujourd'hui.


Après M. Richard Lamarche, la parole est donnée à M. Chapsal qui dit:


Mesdames et Messieurs,

Les représentants des nations étrangères participant à l'Exposition ont tenu à s'associer à la manifestation organisée par les Liégeois pour rendre hommage à leur concitoyen, M. Emile Digneffe.

C'est pour moi un grand honneur, en même temps qu'une profonde satisfaction, d'avoir été choisi pour proclamer en leur nom les sentiments d'affectueuse estime et de cordiale reconnaissance que nous éprouvons tous pour la personne du Président du Comité Exécutif.

Organiser à Liège une Exposition universelle et internationale était une entreprise particulièrement complexe et hérissée de multiples difficultés.

Même décidée en principe, cette entreprise ne pouvait, en effet, entrer dans le domaine des faits accomplis que par la réalisation préalable de divers travaux intéressant plusieurs administrations publiques et atteignant un chiffre de dépenses élevé.

Il fallait, d'une part, mettre l'une des parties les plus importantes de la ville et plusieurs communes suburbaines à l'abri des désastreuses inondations de l'Ourthe; et, d'autre part, il importait d'établir des communications faciles et rapides, de larges voies de circulation entre les agglomérations séparées par la Meuse,

L'exécution d'un programme de cette envergure nécessitait de la part des Pouvoirs publics et des Autorités locales un tel enchaînement de délibérations, une telle concordance de volontés que toutes les appréhensions pouvaient être justifiées.

Si l'on ajoute que certaines rivalités s'étaient manifestées pour contester à Liège le droit de prendre rang dans le cycle des villes d'expositions universelles, on ne s'étonnera plus du scepticisme qui régnait au début de l'entreprise.

Mais le but à atteindre était si beau, si plein de conséquences heureuses pour Liège, l'oeuvre à réaliser était si attachante pour des hommes courageux, entreprenants, défenseurs ardents des droits de leur cité, comme l'est Emile Digneffe, que plus il y avait de résistance à vaincre, et d'obstacles à surmonter, plus leurs muscles se raidissaient, et leurs forces s'accroissaient.

Quel était, en effet, l'enjeu de la bataille? II ne agissait pas seulement de montrer les résultats acquis ou d'exhumer un passé riche en souvenirs intéressants, glorieux même à divers titres; il fallait profiter de l'occasion pour mettre en valeur la puissance économique de la Wallonie; il fallait affirmer l'avenir auquel peut prétendre une ville comme Liège, centre le plus important du bassin industriel de la Belgique: il était utile de rappeler que c'est souvent de son sol que sont sorties ces initiatives qui ont si puissamment contribué à faire connaître le nom belge à l'étranger.

Il fallait enfin accomplir ces travaux toujours ajournés qui devaient transformer l'antique cité en une métropole aux allures modernes et la maintenir au rang que lui assignent sa population sans cesse croissante, sa prospérité toujours grandissante.

L'Exposition apparaissait ainsi comme le couronnement d'un programme grandiose fait pour rebuter les hésitants ou les indifférents, mais de nature à séduire et à entraîner les cours généreux et enthousiastes.

Placé par la confiance d'un groupe important de ses concitoyens à la tête du Comité Exécutif et entouré des personnalités les plus éminentes du monde industriel, Emile Digneffe s'attacha dès l'origine à l'exécution de ce projet avec une énergie, une ténacité, une ardeur se retrempant sans cesse dans les luttes quotidiennes.

Soutenu par cette conviction réconfortante que l'Exposition devait être, pour sa cité, le point de départ d'une nouvelle ère de richesse et de bien-être, il n'hésita pas à multiplier les démarches et à accomplir tous les efforts pour le triomphe de la cause qu'il avait mission de défendre.

C'est ainsi que grâce à son incessante propagande, grâce à ses ressources d'esprit et aussi - car il m'en voudrait de ne pas le proclamer aujourd'hui - grâce au concours du groupe d'hommes d'action qui le secondaient, que Liège est arrivée à rallier pour son Exposition les sympathies du Roi et de la Famille royale, à obtenir l'adhésion et les encouragements du Gouvernement. Du jour où la consécration officielle fut donnée, et où il fut accordé à l'Exposition de Liège les mêmes avantages qu'à celles de Bruxelles et d'Anvers, l'oeuvre apparut comme d'une réalisation prochaine, l'ère des vicissitudes était close; on pouvait passer de la pensée aux actes: la période d'organisation féconde maintenant s'ouvrait.

Il me sera bien permis de rappeler que la France eut, dès l'origine, confiance dans les promoteurs de l'Exposition de Liège.

Dès 1900, et alors qu'on pouvait croire qu'après la grandiose manifestation de Paris, il était d'une certaine témérité de se lancer dans une entreprise du même ordre, le Comité français promettait au Président Digneffe son concours le plus complet et sa participation la plus large. Il n'avait point fallu de longs pourparlers à nos compatriotes pour comprendre en face de quels hommes ils se trouvaient

De suite étaient nés entre eux des sentiments de mutuelle estime qui depuis se sont changés en amitié sincère.

C'est pour nous un souvenir bien agréable à évoquer et dont nous sommes bien fiers, d'avoir été adhérents de la première heure, de l'heure critique, et d'avoir tendu aux Liégeois une main amie pour redoubler leur confiance en l'avenir.

Je m'empresse d'ajouter que nous tous, représentants des nations étrangères, pendant la période d'organisation comme au cours de l'exploitation de l'oeuvre, nous avons toujours rencontré auprès du Président Digneffe l'accueil le plus bienveillant et la courtoisie la plus cordiale.

Désireux d'aplanir les difficultés inhérentes à pareille entreprise et de faire attribuer à chacun la part qui lui était due, il s'est toujours efforcé de faire triompher les solutions équitables et conciliantes.

Qu'il me permette de lui témoigner en ce jour solennel l'expression de notre vive gratitude. Ce sera un des meilleurs souvenirs que nous emporterons de notre séjour à Liège que celui des bons rapports qui n'ont cessé d'exister avec lui, avec ses collaborateurs et je dois ajouter pour être complet, avec MM. les membres du Commissariat général belge.

Aujourd'hui que l'Exposition va prendre fin, il nous appartient d'affirmer que ses brillants résultats ont dépassé par le nombre des nations participantes, le chiffre des exposants, l'excellence des produits, les espérances les plus optimistes; et quand on comparera son succès à celui de ses devancières en Belgique, elle pourra, sans contestation possible, être placée au premier rang.

En même temps qu'elle aura constitué l'un des éléments les plus puissants pour commémorer le 75e anniversaire de votre Indépendance, elle est appelée à produire sur votre pays un effet salutaire et bienfaisant.

Il est donc naturel que les Liégeois aient à coeur de fêter le promoteur d'un pareil succès qui augmente dans le monde le renom de leur cité, et d'exprimer leur reconnaissance à celui qui a été l'âme de cette manifestation internationale.

Quant à nous, nous en sortons avec des idées de paix et de confraternité, avec l'espérance de nous rapprocher de cet idéal de bonté qui doit être le but suprême de l'homme.

Monsieur le Président, témoin de votre quotidien labeur et de la somme de talents et d'efforts que vous avez mis au service de votre pays, je suis heureux de l'attester hautement et de convier tous ceux qui m'entendent à dire avec moi: Honneur au Président Digneffe.


Enfin le Ministre du Travail et de l'Industrie prend à son tour la parole.


Mesdames et Messieurs,

Ceux que nous venons d'applaudir ont dit les qualités de coeur et d'esprit que possède Emile Digneffe, et qui ont fait le succès de l'Exposition de Liège.

J'ajoute à ces éloges les félicitations du Gouvernement et la reconnaissance publique pour l'oeuvre patriotique accomplie.

Mais j'ai mieux à dire, pourtant, que des paroles officielles. Tandis que j'attendais mon tour de parler, vous vous disiez qu'il fallait, au nom des Liégeois et des Liégeoises, saluer et remercier Madame Digneffe.

Nous disons à Madame Digneffe, deux mots: « Bravo et Merci! » Elle fut toujours et partout aux côtés de son mari. Il plaît aux hommes de voir les femmes rehausser les fêtes de leur présence. Vous savez tous quelle influence heureuse peut exercer le charme du sourire et le rayonnement des yeux. Les Liégeoises en savent particulièrement quelque chose et elles excellent dans l'accomplissement de ces actes subtils et délicats. Madame Digneffe y a particulièrement excellé. C'est pourquoi je lui dis Bravo! Je lui dis Merci! parce que nous mesurons aussi l'action de la puissance féminine dans la vie de l'homme, et qu'au cours de ces six mois, nous avons vu la puissance de l'action féminine s'exercer à côté de la volonté de l'homme, de celui qui décide et agit.

C'est de l'heureuse et forte union des qualités du mari et de celles de la femme qu'est sorti le succès de l'Exposition de Liège.

Puis, offrant à Madame Emile Digneffe une merveilleuse corbeille d'orchidées, le Minitre a dit:

Je me tais, voici des fleurs, je les laisse parler: leur parfum, leur éclat vous diront, Madame, avec plus d'éloquence que je ne pourrais le faire, combien chaleureuse et sincère est notre sympathie. Elles sont également chargées, ces fleurs, de dire la gratitude qui est au fond de nos coeurs.


La salle applaudit aux paroles de M. Francotte. Puis M. Digneffe se lève à son tour et remercie en ces termes:


Monsieur le Ministre,
Messieurs et chers collègues du Comité Exécutif,
Mesdames et Messieurs,

Vous me faites éprouver en ce moment la satisfaction la plus profonde qu'il soit donné, je pense, à un homme d'éprouver: celle de constater qu'une oeuvre d'intérêt général à laquelle il a travaillé avec ardeur, peut être considérée comme ayant réussi, et d'entendre des hommes qui sont à même d'en juger les résultats, lui donner l'assurance que le but poursuivi a été atteint.

Seulement, parmi les organisateurs de cette manifestation, dans cette assemblée qui m'entoure, au nombre de ceux qui viennent de prendre la parole, je distingue trop de personnes auxquelles m'unissent des liens de sympathie; je reconnais trop d'anciens et de bons amis pour ne pas être persuadé que dans le succès obtenu on est enclin à faire à mes mérites personnels une part qui ne leur revient pas.

C'est une très grande faute d'attribuer, au lendemain d'une victoire gagnée, tout le mérite du succès au général qui la commanda.

Le mérite et la gloire du triomphe reviennent à tous ceux qui y travaillèrent avec lui, et dans le cas présent surtout, il est vrai de dire qu'un chef ne pouvait rien seul, et que le succès de l'Exposition est dû, non pas seulement à ceux qui y collaborèrent à côté de lui, à ceux que l'on a énumérés et dont a rappelé les noms tantôt: le Roi, le Gouvernement, l'Administration de la Ville, mais à tous les membres de ce Comité Exécutif qui fut la cheville ouvrière de toute l'organisation, et enfin aux deux hommes qui, comme Commissaire général et comme Commissaire général-adjoint, furent pour nous des auxiliaires, des soutiens, des protecteurs précieux, et avec qui nous marchâmes depuis le début jusqu'aujourd'hui dans une constante et complète bonne entente, dans une absolue communauté de vues et d'efforts, comme l'a tantôt si heureusement rappelé mon ami, M. Lamarche.

Aussi, c'est du fond du coeur que je remercie tout d'abord M. R. Lamarche et M. Gody de tout ce qu'ils firent pour nous, de l'aide puissante et dévouée qu'ils nous apportèrent et c'est avec une conviction profonde que je prie l'assemblée de reporter sur eux une large part des éloges qu'elle m'adresse.

Comité Exécutif de l'Exposition Universelle de Liège de 1905

Mais à côté de ces deux messieurs, je veux citer de suite mes collègues du Comité Exécutif.

Et la première chose que je puis dire à leur éloge à tous, n'est-elle pas cette constatation que depuis huit ans que nous travaillons ensemble dans une collaboration qui fut de tous les jours, au cours de laquelle bien des questions délicates durent être examinées et résolues, jamais la bonne entente ne cessa de régner parmi nous.

Je cite tout d'abord nos trois excellents vice-présidents, MM. Berryer, Van Hoegaerden, A. Dumoulin.

Ce dernier surtout, qui eut le courage d'accepter un rôle des plus absorbants et des plus ingrats, un rôle dans lequel il se condamnait à voir retomber sur lui seul le poids de bien des critiques, dont les décisions unanimes du Comité étaient les vrais sujets. Puis M. Berryer et spécialement mon ami, M. Paul Van Hoegaerden, qui si souvent me suppléa ou me remplaça dans la direction et la surveillance générale de tous les services.

Et M. Paul Forgeur, notre si actif secrétaire général qui présida si habilement à la marche de nos services administratifs, et à nos bons rapports avec la Presse, bons rapports dans lesquels il faut voir un des facteurs les plus effectifs de notre succès.

Et M. Frédéric Nyst, qui, à la direction générale de nos travaux montra la vaillance, l'activité, l'ardeur d'un ingénieur qui vient de sortir de l'école unies à l'autorité que lui donnait son expérience des affaires.

Et M. Pholien, qui, chargé du soin de notre gestion financière, apporta à celle-ci un dévouement et une attention dont nos actionnaires seront les premiers à apprécier les résultats.

Et M. Noirfalise, qui assuma la lourde responsabilité de contrôler un mouvement de fonds qui atteindra 14,000.000 en recettes et 14.000.000 en dépenses.

Et M. Dallemagne, qui fut si souvent notre actif et puissant intermédiaire auprès du Gouvernement.

Et enfin, M. Goblet, qui, avec M. Forgeur, apporta à la haute surveillance de tout notre contentieux des soins si attentifs que notre liquidation se terminera presque sans procès.

Les organisateurs de la victoire, les voilà, Mesdames et Messieurs. Aussi, est-ce eux tous qu'il faut acclamer et remercier, est-ce sur eux tous qu'il faut reporter l'honneur d'un succès que leur travail à tous prépara et rendit possible!

Puis, en dernière analyse, Mesdames et Messieurs, la poignée d'hommes que nous étions n'eût rien pu si elle n'avait été finalement soutenue, encouragée et aidée par l'opinion publique. De sorte qu'en dernière analyse, ce sont les Liégeois eux-mêmes qu'il faut remercier et féliciter, car ce furent eux les véritables artisans de notre succès.

Et comme il faut toujours chercher à tirer des événements une moralité, celle qu'il convient de tirer de cette grande leçon de choses que fut l'Exposition de Liège ne vous paraît-elle pas comme à moi être celle-ci.

Dans la vie d'une grande ville comme Liège, il est bien des problèmes dont la solution est profitable à tous, mais dont la réalisation ne peut être obtenue que grâce au concours de toutes les bonnes volontés.

Et bien, souvenons-nous toujours de ce que le concours de toutes les bonnes volontés fit pour le succès de l'Exposition de Liège, et sachons reconstituer cette union chaque fois que les grands intérêts de la cité seront en jeu!

Ce sera le meilleur moyen de travailler au bien général que nous avons tous à coeur.

Ce sera pour vous tous, Mesdames et Messieurs, l'occasion d'éprouver l'immense satisfaction que j'éprouve personnellement aujourd'hui!

Je ne veux pas me rasseoir sans adresser un mot de remerciement tout spécial aux étrangers, nos hôtes et nos collaborateurs, dont M. Chapsal s'est fait si aimablement l'interprète tout à l'heure.

Des Liégeois avaient songé à se réjouir entre eux du succès le leur Exposition, et vous avez voulu, Messieurs, nous donner cette marque de sympathie de prendre part à cette manifestation.

Mes collègues du Comité Exécutif et moi, et tous mes compatriotes, j'en suis sûr, nous sommes profondément touchés de cette démarche, nous y voyons le gage de sentiments d'amitié sincères et arables, nés entre nous de ces quelques mois de travail en commun, qui se perpétueront au-delà de cette année 1905.

Monsieur le Ministre,

En prenant la présidence de cette manifestation, vous m'avez fait un honneur auquel je ne pouvais pas m'attendre!

Là aussi - je le considère - l'amitié ancienne qui nous lie vous a entraîné au-delà de ce que les circonstances eussent pu commander. J'en suis profondément touché, je vous en suis sincèrement reconnaissant, veuillez le croire.

Monsieur le Président

de la Fédération des Associations Commerciales et Industrielles Liégeoises,

Lorsque des éloges nous sont adressés, ils nous touchent surtout en raison de la personnalité de ceux dont ils émanent, et si, ici encore, l'amitié qui nous lie, vous et moi, depuis notre enfance ne vous a pas fait voir à travers un verre grossissant les mérites de mon travail personnel, soyez assuré que le fait que vous avez parlé ici au nom des commerçants et des industriels du bassin de Liège nous rend, ces messieurs du Comité Exécutif et moi, extrêmement fiers; car, après tout, dans notre entreprise, c'était le développement économique du pays que nous visions et c'étaient les intérêts du commerce et de l'industrie de Liège que nous avions pris spécialement à coeur. Constater votre satisfaction, c'est pour nous la meilleure, la plus agréable des récompenses.

Encore une fois, à tous et du fond du cour, merci! merci!

Mais j'ai encore un merci spécial à dire.

Dans toutes les affaires, pour réussir, il faut avoir les dames avec soi.

Les Liégeoises, dès le début, adoptèrent notre Exposition et l'embellirent de l'éclat de leurs élégances. Merci aux Liégeoises, merci surtout à toutes celles que je vois ici et qui, par leur assiduité à l'Exposition, ont certainement contribué à en augmenter l'attrait et le charme aux yeux des Liégeois comme aux yeux des étrangers

A tous, encore une fois, merci! merci! du fond du coeur, merci!

Et puisque M. le Ministre a eu l'extrême amabilité d'associer Madame Digneffe à la manifestation d'aujourd'hui, merci pour Madame Digneffe et pour moi!


On acclama le héros, on agita les chapeaux, tandis que l'orchestre jouait le Valeureux Liégeois.

Ce fut une très belle et très grande manifestation qui laissera un impérissable souvenir à Liège.

Ajoutons qu'au cours de la manifestation, M. Digneffe reçut de nombreux télégrammes de félicitations dont l'un émanait de LL. AA. RR. le Prince et la Princesse Albert et était conçu comme suit:


Nous tenons à nous associer de tout coeur à la manifestation si méritée qu'on a organisée aujourd'hui en votre honneur.

ALBERT ET ELISABETH DE BELGIQUE.


Pour se conformer au voeu exprimé par M. Digneffe, le Comité organisateur de la manifestation nomma dans son sein une commission spéciale qui fut chargée de rechercher les moyens légaux de réaliser les intentions du donataire. Cette commission fut composée de:

MM. Gustave KLEYER,
bourgmestre de la ville de Ligèe.

BRACONIER,
président de la Fédération des Associations commerciales et industriels liégeoises.

BOUVY,
vice-président de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises.

MARECHAL,
vice-président de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises.

MERTEN,
recteur de l'Université.

MERCENIER,
bâtonnier de l'Ordre des Avocats.

Van ZUYLEN,
ancien président de la Chambre de Commerce de Liège (Union commerciale et industrielle).

LEPERSONNE,
ancien président de la Chambre de Commerce de Liège, Huy et Waremme.

OENOT,
secrétaire de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises, secrétaire.

SCHOEMANS,
secrétaire adjoint du Comité Exécutif de l'Exposition, trésorier.


Ensuite des décisions prises par cette Commission, M. Digneffe adressa au Collège Echevinal la lettre dont nous reproduisons le texte ci-après.


Au Collège des Bourgmestre et Echevins de ta Ville de Liège.

Messieurs,

Une souscription publique ayant eu lieu en vue de m'offrir un souvenir qui rappelât le succès de l'Exposition à l'organisation de laquelle j'ai collaboré comme Président du Comité de l'entreprise, j'ai demandé aux promoteurs de cette manifestation que le produit de la dite souscription fût consacré à une donation qui serait faite à la Ville de Liège pour permettre à celle-ci d'encourager des jeunes gens méritants et peu fortunés appartenant de préférence à la classe ouvrière, à suivre les cours des établissements d'enseignement organisés par elle en vue de faciliter aux intéressés l'accès des carrier es industrielles ou commerciales et de compléter leurs connaissances techniques à ce point de vue.

Avec l'agrément de ces Messieurs, j'ai donc l'honneur de prier le Conseil communal de Liège de bien vouloir accepter, en vertu des dispositions de l'art. 5 de la loi du 19 décembre 1864, le don des sommes ainsi recueillies et d'en assurer l'emploi conformément aux stipulations suivantes:

1° La donation portera le nom de « Donation Emile Digneffe, président du Comité Exécutif de l'Exposition de Liège 1905.

2° Elle sera au capital de 18.000 francs. Les fonds versés à l'Administration communale pour constituer ce capital seront placés par les soins de celle-ci.

3° La partie du revenu annuel du capital de la donation qui ne serait pas utilisée comme il sera dit ci-après, ainsi que le montant de toute restitution ultérieure qui serait faite par les bénéficiaires d'un des prix accordés sur la dite donation, accroîtront le capital de celle-ci.

4° Chaque année à partir de l'année 1907, un prix d'encouragement de 400 francs pourra être accordé à un élève suivant les cours de l'Ecole Industrielle ou de l'Ecole moyenne de Liège, ou à défaut de celle-ci de tout autre établissement similaire organisé ou subsidié par la Ville de Lèege et spécialement destiné aux jeunes gens qui se préparent aux carrières industrielles ou commerciales. Cet élève devra être Belge, né ou domicilié à Liège de préférence, âgé de 12 ans au moins et de 23 ans au plus, peu fortuné et appartenant autant que possible à la classe ouvrière, reconnu le plus méritant et ne jouissant pas d'une bourse de fondation.

5° Chaque fois que l'augmentation de revenu du capital de la donation le permettra, le nombre de prix alloués conformément aux dispositions de l'article précédent pourra être augmenté à due concurrence.

6° Un prix annuel de 400 francs pourra être attribué au même bénéficiaire pendant chacune des années consécutives que comportera le programme complet de l'établissement fréquenté par l'intéressé.

Dans ce cas, les conditions prévues pour l'obtention du prix devront exister chaque année et l'attribution de celui-ci devra faire chaque année l'objet d'une décision motivée du Conseil Communal.

7° Un prix de l'import maximum de 600 francs pourra être accordé pour permettre au bénéficiaire de compléter ses études par un voyage ou par un séjour à l'étranger à faire dans des conditions à déterminer par la Direction de l'Elablissement dont il aura fréquenté les cours. Le bénéficiaire devra effectuer le voyage ou le séjour à l'étranger dont il vient d'être parlé, endéans les 8 mois de sa sortie de l'Etablissement, sauf empêchement légitime à apprécier par la Direction. Il fera un rapport détaillé de ses observations. Ce rapport sera remis au Directeur au plus tard dans les dix mois de sa sortie de l'Ecole et communiqué à l'Administration communale.

8° Les bénéficiaires majeurs prendront en retirant le montant de leur prix, l'engagement écrit de le restituer, s'ils ne se conformaient pas aux prescriptions de l'article précédent. S'ils étaient mineurs, cet engagement serait signé par leurs parents ou tuteurs.

9° Le nombre et l'objet des prix à accorder seront déterminés annuellement par le Conseil communal, d'après l'état des revenus de la donation.

10° Le choix des bénéficiaires des prix à accorder sera arrêté par le Conseil communal: après avoir pris autant que possible l'avis du Président de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises, ou de tout autre organisme similaire; et sur le rapport motivé des directeurs des établissements visés à l'article 4 des présentes.

11° A défaut de candidats méritants, le Conseil communal pourra ne pas décerner les prix disponibles et la part de revenu ainsi non utilisée accroîtra le capital de la donation.

12° Des inscriptions rappelant les conditions auxquelles les prix visés ci-dessus peuvent être obtenus, seront placées en lieu apparent à l'entrée de chacun des établissements visés à l'article 4 des présentes.

13° Trois mois au moins avant la fin de chaque année scolaire, l'Administration communale fera insérer dans les journaux quotidiens de Liège, des annonces invitant les aspirants aux prix à formuler leurs demandes avec pièces à l'appui.

14° Le montant de chaque prix annuel sera remis à l'intéressé par le Bourgmestre, en séance publique du Conseil communal, dans le courant de juillet de chaque année au plus tard.

***

Je suis à votre disposition, Messieurs, pour passer acte authentique de la donation aux jour et heure que vous voudrez bien me fixer.

J'espère que le Conseil communal de Liège voudra voir dans cette donation un témoignage du souci que j'ai du développement de la puissance commerciale et industrielle de ma ville natale et s'engager à respecter toutes et chacune des conditions reprises ci-dessus, à l'observation desquelles je subordonne expressément dans le seul intérêt du but poursuivi, la présente donation. Si l'une ou l'autre des conditions stipulées ci-dessus n'était pas agréée par l'autorité compétente, la présente serait également nulle et non avenue.

Confiant dans la sollicitude du Conseil communal pour l'enseignement public, je ne doute pas que ma proposition ne soit agréée par lui et c'est dans ces sentiments, Messieurs, que je vous présente et vous prie d'agréer l'assurance de ma haute et respectueuse considération.

EM. DIGNEFFE,
Président du Comité Exécutif.


Cette lettre était suivie de la déclaration suivante:

Les soussignés, agissant au nom du Comité de la Manifestation organisée en l'honneur de M. Emile Digneffe, déclarent adhérer en ce qui les concerne à toutes les déclarations qui précèdent.


Ont signé:

MM. BRACONIER,
vice-président de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises.

BOUVY,
président de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises.

MARECHAL,
vice-président de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises.

OENOT,
secrétaire de la Fédération des Associations commerciales et industrielles liégeoises.

LEPERSONNE,
ancien président de la Chambre de Commerce de Liege, l-luy et Waremme.

MERCENIER,
bâtonnier de l'Ordre des Avocats.

MERTEN,
recteur à l'Université.

SCHOEMANS,
secrétaire-adjoint du Comité Exécutif de l'Exposition.

VAN ZUYLEN,
ancien président de la Chambre de Commerce (Union commerciale et industrielle).


La réception de cette lettre donna lieu, à la séance du 4 octobre 1906, au Conseil communal à l'échange de vues suivant:

M. Micha, Echevin de l'Instruction publique, après avoir donné lecture de la lettre en question, ajouta:

- Non seulement, Messieurs, nous accepterons, avec reconnaissance, la donation que M. Digneffe veut bien faire à la Ville de Liege, dans l'intérêt de son enseignement, mais nous le féliciterons encore pour l'idée heureuse, autant que généreuse, et désintéressée, qu'il a eue d'affecter à une telle destination le produit de la souscription publique organisée dans le but de lui offrir un souvenir de notre Exposition de 1905, à l'organisation et au succès de laquelle il a si puissamment contribué (Très bien! très bien! applaudissements).

M. le PRESIDENT. - Ne pensez-vous pas, Messieurs, qu'il y a lieu de renvoyer cette affaire à l'examen de la Commission de l'instruction afin que le Conseil communal puisse arrêter les termes de la délibération qui doit intervenir?

M. GOBLET. - Il me semble qu'il y a accord unanime.

M. SCHINDELER. - Nous pouvons accepter la donation en principe et renvoyer l'affaire au Collège pour organisation.

M. KLEYER, président. - Le Conseil accepte donc en principe donation de l'honorable M. Digneffe (Oui, oui!)

M. GOBLET. - Que le Collège nous présente lors de notre prochaine séance une délibération pour régularisation! (Marques d'approbation.)

M. KLEYER, président. - Nous sommes tous d'accord. Le Collège s'occupera donc de l'affaire.

Je réitère à notre collègue, M. Digneffe, l'expression des remerciements du Conseil communal et de la Ville de Liège.

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