Nous partîmes le 20 septembre sur deux carrioles et arrivâmes à un endroit appelé Chode-Fountain, à trois milles de Liège: nous avions l'intention de prendre le bateau de là, et de descendre la rivière jusqu'à Liège, mais comme la nuit était froide, nous restâmes là. L'endroit doit son nom aux bains chauds, qui sont très fréquentés; l'eau est pompée dans des pompes en plomb, si chaude qu'il faut la mélanger à de l'eau froide avant de pouvoir l'utiliser. Il y a toute une série de bains, tous dans de petits cabinets, très bien aménagés, avec des tuyaux d'eau chaude ou froide selon votre choix, et vous avez le bain comme poêle, et un feu pour vous habiller.
Cet endroit est la chose la plus jolie et la plus romantique que j'aie jamais vue; tout le long de la rivière, sur une bonne distance, les rives sont si proches qu'il n'y a qu'une route en contrebas d'un côté; mais en ce lieu, les rives d'une hauteur d'un acre de terre se jettent de tous côtés comme en demi-cercle, de chaque côté de la rivière. Il y a d’un côté une grande et bonne maison avec les bains, et d'autres maisons, telles que des écuries, etc.; de l'autre, qui forme une cour, un jardin derrière la maison, et la petite hauteur de l'autre côté devant les rives, qui monte très fort tout autour, couverte de bois.
Ce lieu appartient à un homme des environs de Liège, qui le loue, et il sert de taverne, et la meilleure que j'aie jamais vue. Les Liégeois proches l'occupent, y dînent, ou restent quelque temps pour les bains. J'ai pris le bénéfice d'un bain, et j'ai trouvé cela très agréable. C'est près d'ici que sont fabriqués tous les canons, et il y a plusieurs moulins à fer pour les battre. Il y a des promenades coupées dans le bois, et j'ai pensé qu'on pourrait y passer deux ou trois semaines très agréablement. Les bois sont très jolis, rien de maigre, et il n'y avait pas une seule feuille décolorée à cette époque.
Nous avions traversé une région froide et marécageuse, et très lentement, où notre cocher marchait à pied, et nous avions très faim. Il était quatre heures, et nous sommes allés directement à la cuisine, où tout le monde était assis à prendre le thé, un certain nombre de personnes bizarres, comme des bateliers et des porteurs, car chaque mortel boit du thé. La viande de toutes sortes était prête à être préparée, et nous avons dîné si tôt, comme si cela avait été fait par la vertu d’un tour de passe-passe. Nous avons eu, le lendemain, une voiture de Liège, et la route, comme je vous l'ai écrit, n'était qu'un verger continu ou une houblonnière, et des champs d’eau bleue.
Extrait du texte original
We set out the 20th September on two cariolls, and came to a place called Chode-Fountain, within three miles of Liege: we intended to take the boat from thence, and go down the river to Liege, but as the night was cold we stayed still there. The place is named from the warm baths, which are much run upon; the water is pumped up in leaden pumps, so hot that it must be mixed with cold water before it can be used. There is a range of baths, all in little closets, very wel contrived, with pipes of hot or cold water as you please, and you have the bath for a skillen, and a fire to dress at.
This place is the prettiest, most romantick thing I ever saw; all up and down the river, for a good way, the banks are so close, that there is but a road below them on the one side; but where this place stands, they cast out on every side like a semi-circle, the bounds of a haugh of an aiker of ground, on each side the river. On the one side a large good house with the baths, and other houses, such as stables, etc.; on the other, which forms a court, a garden behind the house, and the little haugh on the other side before the banks, rising very steep round it, covered with wood.
This place belongs to some man about Liege, who lets it, and it is used as a tavern, and the best I ever saw. The folks from Liege occupy it close by dining there, or stay some time for the baths. I took the benefit of a bath, and found it very pleasant. It is near here that all the guns are made, and there are severall iron milns for bating iron for them. There are some walks cut in the wood, and I thought one might pass two or three weeks there very agreeably. The woods are very pretty, nothing scraggy, and there was not a discolloured leaf at that time.
We had travelled through a cold moorish country, and very slow, where our driver walked a-foot, and we were very hungry. It was four o'clock, and we went straight to the kitchen, where every one was set at their tea, a number of odd-like bodies, like boatmen and carriers, for every mortall drinks tea. Meat of all kinds was ready to dress, and we had our dinner so soon, as it had been done by the virtue of hocus pocus. We had, next day, a coach from Liege, and the road, as I wrote you, was one continued orchard or hop-garden, and bleachfields.